MATTHIEU
Notes d’étude sur le chapitre 4
conduit par l’esprit : Ou « conduit par la force agissante ». Le mot grec pneuma désigne ici l’esprit de Dieu, qui peut agir comme une force d’impulsion et inciter une personne à faire les choses comme Dieu le veut (voir lexique à « esprit »).
Diable : Vient du mot grec diabolos, qui signifie « calomniateur » (Jean 6:70 ; 2Tm 3:3). Le verbe apparenté diaballô signifie « accuser », « dénoncer » ; il est traduit par « a été accusé » en Lc 16:1.
Il est écrit : À trois reprises, Jésus utilise cette expression avant de citer les Écritures hébraïques pour répondre aux tentations du Diable (Mt 4:7, 10).
Jéhovah : En Dt 8:3, qui est cité ici, le nom divin, représenté par quatre consonnes hébraïques (translittérées par YHWH), figure dans le texte hébreu original (voir app. C).
ville sainte : Désigne Jérusalem, qui est souvent qualifiée de « sainte » parce que c’est là que le temple de Jéhovah se trouvait (Né 11:1 ; Is 52:1).
parapet du Temple : Ou « point le plus haut du Temple ». Litt. « aile du temple ». Le mot grec rendu par « Temple » peut se rapporter au bâtiment principal du Temple ou à l’ensemble des bâtiments. Par conséquent, l’expression « parapet du Temple » peut désigner l’endroit le plus haut du mur d’enceinte du Temple.
Jéhovah : En Dt 6:16, qui est cité ici, le nom divin, représenté par quatre consonnes hébraïques (translittérées par YHWH), figure dans le texte hébreu original (voir app. C).
lui montra : Selon toute apparence, le chef des démons a fait voir à Jésus une vision qui semblait bien réelle.
royaumes : Désigne ici les gouvernements humains.
monde : Traduit le mot grec kosmos, qui se rapporte dans ce verset à la société humaine injuste, qui n’adore pas Jéhovah.
fais [...] un acte d’adoration : Le verbe grec employé dans ce verset, qui peut aussi être traduit par « adorer », est ici à l’aoriste, ce qui exprime l’idée d’une action ponctuelle. Voilà pourquoi il a été rendu par « fais [...] un acte d’adoration ». Cela montre que le Diable n’a pas demandé à Jésus de lui rendre un culte constant ou continuel, mais d’accomplir « un [seul] acte d’adoration ».
Satan : Vient du mot hébreu satan, qui signifie « opposant », « adversaire ».
Jéhovah : En Dt 6:13, qui est cité ici, le nom divin, représenté par quatre consonnes hébraïques (translittérées par YHWH), figure dans le texte hébreu original (voir app. C).
et c’est seulement à lui que tu dois offrir un service sacré : Ou « et c’est lui seul que tu dois servir ». Le verbe grec latreuô signifie fondamentalement « servir » ; mais puisque dans les Écritures grecques chrétiennes il est utilisé au sens religieux, on peut le traduire par « offrir un service sacré » (Lc 1:74 ; 2:37 ; 4:8 ; Ac 7:7 ; Rm 1:9 ; Php 3:3 ; 2Tm 1:3 ; Hé 9:14 ; 12:28 ; Ré 7:15 ; 22:3), « rendre un culte » ou encore « adorer ». En Dt 6:13, verset cité ici par Jésus, le mot hébreu rendu par « servir » est ʽavadh. Comme latreuô, ʽavadh signifie fondamentalement « servir », mais il peut également être traduit par « adorer » ou « faire un acte d’adoration » (Ex 3:12, note ; 2S 15:8, note). Jésus était déterminé à témoigner à Jéhovah un attachement sans partage.
Quand Jésus apprit : Entre les versets 11 et 12, environ une année s’est écoulée, et les évènements rapportés en Jean 1:29 à 4:3 ont eu lieu dans l’intervalle. Le récit de Jean précise que lorsque Jésus s’est rendu de Judée en Galilée, il est passé par la Samarie, où il a rencontré une Samaritaine à un puits, près de Sychar (Jean 4:4-43 ; voir app. A7-B, tableau « Début du ministère de Jésus » et carte 2).
Capharnaüm : Vient d’un nom hébreu qui signifie « village de Nahum » ou « village de consolation » (Na 1:1, note). Ville d’une grande importance dans le ministère terrestre de Jésus, elle est appelée « sa ville » en Mt 9:1 ; elle se trouvait sur la rive NO de la mer de Galilée.
le territoire de Zabulon et de Nephtali : Désigne les régions à l’O et au N de la mer de Galilée, à l’extrémité N d’Israël ; ce territoire comprenait une grande partie de la Galilée (Jos 19:10-16, 32-39). Le territoire de Nephtali bordait toute la rive O de la mer de Galilée.
pour que s’accomplisse ce que le prophète Isaïe avait annoncé : Voir note d’étude sur Mt 1:22.
Galilée des nations : Isaïe a sans doute utilisé cette appellation parce que la Galilée constituait une des frontières entre Israël et les nations voisines. En raison de son emplacement et des routes qui la traversaient, la Galilée avait beaucoup d’échanges avec ces nations et elle était exposée à l’invasion des non-Israélites et à leur implantation. Au 1er siècle, quantité de non-Juifs vivaient là, ce qui rendait cette appellation encore plus appropriée.
la route de la mer : Désigne peut-être une route de l’Antiquité qui longeait la mer de Galilée et menait à la Méditerranée.
de l’autre côté du Jourdain : Dans ce contexte, cette expression signifie de toute évidence « à l’ouest du Jourdain ».
une grande lumière : En effectuant une bonne partie de son ministère public en Galilée, dans le territoire de Zabulon et de Nephtali, Jésus a accompli cette prophétie messianique d’Isaïe (Mt 4:13, 15). C’est ainsi qu’il a éclairé spirituellement ceux qui étaient considérés comme se trouvant dans les ténèbres spirituelles et qui étaient méprisés même par leurs frères juifs de Judée (Jean 7:52).
l’ombre de la mort : Cette expression signifie probablement que, figurément parlant, la mort jette son ombre sur les humains à mesure qu’elle s’approche d’eux. Mais Jésus a apporté une lumière qui peut faire disparaître cette ombre et sauver les humains de la mort.
prêcher : C.-à-d. faire une proclamation publique (voir note d’étude sur Mt 3:1).
le royaume des cieux s’est approché : Cette annonce d’un nouveau gouvernement mondial était au centre de la prédication de Jésus (Mt 10:7 ; Mc 1:15). Jean le Baptiseur s’est mis à proclamer un message semblable environ six mois avant le baptême de Jésus (Mt 3:1, 2). Toutefois, dans la bouche de Jésus, cette proclamation avait encore plus de sens, puisqu’il était maintenant présent et oint comme futur Roi. Il n’est rapporté nulle part qu’après la mort de Jésus, ses disciples aient continué de proclamer que le Royaume s’était « approché », ou était proche.
la mer de Galilée : Lac d’eau douce dans le N d’Israël (le mot grec traduit par « mer » peut aussi signifier « lac »). On l’appelle aussi mer de Kinneret (Nb 34:11), lac de Génésareth (Lc 5:1) ou mer de Tibériade (Jean 6:1). Ce lac se situe en moyenne à 210 m au-dessous du niveau de la mer. Il fait 21 km de long du N au S et 12 km de large ; sa profondeur maximale est de 48 m (voir app. A7, carte 3B, « Activité à la mer de Galilée »).
Simon, qu’on appelle Pierre : Simon est le nom sous lequel il était connu jusqu’alors. Pétros (rendu par « Pierre ») est la forme grecque du nom sémitique Képhaʼ (rendu par « Céphas ») ; ce nom lui a été donné par Jésus (Mc 3:16 ; Jean 1:42 ; voir note d’étude sur Mt 10:2).
lancer un filet : Pour lancer un filet circulaire, le pêcheur était debout dans l’eau ou sur un petit bateau. S’il était habile, il pouvait le lancer de telle façon qu’il se pose à plat sur la surface de l’eau. Le filet, mesurant peut-être entre 6 m et 8 m de diamètre, avait le bord lesté, si bien qu’il s’enfonçait et prenait les poissons au piège.
pêcheurs : La pêche était une activité courante en Galilée. Pierre et son frère André ne pêchaient pas tout seuls : ils travaillaient dans une entreprise de pêche ; sans doute étaient-ils associés à Jacques et Jean, les fils de Zébédée (Mc 1:16-21 ; Lc 5:7, 10).
pêcheurs d’hommes : Ou « pêcheurs d’humains ». Expression figurée inspirée du métier de Simon et André. Elle montre qu’ils ‘prendraient vivants des humains’ pour le Royaume (Lc 5:10 ; note). Elle emporte peut-être aussi l’idée que, comme la pêche, l’activité consistant à faire des disciples serait fatigante, nécessiterait une main-d’œuvre importante, réclamerait de la persévérance, et pourtant produirait parfois peu de résultat.
le suivirent : Pierre et André étaient déjà disciples de Jésus depuis 6 à 12 mois (Jean 1:35-42). À présent, Jésus les invite à quitter leur entreprise de pêche et à le suivre à plein temps (Lc 5:1-11 ; voir note d’étude sur Mt 4:22).
Jacques [...] et son frère Jean : Jacques est toujours mentionné avec son frère Jean, et dans la majorité des cas, son nom apparaît en premier. C’est peut-être signe qu’il était l’aîné des deux (Mt 4:21 ; 10:2 ; 17:1 ; Mc 1:29 ; 3:17 ; 5:37 ; 9:2 ; 10:35, 41 ; 13:3 ; 14:33 ; Lc 5:10 ; 6:14 ; 8:51 ; 9:28, 54 ; Ac 1:13).
Zébédée : Peut-être l’oncle de Jésus par alliance, si Salomé était bien la femme de Zébédée et la sœur de Marie, mère de Jésus. Dans ce cas, Jean et Jacques étaient les cousins de Jésus (Mt 27:55, 56 ; Mc 15:40, 41 ; Jean 19:25 ; voir note d’étude sur Mc 15:40).
Ils laissèrent immédiatement : Le mot grec euthéôs, traduit ici par « immédiatement », apparaît également au verset 20, où il est traduit par « aussitôt ». Comme Pierre et André, Jacques et Jean acceptent rapidement l’invitation de Jésus à le suivre à plein temps.
se mit à parcourir toute la Galilée : C’est à ce moment-là que Jésus commence sa première tournée de prédication en Galilée, accompagné des quatre disciples qu’il vient d’appeler : Pierre, André, Jacques et Jean (Mt 4:18-22 ; voir app. A7).
enseignait [...] prêchait : Enseigner ne signifie pas la même chose que prêcher, car l’enseignant fait davantage que proclamer un message : il instruit, explique, démontre par des arguments convaincants et apporte des preuves (voir notes d’étude sur Mt 3:1 ; 28:20).
synagogues : Voir lexique.
la bonne nouvelle : Première occurrence du mot grec euaggélion, traduit par « évangile » dans certaines Bibles françaises. Le mot euaggélistês, qui lui est apparenté et qui est rendu par « évangélisateur », signifie « prédicateur de la bonne nouvelle » (Ac 21:8 ; Éph 4:11, note ; 2Tm 4:5, note).
Syrie : C’est-à-dire la province romaine de Syrie, une région située au N de la Galilée, qui était habitée par des Gentils et qui se trouvait entre Damas et la Méditerranée.
épileptiques : Le mot grec signifie littéralement « être influencé par la lune ». (Certaines versions le rendent par « lunatiques ».) Mais Matthieu emploie ce mot dans un sens médical ; il n’y rattache pas les croyances superstitieuses qui associent cette maladie à certaines phases de la lune. Les symptômes que décrivent Matthieu, Marc et Luc sont manifestement ceux de l’épilepsie.
Décapole : Ou « la région des Dix Villes » (voir lexique et app. B10).
l’autre côté du Jourdain : Dans ce contexte, cette expression désigne à l’évidence la région à l’E du Jourdain, région aussi appelée Pérée (du grec péran, qui signifie « l’autre côté », « au-delà »).