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  • Eusèbe Pamphile — ami des compromis, Évêque de Césarée

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  • Eusèbe Pamphile — ami des compromis, Évêque de Césarée
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1960
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1960
w60 15/10 p. 317-318

Eusèbe Pamphile — ami des compromis, Évêque de Césarée

QUE L’ON mentionne le concile de Nicée de 325 apr. J.-C., et immédiatement il nous vient à l’esprit des noms tels que l’empereur Constantin, Arius et Athanase. Cela devrait aussi nous faire penser à Eusèbea Pamphile, évêque de Césarée, car il joua un rôle prépondérant à ce concile, bien que ce fût pour lui un drame personnel. Les faits que nous connaissons sur lui contribuent à souligner la faiblesse du symbole de Nicée, tant du point de vue scriptural que logique, symbole élaboré à ce concile ; et ces faits servent d’avertissement à tous les chrétiens quant à la peine qui frappe ceux qui font des compromis.

Eusèbe naquit entre 260 et 270 de notre ère ; quelques autorités ne s’accordent pas quant à la date et d’autres sont incertaines ; mais il mourut en 339 ou 340. Il semble donc avoir vu le jour plusieurs années avant l’empereur Constantin — dont il devint le favori — et il semble bien lui avoir survécu de quelques années. Eusèbe naquit fort probablement en Palestine, où il passa sa jeunesse. Apparemment, ses parents furent en mesure de lui donner une bonne instruction.

Les écrits d’Origène, pair des “ pères ” post-apostoliques, eurent une grande influence sur Eusèbe, ainsi que son amitié avec Pamphile, amitié qui l’amena à se donner le surnom latin de Pamphili, c’est-à-dire “ l’ami de Pamphile ”. Comme Origène l’avait été avant lui, Pamphile était un homme éminent, parce qu’il insista sur l’étude de la Parole de Dieu en un temps où toujours plus de personnes se tournaient vers la tradition, et la philosophie grecque.

Dans la première moitié de sa vie, Eusèbe fut le témoin de la persécution et du martyre des chrétiens, entrepris sur l’ordre de Dioclétien ; Pamphile, son meilleur ami, fut du nombre de ces martyrs. Il n’est pas clair pourquoi Eusèbe en sortit indemne. Fit-​il des compromis, ou des amis influents réussirent-​ils à l’épargner ? Une chose est certaine, il continua de rendre visite à ses frères en prison, les exhortant à persévérer fidèlement. Puis, en 315 de notre ère, deux ans après la mort de l’empereur Dioclétien, Eusèbe fut nommé évêque de Césarée, fonction qu’il occupa jusqu’à la fin de sa vie, pendant vingt-cinq ans environ.

Eusèbe écrivit un certain nombre d’ouvrages. Pour son Histoire ecclésiastique, il est reconnu comme pionnier des historiens de l’Église. Cependant, comparé aux éminents historiens de l’Église depuis son temps — sans parler du chef-d’œuvre de Luc, les Actes des Apôtres — Eusèbe laisse beaucoup à désirer, tant sous le rapport de l’exactitude que de la méthode d’écrire. Sa principale valeur, en tant qu’historien, vient de ce qu’il utilisa des matières qui, autrement, auraient été entièrement perdues. Son histoire couvre près de 350 ans, allant de l’an 30 av. J.-C. environ jusqu’à 324 apr. J.-C. Parmi ses autres écrits se trouvent quelques traités très efficaces qui réfutent les arguments des païens, et une Vie de Constantin ; dans celle-ci, Eusèbe n’en finit pas, semble-​t-​il, de faire l’éloge du boucher qui se fraya un chemin à travers des mares de sang pour s’imposer comme empereur romain.

EUSÈBE ET LA CONTROVERSE TRINITAIRE

Ce qui nous intéresse le plus, cependant, c’est l’attitude qu’Eusèbe adopta dans la querelle trinitaire qui provoqua tant de remous dans l’Église, pendant le premier quart du quatrième siècle. Au concile de Nicée, il occupait le siège à la droite de l’empereur Constantin qui présidait le concile, et il prononça le discours d’ouverture au nom des 318 évêques réunis et à la louange de l’empereur qui avait convoqué l’assemblée.b Eusèbe montra son entière sympathie pour le projet de Constantin : restaurer, parmi les soi-disant chrétiens, l’unité qu’ils manifestaient sous la persécution — mais qui se détériorait alors si tristement parce qu’elle était placée sous le climat serein de la protection de Constantin. Eusèbe proposa son propre symbole ou confession de foi qui, en réalité, ne tenait aucun compte de toutes les controverses soulevées. Bien que la majorité des assistants fussent en faveur de son symbole — il ne leur importait guère que l’affaire fût tranchée d’une manière ou d’une autre — les extrémistes refusèrent de céder et les trinitaires triomphèrent finalement.

Vers quelle faction Eusèbe penchait-​il ? De toute évidence, vers les Ariens ; son symbole ou confession de foi, plein de compromis, fit l’effet d’une gifle pour les trinitaires. En fait, il s’était rangé du côté d’Arius sur cette même question, des années auparavant. De plus, la pomme de discorde était le terme grec homoousios signifiant “ que le Fils de Dieu est égal en essence ou substance au Père ”, terme qu’Eusèbe avait soigneusement évité. D’après les citations suivantes, rapportées par son biographe Valesius, on peut voir quel était son sentiment sur le sujet :

“ Comme le fait de ne pas s’informer des vérités qui comportent des recherches est de l’indolence, ainsi le fait de fouiller dans d’autres vérités, où l’investigation est inopportune, est une preuve d’audace. Alors, dans quelles vérités devrions-​nous faire des recherches ? Dans celles que nous trouvons rapportées dans les Écritures. Mais ce que nous n’y trouvons pas rapporté, ne le cherchons pas. Car si la connaissance de ces vérités s’imposait à nous, le Saint Esprit les y aurait placées (...) Que rien de ce qui est écrit ne soit effacé (...) Dites ce qui est écrit et la contestation sera abandonnée. ” On pourrait citer d’autres extraits de pareille importance.

Néanmoins, malgré de telles convictions, que fit Eusèbe au concile de Nicée ? Il finit par souscrire au symbole de Nicée qui mettait en avant le terme même d’homoousios, auquel il s’était tant opposé. Le fit-​il parce qu’Athanase l’avait convaincu ? ou bien pour plaire à Constantin ? Ou encore pour échapper à l’exil et à la persécution qui frappèrent Arius et les deux évêques qui refusèrent de faire des compromis ?

Bien que Dieu seul puisse lire dans les cœurs, les faits qui vont suivre indiquent tous qu’Eusèbe souscrivit au symbole de Nicée par diplomatie, non par principe. Ainsi que le fait remarquer Valesius, Eusèbe resta le fervent ami d’Arius et l’ennemi implacable d’Athanase. Le fait de signer ce symbole ne changea évidemment ni son cœur, ni sa ligne de conduite — un acte d’opportunisme conduit rarement à un changement, si jamais il y aboutit.

Révélateur aussi est le fait qu’Eusèbe, dans sa Vie de Constantin, tout en prenant acte du concile de Nicée, passe entièrement sous silence la controverse trinitaire qui y régnait. Pourquoi ne tient-​il aucun compte du cœur et de l’âme même de cet événement ? Pourquoi ne rapporta-​t-​il pas un seul des discours qu’il prononça lui-​même à cette assemblée sur la nature du Christ ? Il déclara ce concile un succès, parce que l’on s’y était mis d’accord sur la date à laquelle il fallait célébrer la fête de Pâques ! Avait-​il recours, par ce moyen, à l’ironie pour montrer son mépris de toute cette affaire trinitaire ?

Peut-être, mais il semble que d’autres intérêts étaient impliqués, car, dans son Histoire ecclésiastique, Eusèbe passe ce concile entièrement sous silence, chose qu’il ne pouvait faire qu’en interrompant son histoire en 324 apr. J.-C. Pourquoi arrêter une histoire de la religion (prétendue) chrétienne juste avant l’événement le plus important des deux derniers siècles de l’Histoire ? Une seule raison peut être alléguée : il n’était pas fier du rôle qu’il avait joué à ce concile-​là. Aussi laissait-​il à d’autres historiens le soin d’en consigner les débats par écrit, y compris ses propres discours et son explication prolixe justifiant les raisons qui l’amenèrent à souscrire au symbole de Nicée. Quoiqu’en vertu de ce fait, les trinitaires se plaisent à prétendre qu’Eusèbe Pamphile fut un des leurs, dans son cœur, il n’avait pas changé ; Jérôme avait raison de le qualifier de défenseur déclaré de l’arianisme.

Eusèbe jouissait d’une si haute estime auprès de Constantin que celui-ci déclarait qu’Eusèbe pourrait être évêque presque du monde entier. Et celui par qui Constantin fut finalement baptisé, juste avant sa mort, était un ami intime d’Eusèbe Pamphile, à savoir Eusèbe de Nicomédie — qui avait des sympathies ariennes encore plus prononcées et qui ne souscrivit au symbole de Nicée que tout à la fin. Il n’est donc pas inconcevable que — si Eusèbe Pamphile avait été un défenseur aussi ardent de la position scripturale que l’était Arius — le concile de Nicée aurait pu se prononcer contre au lieu de pour la trinité, étant donné surtout que tant d’évêques présents n’en étaient pas de chauds partisans.

Mais Eusèbe Pamphile attachait plus d’importance à la diplomatie qu’au principe ; il lui importait plus d’obtenir l’approbation de Constantin que celle de Jéhovah Dieu. Il sacrifia la vérité à l’opportunisme. Il doit donc prendre rang parmi les hommes tels que Nicodème, qui n’osait venir vers Jésus qu’à la faveur de la nuit, et Joseph d’Arimathée, “ qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs ”. — Jean 3:1, 2 ; 19:38.

En vérité, les faits concernant Eusèbe soulignent la faiblesse — scripturale et logique — du symbole de Nicée. Et ils ne laissent aucun doute qu’en secret Eusèbe regretta souvent le compromis qu’il avait fait au concile de Nicée. Sa manière d’agir sert d’avertissement à tous les chrétiens : La punition d’avoir à vivre avec une conscience coupable devrait nous rendre vigilants et prompts à réagir devant le danger des compromis.

[Notes]

a Eusèbe était aussi le nom d’une quarantaine de contemporains ; en fait, au cours des huit premiers siècles, 137 hommes de l’Église portèrent ce nom. Il dérive d’une racine grecque qui signifie “ piété ”.

b D’après Eusèbe lui-​même, seulement plus de 250 évêques étaient présents sur les deux mille qui avaient été invités. La date exacte à laquelle l’assemblée se réunit est également incertaine.

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