Coup d’œil sur le monde
Les prêtres et la politique
Peu avant les élections législatives en France, un journal publia un sondage réalisé par l’IFOP. Il concernait les intentions de vote du clergé français. Sur 100 prêtres ayant exprimé leur intention, 50 pour cent ont choisi de voter pour la majorité et 34 pour cent pour l’opposition de gauche (dont le parti communiste). Il est intéressant de remarquer que ces intentions générales varient suivant l’âge des prêtres. Chez les moins de quarante ans, 64 pour cent avaient l’intention de voter pour la gauche contre 26 pour cent pour la majorité. À propos de ce sondage, on pouvait lire ce commentaire dans Le Figaro du 15 janvier 1973: “Ces chiffres de l’IFOP. semblent bien confirmer un phénomène de l’après-guerre ; l’orientation vers différents types de socialisme d’une fraction militante du catholicisme français. Dans le rapport qu’il a présenté en octobre dernier à l’assemblée plénière, Mgr Matagrin notait la présence de chrétiens dans tous les partis et groupements de gauche, voire d’extrême-gauche. Si leur nombre est relativement faible, leur influence est sensible et leur impact électoral non négligeable. Beaucoup de jeunes prêtres sont en contact avec eux et en subissent plus ou moins l’influence. La masse des catholiques aussi.” Les catholiques excluent de moins en moins la possibilité d’être à la fois chrétien et ‘homme de gauche’. En juin-juillet 1971, un sondage de la SOFRÈS révélait déjà que les catholiques interrogés estimaient qu’on pouvait être à la fois chrétien et socialiste (79 %), chrétien et communiste (40 %) ou chrétien et gauchiste (36 %). Mgr Matagrin écrivit : “La vigueur mobilisatrice de l’Évangile peut s’exprimer à travers des choix politiques différents.” Voilà qui ne tient pas compte de la déclaration de Jésus : “Mon royaume n’est pas de ce monde.” — Jean 18:36, Jérusalem.
Le pape espère en l’ONU
À la mi-décembre, le pape Paul VI déclara que “la paix est possible”. Dans un message soulignant les efforts de l’homme, il montra que des instruments internationaux puissants étaient nécessaires pour le maintien de la paix, disant : “Ces institutions, et en particulier l’Organisation des Nations unies, ont été établies (...). Un espoir positif et mondial les reconnaît comme des instruments favorables à l’ordre international, à la solidarité et à la fraternité parmi les peuples.” Mais supposons que ces ‘institutions pour la paix’ ne fonctionnent pas. Selon le pape, “si leur inefficacité devait provoquer une désillusion fatale dans l’esprit des hommes, la paix serait alors vaincue, et avec elle les progrès de la civilisation”.
La nourriture dans le monde
Aux États-Unis, les aliments coûtent de plus en plus cher. Par exemple, le blé a augmenté de plus de 60 pour cent en un an ; les œufs ont augmenté de 40 pour cent. En France, le prix de la viande a subi une augmentation de 17,8 pour cent. Pendant ce temps, l’Asie est menacée par la famine. Elle est déjà une réalité dans différentes régions de ce continent. Parlant de l’Afghanistan, le South China Morning News déclare : “Le pays vient de connaître la famine la plus terrible de son histoire. On n’en a parlé que très peu à l’étranger. Personne ne saura vraisemblablement jamais ce qui s’est passé exactement en raison des communications très arriérées de ce pays. Cependant, d’après les témoins oculaires, les souffrances furent terribles. De nombreux habitants ont dû s’enfuir de leurs villages, et certains sont morts au bord des routes.” Le rapport concluait : “Parler de paix dans une région où l’on s’attend à ce que des dizaines de milliers de gens meurent d’ici le printemps ne manque pas de ridicule.”
De plus en plus d’opérations sans transfusion sanguine
D’éminents chirurgiens américains utilisent de moins en moins les transfusions de sang. D. Cooley, chirurgien d’Houston, a effectué 110 opérations du cœur sans transfusion de sang sur des témoins de Jéhovah. Il affirme que 80 pour cent des opérations à cœur ouvert qu’il a effectuées l’ont été sans transfusion de sang ; il fit aussi cette remarque : “Il est évident qu’aujourd’hui la majorité des opérations peuvent être effectuées sans transfusion.” J. H. Kay, de Los Angeles, déclara que 45 à 50 pour cent de ses malades opérés du cœur ne reçoivent plus de sang. Entre autres avantages, il déclara qu’il n’y avait pas de risque d’hépatite, que les hémorragies postopératoires étaient plus rares et que le malade séjournait moins longtemps à l’hôpital. S. Dudrick, de l’université de Pennsylvanie, préconise de fortifier le sang du patient avant et après l’opération plutôt que d’utiliser la transfusion de sang. Il dit : “Nous ne gaspillons plus une bouteille de sang de façon irréfléchie.”
Les femmes et le tabac
Les femmes semblent rattraper les hommes pour ce qui est des “risques de mort subite”. Selon D. M. Spain, pathologiste de Brooklyn (New York), il y a treize ans, les hommes de moins de cinquante ans étaient douze fois plus vulnérables aux crises cardiaques que les femmes ; ils ne le sont maintenant que cinq fois plus. Certains ont invoqué le stress. Le Dr Spain, quant à lui, déclara que ‘ses recherches personnelles l’ont amené à cesser de fumer’. Une enquête effectuée par des médecins britanniques a mis en évidence d’autres conséquences néfastes du tabac. Elle montre qu’une seule cigarette fumée chaque jour par une femme enceinte affecte le développement du fœtus. Cette étude révèle que les femmes enceintes qui fument augmentent de 30 pour cent les risques de voir leur enfant mort-né ou de donner naissance à des enfants dont le poids est inférieur à la normale et doublent les risques d’ennuis cardiaques congénitaux et de retard persistant dans la croissance de leur enfant.
Que disiez-vous ?
Selon un professeur britannique, l’Anglais moyen parle à raison de 76 mots à la minute. Et les Anglaises ? Son enquête révèle qu’elles parlent à raison de 105 mots à la minute !
Le pape et les problèmes de l’Église catholique
En décembre dernier, à l’occasion de Noël, le pape parla de “la renaissance de la vie contemplative dans l’Église” comme “signe du royaume de la paix”. Cependant, parlant de la contestation, il estima qu’il s’agissait d’un “processus contagieux de l’insatisfaction générale et pathologique qui a envahi la génération actuelle”. Au mois de janvier de cette année, Paul VI a cette fois déploré l’“infidélité” des catholiques qui devraient montrer l’exemple aux autres. Faisant implicitement allusion aux prêtres qui abandonnent leur ministère, le pape déclara, selon l’agence France-Presse : “Ce sont souvent ceux d’entre nous les plus engagés dans une vie chrétienne qui doit être exemplaire qui offrent malheureusement aux frères le scandale de leur infidélité.” Il a qualifié de “douloureux” ce phénomène “qui affaiblit l’énergie du christianisme moderne”. Selon des statistiques récentes, 13 440 prêtres séculiers et réguliers ont abandonné l’Église de 1964 à 1970.
Les Américains et les médicaments
Selon G. Nelson, sénateur du Wisconsin (États-Unis), les faits indiquent que les Américains ‘prennent des médicaments de façon massive, qu’ils en aient besoin ou non’. Il est possible qu’un million d’Américains soient esclaves des barbituriques à cause des médicaments qui leur ont été prescrits par les médecins. On pense que cela provoque la mort de 2 000 personnes chaque année, des amputations dues à la gangrène et la tendance à la violence. Quant aux médecins eux-mêmes, le Wall Street Journal déclare que “le milieu médical est celui qui, en Amérique, absorbe le plus de médicaments”. On estime que 1 à 5 pour cent des médecins prennent des barbituriques ou des amphétamines. Seulement 0,3 pour cent de la population en général consomme de la drogue (y compris de l’héroïne). Le pourcentage élevé enregistré parmi les médecins est dû, entre autres raisons, à la facilité avec laquelle ils peuvent se procurer des médicaments.
Les jeunes filles et les relations sexuelles
Un sondage effectué auprès de 4 000 jeunes filles américaines non mariées révèle que 46 pour cent d’entre elles ont des relations sexuelles. Seulement 11 pour cent des jeunes filles des régions rurales ont déjà eu des relations sexuelles ; mais ce pourcentage augmente très rapidement quand elles se rendent en ville. L’État de Washington signala que plus d’un avortement légal sur trois a été opéré sur la personne de jeunes filles.
“Sommes-nous devenus fous ?”
Arnold Toynbee, historien britannique, s’est exprimé une fois de plus contre le nationalisme et en faveur d’un gouvernement mondial. Il fit cette remarque : “Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nationalisme a fait doubler le nombre des États indépendants souverains et a réduit de moitié leur superficie moyenne (...). Les problèmes de l’humanité concernant la stratégie et l’hygiène sont universels et urgents ; ils ne peuvent être résolus par les gouvernements des différents États. Ils exigent l’établissement d’une autorité universelle dotée d’un pouvoir absolu. La survie du genre humain exige l’unité politique, alors que la tendance actuelle est à la division accrue. Sommes-nous devenus fous ?”
L’auto-stop et les crimes
L’auto-stop a provoqué de nombreux crimes aux États-Unis. À Minneapolis, il y a chaque année environ huit crimes graves liés à l’auto-stop ; à Los Angeles, il y en a trois par jour. Actuellement, un auto-stoppeur sur quatre est une femme ; cela est cause de l’augmentation du nombre des viols. Un officier de police du Maryland déclara que les auto-stoppeuses “encouragent pratiquement le viol”. En 1971, à Los Angeles, 22 pour cent des viols et 4,7 pour cent des vols étaient liée à l’auto-stop.