Problèmes médicaux: dispositions pratiques pour en faciliter le règlement
1 Au cours de ces dernières années, de nombreux proclamateurs se sont vus confrontés à des problèmes de santé les obligeant à défendre le point de vue biblique sur le caractère sacré du sang. Cette prise de position des Témoins de Jéhovah à l’égard des transfusions sanguines a été mal comprise et mal acceptée par une bonne partie du corps médical. Il en est résulté, pour un certain nombre de Témoins atteints d’affections graves, des difficultés pour se faire opérer par un chirurgien acceptant de ne pas faire de transfusions. Toutefois, grâce à quelques chirurgiens compréhensifs et désireux d’aider les Témoins de Jéhovah, d’excellents résultats ont été obtenus à travers le pays. C’est ainsi que certains établissements hospitaliers et cliniques pratiquent régulièrement des opérations complexes sur des Témoins de Jéhovah sans transfusion. Ces résultats ont été obtenus grâce au dévouement de certains frères qui, année après année, se sont dépensés pour amener le corps médical de leur région à respecter nos convictions religieuses. Un grand chirurgien de la région de Lyon s’est exprimé de cette façon au sujet des Témoins de Jéhovah: “Devant des gens aussi bien intentionnés, j’ai accepté de faire éventuellement des opérations sans transfusion sanguine dans les limites extrêmes où cela me paraîtrait possible. (...) Je suis même devenu malgré moi un peu leur conseiller et je reçois quelquefois des coups de téléphone pour essayer de résoudre certains problèmes. Je dois avouer cependant, et sans que cela puisse être un jugement d’aucune sorte, que jusqu’à présent, je n’ai perdu aucun de ces malades faute de transfusion et j’en ai fait opérer pour des disciplines autres que la mienne avec cette promesse.”
2 Dans le souci d’aider les frères, la Société a constitué progressivement, au cours des ans, un dossier médical dont les fiches sont classées à la fois par spécialité chirurgicale et par région. Les renseignements de ce fichier ont été mis à la disposition des proclamateurs du pays et ont permis à beaucoup d’entre eux d’être opérés dans de bonnes conditions par un praticien respectant nos convictions. Cependant, cette aide est apparue insuffisante; il s’est avéré nécessaire d’apporter une aide plus pratique aux proclamateurs, sans bien sûr se substituer à eux, notamment dans la recherche du spécialiste acceptant d’opérer et dans l’accueil et l’hébergement des malades. Nous sommes donc heureux de vous exposer dans ce supplément les dispositions qui ont été prises en ce sens au niveau de notre pays, après le rappel de quelques conseils utiles.
UNE PRISE DE POSITION PERSONNELLE FERME
3 La Bible montre clairement que les serviteurs de Dieu doivent s’abstenir du sang (Actes 15:28, 29; 21:25; Gen. 9:3, 4). Les pages 4 à 12 de la brochure Les Témoins de Jéhovah et la question du sang présentent les raisons bibliques de refuser les transfusions sanguines. Il importe donc que les frères qui se font soigner dans des hôpitaux ou dans des cliniques fassent tout leur possible pour qu’on respecte leur décision en rapport avec le sang; ils peuvent s’efforcer personnellement d’obtenir du chirurgien et de l’anesthésiste la ferme assurance qu’ils respecteront leur position. Ils devraient faire clairement comprendre dès le départ qu’en aucun cas ils ne reviendront sur leur décision. L’expérience a démontré qu’une telle prise de position ferme permet la plupart du temps d’obtenir satisfaction, comme l’illustre la déclaration du chirurgien précité: “Bien souvent, j’ai eu des angoisses et il a fallu la fermeté irréductible des malades pour que je prenne les risques de ne pas faire de transfusion sanguine.”
4 Même si on lui ordonne par voie de justice d’accepter une transfusion, le chrétien voudra obéir à Dieu comme chef plutôt qu’aux hommes (Actes 5:29). Dans notre pays, cette hypothèse se réalise essentiellement dans le cas des enfants mineurs, dont nous parlerons plus loin.
5 Dans les contacts avec le corps médical, il convient d’être ferme, raisonnable, doux et aimable, afin d’avoir plus de chances de gagner le respect d’autrui (Tite 3:2). Nous ne devons pas faire de compromis, mais nous devons veiller à ne pas nous montrer arrogants et discourtois. Nous ne sommes nullement des experts médicaux, mais des spécialistes de la Bible, et, par conséquent, nous connaissons bien nos croyances. C’est là la raison fondamentale de notre attitude à l’égard du sang. Aussi, il est généralement préférable de souligner que notre refus est fondé sur des principes religieux. Quant aux médecins, nous ne chercherons pas à les amener en tout premier lieu à partager nos croyances, mais plutôt à obtenir leur bonne volonté pour qu’ils respectent notre attitude à l’égard du sang. Nous sommes conscients du fait que bon nombre de médecins ne croient pas à la Bible et ne sont pas attirés vers la religion. Comment faut-il donc s’y prendre pour expliquer notre attitude à l’égard du sang à un médecin ou à un chirurgien?
6 Dans la majorité des cas, il sera possible de se présenter de cette manière: “Docteur, je suis venu vous consulter suite à la recommandation d’un ami qui a été opéré par vos soins. Vous avez respecté ses scrupules de conscience qui ne lui permettent pas de recevoir du sang lors d’une intervention chirurgicale. Je me trouve dans la même situation que lui, et je fais appel à vos compétences pour que vous puissiez m’opérer dans les mêmes conditions. Je suis conscient que cela peut engendrer un certain nombre de problèmes; c’est la raison pour laquelle je me propose de vous établir une décharge qui vous couvrirait des suites fâcheuses qui pourraient résulter de ma décision.” Vers la fin de la discussion, nous pouvons ajouter: “Avant de vous quitter, docteur, permettez-moi de vous dire une fois encore que je suis résolu à refuser le sang en raison de mes convictions religieuses; cela est très important pour moi.” Il peut arriver que l’on présente des arguments d’ordre médical. Toutefois, ceux-ci ne doivent pas l’emporter sur les raisons morales et religieuses de notre attitude.
7 Chaque fois que cela est possible, le futur opéré devrait prévenir suffisamment à l’avance son médecin ou chirurgien. Certains problèmes se sont présentés avec l’anesthésiste. Il est donc bien de s’assurer que ce dernier accepte de coopérer avec le chirurgien. Il sera peut-être opportun de contacter l’anesthésiste en chef, car c’est lui qui organise le planning de travail de son équipe. Il est essentiel que ce soit bien l’anesthésiste qui a accepté de ne pas faire de transfusion qui soit présent lors de l’opération.
8 D’une manière générale, il est préférable de se faire opérer en clinique plutôt qu’en hôpital, où les règles de fonctionnement du service public ne permettent pas toujours d’établir un climat de confiance et de compréhension.
9 Lors de l’entrevue avec le praticien, le patient devrait garder présent à l’esprit le temps qu’il passe dans le cabinet du médecin pour lui expliquer sa position. Il serait tout à fait logique de le payer proportionnellement au temps qu’il aura bien voulu consacrer au patient pour s’entretenir de son cas de conscience. Ainsi que nous l’avons dit, en contactant le chirurgien longtemps à l’avance, on lui permettra de préparer plus facilement l’intervention chirurgicale. En cas de besoin et pour les cas graves, il est toujours possible de prendre contact avec le bureau de la filiale, qui s’efforcera alors de solliciter l’aide d’un frère médecin.
10 Nous n’oublierons pas que le fait de respecter les convictions religieuses des Témoins de Jéhovah pose parfois de sérieuses difficultés techniques au corps médical. Des opérations à cœur ouvert ou au cerveau ont été réussies grâce à l’habileté et au dévouement de chirurgiens qui ont accepté d’opérer dans des conditions souvent difficiles et critiques, et ceci sans avoir recours aux transfusions. Un tel comportement mérite une reconnaissance sincère. Il serait donc tout à fait normal qu’un malade opéré avec succès prenne le temps d’écrire une lettre de remerciement. Une telle façon de faire peut prédisposer un médecin ou un personnel médical à continuer d’exercer leurs talents tout en respectant le point de vue de la Bible sur le sang. (Voir de tels exemples dans Réveillez-vous! du 8 mai 1958, page 6, et La Tour de Garde du 15 novembre 1981, page 19.)
LES COMITÉS D’AFFAIRES MÉDICALES (CAM)
11 Il s’agit d’une disposition expérimentale destinée essentiellement à aider ceux qui sont confrontés à de sérieux problèmes chirurgicaux. Jusqu’à présent, un fichier central des chirurgiens ayant opéré sans transfusion était tenu par le Béthel et mis à jour sur la base de renseignements transmis par les proclamateurs du pays. Désormais, seize comités d’affaires médicales composés chacun de trois frères ont été créés dans sept régions. Vous trouverez davantage de renseignements à ce sujet dans l’encadré à la fin du présent article.
12 Quel sera le rôle de ces comités? Ils auront essentiellement pour tâche d’aider ceux qui n’arrivent pas à trouver un médecin disposé à respecter leurs convictions religieuses. Comme il s’agit de comités régionaux, ils seront mieux à même de régler les difficultés se présentant localement. Ils posséderont un fichier médical des praticiens de leur région susceptibles d’opérer sans utiliser de sang. En fonction de la répartition ci-dessous, chaque congrégation pourra donc à l’avenir s’adresser directement au comité d’affaires médicales pour obtenir, soit par téléphone, soit par courrier, les coordonnées de chirurgiens, et pour connaître éventuellement les dispositions pratiques prises pour l’accueil. Afin de permettre la mise à jour régulière de ces informations, nous soulignons l’importance pour les opérés ou leur famille de faire connaître les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’opération, ainsi que l’attitude du chirurgien et de l’anesthésiste. Il est en effet indispensable que les comités locaux puissent recueillir toutes les informations et actualiser leur fichier. Sur un plan pratique, nous suggérons aux comités d’affaires médicales d’établir des fiches techniques remplies par les malades et comportant tous les renseignements nécessaires à la mise à jour du fichier. Ces renseignements seront à transmettre au Béthel. Par ailleurs, les comités voudront bien nous informer de toute modification dans leur composition afin que le bureau de la filiale puisse procéder à la nomination d’un remplaçant, au cas où un frère viendrait à ne plus pouvoir remplir sa mission.
13 Nous précisons que le simple fait que le nom d’un médecin a été communiqué n’oblige pas celui-ci à soigner le patient. Le fait qu’il a autrefois respecté le point de vue sur le sang ne veut pas dire non plus qu’il le respectera encore cette fois-ci. C’est donc à chaque malade de prendre toutes les précautions nécessaires pour s’assurer que l’on respectera ses convictions.
14 D’autre part, les comités d’affaires médicales auront pour mission lorsque cela s’avérera nécessaire d’assurer l’accueil, l’hébergement à l’hôtel ou chez des particuliers et l’assistance des malades qui arriveront dans une région pour se faire opérer. En effet, l’expérience a montré que les opérations les plus graves s’effectuaient généralement dans quelques grands centres hospitaliers répartis à travers le pays. Les malades et leurs accompagnateurs pourront, dans des cas exceptionnels, être hébergés en faisant appel à ces comités qui s’efforceront de faciliter leur séjour. Si l’hébergement se fait chez des particuliers, le malade ou sa famille voudront bien participer aux frais occasionnés par leur présence.
15 En outre, dans chacune des régions énumérées ci-dessous, se trouvent un ou plusieurs frères médecins disposés à apporter leur aide. Toutefois, compte tenu de leurs impératifs professionnels, il n’est pas question qu’ils interviennent à propos de chaque opération chirurgicale se produisant dans leur région. Néanmoins, les frères composant les comités d’affaires médicales seront habilités à les contacter, dans les cas les plus difficiles, si des résistances se manifestaient auprès du corps médical ayant pris en charge le malade. Nous précisons bien que c’est au comité, et non au malade ou à sa famille, de contacter le frère médecin de sa région. Ainsi, les frères médecins ne seront pas consultés directement par les malades; les questions administratives et autres problèmes matériels seront réglés personnellement par le malade lui-même ou sa famille, avec l’aide du comité local.
16 Si le malade, ou les membres de sa famille, offrent un don au comité d’affaires médicales pour l’aide apportée, ces dons serviront à un fond de caisse destiné à couvrir certains frais à venir.
17 En résumé, chaque comité d’affaires médicales aura pour mission de communiquer aux malades les renseignements du fichier médical de la région, d’assurer l’accueil, l’hébergement et l’assistance de ces malades et, d’autre part, de rester en contact avec le ou les frères médecins de la région pour ce qui concerne les questions purement médicales. Quant à la mise à jour du fichier, il convient que chaque proclamateur soit conscient de la nécessité de faire connaître tout nouveau renseignement. Il sera bien sûr toujours possible de passer par l’intermédiaire du Béthel pour obtenir un renseignement et les adresses de chirurgiens.
UNE ASSOCIATION DE MÉDECINS ET JURISTES TÉMOINS DE JÉHOVAH
18 Afin d’organiser efficacement l’aide à apporter aux frères et sœurs confrontés à un problème chirurgical et, d’autre part, afin d’entreprendre une action d’information auprès du corps médical, il est apparu utile de mettre en place une structure juridique au niveau du pays permettant de réunir tous les frères médecins et juristes désireux d’apporter leur concours. Une association légale a donc été constituée et enregistrée. Elle comprend une quarantaine de membres. Pour ce qui est des médecins, nous précisons qu’il s’agit uniquement de frères titulaires du diplôme de docteur en médecine, délivré par la faculté, au terme d’un cycle complet d’études médicales, et remplissant les conditions requises pour exercer légalement la médecine en France conformément au Code de la santé publique, notamment à l’article L.372.
19 Cette association, régie par la loi du 1er juillet 1901, poursuivra un triple objet: apporter une assistance médicale aux malades, dans les cas cliniques particulièrement complexes; déployer une action d’information auprès du corps hospitalier; et enfin constituer une banque de données scientifiques et médicales.
20 En ce qui concerne le premier objectif, il s’agit de favoriser une meilleure coopération entre les frères médecins qui interviennent régulièrement auprès des chirurgiens opérant les Témoins de Jéhovah dans leur région. Cette association devrait notamment permettre de mettre en commun un maximum de moyens d’expériences personnelles, de connaissances médicales, de nouvelles thérapeutiques, de facilités d’accès auprès de certains milieux hospitaliers, etc. L’ensemble de ces frères auront l’occasion de se réunir régulièrement chaque année, afin de partager leurs expériences et d’échanger leurs points de vue dans le but d’apporter une aide plus efficace à leurs compagnons de service. Bien entendu, cette coopération entièrement bénévole demeure strictement limitée aux problèmes liés au respect du caractère sacré du sang. En d’autres termes, lorsqu’une intervention chirurgicale complexe devra être pratiquée sur un Témoin, le comité d’affaires médicales compétent, ou le Béthel, si c’est lui qui a été contacté, sollicitera l’aide d’un des membres de l’association, qui pourra alors intervenir en sa qualité de médecin. Nous précisons bien qu’il s’agit uniquement des cas les plus difficiles et que ce sont les comités d’affaires médicales où la Société, et non les malades eux-mêmes, qui pourront faire appel aux services de cette association dotée de la capacité juridique.
21 Pour prolonger son action, cette association, en tant que personne morale poursuivant un objet scientifique et médical, établira des contacts et organisera des visites et des conférences auprès du personnel médical dans les principaux centres hospitaliers ayant eu l’occasion de soigner des Témoins de Jéhovah. Elle s’efforcera ainsi de faire évoluer petit à petit, l’attitude du corps médical, afin qu’il respecte plus facilement nos convictions religieuses. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’association constituera une banque de données et établira un certain nombre de dossiers techniques qui pourront être remis aux chirurgiens qui acceptent de soigner les Témoins sans transfusions, ou bien pour aider ceux qui hésitent à le faire, faute d’être en possession des connaissances et des méthodes chirurgicales à mettre en œuvre pour opérer les Témoins de Jéhovah. Nous pensons que c’est en faisant connaître les bons résultats obtenus et les techniques opératoires utilisées par certains chirurgiens français ou étrangers pour éviter les transfusions, que cette association devrait contribuer à faire mieux accepter notre position à l’égard du caractère sacré du sang.
DIFFICULTÉS RENCONTRÉES À L’OCCASION D’OPÉRATIONS D’ENFANTS MINEURS
22 Ces dernières années, de nombreux parents Témoins de Jéhovah ont rencontré de graves difficultés pour faire opérer leurs enfants mineurs. Régulièrement, la presse s’est faite l’écho de cas où un juge intervenait pour ordonner une transfusion à un enfant contre le gré de ses parents. Que faut-il penser d’une telle situation?
23 Tout d’abord, il convient de rappeler que cette intervention judiciaire du Procureur de la République et du juge des enfants est fondée sur un décret du 14 janvier 1974, relatif aux règles de fonctionnement des centres hospitaliers, dont l’article 28 stipule: “Lorsque la santé ou l’intégrité corporelle du mineur risque d’être compromise par le refus du représentant légal du mineur (...), le médecin responsable du service peut saisir le ministère public afin de provoquer les mesures d’assistance éducative lui permettant de donner les soins qui s’imposent.”
24 Une première remarque peut être faite: Dans tous les cas où cela est possible, les parents devraient s’adresser à une clinique privée plutôt qu’à un hôpital où, en cas de difficultés opératoires, les parents se verront automatiquement déchus d’une partie des prérogatives de l’autorité parentale. Cela signifie qu’une ordonnance du juge des enfants autorisera la transfusion malgré l’opposition des parents, mais il ne s’agit nullement d’une déchéance de l’autorité parentale. La procédure prévue par ce décret est inapplicable aux cliniques privées. Par conséquent, il y a tout intérêt à prendre les dispositions “à froid”, quand cela est possible, pour que l’enfant mineur soit pris en charge par une clinique, même si l’affection dont il est atteint semble bénigne. Dans une affaire très récente, l’enfant était entré à l’hôpital uniquement pour des examens et pour passer certaines radios; le chef de service de l’hôpital ayant considéré son état comme préoccupant, il décida d’opérer l’enfant et, face au refus des parents d’accepter les transfusions, il obtint du juge l’autorisation de passer outre à ce refus et de pratiquer des transfusions. Donc, toutes les fois où cela sera possible, la première précaution à prendre avec un enfant serait d’éviter de recourir à un hôpital.
25 Cependant, dans certains cas, par exemple à la suite d’un accident de la route, il arrive qu’un enfant mineur se trouve emmené et soigné dans un hôpital. Dans une telle hypothèse, que peuvent faire les parents?
26 En priorité, bien sûr, il leur faut essayer de convaincre le chef de service de l’hôpital, pour que l’opération puisse se faire sans transfusion. Généralement, les choses se passent très vite: ou le chirurgien accepte, ou il refuse et obtient facilement une décision de justice l’autorisant à transfuser. Les parents devraient se montrer très fermes dans leur décision et surtout ne pas laisser penser qu’ils s’inclineront volontiers si une décision de justice est prononcée. C’est parce que des parents n’ont pas eu cette attitude que certains praticiens ont pu écrire: “La seule évocation du nom de Procureur de la République dans le cas des Témoins de Jéhovah amène la famille à résipiscence.”
27 Ensuite, ou simultanément parfois, sans perdre de temps, les parents devraient entreprendre les démarches pour trouver un chirurgien qui accepte d’opérer sans transfusion. Dans tous ces cas, dès lors qu’un enfant mineur est concerné et qu’une décision judiciaire est sur le point d’être prise, nous souhaiterions que le bureau de la filiale soit prévenu.
28 En principe, si l’état de santé de l’enfant le permet et qu’un chirurgien d’une clinique privée se soit engagé à le prendre en charge, l’hôpital ne s’oppose pas à la sortie de l’enfant. Toutefois, si dans l’intervalle une décision de justice a été rendue, les parents ne pourront plus obtenir cette sortie. Par contre, ils peuvent essayer d’obtenir un rendez-vous avec le juge des enfants pour lui exposer personnellement leur position sur le caractère sacré du sang et leur désir de voir leur enfant soigné correctement par un praticien respectant leurs convictions profondes. À l’occasion de cette discussion avec le magistrat, ils peuvent utiliser la brochure Les Témoins de Jéhovah et la question du sang ainsi que différents articles de Réveillez-vous! et de La Tour de Garde, par exemple Réveillez-vous! du 22 février 1972, page 5; Réveillez-vous! du 8 janvier 1979, pages 16 et 24; Réveillez-vous! du 8 septembre 1979, page 8; Réveillez-vous! du 8 février 1981, page 20; La Tour de Garde du 15 septembre 1978, page 16; La Tour de Garde du 15 septembre 1980, page 23, etc.
29 Il convient, en effet, dans le cadre d’une discussion avec le magistrat, de faire ressortir, outre le point de vue biblique, certains arguments d’ordre juridique, tels que celui développé par un magistrat français, dans une décision où il exposait: “Il n’appartient pas au juge des enfants de prescrire une thérapeutique qui relève de la seule autorité et de la compétence médicale; qu’une décision judiciaire de placement ne saurait dégager en pareil cas ni les parents, ni les médecins de leurs responsabilités propres, le corps médical n’étant tenu, dans ses interventions, qu’à des obligations de moyens et non de résultats.” (JCP ou “La Semaine Juridique” du 18/12/74, doctrine no 2672).
30 Enfin, pour tous ces cas difficiles touchant au respect de l’intégrité physique et aux libertés publiques, nous indiquons tout particulièrement aux parents chrétiens qui, à l’avenir, se trouveraient dans cette situation, qu’ils pourront demander l’assistance d’un des juristes (avocat ou conseil juridique) faisant partie de la nouvelle association dont il a été fait mention plus haut. Pour cela, ils pourront s’adresser au Béthel. Nous précisons toutefois que l’aide de tels frères juristes a uniquement pour but de tenter de faciliter les rapports avec le corps judiciaire, et notamment d’essayer d’aboutir à une solution satisfaisante, conciliant à la fois le respect du caractère sacré du sang et celui des règles de droit en vigueur dans notre pays.
CONCLUSION
31 Nous espérons sincèrement que Jéhovah bénira toutes ces dispositions et permettra qu’elles contribuent à aider ceux qui sont confrontés aux problèmes de la maladie. Nous souhaitons vivement obtenir l’adhésion et la coopération de tous pour la réussite de ces dispositions, notre désir étant de gagner le respect de notre prochain à l’égard de nos croyances relatives au caractère sacré du sang, notamment celui du monde médical, même si cela n’est pas toujours facile. Nous reconnaissons qu’obéir à Dieu en n’acceptant pas de sang peut poser certains problèmes.
32 Toutefois, grâce à une attitude ferme et raisonnable, il est possible de les surmonter avec l’aide de Jéhovah et de nos frères dévoués, mais également grâce à la compréhension et au dévouement de chirurgiens qui, bien que n’ayant pas nos convictions, se sont fait un point d’honneur de soigner les Témoins de Jéhovah en respectant leur volonté.
33 Puisse l’ensemble des dispositions ci-dessus contribuer à développer encore une meilleure compréhension de la part du corps médical à l’égard de nos convictions religieuses fondées sur la Parole de Dieu!