SCEAU
Objet utilisé pour apposer une empreinte (habituellement sur de l’argile ou de la cire) qui indiquait la propriété, l’authenticité ou l’approbation. Les sceaux antiques consistaient en une pièce de matériau dur (pierre, ivoire ou bois) sur laquelle étaient gravés des lettres ou des dessins en creux. Ils se présentaient sous de nombreuses formes, cônes, carrés, cylindres, scarabées et têtes d’animaux (pour les anneaux sigillaires et les anneaux à cachet, voir ANNEAU). Les sceaux de forme cylindrique mesuraient habituellement entre 2 et 4 cm de long. Roulé sur de l’argile humide, un cylindre gravé sur sa surface arrondie produisait une empreinte continue en relief. On perçait souvent les cylindres-sceaux dans le sens de la longueur afin de les suspendre à un cordon.
Cylindre-sceau ancien et son empreinte dans l’argile ; on y voit un arbre flanqué de deux adorateurs, et des oiseaux aquatiques en dessous.
Sur les sceaux égyptiens et mésopotamiens figurent entre autres des symboles religieux, mais aussi des plantes, des animaux et des scènes simples. Le cylindre dit “ de la Tentation ” (British Museum) représente un homme et une femme assis de part et d’autre d’un arbre, et un serpent dressé derrière la femme. Les sceaux indiquaient souvent le nom et la fonction de leur propriétaire. Par exemple, un sceau trouvé en Palestine porte cette inscription : “ Appartenant à Shemaʽ serviteur de Jéroboʽam. ” — Supplément au dictionnaire de la Bible, Paris, 1996, tome douzième, col. 130.
L’empreinte d’un sceau pouvait indiquer la propriété ou l’authenticité, ou préserver l’inviolabilité de documents ou d’autres choses scellées, comme des sacs, des portes et des tombes (Jb 14:17 ; Dn 6:17 ; Mt 27:66). Quand le prophète Jérémie acheta un champ, un exemplaire de l’acte portant les signatures des témoins fut scellé, mais une copie fut laissée ouverte. Peut-être scella-t-on l’acte en le pliant et en le maintenant avec un cordon sur lequel on appliqua un morceau de cire ou d’une autre matière malléable qu’on marqua d’un sceau. Si jamais quelqu’un mettait par la suite en doute l’authenticité de l’exemplaire laissé ouvert, l’acte scellé en présence de témoins pourrait être produit (Jr 32:10-14, 44). Celui à qui le roi confiait son sceau pouvait faire passer des décrets officiels, l’empreinte du sceau authentifiant les décrets (1R 21:8 ; Est 3:10, 12 ; 8:2, 8, 10). On pouvait, en apposant son sceau sur un document, signifier qu’on en acceptait les termes (Né 9:38 ; 10:1). De nombreuses anses de jarres antiques marquées d’un sceau ont été découvertes. Certaines de ces empreintes identifiaient le propriétaire et le contenu de la jarre ; d’autres renseignaient sur la quantité ou la qualité du contenu.
Emploi figuré. Un certain nombre d’expressions du langage figuré rencontrées dans la Bible sont tirées des usages qu’on faisait des sceaux. Ainsi, Daniel prédit que le Messie ‘ apposerait un sceau sur vision et prophète ’. C’était parce qu’en accomplissant les prophéties le Messie les ‘ estampillerait ’ comme authentiques et inspirées de Dieu (Dn 9:24 ; voir aussi Jean 3:33). Le sceau étant considéré comme une marque d’appartenance ou de propriété, Abraham reçut la circoncision comme un “ sceau ” de la justice qu’il avait (Rm 4:11). L’apôtre Paul ayant aidé beaucoup de chrétiens de Corinthe à devenir croyants, ceux-ci étaient comme un sceau qui confirmait l’authenticité de son apostolat (1Co 9:1, 2). On lit que les chrétiens du Ier siècle sont “ scellés ” par le moyen de l’esprit saint, ce qui constitue un gage par anticipation de leur héritage céleste (Éph 1:13, 14 ; 4:30). Le sceau signifie qu’ils sont la possession de Dieu (2Co 1:21, 22) et montre qu’ils sont vraiment appelés à recevoir la vie céleste. Le livre de la Révélation indique que le nombre de ceux qui sont finalement scellés s’élève à 144 000. — Ré 7:2-4 ; 9:4.
Pour indiquer que quelque chose est fermé, caché ou secret, la Bible dit que c’est scellé. Des messages prophétiques furent ‘ scellés ’ durant le temps où ils n’étaient pas compris (Dn 12:4, 9 ; Ré 5:1 ; 22:10 ; voir aussi Is 8:16 ; 29:11). On lit que Jéhovah ‘ met un sceau autour des étoiles ’, ce qui veut sans doute dire qu’il les dissimule au moyen des nuages. — Jb 9:7.