Détestez-​vous être critiqué?

VOUS rappelez-​vous la dernière fois que l’on vous a critiqué? C’est une chose qui arrive à tout le monde de temps en temps, et ce, pour bien des raisons.

Peut-être quelqu’un vous a-​t-​il critiqué pour se faire valoir. Mais, souvent, la critique émane de personnes qui ont vos intérêts à cœur: Votre mari, qui a remarqué un défaut dans votre plat; votre femme, qui a trouvé que votre cravate n’allait pas avec votre costume; un ami, qui vous a reproché de ne pas prendre soin de votre santé. Ou encore, venant par exemple de votre employeur ou d’un de vos parents (si vous êtes mineur), la critique a été de nature disciplinaire, visant à rectifier une chose que vous avez dite ou faite.

Bref, dans un de ces cas ou dans un autre, avez-​vous bien accueilli la critique? Ou vous êtes-​vous irrité, allant jusqu’à dire à la personne de se mêler de ses affaires?

Plus d’un font la grimace quand ils reçoivent une critique. Ils se mettent en colère, se vexent. D’autres perdent contenance; ils concluent qu’ils ne ‘font rien de bien’ et en sont déprimés.

Êtes-​vous de ceux qui détestent être critiqués? Sachez que vous n’êtes pas le seul, car beaucoup sont comme vous. Est-​il possible d’apprendre à recevoir la critique moins douloureusement, sans dramatiser?

1.Accueillez bien la critique

Vous semble-​t-​il étrange que certaines personnes souhaitent la critique, voire la recherchent? Une revue (Bits and Pieces) fait cette remarque: “Le dirigeant intelligent (...) sait qu’il ne peut avoir tout le temps raison. C’est pourquoi il souhaite ces confrontations de points de vue — pour étouffer les erreurs dans l’œuf, ou pour corriger aussi vite que possible celles qui sont déjà faites.”

Tout comme les autres remarquent dans notre tenue des détails que nous ne voyons pas, comme un col retourné ou une cravate de travers, de même ils peuvent voir des aspects de notre personnalité qui nous échappent. Au lieu de vous sentir agressé lorsqu’on vous fait des remarques, soyez-​en content. Accueillez-​les comme une chance d’apprendre quelque chose. Faites-​en l’occasion de fortifier votre caractère.

2.Ne soyez pas votre pire censeur

Êtes-​vous très sévère envers vous-​même? Ressassez-​vous vos travers? Ou bien, si quelqu’un attire votre attention sur un défaut, l’ajoutez-​vous mentalement à une longue liste de faiblesses qui n’ont rien à voir avec celle-là?

Voici ce que dit Harold Bloomfield: “Nous serons particulièrement vulnérables aux critiques des autres si nous sommes déjà tiraillés par nos propres critiques sur nous-​mêmes. Même si on nous louange ou qu’on ne nous critique que légèrement, nous sommes habituellement davantage sensibles à nos carences qu’à nos qualités.”

Soyez raisonnable quand vous vous jaugez. Mais comment pouvez-​vous savoir ce qui est raisonnable? Imaginez qu’un ami proche reçoive une critique semblable. Comment souhaiteriez-​vous qu’il réagisse? Qu’il s’apitoie sur lui-​même? Qu’il monte sur ses grands chevaux? Qu’il rejette avec hauteur un bon conseil? Non; vous aimeriez probablement qu’il écoute la critique sans se froisser si possible, qu’il l’analyse honnêtement et qu’il s’en serve pour s’améliorer.

Alors, pourquoi ne pas faire de même pour vous?

3.Demandez des précisions

“Je n’aime pas ton attitude!” Voilà le genre de remarque blessante que vous n’aimeriez pas entendre, n’est-​ce pas?

Le mieux à faire dans ce cas, c’est de demander des précisions. Sous la plume d’Alan Garner (dans son livre Conversationally Speaking), nous lisons cette explication: “La critique est souvent exprimée sous forme de considération générale (...). Si vous demandez des détails, vous serez en mesure de trouver exactement ce qui dérange l’autre. (...) À la manière d’un journaliste, posez donc des questions pour savoir qui, quoi, quand, où, pourquoi et comment.”

Par exemple, à l’exclamation “Je n’aime pas ton attitude!”, vous pouvez répondre: ‘À quelle attitude précise penses-​tu?’ Si la réponse est trop vague, demandez encore: ‘Pourquoi est-​ce agaçant? Voudrais-​tu me donner un exemple d’une fois où j’ai eu cette attitude?’ Si c’est le désir de communiquer et non de riposter qui vous motive, des questions de ce genre peuvent vous aider, vous et votre censeur, à vous concentrer sur des détails. Elles peuvent révéler si le reproche est fondé ou s’il est exagéré. Elles vous donnent également un peu plus de temps pour analyser le sujet.

4.Calmez les esprits

Dans le cas où celui qui vous blâme est fâché, voici ce qu’il faut faire, selon David Burns: “Que votre censeur ait tort ou raison, avant toute chose, arrangez-​vous pour tomber d’accord avec lui.” Est-​ce dans votre intérêt? Oui, car cela a pour effet de désarmer votre censeur, de le calmer et de le rendre plus ouvert à la communication.

Si, par contre, vous vous mettez aussitôt sur la défensive — ce que vous aurez tendance à faire si l’accusation portée contre vous est injuste — vous tendez le bâton pour vous faire battre. Selon M. Burns, “vous constaterez que l’attaque de votre antagoniste augmentera en intensité!”. Le mieux à faire, donc, est de trouver quelque terrain d’entente avant d’examiner le sujet de discorde.

5.Concentrez-​vous sur le fond et pas sur la forme

Une mère avait entendu une voisine se plaindre du comportement de son fils. La récrimination avait été faite abruptement et dans un esprit de rivalité. La mère aurait pu facilement se dire que les remarques de la voisine étaient injustifiées ou de mauvaise foi, et elle a certainement été tentée de le faire.

Toutefois, après s’être assurée qu’il y avait une part de vérité dans la critique, elle a dit à son fils: “Ce ne sont pas toujours les gens que nous préférons qui nous font remarquer nos défauts, même quand nous pourrions y gagner. Servons-​nous de ces remarques pour nous améliorer.”

Vous a-​t-​on fait une réprimande cinglante? Peut-être son auteur est-​il insensible, ou même jaloux. Vous ou une autre personne pourrez avoir l’occasion de l’aider à surmonter ce travers. Mais n’écartez pas sa réflexion sous prétexte qu’il l’a faite sans mettre de gants. Concentrez-​vous sur le fond de la critique. Contient-​elle une part de vérité? Si oui, ne vous privez pas de cette chance de progresser.

6.Atténuez-​en la sévérité

Voilà qui va peut-être vous surprendre: vous pouvez, dans une certaine mesure, régler la fréquence et la sévérité des critiques que vous recevez. Ce principe est vrai particulièrement dans vos rapports avec les personnes qui ont une autorité sur vous. En quel sens?

Dans la Palestine antique, on cultivait le cumin noir. À la différence des autres plantes, on ne le battait pas avec les lourdes roues ou les lourds rouleaux des instruments de battage, mais avec un bâton ou une baguette. Pourquoi recevait-​il ce traitement spécial, plus délicat? Parce que ses graines, petites et tendres, n’avaient pas besoin d’un lourd battage qui, d’ailleurs, les aurait abîmées.

Dans la Bible, le livre d’Ésaïe prend l’exemple du cumin noir pour illustrer différents degrés de discipline. Quand quelqu’un réagit bien à des formes légères de correction, il n’a pas besoin de traitement plus sévère sur la même question. — Ésaïe 28:26, 27.

Par conséquent, vous pouvez éviter d’être sévèrement corrigé en réagissant rapidement à la critique sous sa forme la plus légère. Par exemple, vous rendez-​vous compte que vous arrivez souvent en retard au travail? Corrigez cette habitude dès maintenant, avant que votre employeur ne vous en parle. A-​t-​il déjà attiré votre attention sur ce point? Devenez ponctuel immédiatement, avant qu’il ne se sente obligé de prendre des mesures plus draconiennes.

Vous pouvez surmonter la critique

Il peut être vexant de faire l’objet de critiques. Vous souhaiteriez que les gens vous laissent tranquille, qu’ils cessent de vous juger, de vous faire des ‘suggestions utiles’.

Mais ce n’est pas en souhaitant et en résistant qu’on arrêtera la critique. Elle est, pour l’instant, dans la nature humaine. Qui plus est, vous n’avez aucun pouvoir sur la dose de tact avec lequel les autres donnent des avis qu’on ne leur demande pas.

Au lieu de vous mettre martel en tête, tirez parti de ce que vous pouvez maîtriser: votre réaction. Servez-​vous de certaines des suggestions données dans cet article pour surmonter la critique et la rendre moins cuisante. Vous ne le regretterez pas.

Comment formuler une critique

S’il ne vous plaît pas trop de recevoir des critiques, peut-être avez-​vous aussi du mal à exprimer les vôtres. Voici quelques conseils à retenir pour formuler une critique:

Dites-​la en peu de mots. C’est souvent dans un excès de paroles, source de confusion, que les efforts pour ne pas blesser celui que l’on critique s’avèrent malencontreux.

Évitez de relever la moindre faute chez autrui. C’est irritant, et, à force, on finit par ne plus tenir compte de votre avis. On peut même commencer à vous éviter. Tout le monde est imparfait et a des défauts. On ne peut pas travailler à les corriger tous en même temps. Si le travers que vous observez chez quelqu’un n’est pas grave, passez dessus. La Bible le dit bien: “L’amour couvre une multitude de péchés.” — 1 Pierre 4:8.