Coup d’œil sur le monde
La crise de l’énergie remet dans le vent ballons et montgolfières
Depuis quelques mois, et la crise de l’énergie y est sans doute pour quelque chose, on reparle beaucoup de l’aérostation. Au début de l’année, des spécialistes de tous les pays, réunis à Londres, ont étudié la possibilité de construire de nouveaux dirigeables. De leur côté, les Soviétiques projettent de construire un engin propulsé par l’énergie nucléaire qui serait capable de transporter 1 800 passagers ou 180 tonnes de fret. Charles Dollfuss, pionnier de l’aérostation âgé maintenant de 81 ans, considère que l’avenir de l’aérostation réside dans l’utilisation économique des dirigeables. Dans une interview parue dans Le Figaro du 9 avril 1974 il déclara : “Ils ont mauvaise réputation depuis les deux accidents qui ont stoppé leur activité avant la guerre. On oublie que le ‘Graf Zeppelin’ a couvert 1 500 000 kilomètres et transporté 50 000 passagers sans le moindre incident. C’était un paquebot volant de 180 mètres de long, offrant une salle à manger, un salon de musique, un promenoir. Grâce aux progrès de la technologie, il serait possible d’améliorer considérablement ce type d’engin.” André de Saint-Sauveur, nouveau pionnier de l’aérostation, qui a mis à l’étude un projet d’aéronef allégé de 80 mètres de long, énumère avec enthousiasme les avantages du dirigeable : “C’est le véritable autocar du ciel. Il peut survoler à basse altitude et à vitesse réduite n’importe quelle région, et stopper où bon lui semble. (...) Ils [les dirigeables] peuvent devenir les routiers du ciel. Il est possible de fabriquer des engins d’une capacité de levage de 500 tonnes pour transporter les grosses masses indivisibles.” Peut-être verrons-nous de nouveau évoluer dans le ciel les ballons libres, montgolfières et autres aéronefs.
Y aura-t-il davantage de disettes ?
De plus en plus d’experts ajoutent leur voix à ceux qui, selon ce qu’écrivit récemment le Sunday Globe de Boston, déclarent : “Le monde (...) penche dangereusement vers une famine chronique.” Quelle est la raison de leur inquiétude ? E. M. Martin, conseiller spécial de M. Kissinger, secrétaire d’État américain, affirme : “Pour ce qui est des denrées alimentaires, le monde glisse sur une mince couche de glace. Il suffit qu’une ou deux des plus grandes nations aient de mauvaises récoltes, en raison du mauvais temps, du manque d’engrais ou d’autres accidents, pour que nous ayons à faire face à une situation critique, car nous n’avons que très peu de réserves.”
L’UNICEF et les enfants
L’UNICEF, fonds de l’ONU pour l’enfance, s’inquiète de la santé et de l’éducation des enfants du monde. Quel avenir cet organisme prévoit-il pour les enfants qui naissent actuellement dans la centaine de “nations en voie de développement” ? L’UNICEF déclare que sur douze enfants, deux mourront d’une des nombreuses maladies infantiles ou d’un manque de protéines. Sur les dix survivants, seuls cinq iront à l’école. Les cinq autres resteront analphabètes. Sur les cinq qui iront à l’école, trois la quitteront ; ils connaîtront finalement des jours de faim et, dans certains cas, subiront des dommages physiques et mentaux irréversibles à cause de la sous-alimentation. Selon l’UNICEF, sur les douze enfants considérés, seuls deux termineront leurs études primaires.
Un dilemme pour les évolutionnistes
L’édition du 22 avril de Réveillez-vous ! rapportait que les découvertes de R. Leakey près du lac Rodolphe, en Afrique orientale, provoquaient la confusion parmi les évolutionnistes. À cela s’ajoute maintenant l’incertitude. À moins de 300 kilomètres au nord de l’endroit où Leakey fit ses découvertes, se trouve la vallée d’Omo, où C. Howell, autre évolutionniste, a également fait des découvertes. Des fossiles de porc ont été trouvés sur les deux sites. Les couches sédimentaires des deux sites qui ont été datées de la même période devraient renfermer la même espèce fossilisée de porc. Cependant, Leakey déclare : “Nos porcs nous disent une chose, et ceux de l’Omo une autre.” Il aurait attribué cette différence à des ‘environnements préhistoriquement différents’. Voilà encore une conjecture impossible à démontrer.
De plus en plus d’alcooliques
L’alcoolisme est un fléau qui existe dans de nombreuses régions du monde. Selon une récente enquête, c’est peut-être le problème de santé le plus important au Yukon (Canada). Chaque année, on y vend pour 250 dollars [1 250 francs français] d’alcool par habitant. Ce chiffre est trois fois plus élevé que la moyenne nationale. En Union soviétique, le Literaturnaya Rossiya révèle que l’alcoolisme progresse rapidement parmi les jeunes et les femmes. Aux États-Unis, un tract intitulé Les nouveaux alcooliques, des adolescents (angl.), publié récemment, rapportait que la drogue préférée des jeunes gens n’est plus la marijuana, mais l’alcool. Pourquoi cette augmentation du nombre des alcooliques ? Les Russes accusent l’ennui. Au Yukon, on incrimine la disparition des sociétés traditionnelles des Indiens et des Esquimaux. Quant aux jeunes américains, on dit qu’ils boivent tout simplement pour être dans l’euphorie.
Mercure : un monde désolé
Le vendredi 29 mars 1974, la sonde américaine Mariner-10 est passée à son point le plus rapproché de la planète Mercure, à l’altitude de 700 kilomètres seulement. Elle a pris de nombreux clichés permettant de mieux connaître cette planète, la plus petite du système solaire et la plus proche du Soleil. Ces photographies montrent que l’astre ressemble beaucoup à la Lune, car il est couvert d’un très grand nombre de cratères, de toutes dimensions, dont le diamètre varie entre 800 mètres et 120 kilomètres. Mercure possède une atmosphère qui pourrait avoir plusieurs centaines de kilomètres d’épaisseur. Elle est composée principalement de gaz rares : argon et néon, avec des traces d’hydrogène et d’hélium. Dans la légende qui accompagnait une photographie du sol de la planète Mercure, Le Figaro du 2 avril 1974 faisait ce commentaire : “Décidément, la seule planète du système solaire accueillante à la vie est la Terre.”
Quand les moines hissent le drapeau noir
C’est sous ce titre que Le Monde du 30 mars 1974 parle de la rébellion des moines du Mont-Athos. Le patriarcat œcuménique de Constantinople vient en effet de déposer l’higoumène (supérieur) du monastère Esphygmenon du Mont-Athos (en Grèce) pour “avoir cessé tout contact avec l’Église orthodoxe” et s’être joint au mouvement dit de l’“ancien calendrier”. Au début du dix-neuvième siècle, la Sainte-Montagne comptait près de dix mille moines. Aujourd’hui, ils sont moins d’un millier, et la moyenne d’âge est très élevée. Ces moines s’étaient joints en 1972 au mouvement dit de l’“ancien calendrier”, afin de protester contre les efforts du patriarcat œcuménique en faveur de l’unité des Églises chrétiennes. Ce mouvement s’en tient farouchement au calendrier julien, alors que les Églises orthodoxes ont adopté le calendrier grégorien. Il condamne tout dialogue avec les “papistes”. À la suite des décisions du patriarcat, les moines ont hissé un drapeau noir sur le monastère avec cette inscription : “L’orthodoxie ou la mort.” L’higoumène déposé a fait fermer les portes du couvent pour empêcher tout contact avec le monde extérieur. Dans son édition du 2 avril 1974, Le Monde parle de nouveau de cette affaire et conclut en ces termes : “Le monastère, qui date du onzième siècle, n’est donc pas menacé de destruction. Mais le Mont-Athos tout entier se meurt lentement, en raison d’une diminution du nombre des vocations, d’un formalisme religieux anachronique et de l’absence de véritable spiritualité.”
Les conséquences de la guerre chimique au Viêt Nam du Sud
L’Académie nationale des sciences américaine estime, dans un rapport, qu’il faudra peut-être un siècle pour réparer les dégâts causés au Viêt Nam du Sud par l’usage de produits chimiques. Les herbicides qui ont été utilisés pendant dix ans par les Américains ont causé des dommages considérables aux forêts de l’intérieur, détruit 36 pour cent des mangroves (forêts côtières) et très probablement fait mourir des enfants des zones montagneuses. En dix ans, il a été consommé l’équivalent de 3 kilos de produits chimiques par habitant. Plus de 2 200 000 hectares, soit un septième de la superficie du pays, ont été ainsi “traités”.