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  • g84 22/2 p. 15-19
  • Quand la mort vient du ciel

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  • Quand la mort vient du ciel
  • Réveillez-vous ! 1984
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Réveillez-vous ! 1984
g84 22/2 p. 15-19

Quand la mort vient du ciel

“Nous croyons que le jury a raison. À l’échelle mondiale, les responsables scientifiques s’entendent pour dire que les dépôts acides existent bel et bien et qu’une action doit être entreprise pour les limiter.” Ce sont là les propos de R. Flacke, membre de la Commission pour la défense de l’environnement de l’État de New York.

“Pour nous, le jury s’est encore trompé”, rétorque Carl Bagge, président de l’Association des charbonnages. “Les causes et les effets des pluies acides sont inconnus”, ajoute-​t-​il.

Deux porte-parole de premier plan, deux opinions contradictoires. Qui a raison?

“QUAND je suis arrivé dans la région, on n’avait jamais vu prendre autant de poisson.” Tout en continuant à parler, Pierre Peloquin se penche en avant pour appuyer ses paroles. Il habite l’endroit depuis longtemps et possède une petite maison au bord du lac Chiniguchi. “Dans la région des lacs, poursuit-​il, la pêche était vraiment exceptionnelle dans une bonne dizaine d’entre eux.”

Mais à la fin des années 1950 et au début des années 1960, on a observé des choses curieuses dans le lac. De jeunes truites ont frétillé à la surface — ce qu’elles ne font pas d’habitude — et les mouettes les ont attrapées facilement. C’est à la même époque qu’on a pris pour la dernière fois de grosses pièces. Aujourd’hui, il n’y a plus du tout de poisson dans le Chiniguchi ni dans les centaines de lacs voisins.

À quoi sont dus ces ravages? Aux pluies acides, l’un des problèmes écologiques les plus délicats de notre époque.

Une industrie qui respire mal

En Amérique du Nord, les oxydes d’azote sont responsables des pluies acides pour environ 30 pour cent. Ils sont émis pour moitié par les automobiles, le reste provenant des industries et des centrales thermiques. L’autre grand responsable des dépôts acides à concurrence de 70 pour cent est l’anhydride sulfureux qui provient essentiellement de la combustion des charbons et des fuels. Soixante millions de tonnes de ces gaz sont lâchées chaque année dans le ciel d’Amérique du Nord; de ce fait, l’atmosphère devient une véritable poubelle.

Au gré des régimes climatiques, ces oxydes subissent des modifications chimiques complexes (dont on ne perçoit pas tous les mécanismes) sous l’effet des rayons du soleil et de la vapeur d’eau. De cette interaction découle la production d’acides sulfurique et nitrique — les pluies acides. Ces acides se répandent aussi sous d’autres formes de précipitations: neige, grêle, brouillard et même dépôts secs.

La plaie se répand

En 1852, le chimiste anglais Robert Angus Smith découvrit l’existence de pluies acides dans la ville de Manchester où l’activité industrielle entraînait la combustion de charbon. Toutefois, le phénomène qu’il décrivit était purement local. Mais à notre époque, dans les années 1950 et 1960, les émissions de fumées industrielles ont déclenché de vives protestations dans les agglomérations situées à proximité des industries à charbon et à fuel.

Les années 1970 virent apparaître une solution: la construction de hautes cheminées. À titre d’exemple, à Sudbury (Canada), l’Inco (un géant du nickel) expédie chaque jour jusqu’à 7 000 tonnes d’anhydride sulfureux dans l’atmosphère. Les fumées ont tellement dévasté la région que, à la fin des années 1960, les astronautes américains y simulaient des exercices de marche sur la lune. Puis l’Inco a construit la plus grande cheminée du monde, haute de plus de 400 mètres. On vit à nouveau pousser de l’herbe, des arbres et des fleurs autour de Sudbury. Cependant, l’installation de cette ‘supercheminée’ et de centaines d’autres au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays s’est avérée une bévue écologique, car elle a internationalisé le phénomène de pollution.

La pollution vagabonde crachée haut dans l’atmosphère est devenue transfrontières. Ainsi, la Suède et la Norvège sont devenues les dépotoirs des polluants atmosphériques des pays d’Europe continentale. Le Canada est receveur de courants d’air chargés d’acides venus des États-Unis, mais il exporte à son tour des pluies acides vers le nord-est des États-Unis. Des îles aussi isolées qu’Hawaii et les Bermudes n’ont pas échappé aux précipitations acides, tandis que la Chine et les nations de l’hémisphère Sud sont elles aussi concernées par ce problème.

Quelle est l’action des pluies acides sur l’environnement?

Dans un environnement à haute teneur en acide, les eaux des lacs deviennent anormalement limpides tandis que succombent le plancton et les autres formes de vie microscopiques. La reproduction de la vie animale aquatique est entravée, voire stoppée. De même, l’acidification des sols libère sous forme toxique des métaux comme l’aluminium qui ne présente pas de danger à l’état de composés. L’aluminium attaque, entre autres, les branchies des poissons, rendant leur respiration difficile. Ainsi, la vie aquatique étouffe littéralement.

L’époque du printemps est tout particulièrement tragique lorsque la vie sort de la torpeur hivernale. Les œufs des poissons éclosent et les grenouilles et les salamandres déposent leurs œufs dans des eaux provenant de la fonte des neiges. La concentration de pollution dans la neige fondue augmente parfois au centuple le degré d’acidité, ce qui empêche plus de 80 pour cent des œufs d’éclore.

“L’écosystème aquatique se modifie”, assure Harold Harvey, un pionnier dans la recherche sur les pluies acides. “Les palourdes, ajoute-​t-​il, sont les premières à disparaître, suivies par les escargots et les écrevisses. De nombreux insectes d’eau comme l’éphémère, la demoiselle et la libellule meurent à leur tour. Puis on ne voit plus d’amphibiens; vient ensuite le tour des poissons, et ainsi de suite.”

Quels sont les résultats? La truite et la perche ne vivent plus dans 2 000 des 4 000 lacs de l’Ontario. Le saumon meurt dans neuf rivières de la Nouvelle-Écosse où il prospérait autrefois. Les rapports du gouvernement révèlent que 48 000 lacs sont menacés.

Les poissons ont disparu dans plus de 200 lacs des montagnes de l’Adirondack (nord-est des États-Unis). Dix pour cent des plus grands lacs de Nouvelle-Angleterre ont subi le même sort. Selon une étude publiée par les responsables de l’État de l’Ohio, “si une action n’est pas entreprise rapidement, 2 500 lacs mourront chaque année, d’ici à la fin du siècle, en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Angleterre”.

Mais c’est en Suède que la liste des ‘victimes’ est encore plus impressionnante. D’après Anders Dahlgren, ex-ministre de l’Environnement, le nombre des lacs biologiquement morts atteint les 20 000!

Les dégâts s’étendent

Les pluies acides ruinent le sol et procèdent au lessivage des éléments nutritifs (calcium, magnésium, potassium et sodium). L’aluminium, métal toxique, attaque les racines des arbres, entraînant des troubles de la conduction d’eau et détruisant leurs moyens de défense contre les maladies. Dans les montagnes du Vermont, 50 pour cent des épicéas — tous arbres confondus — sont morts depuis 1965.

La forêt se meurt aussi en Angleterre, en Suisse, en Yougoslavie et en Pologne. En Allemagne, la couverture forestière s’étend sur un tiers du territoire national, mais 30 pour cent de ces forêts sont aujourd’hui gravement endommagées. Même si les émissions d’anhydride sulfureux ne s’aggravent pas, expliquent les experts, les arbres perdent leurs moyens de lutte contre l’acidification. D’ailleurs, le BUND (Office allemand pour la défense de l’environnement et la protection de la nature) pousse un cri d’alarme: la surface forestière atteinte par le mal a doublé en moins d’un an. En Europe, on qualifie les pluies acides d’“holocauste écologique”.

Mais ce n’est pas tout. Sous l’effet de ce lessivage acide, les métaux se corrodent. L’anhydride sulfureux contenu dans l’air transforme le calcium présent dans les grès, les calcaires, les ciments et les plâtres, en une substance friable, le sulfate de calcium. Aux États-Unis, le Conseil pour la qualité de l’environnement estime à environ 15 milliards de francs français le montant des dommages subis chaque année par les bâtiments et les monuments. Les colonnes du Parthénon à Athènes, le Colisée de Rome et les bâtiments du Parlement canadien subissent tous ces dégradations.

On manque de précision sur les répercussions des pluies acides sur la santé, mais le problème n’en demeure pas moins préoccupant. Les eaux acides des lacs attaquent les canalisations et libèrent des métaux toxiques comme le plomb et le cuivre dans les réserves d’eau potable. Dans certaines régions, de jeunes enfants ont souffert de diarrhées à la suite de ce genre d’incidents. Mais le plus effrayant, c’est que des études laissent entendre que l’anhydride sulfureux provoque la bronchite, l’emphysème ainsi qu’une fatigue cardiaque doublée d’une surcharge du système circulatoire, entraînant des maladies qui occasionneraient la mort de 50 000 Américains par an!

Où réside la solution?

De toute évidence il convient de nettoyer l’environnement. Mais selon les charbonnages et le Midwest industriel les preuves formelles manquent pour établir que l’application d’une législation contraignante sur les émissions de gaz modifierait la teneur des pluies acides.

Le 29 juin 1983, le Comité national de la recherche a publié aux États-Unis un document qui, selon la revue Science, est l’étude la plus complète jamais réalisée sur les pluies acides. Le comité concluait que 90 à 95 pour cent des pluies acides tombant sur les provinces de l’est de l’Amérique du Nord seraient d’origine humaine (fumées industrielles et gaz d’échappement). Le document précisait: “Une réduction de 50 pour cent des émissions de soufre et d’azote dans l’atmosphère entraînerait une réduction de 50 pour cent des précipitations acides sur la terre et les surfaces d’eau.”

Cependant, l’American Electric Power Company, qui est propriétaire de toute une série de centrales thermiques aux États-Unis, prétend qu’un amendement concernant les pluies acides à la loi-cadre sur la pureté de l’air (Clean Air Act) augmenterait de 50 pour cent le tarif de l’électricité à usage domestique et de 80 pour cent celui du courant industriel.

Mais les défenseurs de l’environnement expriment leur désaccord et fournissent leurs propres données. D’après un coût comparatif basé sur une étude réalisée aux États-Unis pour le compte de l’Institut d’électricité Edison et aussi sur une autre enquête menée pour la Fédération nationale de la nature (NWF) et l’Association pour la pureté de l’air (NCAC), l’augmentation des coûts de l’énergie électrique serait contenue dans une fourchette entre 2,4 et 4,6 pour cent.

Malgré le prix à payer, de nombreux pays ont déjà entamé des actions. Au Japon, par exemple, on traite depuis des années les émissions de gaz avec des épurateurs. Cette mesure a entraîné une hausse des coûts énergétiques de seulement 12 pour cent. La législation nipponne prévoit aussi une taxe sur les émissions de soufre pour pénaliser les industries polluantes. De son côté la Suède a fixé des normes contraignantes pour les industries à fuel, même si 67 pour cent de la pollution enregistrée dans ce pays vient d’au-delà les frontières. Toutes ces mesures ont été prises bien que les industries polluantes allèguent qu’on ne dispose pas de preuves suffisantes pour les incriminer.

Mais combien d’années faudra-​t-​il encore attendre avant qu’une action plus étendue soit entreprise? Voici l’avertissement prononcé par Evill Gorham, un spécialiste des pluies acides: “Si on attend pour agir d’avoir rassemblé la dernière parcelle de preuves et d’avoir complètement établi la synergie entre les différents effets, toute une partie fragile de la vie sur la planète aura été altérée.” Le prix payé pour avoir trop attendu pourrait être “un environnement corrodé et empoisonné, ainsi que la ruine des industries de la pêche, du bois et du tourisme, sans compter les répercussions sur la santé humaine”. (D’après l’estimation établie par un rapport du gouvernement canadien.)

À cause de tous ces procédés de rhétorique, on ne sait plus qui il faut croire. D’une part, on accuse les défenseurs de l’environnement d’exagérer les dangers des pluies acides et, d’autre part, selon la revue Time, “les environnementalistes sont préoccupés par les tactiques qu’emploient les industriels pour repousser à plus tard les investissements coûteux nécessaires à la réduction des émissions de gaz polluants”.

Pourtant, pendant que les humains discutent et se chamaillent, un remède durable est déjà mis en œuvre. D’ici peu, le Créateur de la planète agira pour la purifier de tous les pollueurs égoïstes. Plus jamais la beauté de notre demeure terrestre ne sera souillée par les pluies acides ou par d’autres fléaux dus à l’industrie. Une telle solution vous enchante-​t-​elle? Dans ce cas, réfléchissez attentivement à la promesse faite par la Bible concernant la venue de ce Royaume. — Révélation 11:17, 18.

[Illustration, page 16]

(Voir la publication)

Les pluies acides provoquent de gros dégâts dans les forêts d’Europe et d’Amérique du Nord.

Carence en calcium; la cime des arbres meurt.

Chute des feuilles et des aiguilles.

Trouble du développement de l’arbre; moindre résistance offerte aux gelées et aux insectes.

Trouble de la conduction d’eau et de l’alimentation de l’arbre.

La solubilisation de l’aluminium entraîne la mort des fines racines. Altération des moyens de défense de l’arbre.

Appauvrissement en manganèse; les feuilles de pin jaunissent.

Protection cireuse des feuilles ôtées; les feuilles sont blessées et la respiration entravée.

Les bactéries ne parviennent pas à décomposer les feuilles mortes, d’où une faible nutrition du sol.

Destruction de la faune du sol (vers de terre).

L’acidification entraîne une perte par lessivage des éléments nutritifs: calcium, magnésium, potassium et sodium.

[Carte/Schéma, page 17]

(Voir la publication)

L’Europe est le chaudron des émissions de soufre dans l’atmosphère. En Europe continentale les forêts dépérissent tandis qu’en Scandinavie des milliers de lacs acidifiés sont pratiquement morts.

[Carte/Schéma, page 17]

(Voir la publication)

Des vents dominants transportent les émissions d’anhydride sulfureux provenant de la vallée de l’Ohio vers le Canada. De son côté, le Canada rejette sa pollution sur le nord-est des États-Unis.

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