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Réveillez-vous ! 2011
g 5/11 p. 22-24

La route des esclaves

OUIDAH a été, du XVIIe au XIXe siècle, un important comptoir négrier de l’Afrique de l’Ouest. Cette ville, qui appartient aujourd’hui à la République du Bénin, a été témoin de l’exportation de plus d’un million d’esclaves. Souvent, des Africains troquaient d’autres Africains contre de l’alcool, du tissu, des bracelets, des couteaux, des épées et surtout des armes à feu, très demandées pour les guerres tribales.

On estime que 12 millions d’Africains ont été expédiés outre-Atlantique entre le XVIe et le XIXe siècle pour répondre à la demande de main-d’œuvre forcée dans les plantations et mines du Nouveau Monde. “ La grande majorité, plus de 85 % du total, fut envoyée au Brésil et dans les différentes colonies anglaises, françaises, espagnoles et hollandaises des Caraïbes ”, explique le livre Une institution très particulière : l’esclavage aux États-Unis, 1619-1877a. Environ 6 % ont été déportés dans les colonies qui ont formé plus tard les États-Unisb.

Les captifs étaient enchaînés, battus et marqués au fer rouge. Pour beaucoup, la déportation était précédée d’une marche de quatre kilomètres. Ils partaient d’un fort (qui abrite maintenant le Musée d’histoire de Ouidah) pour arriver sur la plage, où se dresse la Porte du non retour. Ce monument marquant la fin de la Route des esclaves est symbolique, étant donné que tous n’embarquaient pas au même endroit. Mais pourquoi la traite des Noirsc s’est-​elle autant répandue ?

Une histoire honteuse

Très tôt, des dirigeants africains ont vendu des prisonniers de guerre à des marchands arabes. Quant aux puissances européennes, elles ont participé au trafic d’esclaves particulièrement après la colonisation de l’Amérique. À cette époque, une bonne partie des esclaves provenaient des guerres tribales, très lucratives tant pour les vainqueurs que pour les trafiquants avides. Des esclaves avaient aussi été kidnappés ou achetés à des marchands africains qui les avaient ramenés de l’intérieur des terres. Par ailleurs, presque n’importe qui pouvait être vendu en esclavage, y compris un personnage de haut rang qui perdait la faveur de son roi.

Francisco Félix de Souza était un fameux trafiquant brésilien. En 1788, il a pris le commandement du fort de Ouidah, plaque tournante du commerce négrier dans le golfe du Bénin. La ville faisait alors partie du royaume de Dahomey. Par la suite, De Souza, fâché avec le roi Adandozan et probablement en prison, a conspiré avec Guézo (ou Ghézo), le frère du roi, et ils ont fini par le détrôner en 1818. Un commerce juteux s’est alors établi entre le nouveau souverain, Guézo, et De Souza, à qui la traite des esclaves a été confiée.

Désireux d’étendre son royaume, Guézo avait besoin d’armes. Il a donc nommé De Souza vice-roi de Ouidah pour l’aider à administrer les échanges avec les Européens. Jouissant de l’exclusivité sur le trafic négrier dans cette partie de l’Afrique, De Souza a rapidement amassé une fortune. Le marché aux esclaves, situé à côté de chez lui, fourmillait d’acheteurs africains et étrangers.

Une terrible détresse

La Route des esclaves part d’un fort portugais datant de 1721, qui a été reconstruit pour abriter le musée. Les prisonniers étaient parqués dans la grande cour centrale. La plupart avaient marché plusieurs nuits durant, enchaînés les uns aux autres. Pourquoi de nuit ? Pour que l’obscurité les désoriente et qu’un fugitif ait plus de mal à retourner chez lui. À peine arrivés, les esclaves étaient vendus aux enchères, puis marqués au fer par leurs acquéreurs.

Une étape de la route est le monument qui représente l’Arbre de l’oubli, arbre autour duquel on forçait les esclaves à marcher, apparemment neuf fois pour les hommes et sept pour les femmes. On leur expliquait que cela leur ôterait tout souvenir de leur pays natal pour qu’ils aient moins tendance à se rebeller.

Un autre monument commémore les cases Zomaï. Ce terme se rapporte à l’obscurité qui régnait dans les cases où on entassait les captifs pour les habituer aux conditions épouvantables de la traversée. Beaucoup succombaient à ce calvaire qui pouvait durer plusieurs mois. Les morts étaient jetés dans une fosse commune, les survivants emmenés sur la plage, d’où des canots les transportaient jusqu’aux navires.

Quant au monument appelé Zomachi, symbole de repentance et de réconciliation, il est particulièrement poignant. En janvier, devant celui-ci, des descendants tant d’esclaves que de trafiquants demandent pardon en faveur de ceux qui ont perpétré ces horreurs.

La route se termine à la Porte du non retour, un mémorial qui symbolise les derniers instants des esclaves sur le sol africain. Sur cet arc imposant, une frise en bas-relief représente deux files d’Africains enchaînés se rejoignant sur la plage, face à l’Atlantique. On raconte qu’à cet endroit, de désespoir, certains captifs ont mangé du sable pour se rappeler leur pays natal. D’autres, préférant la mort, se sont étranglés avec leurs chaînes.

L’abolition de l’esclavage

À partir du début du XIXe siècle, de plus en plus de voix se sont élevées contre la traite des Noirs. Le dernier bateau d’esclaves en provenance de Ouidah est arrivé à Mobile, en Alabama, en juillet 1860. Toutefois, leur asservissement a été de courte durée : en 1863, le gouvernement américain a émis la Proclamation d’émancipation. Sur le continent américain, l’esclavage a définitivement pris fin en 1888, lorsque le Brésil l’a aboli à son tour.

Un des plus remarquables héritages du commerce esclavagiste est la grande diaspora africaine, laquelle a fortement influencé la démographie et la culture de nombreux pays d’Amérique. Un autre héritage est l’ampleur du vaudou, un culte imprégné de magie et de sorcellerie, très présent à Haïti. D’après l’Encyclopædia Universalis, “ le terme vodu (vodou), ou vodun, désigne au Dahomey (devenu la république du Bénin) et au Togo les dieux ou les puissances invisibles ”. D’ailleurs, ce mot vient de la langue fon, parlée au Bénin.

Malheureusement, des formes d’esclavage subsistent à notre époque, même si ce n’est pas toujours au sens littéral. Des millions de gens triment pour survivre dans des conditions économiques précaires. D’autres sont aux prises avec des régimes politiques oppressifs (Ecclésiaste 8:9). Des millions encore sont prisonniers d’enseignements religieux erronés ou de superstitions. Les gouvernements humains peuvent-​ils abolir ces formes d’esclavage ? Non. Seul Jéhovah Dieu peut le faire. Et il le fera ! La Bible, sa Parole écrite, contient la vérité qui libère (Jean 8:32). De plus, elle promet que tous ceux qui se tournent vers lui, en l’adorant conformément à cette vérité, connaîtront un jour la “ liberté glorieuse des enfants de Dieu ”. — Romains 8:21.

[Notes]

a P. Kolchin, trad. P. Ndiaye, Paris, Belin, coll. “ Cultures américaines ”, 1998, p. 28, 29.

b En raison d’un fort taux de natalité, aux États-Unis, d’un petit nombre d’esclaves émergea une importante population.

c L’article “ D’après la Bible... Dieu approuvait-​il le commerce des esclaves ? ” paru dans notre numéro du 8 septembre 2001 expose le point de vue de la Bible sur l’esclavage.

[Encadré/Illustration, page 24]

“ L’HOMME A DOMINÉ L’HOMME À SON DÉTRIMENT ”

Beaucoup croient que les trafiquants kidnappaient leurs victimes lors d’incursions dans des villages. Ce n’est pas à exclure. Toutefois, le professeur d’histoire africaine Robert Harms a expliqué lors d’une interview à la radio que les négriers n’auraient pu capturer des millions d’esclaves “ sans la coopération d’un vaste réseau de dirigeants et de marchands africains ”. Effectivement, “ l’homme a dominé l’homme à son détriment ” ! — Ecclésiaste 8:9.

[Indication d’origine]

© Réunion des Musées Nationaux/Art Resource, NY

[Cartes, page 22]

(Voir la publication)

On estime que 12 millions d’Africains ont été expédiés outre-Atlantique comme esclaves.

AFRIQUE

BÉNIN

Ouidah

Côte des Esclaves

[Illustration, pages 22, 23]

Musée d’histoire de Ouidah, dans un fort portugais datant de 1721.

[Indication d’origine]

© Gary Cook/Alamy

[Illustration, page 23]

Statue d’un esclave enchaîné et bâillonné.

[Illustration, page 23]

Porte du non retour : symbole des derniers instants des esclaves sur le sol africain.

[Indication d’origine]

© Danita Delimont/Alamy

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