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  • Le Suriname, pays des Kottomissies
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Réveillez-vous ! 1971
g71 8/11 p. 26-27

Le Suriname, pays des Kottomissies

De notre correspondant au Suriname

LA POPULATION du Suriname est fort cosmopolite, car elle se compose entre autres de Créoles, d’Indiens, d’Amérindiens, d’Indonésiens, de Chinois, de Noirs et de Néerlandais. Dans les rues de Paramaribo, la capitale, on peut voir des femmes en toilettes modernes, des Indiennes drapées dans un sari, des Indonésiennes en sarong, des Noires vêtues de longues robes aux couleurs vives et d’autres femmes encore portant le kottojakki. J’aimerais vous parler surtout de ce costume.

Sans doute ce nom vous semble-​t-​il étrange. Il dérive de deux vocables de la langue de ce pays : kotto qui signifie “manteau” et jakki signifiant “jaquette” ou “veste”. Le mot missie vient évidemment de l’anglais miss ou mistress (mademoiselle ou madame). C’est pourquoi la femme qui porte ce vêtement particulier est désignée par le terme kottomissie.

L’histoire de ce costume remonte à l’époque de l’esclavage, c’est-à-dire à plus de cent ans. La plupart des esclaves amenés d’Afrique au Suriname se promenaient presque nus, et comme beaucoup de jeunes filles étaient très belles il arrivait souvent que leurs propriétaires, séduits par leurs charmes physiques, leur fassent des propositions déshonnêtes. Aussi décida-​t-​on d’essayer de mettre fin à cet état de choses.

On raconte que les épouses des propriétaires d’esclaves se réunirent pour tenir conseil. Elles arrivèrent à la conclusion qu’il fallait inventer un costume qui recouvrirait complètement le corps des jeunes esclaves de façon à en cacher les contours. C’est ainsi que le kottojakki vit le jour.

On commença par créer un sous-vêtement très ample serré autour de la taille par un kooi ou ceinture d’étoffe rembourrée avec de la paille. On faisait alors blouser ce sous-vêtement au-dessus du kooi de manière à cacher les hanches. Un kotto ou vêtement de dessus d’une jolie couleur se portait sur le sous-vêtement puis, au-dessus du kotto, un jakki aux manches trois-quarts et qui descendait jusqu’au kooi. Le tissu était fortement empesé, si bien que la jeune fille la plus svelte avait l’air de peser près de cent kilos !

On créa également un anjisa ou couvre-chef. Par la suite, les femmes prirent l’habitude de nouer ces mouchoirs de tête de couleur gaie de façon à indiquer leur humeur ou les sentiments qu’elles éprouvaient : amour, jalousie, colère, etc.

La manière dont elles portaient l’anjisa avait d’autres significations encore. Au moyen de cette coiffure, les jeunes filles donnaient rendez-vous à leurs prétendants ou leur faisaient savoir si elles les aimaient encore.

Cette coiffure indiquait également le rang ou l’occupation de celle qui la portait. Tel anjisa, par exemple, identifiait la prostituée. Une esclave qui s’occupait des enfants de son propriétaire portait un kottijakki particulier et un anjisa avec un large bord. Au-dessus de cette coiffure elle portait encore un chapeau. Il suffisait de jeter un coup d’œil sur son accoutrement pour savoir qu’elle était une esclave spéciale.

La coiffure mek sani édé ou “confectionnée” était très intéressante. Elle consistait en trois anjisas noués ensemble de telle sorte que les 12 coins faisaient saillie. Trois kottijakkis se portaient avec cette coiffure spéciale, chacun un peu plus court que le précédent. La femme ainsi vêtue tenait dans chaque main un anjisa non noué. Pareil costume était réservé aux occasions spéciales, la visite au Suriname d’une personnalité importante, par exemple.

Les kottomissies accueillaient une telle personnalité par une révérence, puis elles prononçaient quelques paroles de bienvenue. Ensuite, toujours en faisant face au visiteur, elles reculaient en agitant doucement les anjisas. Ou bien elles étendaient ceux-ci sur le sol devant le visiteur. Ce geste voulait dire : “Je vous porte un tel respect que je vous invite à marcher sur mon couvre-chef.”

Une mode plus récente est l’“oto baka”, terme qui signifie “automobile”. Pour réaliser cette coiffure on replie les coins de l’anjisa derrière la tête en forme de pare-choc.

Aujourd’hui, seules les femmes plus âgées portent le kottojakki, toutefois sans le kooi. Beaucoup de femmes se coiffent encore de l’anjisa noué de façon simple. Cependant, les jours de fêtes, comme le Jour de l’Émancipation, qui commémore l’abolition de l’esclavage en 1863, de nombreuses femmes, jeunes et âgées, se promènent dans les rues vêtues de ce costume historique et intéressant.

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