Coup d’œil sur le monde
Va-t-on rejouer la même pièce?
● “Les événements mondiaux ne sont, selon le Toronto star, que le reflet de ce qui s’est passé il y a 70 ans, à la veille de la première guerre mondiale. (...) Les dirigeants actuels peuvent-ils prendre les mesures nécessaires pour éviter le retour d’un pareil cataclysme?” Après avoir parlé des conditions mondiales au début du siècle, ce journal canadien ajoute: “Tous les ingrédients de la situation qui existait avant 1914 sont réunis aujourd’hui. En fait, la menace est encore plus grande qu’il y a 70 ans. Dans le monde entier, l’attention se porte sur la politique internationale. Les armes modernes pourraient détruire des nations entières et plus seulement des millions de jeunes hommes. Des situations explosives se dessinent partout dans le monde.”
Parlant ensuite des positions irréductibles adoptées par les grandes puissances dans chaque affrontement Est-Ouest, l’article poursuit: “Si ça continue, nous verrons un jour ou l’autre, comme en 1914, un litige quelconque déboucher sur un conflit majeur. Sauf que cette fois les lumières ne s’éteindront pas seulement sur l’Europe [par allusion à la déclaration faite au début de la Première Guerre mondiale par Sir [Edward] Grey, ministre britannique des Affaires étrangères]. Les ténèbres nucléaires tomberont sur le monde entier.”
Vers le “jugement dernier”?
● Dans le Bulletin des savants atomistes du mois de janvier, les aiguilles de l’horloge du “jugement dernier” ont été avancées d’une minute, à minuit moins trois. Cette mise à l’heure, faite après consultation de 47 personnalités du monde scientifique, dont 18 Prix Nobel, est justifiée par la poursuite de la course aux armements entre les grandes puissances et par l’arrêt des discussions sur le désarmement nucléaire. Selon l’article du périodique précité, “il y a quelque chose de plus inquiétant que le nombre d’armes nucléaires stockées: c’est la tendance commune aux dirigeants des pays dotés de cet armement à parler et à agir comme s’ils étaient disposés à s’en servir”. On avance vers minuit les aiguilles de l’horloge du “jugement dernier” ou on les en écarte, suivant qu’on estime “plus ou moins important le danger de la catastrophe nucléaire qui menace l’humanité”. C’est la première fois depuis 30 ans qu’on est aussi proche de minuit.
L’influence de l’Église diminue — au Brésil
● “Le plus important pays catholique du monde, le Brésil, est devenu un paradis pour des sectes populaires qui fleurissent au même rythme que l’Église perd ses fidèles.” Cette déclaration figurait dans un article d’une série intitulée “Des églises qui se vident”, série parue dans le O Estado de S. Paulo. Ce journal explique aussi qu’il y a de moins en moins de prêtres dans des églises de plus en plus désertes. Par contre, les philosophies orientales, les mouvements pentecôtistes, le spiritisme et le vaudou connaissent l’accroissement du nombre de leurs adeptes, et leurs lieux de réunion sont pleins à craquer. Le pape Jean-Paul II a récemment fait part de son inquiétude au sujet de ces défections. Il a demandé aux membres du clergé ainsi qu’aux laïques de “manifester un intérêt particulier à ces personnes [qui sont parties] afin qu’elles puissent à nouveau jouer un rôle vital dans l’Église”. Cette série d’articles expliquait que beaucoup de gens avaient perdu leurs illusions au sujet de l’Église à cause notamment de son immixtion dans la politique et de son manque de spiritualité.
La montée de la peur
● Selon le U.S.News & World Report, périodique américain, “les États-Unis et d’autres nations improvisent à la hâte toute une série de nouvelles mesures de sécurité par crainte d’une montée en flèche du terrorisme en 1984, et ceci, pas seulement au Moyen-Orient, mais aussi dans leur propre pays”. On a installé des barrages de protection devant la Maison-Blanche et devant la délégation américaine aux Nations unies. Là, on a renforcé les mesures de sécurité: on utilise des chiens pour chercher des explosifs dans les voitures et les camions qui pénètrent dans les bâtiments; de plus, les visiteurs sont examinés au détecteur à métaux. Des missiles antiaériens sont perpétuellement en alerte autour de la Maison-Blanche. On a demandé aux dignitaires de limiter leurs apparitions en public, et certains d’entre eux se sont vu accorder une protection supplémentaire. On craint que des événements comme les jeux Olympiques de Los Angeles, l’Exposition universelle de La Nouvelle-Orléans ou les réunions électorales pour l’élection présidentielle américaine ne soient la cible de terroristes soucieux d’attirer l’attention des médias sur les causes qu’ils défendent. M. Daniel Moynihan, sénateur américain, a déclaré à leur sujet: “On peut craindre, sans doute à juste raison que 1984 soit une année où ils apporteront la guerre sur nos rivages.”
Vitraux en danger de mort
● Selon un rapport de la Commission économique européenne des Nations unies, les pluies acides ont des effets désastreux sur les vitraux et menacent la plupart d’entre eux. La dépêche de l’agence Associated Press qui relate cette nouvelle précise que la plupart des objets répertoriés par cette commission — plus de 100 000, dont certains ont plus de 1 000 ans — “étaient généralement en bon état jusqu’au début de ce siècle. (...) Depuis, le processus de détérioration s’est accéléré si rapidement que l’on s’attend à ce qu’ils disparaissent complètement d’ici à quelques dizaines d’années si aucune mesure radicale de sauvetage n’est entreprise”. Les savants pensent que les verres fabriqués entre le VIIIe et le XVIIe siècle sont particulièrement menacés à cause des pluies acides qui “pénètrent ces vitraux comme par une gravure à l’eau-forte. La surface se corrode et il se forme une croûte calcaire qui accélère le processus de décomposition”. “Le vitrail finit par se fendre et se désintègre en minuscules morceaux.”
Du yaourt plutôt que du lait
● Le lait vous pose-t-il des problèmes intestinaux? Si oui, essayez plutôt le yaourt. C’est ce que conseillent quelques chercheurs. Alors que les nourrissons sécrètent une enzyme, la lactase, qui transforme le lactose en glucose, la plupart des adultes n’en produisent que très peu et ne peuvent donc digérer facilement le lait. Par contre, le yaourt contient cette enzyme et s’assimile donc sans problème. “Cela confirme une affirmation communément répandue selon laquelle le yaourt est bon pour la santé”, déclare le docteur Joseph Kolars, responsable de ces recherches.
Deux types d’oiseaux qui ne font pas bon ménage
● Chaque année, aux États-Unis, on compte environ 1 500 collisions entre avions et oiseaux, et les dommages causés aux appareils se chiffrent à plusieurs millions de dollars. Parfois, les accidents sont graves et il y a des morts. Pourquoi rencontre-t-on autant de problèmes avec les oiseaux? Selon le professeur Allen Counter, de l’Université Harvard, c’est parce que tous ces oiseaux qui habitent au voisinage des pistes deviennent sourds. Ainsi ils n’entendent ni les avions ni les cris d’alarme de leurs congénères. Ayant étudié les mouettes qui vivent au voisinage de l’aéroport international de Boston, M. Counter en a conclu qu’elles sont soumises à des bruits de 90 à 100 décibels toutes les 40 secondes en moyenne, ce qui “brouille leur cerveau en saturant leur système auditif”.
Des noms à problèmes — en Chine
● Li est un nom de famille très courant en Chine, dans la ville de Chen-Yang, à 650 kilomètres au nord-est de Pékin. Comme d’autre part “Shuzhen” (agréable et précieuse) est un prénom très couru chez les femmes de cette cité, il en résulte que plus de 4 800 d’entre elles portent le nom de Li Shuzhen. Ce genre de problèmes a incité les autorités chinoises à éditer un petit manuel destiné à guider les familles dans le choix d’un prénom pour leurs enfants. Selon ce que déclare le Guangming Daily, dans une usine, dix hommes portent le nom de Li Wei, car “Wei” est un prénom très populaire qui veut dire “grand”. Pour éviter toute confusion, on les nomme “Li Wei no 2”, “Li Wei aux cheveux longs”, “Li Wei aux grands yeux”, etc.
Une technique à utiliser avec modération
● L’échographie, méthode permettant de “voir” l’intérieur du corps humain grâce aux ultrasons, est souvent utilisée pour les examens sur des femmes enceintes. Le journal français Le Monde en rappelle les avantages: “Cet examen permet notamment de calculer la taille et la vitesse de croissance du fœtus dans l’utérus et de dépister certaines malformations, de diagnostiquer les grossesses gémellaires ou le sexe de l’enfant. Son utilisation s’est très vite répandue dans la plupart des pays industrialisés.” Pourtant, une équipe de médecins américains de l’Université Harvard met en garde en ces termes les femmes enceintes contre une utilisation intensive de ce type d’examen: “Selon le rapport, (...) une exposition prolongée à des ultrasons de grande puissance provoque des altérations cellulaires chez l’animal. Cette donnée expérimentale n’a néanmoins jamais pu être observée dans l’espèce humaine. (...) ‘Nous n’avons pas trouvé d’argument pouvant justifier l’utilisation systématique de l’échographie obstétricale’, explique le docteur Frigoletto [le responsable de cette étude]. Selon lui, cet examen doit être réservé aux grossesses à problèmes, pour lesquelles un diagnostic supposé doit être confirmé.”
Le professeur Pourcelot, du Centre hospitalier universitaire de Tours (France), conseille lui aussi une certaine prudence. “Le problème de l’innocuité de l’échographie obstétricale (...) est de ceux qui sont régulièrement posés.” “Par souci de précaution, estime pourtant ce spécialiste, on devrait éviter (...) l’utilisation de l’échographie obstétricale durant les trois premiers mois de grossesse.”
“Plus de vocations?”
● Selon le Globe and Mail de Toronto, les séminaires de l’Église anglicane de cette ville du Canada connaissent un afflux de candidatures. “Les responsables de ces écoles disent que la crise de l’emploi, l’émergence d’un mouvement féministe chrétien et la décision prise en 1975 d’ordonner des femmes font que la religion devient une carrière attirante pour un plus large éventail d’étudiants.” La campagne d’affichage publicitaire de l’Église catholique pour recruter des prêtres a aussi porté du fruit. Plus d’une centaine de jeunes gens auraient répondu à cet appel avec la ferme intention de suivre ce chemin. Un ecclésiastique a déclaré: “Certaines personnes pensent qu’il est horrible de dire que nous avons de plus en plus de candidats parce qu’il n’y a plus d’autre emploi, (...) mais il se trouve effectivement que la prêtrise reste une des dernières professions d’aide sociale où l’on embauche.” Néanmoins, il paraît que l’on choisit avec soin les candidats et qu’on élimine ceux qui ne connaissent rien à leur religion ou qui ont des points de vue divergents sur le plan théologique.
La population mondiale augmente moins vite
● Bien que la population mondiale atteigne maintenant le chiffre de 4,7 milliards d’habitants, le rythme d’accroissement diminue, si l’on se réfère aux chiffres publiés par le rapport annuel du Fonds des Nations unies pour les activités en matière de population. Entre 1980 et 1985, on s’attend à ce que ce taux d’accroissement annuel descende au-dessous de 2 pour cent, alors qu’il était de 2,4 pour cent de 1965 à 1970. Selon cet organisme, la Chine et l’Inde, pays qui totalisent déjà à eux deux 40 pour cent de la population du globe, ont accepté d’avoir des familles plus petites; cette idée fait aussi son chemin dans les pays en voie de développement. En fait, le taux d’accroissement annuel de la population chinoise n’est plus que de 1,5 pour cent. Le périodique World Health attribue cette diminution à trois facteurs principaux: Les revenus plus élevés font qu’on n’a plus besoin d’enfants pour s’assurer une vieillesse tranquille. Les services de santé se sont améliorés, ce qui réduit le nombre d’enfants nécessaires pour perpétuer une famille; enfin, les femmes travaillent de plus en plus et ont de moins en moins de temps pour élever des enfants. Le Fonds des Nations unies précise que la population mondiale devrait se stabiliser autour de 10,2 milliards d’habitants vers le XXIe siècle.
Lutter contre la chaleur
● Dans un article paru dans l’hebdomadaire français Le Point, le professeur Jacques Durand, spécialiste en physiologie d’une université parisienne, met en garde contre les dangers de la canicule. “L’important n’est pas la température indiquée par le thermomètre, mais le degré d’hygrométrie, dit-il. Nos expériences sur des volontaires l’ont prouvé: l’homme peut supporter une atmosphère à 100 degrés parfaitement sèche. En chambre climatique, à 45 degrés, il tient vingt-quatre heures sans la moindre gêne, à condition de boire, pour que les reins ne se bloquent pas, une quantité supérieure aux 15 litres d’eau perdus sous forme de sueur.” L’article explique que c’est la sueur qui joue un rôle de régulation: “Il faut un air sec pour qu’elle s’évapore et joue son rôle à 100 %: nous rafraîchir, maintenir notre température centrale au niveau physiologique.” Quelques conseils en cas d’urgence, de malaise par exemple: “Il faut allonger le sujet, jambes surélevées; l’éventer, l’asperger d’eau fraîche, ou mieux — si possible — le plonger dans un bain à 20-25 degrés; le faire boire quand il revient à lui.” Autre problème beaucoup plus grave: l’insolation qui nécessite en urgence l’intervention d’un médecin. “On l’oublie trop souvent: un chapeau léger évite ce risque, qui peut être mortel.”