Coup d’œil sur le monde
Un “espion” a appris “le respect”
● Un professeur d’anglais de l’Université Notre Dame (États-Unis) relatait, dans le magazine Notre Dame (angl.), la visite qu’elle avait effectuée à une assemblée de district des Témoins de Jéhovah. Voici son témoignage: “J’ai toujours au fond de moi cette vieille aversion catholique qu’on ressent au contact des autres sectes religieuses. Je me sens un peu dans la peau d’un espion (...). Je remarque déjà que toutes les femmes et toutes les jeunes filles portent la robe, que tous les hommes et les jeunes garçons arborent la cravate.” Une fois l’assemblée terminée, voici ce qu’elle écrit: “J’ai quitté les Témoins de Jéhovah mais je les comprends mieux qu’il y a quatre jours. J’ai aussi un plus grand respect pour eux. Dans ce monde imprévisible et chaotique qui est le nôtre, eux, ils se sont rassemblés dans la lutte pour un ordre final. Je repense à leurs visages sincères, à la précision de leur message, à la nécessité qu’ils font ressortir de se séparer le plus vite possible du monde. Je me rappelle aussi ce que m’a dit Bill Stewart, un nouveau baptisé, lorsque je lui demandais pourquoi sa femme et lui avaient choisi de rejoindre les Témoins de Jéhovah: ‘Nous voulions trouver une organisation pure.’” — Numéro de mai 1983, pages 14 à 16.
Christianisme ou paganisme?
● “Au Zimbabwe, les [membres de la tribu des] Shonas auront désormais l’approbation de l’Église catholique lorsqu’ils verseront de la bière sur les tombes pour invoquer la protection des esprits sur les défunts.” Cette nouvelle est rapportée par le Sunday Tribune de Durban, en Afrique du Sud, qui précise: “Les catholiques condamnaient jusque-là ce genre de cérémonie — jugée trop païenne. Mais une nouvelle brochure intitulée Kuchenura Munhu [Comment purifier l’âme d’une personne décédée] décrit un rituel tout à fait identique, à part le fait qu’on y mentionne le nom du Christ.” L’article du journal précité ajoute que “cette brochure a reçu l’approbation des six évêques du Zimbabwe”, et ajoute que “les chrétiens Shonas du Zimbabwe peuvent maintenant continuer à pratiquer leurs rites traditionnels, puisqu’ils ont reçu l’approbation de l’Église catholique”.
● “Les saints vivent de fleurs, de cierges et d’encens.” C’est ce qu’a déclaré un berger maya qui venait de déposer des fleurs devant une statue, dans son église de San Juan Chamula, au Mexique. Il a ajouté: “Celui-là, je lui apporte tout cela pour qu’il me donne des agneaux.” Selon le Wall Street Journal, “les Indiens de cette région assistent à la messe et se font baptiser. (...) Mais ils restent assis par terre dans l’église, fument des cigarettes ou boivent du posh, un rhum de canne frelaté. Pendant ce temps-là, ils louent, pour 1,50 dollar, les services d’un guérisseur. Celui-ci implore à leur place Jésus Christ, leur dieu soleil, et il demande la guérison de leur mal de tête”. Les anthropologues affirment que 64 des “saints” de l’Église locale correspondent en fait à des dieux particuliers de la religion maya. Pourtant la “sœur” Lucia Jimenez déclare: “Nous devons considérer les Indiens de Chamula comme des catholiques. (...) Ils ont cependant un léger problème avec l’idolâtrie.”
Trouver sa voie
● Dans une série d’articles consacrés à l’évolution de la mentalité des Français, le magazine L’Express en a intitulé un “Hip, Hip, Hip, ego!”. L’article explique: “L’un des phénomènes les plus intéressants de la dernière décennie. Si le Français, autrefois, a longtemps vu sa conduite dictée par on ne sait quel souci de conformité sociale, soumission, obéissance à une ‘morale’, celui d’aujourd’hui entend d’abord ‘s’exprimer personnellement’. Avant 1960, ‘avoir de la personnalité’ signifiait essentiellement se sentir fort intérieurement, savoir s’imposer aux autres. Rien de tel en 1983. Il devient primordial d’affirmer son caractère, de s’accomplir, d’être ‘créatif’.” L’article précise que cette évolution est relativement récente. Depuis 1974, “la proportion de ceux pour qui le besoin de s’accomplir paraissait essentiel est passée de 15 à 30 %. Étonnant. C’est la victoire du désir d’autonomie sur celui de sécurité”. C’est aussi sans doute, selon ce que dit la Bible, la caractéristique d’une époque où les hommes sont “amis d’eux-mêmes, (...) amis des plaisirs plutôt qu’amis de Dieu”. — II Timothée 3:2-4.
La prévention des tremblements de terre
● Dans un numéro spécial de la revue Science et Vie consacré aux catastrophes naturelles, M. Haroun Tazieff, spécialiste mondialement reconnu des sciences de la terre, rappelle le caractère aléatoire et précaire des recherches faites pour prévenir les tremblements de terre: “L’intérêt (...) exceptionnel de ces études est de faire de mieux en mieux connaître l’intérieur de notre planète. Et c’est fondamental. Mais illusoire sous l’angle de la prévision.
“Celle-ci en effet vise à protéger la vie des gens. Or, passerait-on d’un séisme prévu sur mille (et l’on en est encore loin) à cent que, du point de vue de la protection, ce serait tout à fait insuffisant encore. Et je doute que l’on arrive jamais à cette proportion de 10 %. Dès lors, je pense peu utiles les efforts poursuivis pour améliorer la prévision sismologique. Il vaudrait mieux les orienter tous vers l’étude fondamentale du phénomène. Et minimiser les effets du tremblement de terre en construisant des bâtiments qui ne s’effondrent pas sous les secousses. Plus des neuf dixièmes des victimes le sont en effet par suite de la rupture des édifices et des ouvrages d’art, et moins d’un dixième périssent par des mouvements de terrain, par tsunami (...) ou par chute dans des crevasses béantes.”
Un milieu chaleureux
● Dans des cheminées volcaniques océaniques, des savants ont trouvé des bactéries qui vivent à une température (250 °C) bien supérieure à celle de l’ébullition de l’eau. En fait, cette température est même plus du double de celle au delà de laquelle on pensait que toute vie était impossible. Le périodique scientifique anglais Nature précise que ces nouveaux microbes ne peuvent se développer en dessous de 75 °C, alors que la plupart des plantes et des animaux meurent à des températures supérieures à 40 °C. Chose tout aussi surprenante, alors que tout ce qui est vivant tire en général plus ou moins directement son énergie du soleil, ces organismes-là, même dans l’obscurité, produisent l’énergie à partir de composés chimiques tels que des sulfures, du manganèse ou du fer. Au lieu de la photosynthèse habituelle ils utilisent pour cela un processus appelé chimio-synthèse.
Picasso — un charlatant?
● Le Manchester Guardian Weekly ayant consacré un article à une exposition de peinture cubiste, un lecteur a écrit à ce journal. “Voici ce qu’a dit Picasso au sujet de ceux qui ne cherchaient que le côté particulier, sensationnel, excentrique ou scandaleux de l’art moderne: ‘Pour ma part, j’ai toujours donné aux gens ce qu’ils cherchaient. Les idées ridicules qui passaient par ma tête m’ont toujours permis de donner pleine satisfaction aux critiques. Moins ils comprenaient, plus ils admiraient.’” Picasso est devenu riche grâce à son art abstrait, mais il n’était pas dupe. Voici ce qu’il disait: “Quand je suis tout seul, je n’ai pas assez de culot pour me considérer en quoi que ce soit comme un artiste, en tout cas pas dans le sens noble du terme. Je ne suis qu’un amuseur public, un charlatan.” (Pour d’autres détails, voir Réveillez-vous! du 22 février 1981, page 30.)
Les arbres meurent aussi
● Si la disparition des ormes semble pratiquement acquise à brève échéance en France, d’autres espèces sont aussi menacées. Le quotidien Le Figaro précise: “En Provence, il n’y aura plus un seul pin dans dix ans et dans deux décennies, ce seront sans doute les cyprès qui, à leur tour, auront disparu du paysage méditerranéen. Et ce n’est pas tout: une bactérie contre laquelle pour l’instant les chercheurs ne peuvent rien s’attaque aux poiriers, aux pommiers et à certains arbustes d’ornement, qui se trouvent très sérieusement menacés.” Quelle est l’origine de ces problèmes? Le plus souvent, des champignons, mais ce peuvent aussi être de simples “‘ravageurs’, c’est-à-dire des insectes qui parasitent les arbres au point de les affaiblir, parfois jusqu’à les détruire”. On est par contre surpris de trouver au banc des accusés des personnes chargées d’élaguer ces arbres, dans le cas des platanes par exemple. “Pas de remède non plus, mais une constatation effarante: la maladie ne semble se transmettre que par l’intermédiaire des outils de ceux qui sont chargés de les entretenir.”
Le remède le plus simple
● Comment soigner un ulcère lorsqu’on n’a pas de médicament sous la main? Le problème s’est posé à un médecin détenu à la prison d’Evin, en Iran. Un autre détenu souffrait de violentes douleurs, à cause d’un ulcère à l’estomac. N’ayant aucun médicament à sa disposition, le médecin lui a prescrit le seul remède qu’il avait sous la main, de l’eau; en fait, il lui en a fait boire un demi-litre. Selon le Journal of Clinical Gastro-enterology, “ses douleurs s’estompèrent rapidement et disparurent complètement au bout de huit minutes”. Ce médecin a eu la possibilité de poursuivre cette expérience avec d’autres prisonniers. Il leur a prescrit à chacun un verre d’eau une demi-heure avant les repas et un autre deux heures et demie après. Pendant qu’il était en prison, il a pu enregistrer des progrès dans l’état de santé d’au moins 600 malades. Vers la fin de son séjour, on ne demandait pratiquement plus de médicaments antiacides à la pharmacie de la prison.
Le feu à bord
● Faut-il ou non interdire l’usage du tabac dans les avions? Un incendie récent à bord d’un avion de la compagnie Air Canada, incendie qui a fait au moins 23 victimes, ramène cette question au premier rang de l’actualité. Pour le directeur du service de sécurité de l’aviation civile américaine, ce sont au moins 25 incendies qu’il faut éteindre tous les ans dans les poubelles des toilettes des avions de ligne. Quelles en sont les causes? Le plus souvent, la cigarette. Selon ce même fonctionnaire, “on devrait interdire l’usage de la cigarette dans les avions de ligne. (...) S’il le faut vraiment, donnez aux gens un placebo, mais ne les laissez plus fumer dans les avions”.
“Conflit” pour la liberté
● Un livre intitulé Les libertés fragiles — la dissidence et les droits de l’homme au Canada rappelle les événements qui ont contribué à l’établissement de la liberté religieuse dans ce pays. Selon son auteur, M. Thomas Berger, l’un des facteurs les plus importants fut “la lutte entre l’Église catholique et les Témoins [de Jéhovah], l’affrontement entre Duplessis [premier ministre du Québec] et Jéhovah (...). Ce conflit montra au grand jour que les deux parties avaient des conceptions bien différentes de la liberté religieuse et de la liberté de parole”. Le livre rapporte les événements qui se sont déroulés pendant la période Duplessis (1936-1959) au cours de laquelle “l’État s’unit à l’Église pour persécuter les Témoins de Jéhovah. Ceux-ci portèrent inlassablement leur lutte pour la liberté de parole et pour la liberté religieuse devant la Cour suprême du Canada. (...) L’esprit dans lequel fut rédigée la Charte [des Droits et des Libertés] doit beaucoup à la ferveur de cette minuscule secte protestante”. Quelles étaient les causes de ce conflit? Voici ce qu’en pense M. Berger: “Les Témoins de Jéhovah ont toujours montré beaucoup de zèle pour répandre la parole de Dieu. Ils pensent qu’ils doivent faire connaître leur foi, (...) mais le monde leur est souvent indifférent, voire carrément hostile.”