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  • L’évolution d’une langue internationale

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  • L’évolution d’une langue internationale
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Réveillez-vous ! 1972
g72 8/4 p. 20-23

L’évolution d’une langue internationale

ON ESTIME que quelque trois cent vingt-six millions de gens parlent l’anglais, qui est donc une des langues les plus utilisées à notre époque. Et pourtant, lorsque Jules César foula le sol de la Bretagne insulaire pour la première fois, aucun des habitants ne parlait l’anglais. Cette région était habitée par les Celtes ou “Bretons”.

En l’an 43 de notre ère, les légions romaines subjuguèrent les Celtes qui se retirèrent au pays de Galles, en Écosse et en Irlande. Quelques mots de leur vocabulaire se retrouvent encore dans l’anglais moderne, principalement dans des noms géographiques comme London (Londres) et Kent (le nom d’un comté, qui dérive du mot celtique canti).

Les Romains occupèrent cette région pendant environ 400 ans. Lors du déclin de l’empire cependant, on rappela les légions pour défendre les derniers bastions impériaux contre les envahisseurs. Après le départ des Romains, des tribus germaniques appelées Angles, Saxons et Jutes conquirent la Bretagne insulaire. Les Angles et les Saxons parlaient une langue presque identique, une forme d’allemand, l’un des membres de la branche teutonique de la famille des langues indo-européennes.

L’anglais tel qu’on le parlait à l’origine

Puisque les Angles avaient conquis le territoire le plus vaste, le pays (Angleterre) et la langue (anglais) prirent le nom de cette tribu. Les écrivains de l’époque appelaient l’idiome anglo-saxon anglisc ou englisc. Celui-ci devait devenir la base de l’anglais moderne, mais il est néanmoins totalement incompréhensible pour ceux qui ne l’ont pas étudié. Les premières lignes d’un célèbre poème intitulé Beowulf et écrit vers l’an 900, sont ainsi conçues :

“Hwaet, we gardena in geardagum theodcyninga thrym gefrunon.” (Voilà que nous avons entendu dire combien les rois des Danois, porteurs de lances, étaient puissants jadis.)

Qualifiée de vieil anglais par les philologues, cette langue n’est même pas compréhensible pour une personne d’expression anglaise sur mille. La raison en est que près de 85 pour cent des mots du vocabulaire du vieil anglais sont tombés en désuétude. Ceux qui ont survécu sont des termes qui exprimaient des idées fondamentales, telles que mann (man, homme), wif (wife, femme ou épouse), hus (house, maison) et mette (meat, viande ou nourriture).

La grammaire du vieil anglais était également très différente de celle de l’anglais moderne. Le vieil anglais était une langue flexionnelle, c’est-à-dire qui exprime les rapports grammaticaux par des flexions ou éléments que l’on ajoute aux substantifs, aux adjectifs, etc. De nos jours, la plupart de ces flexions ont disparu et c’est l’ordre des mots qui détermine leur fonction et le rapport entre eux.

Au cours du neuvième siècle, les Vikings, venus du Danemark, commencèrent à ravager les côtes anglaises. Comme ces pillards semblaient prendre plaisir à se battre et à détruire sauvagement les biens de leurs victimes, le mot berserker, terme viking pour guerrier, fut incorporé dans la langue anglaise sous la forme de berserk, vocable qui signifie “fou furieux”. Les Danois finirent par conquérir l’Angleterre. Ceux d’entre eux qui s’y établirent introduisirent de nombreux mots dans le vocabulaire anglais, entre autres le terme egg (œuf) et la plupart des mots commençant par sk, tels que sky (ciel), skin (peau), skirt (jupe) et skill (habileté).

Chose plus importante encore, les pronoms, partie du discours qui, en général, reste stable, subirent l’influence danoise. C’est ainsi que certains pronoms scandinaves finirent par remplacer les pronoms anglais. Par exemple, they (ils ou elles), theirs (le leur) et them, (les, eux, elles), sont d’origine scandinave.

Peu après se produisit un événement qui devait exercer une influence profonde sur la langue anglaise. En 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit l’Angleterre. Il battit le roi saxon Harold près de Hastings (la célèbre tapisserie de Bayeux représente cette conquête de l’Angleterre par les Normands). Guillaume partagea les terres anglaises entre les nobles français qui l’avaient accompagné. Au début, ces nobles utilisaient le français normand, tandis que les vaincus continuèrent à parler l’anglo-saxon ou anglais. Cependant, à mesure que les Normands s’établissaient dans le pays et se mariaient avec les autochtones, les deux langues se mélangeaient. Ce mélange du français et du vieil anglais produisit une nouvelle forme d’anglais, appelée aujourd’hui le moyen anglais.

Une époque de grands changements

Le moyen anglais se caractérisait par des changements importants, plus profonds et plus étendus que tous ceux que l’on ait jamais vus avant ou après cette époque. La prononciation se modifia lentement sous l’influence des Normands, tandis que les flexions disparaissaient progressivement. Toutefois, les plus grands changements eurent lieu dans le vocabulaire.

Des milliers de nouveaux mots vinrent s’ajouter au vieil anglais lorsque les Normands se mirent à parler cette langue en la semant de mots français. Parmi les nombreux termes anglais provenant de cette fusion des deux langues, citons entre autres air, chair, dinner, government, judge, paper, prison et towel.

Parfois les mots anglais et français pour un même objet étaient conservés. Le paysan saxon habitait un hus, tandis que le seigneur français vivait dans une maison. Les deux mots sont restés dans la langue sous la forme de house et de mansion, le premier désignant une simple habitation et le second la demeure d’un riche.

Parfois aussi les deux termes étaient conservés, mais ils revêtaient une signification légèrement différente. Les Saxons élevaient des sheep, des cows, des calves et des pigs. Les “synonymes” français — mouton, bœuf, veau et porc — en vinrent à désigner la chair de l’animal. C’est ainsi qu’en Angleterre on fait l’élevage de sheep, de cows, de calves et de pigs, mais on mange du mutton, du beef, du veal et du pork.

Évidemment, de nombreux mots anglais se perdirent complètement. Le terme anglais inwit, par exemple, fut remplacé par le vocable français conscience. Malgré ces changements profonds, l’anglais conservait ses propres termes pour bien des activités, telles que manger (eat), dormir (sleep) marcher (walk) et chanter (sing).

À l’époque de Geoffrey Chaucer (vers 1340-​1400), appelé parfois le père de la littérature anglaise, cette langue “bâtarde” était devenue coulante et souple. Elle commençait à ressembler à l’anglais moderne. En effet, la période de l’anglais moderne commença vers 1450 et dure toujours. Bien des œuvres de Chaucer sont plus ou moins compréhensibles pour l’Anglais contemporain. Lorsqu’il dit qu’un homme est “a verray parfit gentil knyght”, n’importe quel Anglais comprendra qu’il voulait dire “a very perfect gentle knight” (un très parfait et gentil chevalier). Bien sûr, l’orthographe lui paraîtra bizarre.

Cependant, le vocabulaire et la grammaire de Chaucer sont encore très simples. La plupart de ses contemporains étaient d’avis que l’anglais était lourd et grossier, incapable d’exprimer des pensées et des sentiments subtils. Selon eux, celui qui avait quelque chose d’important à dire devait écrire en grec ou en latin, langues que les gens instruits comprenaient. On appelait l’anglais la “langue vulgaire”, et un écrivain anglais déclara : “Les poètes qui cherchent à tailler leurs œuvres dans un marbre durable, doivent employer le latin ou le grec ; nous écrivons sur le sable.”

La Renaissance, essor intellectuel provoqué par la découverte des trésors de la culture et de l’art gréco-latins, renforça cette attitude. Peu à peu cependant, avec l’invention de l’imprimerie et la possibilité pour l’homme de la rue de se procurer des livres, la demande d’ouvrages en langue vulgaire augmenta.

Deux tendances se manifestèrent. La première désirait conserver le grec et le latin, et la seconde voulait améliorer la “langue vulgaire” en lui incorporant des termes empruntés aux langues classiques. Aujourd’hui nous savons laquelle des deux tendances a gagné. L’anglais, la “langue vulgaire”, a remporté la victoire, mais il est sorti de la lutte avec un vocabulaire très enrichi.

Des hommes désireux de propager la Parole de Dieu, contribuèrent pour une grande part à faire accepter la “langue vulgaire”, car ils voulaient répandre la Bible dans un idiome que tout le monde pouvait comprendre. Tyndale, l’un des principaux traducteurs de la Bible, déclara qu’il l’avait traduite en anglais parce qu’il désirait que même le laboureur puisse la lire. Les traducteurs de la Bible voulaient également que la langue soit un instrument digne de transmettre la Parole de Dieu, aussi s’appliquaient-​ils à la rendre telle.

Emprunts continuels à d’autres langues

Une grande partie du nouveau vocabulaire dont l’anglais s’est enrichi venait du latin, comme par exemple les mots capsule et disrespect. D’autres termes, comme chaos et climax, dérivaient du grec. Quelques-uns s’opposaient à ces emprunts, disant qu’il s’agissait de mots “étranges et savants”. Par ailleurs, un partisan de cet enrichissement du vocabulaire déclara amèrement que “certains, s’ils aperçoivent un mot difficile, sont aussi étonnés que s’ils avaient rencontré un lutin”. Et cependant, les vocables nouveaux ne cessaient de se multiplier.

Les érudits n’étaient pas seuls à enrichir le vocabulaire. Les seizième et dix-septième siècles étant l’époque des découvertes, des explorateurs ouvraient de nouveaux champs au commerce. Certains se rendaient dans les pays avec lesquels ils faisaient des échanges commerciaux et commençaient même à les coloniser. Les voyageurs anglais qui revenaient d’Italie parlaient une langue émaillée d’expressions italiennes, langue que leurs compatriotes trouvaient amusante et maniérée. Aujourd’hui toutefois des mots comme algebra, violin et volcano n’ont rien de maniéré, et pourtant ils sont aussi italiens que piano et pizza.

Les navires britanniques allaient jusqu’en Amérique du Sud, colonisée principalement par les Espagnols et les Portugais ; ils combattirent les Espagnols dans la mer des Antilles. Les marins rapportèrent donc des termes espagnols et portugais comme alligator, apricot, cannibal, canoe, hammock et hurricane.

Des marchands, à bord de petits voiliers battus par les vents et les vagues, contournaient le cap de Bonne Espérance et avançaient péniblement vers l’Inde et la Chine. Ils revenaient chargés de soieries et d’épices et parlaient de junks, de coolies, de china et de tea.

Des pionniers traversaient dans des chariots bâchés les vastes plaines américaines et utilisaient dans les lettres qu’ils envoyaient à leurs parents en Angleterre, des mots comme hominy (bouillie de farine de maïs), chipmunk (tamias) et raccoon (raton-laveur), empruntés au vocabulaire de l’Indien américain. Le terme Sequoia était à l’origine le nom d’un chef Cherokee.

L’esprit d’exploration et d’aventure ouvrit donc des horizons pleins de promesses. Les expériences et les produits nouveaux ajoutaient d’autres mots à la langue. Il suffit de feuilleter pendant quelques minutes un dictionnaire étymologique pour constater que l’anglais a emprunté des termes au russe, à l’hébreu, à l’arabe, au hongrois, à l’hindoustani, au bengali, aux idiomes de Java, d’Australie, de Tahiti et de bien d’autres pays encore.

En se référant encore au dictionnaire étymologique, on peut apprendre d’où dérivent des mots comme jaguar, rickshaw (pousse-pousse) et mongoose (mangouste). Même des termes qui paraissent être tout ce qu’il y a de plus anglais comme measles (rougeole) et golf, se révèlent être d’origine néerlandaise, tandis que candy vient du vocable arabe qandi.

Cet enrichissement du vocabulaire s’est poursuivi jusqu’aux dix-neuvième et vingtième siècles. Certains termes comme zipper (fermeture à glissière) sont des noms de marque déposée entrés dans la langue. Les domaines de la médecine, de l’électricité et de la physique ont donné naissance à d’innombrables néologismes. En effet, pour Shakespeare, des termes comme penicillin, endocrine, dynamo, quantum ou radium, seraient incompréhensibles, de même que carburetor, hubcap, (enjoliveur) et sparking-plug (bougie d’allumage).

Parfois on forme un nouveau mot en juxtaposant deux anciens, comme dans le terme steam-roller (rouleau compresseur). D’autres néologismes comme limousine dérivent de noms propres. L’anglais a si bien assimilé tous ces mots que pour les personnes d’expression anglaise ils n’ont plus rien d’étranger. Cependant, leur origine étrangère se reflète dans l’orthographe. À la différence de l’espagnol et de l’italien notamment, en anglais des mots contenant des syllabes qui se prononcent de la même manière, s’écrivent souvent de façon différente, comme shoe, blue, crew, too, et through. Ce sont souvent les emprunts aux autres langues qui expliquent l’illogisme de l’orthographe anglaise. On a fait de nombreux efforts en vue de la réformer, mais il n’y a guère de chances, semble-​t-​il, que ceux-ci aboutissent un jour.

C’est ainsi que le curieux méli-mélo du quinzième siècle, qualifié avec mépris de “langue vulgaire”, a évolué de manière à devenir une importante langue internationale dotée de l’un des vocabulaires les plus riches du monde, car il compte environ 600 000 mots.

L’anglais réunit la puissance de l’allemand et la beauté du français. Il est capable d’exprimer des nuances très subtiles. Puisque cette langue permet de communiquer avec les millions de gens qui la parlent, ne vaut-​il pas la peine de l’apprendre ? Dans les domaines commercial, scientifique, religieux et social, une connaissance de l’anglais est incontestablement utile. De plus, il existe en anglais de grandes œuvres littéraires. C’est pourquoi ceux qui ne parlent pas l’anglais auraient sans doute intérêt à l’apprendre, et ceux qui le connaissent à apprendre à mieux le parler.

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