Elle parle aux passants

De notre correspondant au Canada

VOUS avez peut-être déjà rencontré dans la rue des gens qui proposent les périodiques La Tour de Garde et Réveillez-vous ! et vous vous êtes certainement demandé pourquoi ils font cela. Avez-​vous déjà pris la peine de vous arrêter pour le savoir ?

Un journaliste de Trois-Rivières, au Québec, a remarqué une jeune fille, Témoin de Jéhovah, qui effectuait cette activité avec zèle et par tous les temps. L’interview qu’il eut avec elle parut dans le journal Le Nouvelliste sous le titre “Elle ne parle que du royaume de Dieu”. Voici ce qu’écrivait ce journaliste :

“Dix-sept ans, un visage serein qu’il fasse soleil ou sombre, qu’il fasse doux ou très froid, vous la voyez [Sandra] çà et là dans la ville de Trois-Rivières. Un matin, peut-être, dans le centre ville, le lendemain dans le quartier Notre-Dame, angle Saint-Maurice et Laviolette. Partout elle parle du royaume de Dieu (...).

“À plusieurs reprises, je l’avais aperçue à cette intersection, [périodiques] en main, l’air très calme parmi les passants et finalement, je l’ai abordée. Sachez qu’elle ne parle que par la Bible. Chaque question de mon côté, dans quelque domaine que ce soit, la fit ouvrir le livre saint et pointer tel ou tel passage en même temps qu’elle répondait.

“Sandra travaille mais à temps partiel seulement. Il lui faut toutes ses matinées pour causer avec les gens, aussi est-​elle secrétaire dans l’après-midi pour le gagne-pain et dispensatrice de la bonne parole le matin (...).

“Les passants vont-​ils à elle ? Oh, que non ! C’est plutôt le contraire qui arrive. Après coup, soit une fois le contact établi, on discute de tout mais jamais de rien. En priorité, d’une seule solution à toute cette pagaille qui nous entoure : le Royaume de Dieu.

“Les gens sont perdus, ils ne savent plus où donner de la tête, me dit Sandra. Et elle ajoute ce que je savais déjà : ‘Le monde n’est que cruauté. Les nations s’élèvent contre les nations. Les royaumes contre les royaumes... la fin est proche.’

“Sur ce, et sans y penser, j’ai prononcé l’expression ‘fin du monde’. Ceci a eu l’heur de lui faire préciser que je n’y étais pas. Tous ces signes, me rappelle-​t-​elle, sont cités dans la Bible et laissent entendre que la fin est proche. Pas celle du monde cependant mais bel et bien le balayage de la méchanceté.

“En quelque sorte, me dit Sandra, ce sera la répétition des événements entourant la survie de Noé. ‘Seuls les êtres qui écoutaient Dieu avaient eu la vie sauve alors et il en sera de même encore une fois... pour ceux qui vivent selon la Bible.’

“‘Il n’est donc pas question de fin du monde, mais de la fin d’un système de méchanceté remplacé par la bonté’, me précise la jeune Sandra.

“Et ce temps approche, ajoute-​t-​elle, car les signes mentionnés dans la Bible (cruauté des gens, guerres, etc.) font surtout surface depuis la période de la guerre 1914-​18. (...) Or, me montre encore la jeune fille dans sa Bible, il est bien écrit que la génération qui connaîtra ces signes ne passera pas sans que la méchanceté soit effacée. (...) Dans le cas actuel [la génération qui est témoin des événements] à partir de 1914.

“Pour revenir dans le temps présent, sans prédictions, moi et Sandra avons parlé des habitudes qui sont les leurs. Par exemple, le tabac qu’ils ne touchent pas, vu qu’il va à l’encontre de la parole : ‘Tu garderas ton corps pur.’

“La boisson ? D’accord, ne cache-​t-​elle pas, mais pas comme certains qui y plongent à l’excès. Modérément, en d’autres mots. Comme cela doit se boire. Les fréquentations ? Le sexe ? Alors là, c’est tout simple. Comme depuis le début, Sandra me montre la Bible et je me fais répéter que le sexe, ça ne vaut qu’en mariage seulement. ‘Vous ne ferez qu’une seule chair’, me souligne mon interlocutrice.

“Au surplus m’apprend-​elle, les fréquentations pendant lesquelles toutes ces choses sont exclues, ne doivent être vécues qu’en vue du mariage à la fin. ‘Il ne faut pas fréquenter pour s’amuser’, formule-​t-​elle autrement. Et après, c’est-à-dire suite au mariage (...) peuvent arriver les enfants. Forcément, puisque les conjoints ne forment qu’une seule chair.

“Le temps qui fuit et je dois maintenant quitter la jeune fille.

“Une dernière question :

“— Quels sont les gens avec qui vous pouvez le plus dialoguer ?

“Les jeunes à n’en pas douter. Dans leur cas plus que pour les autres, on dirait qu’ils n’ont pas de but... qu’ils se cherchent. Ils ont dès lors plus d’attirance à s’informer, à vouloir savoir en somme, ce qu’est la vérité.

“Demain peut-être vous verrez Sandra Bouchard quelque part dans Trois-Rivières. À moins, bien sûr, qu’une pluie torrentielle ou une tempête à tout rompre nous tombe dessus car, par tout autre temps elle revient chaque matin, sereine comme je viens de la connaître et désireuse de parler avec les passants.”

L’article a été bien accueilli par le public. Ainsi, à l’usine Westinghouse où travaille le père de Sandra, le personnel a mis l’article au tableau d’affichage. Beaucoup de ses collègues sont venus lui dire qu’ils l’avaient trouvé très bien. Des jeunes gens, qui étudiaient la Bible avec les Témoins de Jéhovah, subissaient des pressions de la part de leurs parents pour qu’ils arrêtent. Mais, après avoir lu l’article, beaucoup de parents ont laissé leurs enfants aller à la Salle du Royaume, sachant qu’on y donnait une excellente éducation chrétienne.

Sandra prêche toujours dans les rues, mais l’attitude des gens a changé. Nombreux sont ceux qui l’abordent. Un automobiliste s’est même arrêté pour prendre La Tour de Garde et Réveillez-vous !

Quelques mois auparavant, au cours de l’été, Sandra avait commencé à étudier la Bible avec une dame de soixante ans ; mais le mari n’assistait pas à l’étude. Après avoir lu l’article, il s’est joint à sa femme pour discuter de la Bible.

il y a aussi le cas d’un jeune homme qui n’arrivait pas à croire ce que disait cet article. Il rendit visite à un Témoin de Jéhovah de sa connaissance et lui dit : ‘Plus personne ne pense comme cela aujourd’hui. Est-​ce quelqu’un qui lui a dit de répondre ainsi, ou bien le croyez-​vous vraiment ?’ Le Témoin eut une longue conversation avec ce jeune homme qui assista aussitôt après et pour la première fois à une réunion à la Salle du Royaume.

Selon la Bible, l’activité de Jésus Christ consistait, entre autres, “à cheminer de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu”. (Luc 8:1.) Les premiers disciples l’imitaient. Ainsi, nous lisons que l’apôtre Paul parlait avec les gens “chaque jour, sur la place du marché”. (Actes 17:17.) Aujourd’hui encore, le contact personnel reste le moyen le plus efficace pour communiquer avec les gens, notamment pour leur faire connaître “cette bonne nouvelle du royaume”. — Mat. 24:14.