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  • “ Jéhovah est mon pasteur, je ne manquerai de rien ”

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  • “ Jéhovah est mon pasteur, je ne manquerai de rien ”
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1963
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1963
w63 1/10 p. 597-600

“ Jéhovah est mon pasteur, je ne manquerai de rien ”

Raconté par Konrad Franke

En 1920, par un jour de pluie, mon père m’invita à l’accompagner à une réunion tenue par les “ Étudiants de la Bible ”. Ce qui le frappait surtout, c’était le nom des organisateurs de la réunion. Nous habitions un petit village de Saxe, en Allemagne, en bordure des montagnes Ore et, pour nous rendre à la ville voisine où se réunissait l’assemblée, il nous fallut faire deux heures de marche.

Bien que je n’eusse que dix ans à l’époque, je connaissais déjà le côté sérieux de la vie. La Première Guerre mondiale, livrée au nom de Dieu, avait marqué ma famille. Les “ Étudiants de la Bible ” pourraient-​ils répondre d’une façon satisfaisante à la question maintes fois posée : Pourquoi l’humanité est-​elle accablée de tant de malheurs et d’une si grande détresse ?

Ce que nous entendîmes était vraiment une bonne nouvelle. Nous décidâmes de prendre part tous les deux à cette œuvre de prédication afin de porter la bonne nouvelle du royaume de Dieu à d’autres, en proie au même désarroi. Dès ce jour-​là, j’eus le vif désir de vouer mon énergie au service de Dieu, qui s’était montré si bon pour l’homme. Quelques semaines plus tard, l’occasion se présenta d’elle-​même ; l’extraordinaire campagne de réunions publiques sur le thème : “ Le monde a pris fin, des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais ” s’était étendue à notre région. Quelle joie d’inviter les gens à cette conférence !

Aux réunions, il me fut permis de rester auprès des grandes personnes, et je ne cessais de progresser dans la connaissance des desseins de Dieu. En 1922, je décidai de symboliser le don de ma personne par l’immersion dans l’eau, mais les autres membres de l’assemblée me conseillèrent d’attendre un peu, me jugeant trop jeune. En 1924, enfin, je fus baptisé.

JE RÉPONDS À L’APPEL

Mes années d’enfance s’écoulèrent très vite. J’avais appris un métier, il ne réussit pas à me satisfaire. Je pensais sans cesse à l’œuvre immense de prédication qu’il restait à faire. Aux autres jeunes de mon âge, comme moi sans responsabilités scripturales pour les retenir, je parlais souvent du vibrant appel paru dans le Bulletin (connu aujourd’hui sous le nom de Notre Ministère du Royaume) en faveur du ministère en qualité de pionniers à plein temps. Non, pour moi, il n’y avait aucune raison valable pour ne pas répondre à l’appel. Je pris alors une décision qui, par les effets qu’elle eut sur ma vie, occupe la seconde place, immédiatement après le don de ma personne à Jéhovah. J’entrai dans le ministère comme pionnier avec l’ardent désir de l’entreprendre pour toujours et non seulement pour un certain temps. N’aurait-​ce pas été une marque d’ingratitude et un manque de bonne volonté envers Jéhovah que d’ignorer et d’écarter son invitation amicale à entrer, pleinement et de tout cœur, dans son service ?

J’appris que, pour conserver ce privilège du service à plein temps, il faut mener une lutte constante. Satan imagine sans cesse de nouvelles méthodes, de nouvelles ruses pour amener les pionniers à abandonner leurs privilèges de service. Au début, mes difficultés furent d’ordre général : il fallut supporter l’intolérance religieuse, parcourir à bicyclette de longues distances dans des régions montagneuses et, finalement, continuer de placer toute sa confiance en Jéhovah qui avait promis formellement de nous donner le nécessaire quant au vêtement, à l’abri et à la nourriture. Soudain une nouvelle difficulté se présenta. Je voulus me marier. Serait-​ce une raison pour abandonner le ministère à plein temps ? Non, si ma future compagne avait la même disposition mentale que moi à l’égard de ce privilège de service et l’appréciait autant que moi.

C’est ce qu’elle fit !

LES PORTES DE LA FOSSE AUX LIONS S’OUVRENT

Peu de temps après notre mariage, l’horizon politique en Allemagne commença à s’assombrir. Plusieurs années auparavant, dans les articles sur “ Esther et Mardochée ”, La Tour de Garde avait attiré notre attention sur d’éventuelles persécutions. Heureusement, nous avions profité de toutes les occasions pour étudier, en privé et en compagnie de nos frères chrétiens dans les réunions, afin de graver ces importantes connaissances dans notre esprit. Dans les temps de troubles, elles nous aideraient à nous rappeler la promesse que Jéhovah nous protégerait.

1933 vint et Hitler s’empara du pouvoir. Quels effets cela aurait-​il sur notre ministère à plein temps ? Notre désir n’était-​il pas de servir Jéhovah de toutes nos forces, non seulement dans les bons, mais encore dans les durs moments ? Nous mîmes toute notre confiance en lui.

L’éventualité d’une interdiction soudaine de notre œuvre étant à envisager, nous prîmes d’importantes dispositions pour publier la brochure biblique La Crise, du 8 au 16 avril 1933. Chacun avait conscience que ce n’était qu’une question de jours pour que l’œuvre fût interdite. Ce sentiment incitait les proclamateurs du Royaume à une plus grande activité encore. Notre assemblée distribua 6 000 brochures au cours des trois premiers jours. On nota des résultats identiques dans tout le pays. C’était trop pour les nouveaux maîtres. Cette semaine-​là, ils se préparèrent à interdire notre œuvre et plusieurs d’entre nous furent arrêtés. Une perquisition minutieuse eut lieu à notre domicile, puis on nous relâcha ; mais, l’un après l’autre, les états allemands frappèrent l’œuvre d’interdiction.

Cette année-​là, j’eus le privilège d’assister à la mémorable assemblée qui se tint à Berlin ; là, une déclaration, destinée aux représentants du gouvernement allemand, fut adoptée à l’unanimité. De retour chez moi, j’envoyai plus de cinquante exemplaires de cette résolution aux hauts fonctionnaires de notre territoire. En réponse, ils me firent arrêter et enfermer pour trois semaines dans un camp de concentration. De nombreux Allemands ignoraient encore l’existence de ces camps.

Il ne fallut pas longtemps pour que des méthodes, empruntées à “ l’Âge des ténèbres ”, fussent employées pour faire “ rentrer dans les rangs ” les prisonniers. Ces procédés révoltants réussirent à la perfection et la plupart des détenus obéirent sans tarder, incapables de faire autre chose que de murmurer entre leurs dents : “ Ce que le führer ordonne, nous le ferons. ” Toutefois, les témoins de Jéhovah refusèrent de les imiter sous ce rapport.

Après mon élargissement, je me remis à la recherche des “ autres brebis ”, allant de maison en maison avec la Bible seule. Une nouvelle responsabilité me fut confiée, celle d’apporter aux frères d’une certaine région la nourriture spirituelle. Comme nous fûmes heureux d’avoir prêté attention aux instructions reçues auparavant ! Les communications étant coupées avec le siège de la Société, chaque Témoin se trouvait souvent obligé de prendre des décisions qui exigeaient une foi robuste et pouvaient signifier la perte de la liberté, voire celle de la vie elle-​même.

SANS CRAINTE

7 octobre 1934, jour inoubliable ! Depuis longtemps, je me rendais compte que la Gestapo interceptait mon courrier et surveillait mon domicile. Néanmoins, comme nous ne disposions d’aucun autre lieu commode, des dispositions furent prises pour qu’une réunion ait lieu chez nous, dans notre petite maison, ce matin-​là, à neuf heures. D’autres rassemblements de ce genre se tenaient dans toute la ville et les autres coins de l’Allemagne. La veille, dans des conditions assez particulières, je reçus une lettre contenant des renseignements sur la réunion du lendemain. Il n’y avait guère de doute que la Gestapo fût au courant de nos projets. Ses hommes viendraient-​ils ?

Eu égard à la gravité de la situation, nous ouvrîmes la réunion par une discussion de Deutéronome 20:8 : “ Qui est-​ce qui a peur et manque de courage ? Qu’il s’en aille et retourne chez lui, afin que ses frères ne se découragent pas comme lui. ” Comme ce fut émouvant de voir l’empressement de tous, y compris les femmes, mères de famille et mariées à des conjoints hostiles à la vérité, à exprimer leur désir de rester ! Alors, avec enthousiasme, nous adoptâmes une résolution. Elle déclarait, entre autres choses, que nous obéirions aux commandements divins à n’importe quel prix, que nous nous réunirions pour l’étude de sa Parole, que nous adorerions et servirions Dieu comme il nous a ordonné de le faire. Si le gouvernement ou les hommes de Hitler usaient de violence à notre égard à cause de notre obéissance à Dieu, notre sang retomberait sur eux et ils auraient à rendre compte de leur action au Tout-Puissant. À l’instant où nous adoptions cette résolution, nos frères, dans les autres pays, envoyaient par milliers des télégrammes de protestation à Hitler, l’avertissant que s’il continuait de persécuter les témoins de Jéhovah, Dieu le détruirait, lui et son parti national.

La réunion prit fin ; deux heures plus tard, la Gestapo était là. Deux semaines après, on me jetait dans un camp de concentration, cette fois pour deux mois. Aussitôt libéré, je repris mon activité de pionnier. Dans l’intervalle, mon champ d’action s’était élargi. Je servais maintenant en qualité de surveillant de district et j’avais à m’occuper d’un territoire plus vaste. Quoique obligé de me présenter chaque jour à la police, il me fut possible de remplir mes attributions ministérielles, et, bien souvent, la nuit.

En 1935, je passai trois autres semaines en prison. Toutefois, la vague de persécution la plus terrible que nous ayons connue jusqu’alors déferla en 1936. Quelques jours avant l’assemblée de Lucerne (Suisse), je fus arrêté pour la cinquième fois pour n’être libéré que neuf ans plus tard.

Ces neuf années se révélèrent une véritable épreuve pour mon intégrité. Parfois, quand la situation paraissait intolérable du point de vue humain, on me présentait, comme on le faisait aux autres frères, la fameuse “ déclaration ”. Si nous la signions, reniant à jamais l’organisation de Jéhovah, on nous promettait la mise en liberté immédiate. Comme je ne voulais pas acheter ma liberté ni perdre la vie éternelle pour un “ plat de lentilles ”, je mis toute ma confiance en Jéhovah, persuadé que, si telle était sa volonté, il me délivrerait au temps fixé, comme il avait délivré Daniel de la fosse aux lions.

Quel moment émouvant que celui de cette délivrance ! Comme vous pouvez l’imaginer, ma santé n’était pas brillante. Ma femme était en prison depuis de nombreuses années et il y avait plus d’un an que je n’avais reçu d’elle aucune nouvelle. En dépit de tout cela, j’étais décidé à retourner dès que possible dans mon ancien territoire pour y reprendre mon service de pionnier.

RÉUNION

Sur le chemin du retour, je tentai de retrouver certains membres de ma famille. Étaient-​ils encore en vie ? Un jour, alors que je descendais la rue principale de la grande ville industrielle, entièrement détruite par les bombardements, où les parents de ma femme habitaient, je me trouvai soudain nez à nez avec ma femme ! Imaginez, si vous le pouvez, mon émotion !

Quelques jours plus tard, je retrouvai mon père. Lui aussi venait de sortir d’un camp de concentration où il avait passé neuf ans. Je n’oublierai jamais la joie qui m’inonda à la pensée qu’ils étaient restés intègres, eux aussi, envers Jéhovah. — Ps. 124.

Après un mois de séjour dans cette ville, ma femme et moi nous partîmes dans notre ancien territoire à près de cinq cents kilomètres vers l’ouest. À mi-chemin, au bout de deux semaines d’un voyage difficile, nous apprîmes de la bouche d’une sœur rencontrée que notre maison avait été détruite par les bombes, quelques semaines seulement avant la fin de la guerre. Une fois de plus, j’évoquai les épreuves de Job comme je l’avais fait maintes fois entre 1933 et 1945. Comme toujours, je puisai dans cette évocation de nouvelles forces. Le lendemain, nous nous remîmes en route, poursuivant notre pénible voyage.

C’était en septembre 1945. Nous n’avions pas de domicile, ma santé n’était certainement pas ce qu’elle aurait dû être et, par suite du manque de tout, je portais encore mes vêtements rayés de prisonnier. Mais je ne voyais aucune raison valable pour différer la reprise de notre ministère de pionnier. Tandis que les frères responsables de l’œuvre luttaient pour rentrer en possession des biens de la Société à Magdebourg, j’eus la joie de réorganiser les assemblées en Allemagne occidentale. Les besoins et les privations alors n’étaient plus rien, comparés à ceux que nous avions déjà connus. Nous pouvions placer toute notre confiance en Jéhovah, encouragés par la certitude qu’il nous avait conduits.

RECONSTRUCTION

Après notre arrivée dans notre territoire, nous emménageâmes dans une petite chambre appartenant à un locataire absent. Dans le même bâtiment, il y avait un petit magasin que j’avais loué peu de temps auparavant. Notre petite pièce devint notre premier Béthel et la petite boutique, notre premier bureau de filiale, ici, à Wiesbaden. Un peu plus d’un an après, comme j’étais une des victimes de la persécution nazie, on me permit d’occuper un petit appartement de deux pièces. Dans le même bâtiment, nous eûmes la possibilité de louer une troisième chambre, plus spacieuse, qui nous servit de bureau. Ce fut notre second Béthel. Là, frères Knorr, Henschel et Covington nous visitèrent en 1947. Alors, nous prîmes avec les représentants de la ville de Wiesbaden des arrangements légaux en vue de la location à bail d’un bâtiment en ruines que nous étions tout disposés à reconstruire nous-​mêmes.

D’année en année, il devint nécessaire d’agrandir notre Béthel. Finalement, tout l’espace utilisable dans le bâtiment fut reconstruit et inclus dans le Béthel. Une imprimerie fut installée : il fallut encore agrandir le bâtiment en 1952. Cela se révélant encore insuffisant, nous construisîmes un nouvel édifice, beaucoup plus spacieux en 1958. À présent, nous avons de la place pour loger plus de 100 ouvriers du Béthel, sans compter les vingt-huit frères qui assistent à l’École du ministère du Royaume ouverte à l’intention des surveillants.

Comme il est agréable d’avoir vécu toutes ces choses ! Combien de fois n’ai-​je pas senti l’aide et la protection de Jéhovah ! À maintes reprises, j’ai vu s’approcher la mort, mais je puis me joindre au psalmiste pour dire : “ Jéhovah est mon pasteur. Je ne manquerai de rien. ” (AC). Il a pris soin de moi, m’a nourri au cours de mes trente-huit années et plus passées dans son service. Conformément à sa promesse, le vêtement, la nourriture et l’abri m’ont toujours été assurés. Même quand j’étais “ dans la vallée de l’ombre de la mort ”, il a été ma houlette et mon bâton, me redonnant du courage. En compagnie de tout son peuple, en témoignage de sa bonté imméritée, il m’a conduit dans de verts pâturages, m’a fait reposer dans des lieux bien arrosés et m’a accordé de nombreux et riches privilèges de service.

En vérité, Jéhovah nous bénit au-delà de ce que nous pouvons lui demander quand nous répondons à son appel et nous engageons sincèrement dans le ministère en tant que ses témoins.

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