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  • Fidèle face à la mort
  • Réveillez-vous ! 1999
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  • Une bonne éducation
  • Un nouveau mouvement religieux
  • Premiers séjours en prison
  • Une rencontre très attendue
  • Vers le baptême
  • Les persécutions reprennent
  • Neuf années de souffrance
  • Libéré, puis de nouveau emprisonné
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Plus…
Réveillez-vous ! 1999
g99 22/8 p. 18-23

Fidèle face à la mort

PAR JOÃO MANCOCA

Le 25 juin 1961, à Luanda, en Angola, des soldats ont interrompu notre réunion chrétienne. Trente d’entre nous ont été emprisonnés et battus si violemment que les soldats sont ensuite revenus toutes les demi-heures pour voir s’il y avait des morts. Mais nous avons tous survécu, ce qui a amené certains soldats à dire que notre Dieu devait réellement exister.

JE SUIS resté cinq mois dans la prison de São Paulo, puis, au cours des neuf années qui ont suivi, j’ai été transféré plusieurs fois d’une prison à une autre. Les coups, les privations et les interrogatoires se sont succédé. J’ai été libéré en 1970, mais peu après on m’a de nouveau arrêté. Cette fois, j’ai été envoyé dans le terrible camp de la mort de São Nicolau (aujourd’hui Bentiaba), où je suis resté deux ans et demi.

Vous vous demandez peut-être comment un citoyen respectueux des lois a pu être emprisonné pour avoir simplement parlé de ses croyances fondées sur la Bible. Mais laissez-​moi d’abord vous raconter comment j’ai entendu parler pour la première fois de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.

Une bonne éducation

Je suis né en octobre 1925 près de Maquela do Zombo, dans le nord de l’Angola. À la mort de mon père, en 1932, ma mère m’a envoyé vivre chez son frère, au Congo belge (aujourd’hui République démocratique du Congo). Elle ne l’a pas fait de gaieté de cœur, mais elle n’avait pas les moyens de pourvoir à mes besoins.

Mon oncle, qui était baptiste, m’a encouragé à lire la Bible. Je suis devenu membre de son Église, mais ce que j’apprenais ne comblait pas mes besoins spirituels ni ne m’incitait à servir Dieu. Cependant, mon oncle m’a envoyé à l’école et m’a aidé à recevoir une bonne instruction. Entre autres, j’ai appris le français et, plus tard, le portugais. Lorsque j’ai quitté l’école, j’ai trouvé un emploi de radiotélégraphiste à la station de radio centrale, à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa). Puis, à 20 ans, j’ai épousé Maria Pova.

Un nouveau mouvement religieux

La même année, en 1946, j’ai fait la connaissance d’un chef de chœur angolais, un homme cultivé qui appartenait à l’Église baptiste et voulait améliorer le niveau d’instruction des personnes de langue kikongo vivant dans le nord de l’Angola. Il possédait une traduction portugaise de la brochure Le Royaume, l’Espérance du Monde, publiée par la Watch Tower Bible and Tract Society et diffusée par les Témoins de Jéhovah.

Il avait traduit cette brochure en kikongo et l’utilisait pour diriger une discussion biblique hebdomadaire avec un groupe d’Angolais qui, comme moi, travaillaient au Congo belge. Par la suite, il a écrit au siège de la Société Watch Tower, à Brooklyn, pour demander d’autres publications. Mais il restait influencé par les enseignements des Églises. De ce fait, je n’arrivais pas à bien distinguer le vrai christianisme des enseignements non bibliques de la chrétienté.

Cependant, je constatais que le message biblique présenté dans les publications des Témoins de Jéhovah était différent de tout ce que j’avais entendu au sein de l’Église baptiste. Je savais désormais, par exemple, que la Bible attachait une grande importance au nom personnel de Dieu, Jéhovah, et que les vrais chrétiens portaient le nom approprié de Témoins de Jéhovah (Psaume 83:18 ; Isaïe 43:10-12). De plus, la promesse biblique d’une vie éternelle sur une terre paradisiaque pour ceux qui serviraient Jéhovah fidèlement me réchauffait le cœur. — Psaume 37:29 ; Révélation 21:3-5.

Ma connaissance de la Bible était limitée, mais je ressentais la même chose que le prophète Jérémie, qui ne pouvait pas se retenir de parler de son Dieu, Jéhovah (Jérémie 20:9). D’autres membres du groupe d’étude biblique m’ont accompagné dans la prédication de maison en maison. J’ai même organisé des réunions publiques dans la cour de mon oncle en utilisant des cartons d’invitation tapés à la machine. L’assistance est montée jusqu’à 78 personnes. Un nouveau mouvement religieux, dirigé par le chef de chœur angolais, a ainsi vu le jour.

Premiers séjours en prison

Ce que j’ignorais alors, c’est que tout mouvement ayant un rapport avec la Société Watch Tower était interdit au Congo belge. Le 22 octobre 1949, quelques-uns d’entre nous ont été arrêtés. Avant le procès, le juge, sachant que j’étais fonctionnaire, m’a parlé en privé pour essayer d’arranger ma libération. Mais pour être libéré je devais rompre avec le mouvement qui s’était formé à la suite de notre prédication, et cela, je refusais de le faire.

Nous avons passé deux mois et demi en prison, après quoi les autorités ont décidé de renvoyer les Angolais dans leur pays. En Angola, les autorités coloniales portugaises ont également considéré nos activités avec méfiance et ont restreint notre liberté. Par la suite, d’autres membres du mouvement se sont installés en Angola, et nous avons fini par être plus de mille disséminés dans tout le pays.

Peu à peu, des disciples du célèbre chef religieux Simon Kimbangu se sont joints à nous. Ces gens n’étaient pas intéressés par l’étude des publications de la Société Watch Tower parce qu’ils croyaient que la Bible ne pouvait être expliquée que par un médium. La majorité des membres de notre mouvement, y compris le chef de chœur, qui était toujours considéré comme notre guide, se sont ralliés à cette opinion. Quant à moi, je suppliais Jéhovah de nous permettre de rencontrer un vrai représentant de la Société Watch Tower. J’espérais qu’un tel contact convaincrait tout le mouvement d’accepter la vérité biblique et de rejeter les pratiques condamnées par les Écritures.

La prédication effectuée par quelques-uns d’entre nous déplaisait à certains membres du mouvement, qui nous ont accusés auprès des autorités d’être les dirigeants d’une organisation politique. En 1952, plusieurs d’entre nous, dont Carlos Agostinho Cadi et Sala Ramos Filemon, ont été arrêtés et enfermés dans une cellule sans fenêtre. Toutefois, un gardien bien disposé à notre égard nous a donné de la nourriture apportée par nos femmes, ainsi qu’une machine à écrire qui nous a permis de continuer à faire des copies des brochures de la Société Watch Tower.

Au bout de trois semaines, nous avons été déportés à Baia dos Tigres, une colonie pénitentiaire située dans le sud du pays. Nos femmes nous ont accompagnés. Nous avons été condamnés à quatre ans de travaux forcés dans une entreprise de pêche. Comme il n’y avait pas de port pour les bateaux de pêche à Baia dos Tigres, nos femmes étaient obligées de faire des allées et venues du matin au soir avec de lourds chargements de poisson.

D’autres membres de notre mouvement se trouvaient dans ce camp. Nous avons essayé de les convaincre de continuer à étudier la Bible, mais ils ont préféré suivre Toco, le chef de chœur. Plus tard, on les a appelés les tocoïstes.

Une rencontre très attendue

À Baia dos Tigres, nous avons pu nous procurer l’adresse de la filiale de la Société Watch Tower en Rhodésie du Nord (aujourd’hui la Zambie). Nous avons écrit pour demander de l’aide. Notre lettre a été transmise à la filiale d’Afrique du Sud, qui nous a interrogés par courrier sur l’origine de notre intérêt pour la vérité biblique. Le siège de la Société Watch Tower, aux États-Unis, a été informé de notre existence, et des dispositions ont été prises pour qu’un représentant spécial prenne contact avec nous. C’est John Cooke, un missionnaire qui avait de nombreuses années d’expérience dans le service à l’étranger, qui a été envoyé.

Après son arrivée en Angola, frère Cooke a mis plusieurs semaines à obtenir des autorités portugaises l’autorisation de nous rendre visite. Il est arrivé à Baia dos Tigres le 21 mars 1955, et on lui a permis de rester avec nous cinq jours. Ses explications sur la Bible ont été très satisfaisantes ; j’ai été convaincu qu’il représentait la seule vraie organisation de Jéhovah Dieu. Le dernier jour, frère Cooke a prononcé un discours public sur le thème “ Cette bonne nouvelle du Royaume ”. Quatre-vingt-deux personnes étaient présentes, y compris le directeur de Baia dos Tigres. Tous les assistants ont reçu un exemplaire imprimé du discours.

Pendant son séjour de cinq mois en Angola, frère Cooke a rencontré de nombreux tocoïstes, y compris leur chef, mais la majorité d’entre eux ne désiraient pas devenir Témoins de Jéhovah. Mes compagnons et moi avons donc jugé nécessaire d’informer clairement les autorités de notre position. Nous l’avons fait dans une lettre officielle datée du 6 juin 1956 et adressée à “ Son Excellence le gouverneur du district de Moçâmedes ”, dans laquelle nous déclarions ne plus avoir aucun lien avec les disciples de Toco et être “ membres de la Société des Témoins de Jéhovah ”. Nous demandions également la liberté de culte. Mais les autorités n’ont pas réduit notre peine ; elles l’ont au contraire prolongée de deux ans.

Vers le baptême

En août 1958, on nous a enfin libérés. Nous sommes retournés à Luanda, où nous avons trouvé un petit groupe de Témoins de Jéhovah organisé l’année précédente par Mervyn Passlow, un missionnaire qui avait été envoyé en Angola pour remplacer John Cooke, mais qui avait déjà été expulsé au moment où nous sommes arrivés. Puis, en 1959, Harry Arnott, un autre missionnaire Témoin de Jéhovah, a voulu nous rendre visite. Mais il a été arrêté à sa descente d’avion, en même temps que trois d’entre nous qui étaient venus l’accueillir.

Les deux autres, Manuel Gonçalves et Berta Teixeira, étaient des Témoins portugais baptisés depuis peu. Après leur avoir ordonné de cesser de se réunir, on les a relâchés. Frère Arnott a été expulsé. Quant à moi, on m’a prévenu que si je refusais de signer un papier déclarant que je n’étais plus Témoin, je serais renvoyé à Baia dos Tigres. Après sept heures d’interrogatoire, on m’a cependant relâché sans que j’aie signé quoi que ce soit. Une semaine plus tard, j’ai enfin pu être baptisé, en même temps que mes amis Carlos Cadi et Sala Filemon. Nous avons loué une chambre à Muceque Sambizanga, un faubourg de Luanda, où a été formée la première congrégation de Témoins de Jéhovah d’Angola.

Les persécutions reprennent

De plus en plus de gens assistaient à nos réunions. Certains, qui étaient venus pour nous espionner, ont apprécié ce qu’ils ont entendu et sont finalement devenus Témoins de Jéhovah. Mais le pays connaissait des bouleversements politiques. Après le soulèvement nationaliste du 4 février 1961, la situation est devenue de plus en plus difficile pour nous. Cependant, malgré les calomnies qui circulaient sur notre compte, nous avons réussi à célébrer le Mémorial de la mort du Christ le 30 mars, avec une assistance de 130 personnes.

Un jour de juin, pendant que je dirigeais l’étude de La Tour de Garde, notre réunion a été interrompue par la police militaire. Les femmes et les enfants ont été relâchés, mais, comme je l’ai dit dans l’introduction, les 30 hommes présents ont été emmenés. Deux heures durant, on nous a battus avec des matraques en bois. Après cela, j’ai vomi du sang pendant trois mois. J’étais persuadé que j’allais mourir ; celui qui m’avait battu m’avait d’ailleurs assuré que je ne m’en sortirais pas vivant. Comme la plupart de ceux qui avaient été battus étudiaient la Bible depuis peu et n’étaient pas encore baptisés, je priais avec ferveur Jéhovah de prendre soin de ses brebis.

Grâce à Jéhovah, pas un d’entre eux n’est mort, au grand étonnement des militaires. Certains ont même loué notre Dieu qui, disaient-​ils, nous avait permis de survivre. La plupart des étudiants de la Bible se sont fait baptiser par la suite, et certains sont maintenant anciens dans leur congrégation. L’un d’eux, Silvestre Simão, est membre du comité de la filiale d’Angola.

Neuf années de souffrance

Comme je l’ai dit plus haut, au cours des neuf années qui ont suivi, j’ai souffert de diverses manières et on m’a régulièrement transféré d’une prison ou d’un camp de travail à un autre. À certains endroits, j’ai pu donner le témoignage à des prisonniers politiques, dont beaucoup sont aujourd’hui des Témoins baptisés. Maria, ma femme, et mes enfants ont été autorisés à rester avec moi.

Au cours de notre séjour dans le camp de travail de Serpa Pinto, quatre prisonniers politiques ont été surpris en train d’essayer de s’évader. Pour décourager toute tentative d’évasion, on les a torturés à mort devant tous les prisonniers. Le commandant du camp m’a dit un jour devant Maria et les enfants : “ Si je te surprends encore à prêcher, tu seras tué de la même façon que ceux qui ont tenté de s’évader. ”

En novembre 1966, nous avons été transférés à São Nicolau, dans ce qui était devenu un terrible camp de la mort. Lorsque nous sommes arrivés, j’ai été horrifié d’apprendre que l’administrateur du camp était monsieur Cid, l’homme qui m’avait pratiquement battu à mort dans la prison de São Paulo. On assassinait systématiquement plusieurs dizaines de détenus chaque mois, et ma famille était obligée d’assister à ces exécutions barbares. À la suite de cela, Maria a fait une dépression dont elle ne s’est jamais complètement remise. Finalement, j’ai pu obtenir qu’elle soit évacuée avec les enfants à Luanda, où mes deux sœurs aînées, Teresa et Joana, ont pris soin d’eux.

Libéré, puis de nouveau emprisonné

L’année suivante, en septembre 1970, j’ai été libéré et j’ai ainsi pu retrouver ma famille et tous les frères de Luanda. Quand j’ai vu comment l’œuvre de prédication avait progressé pendant mes neuf années d’absence, j’en ai eu les larmes aux yeux. Au moment de mon incarcération, en 1961, la congrégation de Luanda était constituée de quatre petits groupes. Il y avait maintenant quatre grandes congrégations bien organisées et visitées tous les six mois par un représentant itinérant de l’organisation de Jéhovah. J’étais très heureux d’être libre, mais cela n’a pas duré longtemps.

Un jour, le directeur général de la Police d’investigation et de défense de l’État (PIDE), aujourd’hui disparue, m’a convoqué. Après m’avoir flatté devant ma fille Joana, il m’a tendu un document à signer, dans lequel étaient énumérées mes attributions en tant qu’informateur de la PIDE et les nombreuses récompenses matérielles que l’on me promettait pour mes services. Lorsque j’ai refusé de signer, le directeur général m’a menacé de me renvoyer à São Nicolau, d’où, disait-​il, je ne sortirais jamais plus.

En janvier 1971, après seulement quatre mois de liberté, ces menaces ont été mises à exécution. En tout, 37 anciens de Luanda ont été arrêtés et envoyés à São Nicolau. Nous sommes restés incarcérés jusqu’en août 1973.

Relâché, mais toujours persécuté

En 1974, la liberté de culte a été proclamée au Portugal, puis a été étendue aux provinces portugaises d’outre-mer. Le 11 novembre 1975, l’Angola a accédé à l’indépendance. En mars de la même année, nous avions eu la grande joie d’assister à nos premières assemblées de circonscription dans la liberté. J’ai eu le privilège de prononcer le discours public lors de ces événements joyeux, qui se sont déroulés à la Citadelle des sports, à Luanda.

Cependant, le nouveau pouvoir n’appréciait pas notre position de neutralité, et la guerre civile faisait rage dans tout le pays. La situation est devenue tellement critique que les Témoins blancs ont dû fuir le pays. Deux autres frères du pays et moi avons été chargés de superviser l’œuvre de prédication en Angola sous la direction du bureau portugais des Témoins de Jéhovah.

Bientôt, mon nom a commencé à être cité dans les journaux et à la radio. On m’accusait d’être un agent de l’impérialisme international et d’être responsable du refus des Témoins angolais de prendre les armes. Le premier gouverneur de la province de Luanda m’a convoqué. Respectueusement, je lui ai expliqué la position de neutralité des Témoins de Jéhovah, qui est la même dans le monde entier et qui était déjà celle des premiers disciples de Jésus Christ (Isaïe 2:4 ; Matthieu 26:52). Lorsque j’ai souligné que j’avais passé 17 ans dans les prisons et dans les camps de travail sous la domination coloniale, il a décidé de ne pas me faire arrêter.

À l’époque, il fallait du courage pour être Témoin de Jéhovah en Angola. Mon domicile était surveillé, si bien que nous avons dû cesser de l’utiliser pour les réunions. Mais, comme l’a dit l’apôtre Paul, ‘ nous étions pressés de toute manière, mais non à l’étroit, sans pouvoir bouger ’. (2 Corinthiens 4:8.) Nous ne sommes jamais devenus inactifs dans le ministère. J’ai continué à participer à l’œuvre de prédication en servant comme ministre itinérant pour fortifier les congrégations des provinces de Benguela, de Huíla et de Huambo. On me connaissait sous le pseudonyme de “ frère Filemon ”.

En mars 1978, notre œuvre de prédication a de nouveau été interdite, et j’ai appris que des révolutionnaires fanatiques projetaient de m’assassiner. Je me suis réfugié chez un Témoin nigérian qui travaillait à l’ambassade du Nigeria en Angola. Un mois plus tard, la situation s’était calmée et j’ai pu continuer à servir les frères en tant que surveillant de circonscription.

Malgré l’interdiction et la guerre civile, des milliers d’Angolais réagissaient favorablement à notre prédication. Comme le nombre de Témoins augmentait rapidement, on a formé un comité pour s’occuper de l’œuvre de prédication dans le pays sous la direction du bureau portugais. Durant cette période, je suis allé plusieurs fois au Portugal, où j’ai reçu une formation précieuse de la part de ministres qualifiés, ainsi que des soins médicaux.

Enfin libres de prêcher !

Dans les camps de travail, les prisonniers politiques se moquaient souvent de moi en me disant que je ne serais jamais libéré si je continuais à prêcher. Je répondais : “ Ce n’est pas encore le moment pour Jéhovah d’ouvrir la porte, mais quand il l’aura ouverte, personne ne pourra la refermer. ” (1 Corinthiens 16:9 ; Révélation 3:8). Cette porte donnant sur la possibilité de prêcher librement s’est ouverte en 1991, lors de l’effondrement de l’Union soviétique. L’Angola a alors bénéficié d’une plus grande liberté de culte. En 1992, l’œuvre des Témoins de Jéhovah a été reconnue légalement, puis, en 1996, une filiale des Témoins de Jéhovah a été ouverte en Angola, et j’ai été nommé membre du Comité de la filiale.

Au cours de mes nombreuses années d’emprisonnement, ma famille n’a jamais été abandonnée. Nous avions six enfants, dont cinq sont toujours en vie. Notre chère Joana est morte l’année dernière d’un cancer. Sur les cinq enfants qui nous restent, quatre sont des Témoins baptisés, mais un n’a pas encore franchi le pas du baptême.

En 1955, lorsque frère Cooke nous a rendu visite, nous n’étions que quatre Angolais à annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Aujourd’hui, il y a plus de 38 000 proclamateurs du Royaume dans le pays, et ils dirigent chaque mois plus de 67 000 études bibliques. Certains de ceux qui nous ont autrefois persécutés prêchent maintenant la bonne nouvelle. Quelle récompense ! Je suis profondément reconnaissant à Jéhovah d’avoir veillé sur moi et de m’avoir permis de réaliser mon ardent désir d’annoncer sa parole. — Isaïe 43:12 ; Matthieu 24:14.

[Carte, pages 20, 21]

(Voir la publication)

République démocratique du Congo

Kinshasa

Angola

Maquela do Zombo

Luanda

São Nicolau (aujourd’hui Bentiaba)

Serpa Pinto (aujourd’hui Menongue)

Moçâmedes (aujourd’hui Namibe)

Baia dos Tigres

[Crédit photographique]

Mountain High Maps® Copyright © 1997 Digital Wisdom, Inc.

[Illustrations, pages 22, 23]

Ci-dessous : avec John Cooke, en 1955. Sala Filemon est à gauche.

À droite : retrouvailles avec John Cooke, 42 ans après.

[Illustration, page 23]

Avec ma femme, Maria.

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