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  • Le service de Jéhovah apporte contentement et bonheur

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  • Le service de Jéhovah apporte contentement et bonheur
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1966
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1966
w66 1/9 p. 537-543

Le service de Jéhovah apporte contentement et bonheur

Raconté par Richard H. Barber

LE 14 mars 1869, dans une ville du sud-ouest du Vermont, naissait un petit garçon que les parents ont appelé Richard Harvey. C’était moi. J’ai maintenant 96 ans, et me voici en train d’écrire l’histoire de ma vie, une vie de contentement et de bonheur passée dans le service de Jéhovah.

Quand j’étais petit, mes occupations étaient aussi nombreuses que variées. Notre maison était attenante à une scierie appartenant à mon père, aussi ai-​je vécu en cet endroit bien des moments agréables. Je recueillais la sève des sapins et la vendais 1 dollar la livre. Dans les torrents des montagnes, je pêchais de belles petites truites à reflets irisés que je vendais aux clients de la scierie ; je cueillais du ginseng dont je vendais les racines, puis après avoir recueilli le suc résineux des érables gemmés, j’aidais à le faire cuire pour le réduire en sirop d’érable.

En 1883, mon père est allé s’installer dans une ferme de l’État de New York. Au début de 1886, nous avons vendu la ferme pour acheter une maison à Greenwich Village, situé dans le même État. En 1888, après avoir été diplômé du lycée de Greenwich, j’ai assuré moi-​même la gestion d’un grand magasin appartenant à mon père.

Mon père était bon, honnête et généreux. Membre de l’Église méthodiste, il assistait à toutes les réunions qui se tenaient à l’église, participant généreusement aux activités religieuses qui s’y déroulaient et y achetant très cher un banc. Il n’en fallait pas plus pour faire de lui un bon méthodiste. De toute ma vie, je n’avais jamais vu de Bible à la maison, entendu faire la prière ni discuter le moindre sujet biblique.

En 1894, j’ai acheté à mon père le fonds de commerce du magasin, et j’ai dirigé l’affaire en mon propre nom. Le 1er janvier de l’année suivante, je me suis marié à l’Église méthodiste, et nous avons habité l’appartement qui se trouvait au-dessus du magasin. Les deux sœurs de ma femme habitaient avec nous. Cette année-​là, en octobre, je suis entré en contact avec les vérités de la Parole de Dieu, telles que la Société Watchtower les enseigne. Dès lors, la vie a commencé pour moi à prendre un sens nouveau.

EFFET PRODUIT PAR LES PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ

J’étais inspecteur de l’école du dimanche à l’Église méthodiste, et ma femme était professeur dans la même école. Un jour, après m’être assuré que les dix différentes classes de l’école fonctionnent convenablement, j’entre en passant dans la classe des adultes. Là, je remarque que la méthode suivie pour conduire l’étude est absolument différente. De nombreux textes bibliques sont cités, puis donnés à lire à plusieurs étudiants ; j’ai assez de jugement pour apprécier la valeur des réponses. Cette façon de faire me plaît. Aussi le soir, après l’office, me voilà descendant Main Street en compagnie du conducteur de la classe des adultes pour lui demander où il a puisé tous ces textes bibliques et ces renseignements.

Il m’apprend alors qu’un homme à vélo est venu à Greenwich, offrant des livres sur la Bible (les trois premiers volumes des Études des Écritures de pasteur Russell). C’était un colporteur, que l’on appelle aujourd’hui pionnier, et il s’était présenté chez le prédicateur méthodiste pour lui faire connaître les ouvrages en question. Le prédicateur lui avait alors remis une liste de noms parmi lesquels figuraient ceux du conducteur de la classe des adultes et de May, la sœur de ma femme. Après qu’il a achevé son récit, nous restons tous les deux dans la rue à parler jusqu’à minuit des vérités bibliques contenues dans ces ouvrages.

Le lendemain matin, au déjeuner, ma femme me dit : “Pourquoi es-​tu rentré si tard, la nuit dernière ?” Alors que je m’explique, May, élevant la voix, nous dit : “Moi aussi, j’ai acheté ces bouquins le même jour ; ils sont dans la bibliothèque.” M’étant levé pour aller les chercher, je ne trouve que le troisième volume. “C’est vrai ! s’écrie May, j’ai oublié de te dire que j’avais prêté les deux autres à mon frère de Salem.” Je prends le livre, l’apporte à table, et tout en mangeant, je le feuillette pour en examiner le contenu. Puis, le glissant dans ma poche, je me rends au magasin où, chaque fois que je dispose de quelques minutes, je le prends pour le lire. En deux jours j’en achève la lecture, et j’apprends bien des choses dont jamais je n’ai encore entendu parler. J’y pense constamment, me demandant qui pouvait bien l’avoir écrit et où il avait été imprimé. Je l’examine plus attentivement, et je trouve les renseignements que je désire ; pour la première fois de ma vie, je lis le nom de pasteur Russell. Jamais le maître de la classe des adultes n’avait prononcé ce nom devant moi.

J’envoie aussitôt une carte au pasteur Russell pour lui demander le catalogue de tous ses ouvrages. Quelques jours plus tard, je reçois de lui une lettre portant au verso la liste demandée. Je commande alors toutes les publications, entre autres, La Tour de Garde, trois volumes des Études des Écritures, différentes traductions de la Bible, plusieurs concordances, des brochures et des tracts. La commande s’élève à 22 dollars, mais j’envoie un chèque de 30 dollars. Tout inspecteur d’une école du dimanche que je sois, je n’ai pas la moindre idée de ce qu’est une concordance ou de ce qu’il faut entendre par Bible avec parallèles ; mais grâce à l’étude du volume III, j’ai acquis la certitude que tous ces ouvrages, brochures et tracts sont indispensables à une étude convenable de la Bible. Je commande 500 exemplaires de tous les tracts disponibles, ajoutant au bas de la commande : “Envoyez toutes ces publications dans une seule caisse, par exprès.”

Dès que je reçois ces publications, je les utilise. Je mets un tract dans le paquet de chaque client. Plus tard, je m’abonne à vingt journaux différents qui publient les sermons de pasteur Russell, et j’insère également ces sermons imprimés dans les paquets. Bientôt, on organise une étude biblique le mardi soir ; finalement, dix-sept personnes qui s’intéressent à la vérité y participent. Toute la ville est au courant de cette étude.

MON RETRAIT DE L’ÉGLISE

Nos activités dans la diffusion des vérités de la Bible nous attirent la critique de certains méthodistes en vue. Au congrès, notre pasteur fait savoir qu’il se refuse à revenir à Greenwich, plusieurs de ses meilleurs membres étudiant et croyant des quantités de choses contraires à la religion méthodiste et aux autres religions traditionnelles ; il prévient aussi les membres du congrès qu’il y aura bientôt des remous à l’église de Greenwich. En conséquence, le congrès décide de nous envoyer son meilleur prédicateur. Un mois plus tard, ce dernier nous annonce qu’il nous fera un sermon spécial, un certain dimanche soir, et il prie tous les méthodistes de venir l’écouter.

Le soir venu, l’église est comble. Tenant dans sa main la Discipline méthodiste, le prédicateur se met à nous lire, lentement et en accentuant fortement sur les mots, les enseignements qu’elle renferme, et il insiste sur le fait qu’en se joignant à l’Église on s’engage à croire et à enseigner ces doctrines. Arrivé à ce point, il s’écrie d’une voix forte : “Dans cette église, il y a une poignée d’individus qui enseignent des doctrines depuis longtemps rejetées par l’Église méthodiste et par toutes les autres Églises traditionnelles. Ces personnes, ajoute-​t-​il, sont des mites du fromage, avec des cervelles déréglées.” Puis, brandissant la Discipline, il vocifère : “Si vous ne croyez pas aux doctrines de l’Église méthodiste, au nom de Dieu, sortez !” Assises juste devant lui, toutes ces “mites” écoutent attentivement : il y a l’inspecteur de l’école du dimanche, son adjoint, le chef du chœur qui est en même temps le trésorier de l’église, et six des dix professeurs de l’école du dimanche, sans compter d’autres membres de l’Église. Tout ce bluff, qui a pour but d’effrayer ces “mites” afin de les ramener à l’orthodoxie méthodiste, produit l’effet contraire. Elles n’en voient que mieux combien il serait illogique de leur part de rester plus longtemps unis à l’Église. Finalement, onze de ces “mites” envoient leur démission. Jusque-​là on les considérait comme les meilleurs membres de l’Église, et leur démission a, sur les finances, un effet si désastreux qu’il faudra pendant deux ans emprunter l’argent pour payer le prédicateur.

Le maître de la classe des adultes envoie sa démission le lendemain de cette algarade ; moi, je préfère attendre, craignant qu’on attribue mon départ au sien. Mais, un an plus tard, je juge inutile d’attendre plus longtemps et je crains de déplaire à Jéhovah. J’envoie ma démission, et j’en profite pour rédiger une lettre de seize pages où je cite des textes bibliques relatifs à l’enfer, à l’âme, à la trinité, au Royaume de Dieu et à d’autres questions. Je reproduis cette lettre en plusieurs exemplaires, et j’en envoie un à tous les fonctionnaires de l’Église. Passant sous silence tous les passages bibliques que j’ai cités, le pasteur me répond en me disant, entre autres : “Je dois faire l’éloge de votre position et de votre conduite, franches et courageuses. Toute autre conduite ne serait pas logique de la part d’un homme tel que vous qui tient à ses idées et juge de son devoir de les propager.”

Quelques semaines plus tard, il fait un sermon qui mérite, selon lui, d’être publié ; il va trouver le directeur de l’hebdomadaire local et le fait imprimer. Ce sermon contient plusieurs déclarations franchement contraires aux Écritures. Je saisis aussitôt l’occasion de répondre et de faire paraître ma réponse dans le même journal. Là-dessus, le pasteur se précipite au bureau du directeur du journal, et prend celui-ci à partie pour avoir publié ma réponse. Le directeur lui rappelle alors que c’est aux responsables du journal qu’il incombe de décider des articles à publier, que ma réponse était rédigée en des termes polis, et que chaque fois que je voudrais écrire des articles, ils les feraient paraître si je les rédigeais toujours dans le même ton.

LA VÉRITÉ CHANGE MA VIE

La vérité apporte de nombreux changements dans ma vie. La première chose que je fais, c’est de retirer de mon magasin toute ma réserve de cigares, de tabac à fumer et de tabac à priser. Presque tout le monde utilisait alors le tabac sous une forme quelconque, et bien des femmes prisaient du tabac en poudre. Cela me fait perdre de nombreux clients, mais je tiens bon et plus jamais je n’en vendrai. D’autre part, la distribution de tracts bibliques à mes clients me cause la perte d’un certain nombre d’entre eux, mais je ne renonce pas pour autant à propager la vérité. En 1899, à Boston, lors du premier congrès organisé par la Société auquel j’assiste, je vois et entends pour la première fois le pasteur Russell, et je me fais baptiser.

Avant de connaître la vérité, je m’intéressais vivement au base-ball, à la chasse, à la pêche, et je dépensais beaucoup d’argent au tir aux pigeons artificiels et à d’autres exercices de tir. Puis je me suis dit que ce temps et cet argent que j’utilisais ainsi seraient bien mieux employés dans le service du Seigneur. Je renonce donc à tous ces divertissements ; je donne mon fusil de chasse à mon beau-frère qui habite dans une ferme et je vends ma carabine et mes pigeons artificiels ainsi que tout mon équipement. Persuadé que tout notre temps, notre argent, voire notre personne appartiennent au Seigneur, s’il accepte cette offrande, j’essaie d’agir en harmonie avec cette conviction. Nous ne nous appartenons pas, nous avons été achetés à un prix. Notre maison ou notre ferme, tout ce que nous possédons appartient à Jéhovah. On a parfois de la peine à comprendre que sa maison, son automobile, l’argent qu’on a dans la poche, en un mot, tout ce qu’on a, appartient à Jéhovah, et qu’il nous l’a remis en dépôt afin que nous l’utilisions selon son désir, et cependant il en est ainsi.

Je me sers de mes biens pour diffuser les vérités de Dieu. Je possède deux chevaux, un cabriolet à quatre roues et une autre voiture ; je m’en sers le dimanche pour conduire une huitaine de personnes à différents villages où elles distribuent des tracts bibliques. Nous répandions généralement 50 000 tracts chaque année. Notre territoire s’étendait de Waterford, juste en face de Troy, de l’autre côté du fleuve, dans l’État de New York, au nord, jusqu’à Whitehall, et de Saratoga, à l’ouest, jusqu’à North Adam, Massachusetts, à l’est. Deux foires se tenaient tous les ans dans ce territoire, et nous y distribuions des tracts.

En 1906, je vends mon magasin, et en 1907, j’entre dans le service de colporteur ou pionnier, en compagnie d’un frère plus âgé, déjà pionnier, Vincent C. Rice. Le premier territoire qui m’est attribué est la ville de Glens Falls, dans l’État de New York ; elle comptait 15 000 habitants. Nous passons notre première journée de service dans le quartier sud de la ville. Nous présentons les trois premiers volumes des Études des Écritures, et lorsque les gens montrent de l’intérêt, nous leur offrons les six volumes. Ce jour-​là, je place 59 livres, et frère Rice, 37. Nous prenons des commandes à livrer le lundi suivant. Mais où sont nos livres ? À l’imprimerie de Hammond, en Indiana. Nous calculons qu’il nous en faut pour 120 dollars, mais frère Rice ne dispose pas d’une somme aussi importante ; j’envoie donc un chèque directement à frère Russell, lui disant que nous avons besoin de ces livres pour le lundi suivant. Le lundi arrive, et pas de livres ! Nous nous décidons à aller voir au bureau des colis exprès. Ils sont là ! Frère Russell avait donné l’ordre de les envoyer immédiatement, par exprès, franco de port.

Dans Glens Falls, nous avons placé 1 259 livres reliés. Au cours de mes cinq années de service de pionnier, j’ai recueilli 125 abonnements à La Tour de Garde et organisé des congrégations, des “classes” comme on disait alors, à Glens Falls, Fort Edward, Mechanicsville et Hoosick Falls, dans l’État de New York, et Pownal Center, dans le Vermont.

Après avoir servi comme pionnier pendant cinq ans, je suis invité par frère Rutherford à servir en qualité de pèlerin, c’est-à-dire que j’ai pour tâche de visiter les congrégations en suivant l’itinéraire tracé par la Société, de prononcer des discours devant les frères, et de faire aussi des conférences publiques. J’accepte joyeusement cette tâche, et je sers en cette qualité dans tous les États-Unis, sauf dans l’Arizona et le Nouveau-Mexique, ainsi que dans tout le Canada, depuis Cap Breton jusqu’à l’île de Vancouver, et aussi, pendant quelque temps, en Angleterre et en Écosse.

En 1914 et 1915, j’ai la responsabilité de diriger un groupe d’une quinzaine de frères environ, dont la tâche consiste à prospecter une grande partie de la Nouvelle-Angleterre et toute la Nouvelle-Écosse, avec le Photo-Drame de la Création ; le programme se décompose en quatre parties, comprenant un film et des projections en couleur, le tout accompagné de causeries bibliques retransmises par un phonographe. J’ai habituellement pour tâche de retenir les théâtres et de faire les deux discours de clôture du dimanche après la projection du Photo-Drame. L’un des discours a pour thème “Examen des enseignements de pasteur Russell”, et l’autre “La seconde présence du Christ ; pourquoi, comment et quand aura-​t-​elle lieu ?” C’est une tâche passionnante, et les gens assistent, très nombreux, à la projection et aux discours.

LE SERVICE AU BÉTHEL

Après sept années de service en qualité de pèlerin, je suis, à l’improviste, appelé au Béthel de Brooklyn, au siège de la Société. C’est en 1918. À la faveur de la guerre, les persécuteurs religieux attisent la haine des gens contre la Société. Le président, J. F. Rutherford, ainsi que d’autres membres du bureau de la Société, sont alors injustement arrêtés et traduits devant les tribunaux. J’assiste à ce jugement qui les renvoie en prison. Puis un matin, un mot de frère Rutherford me prie de venir à la gare de Pennsylvanie (à New York) où nos frères condamnés doivent attendre pendant plusieurs heures l’arrivée du train qui les conduira à Atlanta.

Les prisonniers doivent être transférés à la prison d’Atlanta. Frère Frank Horth, les sœurs Van Amburgh et Fisher, la sœur Agnès Hudgings, sténographe, et moi-​même, nous nous rendons en toute hâte à la gare. Là, frère Rutherford me donne certaines instructions. Si la police nous harcèle outre mesure, il nous faudra vendre le Béthel et le Tabernacle de Brooklyn et nous installer ailleurs, soit à Philadelphie, soit à Harrisburgh ou à Pittsburgh, puisque notre société est enregistrée en Pennsylvanie. Il propose de vendre le Béthel pour 60 000 dollars et le Tabernacle pour 25 000 dollars. À l’arrivée du train, frère Rutherford demande à frère Horth et à sœur Hudgings de faire un bout du voyage avec lui, ce qui lui permettra de dicter une lettre d’instructions à frère Horth, à qui il confie le soin de vendre le Béthel et le Tabernacle. De retour au Béthel, sœur Hudgings reproduit cette lettre en plusieurs exemplaires et en remet un à chacun de nous. Le Tabernacle est vendu, autant qu’il m’en souvienne, pour 16 000 dollars seulement. Plus tard, le Béthel est proposé au gouvernement, et quand l’armistice est signé, toutes les dispositions pour la vente sont prises, à l’exception du transfert des fonds ; grâce à une intervention providentielle, la vente du Béthel n’a pas lieu.

Pendant que les représentants de la Société sont en prison, un comité, nommé par frère Rutherford, agit à sa place. Il se compose de frère W. E. Spill et de frère John Stephenson, membre de la famille du Béthel qui était auparavant adjoint du frère Van Amburgh dans le bureau du trésorier ; je suis le troisième membre de ce comité. Nous nous partageons la besogne de la façon suivante : Je serai chargé de la correspondance et préparerai La Tour de Garde en vue de sa publication ; frère Stephenson sera le trésorier et frère Spill prendra soin de toutes les affaires extérieures.

Le courrier est considérable et contient maintes lettres désagréables où les critiques ne nous sont pas épargnées ; néanmoins, il y en a d’autres, nombreuses, qui sont aimables et encourageantes. Un grand nombre de personnes qui avaient donné de l’argent à la Société à condition qu’en cas de besoin elles puissent en retirer jusqu’à 50 dollars par mois, réclament cet argent. Nous effectuons de nombreux remboursements. Toutefois, des dons nous parviennent régulièrement, mais nous n’avons pas tellement besoin d’argent, puisque les pèlerins ont cessé leur activité et que nous sommes complètement séparés de toutes les filiales étrangères.

Les États-Unis interdisent toutes nos publications, à l’exception de La Tour de Garde ; par contre, le Canada les met toutes à l’index. Quatre personnes sont choisies, l’une à Boston, une autre à Brooklyn, une troisième à Chicago, et la quatrième à Seattle, pour envoyer par la poste, à une personne désignée vivant au Canada, un exemplaire de La Tour de Garde enveloppé dans un journal. Ces périodiques circulent ; les articles principaux sont polycopiés, certains réimprimés, puis ils sont envoyés à toutes les congrégations du Canada. Nombreuses sont les personnes qui nous écrivent pour nous demander de leur envoyer Le mystère accompli, connu sous le nom de septième volume des Études des Écritures, parce que leur exemplaire a été confisqué. Je trouve une caisse de ces livres, format de poche, et j’en envoie un à toutes les personnes qui me réclament cet ouvrage.

CORRESPONDANCE AVEC LES PÈLERINS, SERVICE À LA RADIO ET EN QUALITÉ DE SERVITEUR DE ZONE

En 1919, les représentants de la Société sont libérés et acquittés, et de nouveau je suis envoyé comme pèlerin. Mais quelques années plus tard, frère Rutherford me rappelle au Béthel et me demande de me charger du service qui s’occupe des pèlerins. Quand ce service prend fin, je suis rattaché à celui de la radio. Mon travail consiste à rédiger de brèves causeries de 10, 15, 20 et 30 minutes, qui seront utilisées par des centaines de stations. Ces causeries sont soumises à frère Rutherford, et après avoir été annotées, elles sont polycopiées par frère De Cecca et envoyées à ces stations de radio. J’ai le privilège de les présenter moi-​même à la radio, et parfois elles sont simultanément retransmises par une chaîne de stations. Un jour, on me demande de faire un discours d’une heure sur Noël, discours qui serait retransmis de cette façon. Je le prononce le 12 décembre 1928, et il est publié dans L’Âge d’Or No 241, et un an plus tard dans le No 268. Ce discours attire l’attention des lecteurs sur l’origine païenne de Noël. Depuis, les frères du Béthel n’ont plus jamais fêté Noël.

En 1935, je suis désigné pour servir en qualité de serviteur de zone dans le territoire qui s’étend d’Utica, à l’est, jusqu’à Westfield, dans l’État de New York, à l’ouest, et de Scranton, au sud, jusqu’au fleuve St-Laurent, au nord. Je m’installe avec ma femme à la ferme de la Société près d’Ithaca, et c’est de là que je prospecte le territoire. Cette année-​là, tandis que je sers à Williamsport, en Pennsylvanie, je reçois de frère Rutherford une lettre où il m’annonce que la congrégation de Syracuse a acheté un grand immeuble et prie la Société de lui envoyer quelqu’un pour en prendre soin. Frère Rutherford me demande de m’installer à Syracuse et, en partant de là, d’accomplir mon ministère de serviteur de zone.

Maintenant que j’ai 96 ans, il ne m’est plus possible de prêcher la bonne nouvelle de maison en maison, mais j’aime encore autant, si ce n’est davantage, le service de Jéhovah. Depuis quelques années, je suis en mesure d’envoyer régulièrement, par la poste, quarante périodiques par mois, et lorsque paraît un numéro spécial, j’essaie d’en placer le double si je peux. Ma méthode consiste à me servir de l’annuaire du téléphone ; je choisis des personnes habitant notre territoire, et je leur envoie une lettre tapée à la machine, où je leur donne le meilleur témoignage possible, en leur parlant des bienfaits que peuvent leur procurer les périodiques La Tour de Garde et Réveillez-vous !, et en leur annonçant qu’elles recevront, par courrier séparé, un exemplaire de chacun d’eux.

Quand la brochure Le sang, la médecine et la loi de Dieu a paru, j’en ai envoyé un exemplaire à tous mes parents, aux hôpitaux de la région, aux représentants de la ville et aux principaux avocats et médecins. Je suis encore capable de faire des causeries, mais il me faut l’appui d’un bras pour monter sur l’estrade. Quoique ma vue baisse rapidement, j’ai pu lire entièrement les livres “Babylone la Grande est tombée !” Le Royaume de Dieu a commencé son règne ! et “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile” (angl.) ainsi que tous les rapports de l’annuaire ; et jusqu’à cette minute précise, je connais tout le contenu de La Tour de Garde et de Réveillez-vous !

L’année dernière, Jéhovah m’a réservé une douce et agréable surprise. Depuis plusieurs années, je désirais revoir le Béthel où j’ai servi pendant près de vingt ans, afin de contempler de mes yeux la merveilleuse expansion qui a eu lieu depuis 1935, l’année où j’ai été envoyé comme serviteur de zone. Mais ma condition physique était telle que je savais qu’il me serait absolument impossible de circuler à travers le Béthel et l’imprimerie, même en m’aidant d’une canne. J’avais donc abandonné tout espoir de les revoir. Imaginez ma surprise quand le facteur m’a remis une lettre de frère Knorr, président de la Société, qui m’invitait personnellement à visiter le Béthel ! Il connaissait ma condition physique et me disait : “Nous avons ici un fauteuil roulant que tu pourras utiliser pour visiter la maison et l’imprimerie.”

C’est ainsi qu’en mai 1964, mes yeux se sont délectés à la vue de l’expansion magnifique de l’œuvre de Jéhovah au Béthel. Cette visite m’a-​t-​elle fait plaisir ? Je ne puis trouver les mots qui traduiraient fidèlement la joie que j’ai éprouvée. Je remercie frère Knorr de son invitation ; je veux aussi remercier le frère qui, dans chaque salle, m’a donné toutes les explications relatives à chaque machine, m’expliquant le fonctionnement de tout, ainsi que le frère qui poussait mon fauteuil et eut tant de bontés pour moi. Je suis émerveillé de l’expansion de l’organisation au siège de la Société. Il est certain que Jéhovah a une organisation qui travaille d’une façon merveilleuse.

Ces quelque soixante-dix années passées dans le service de Jéhovah m’ont-​elles rendu heureux ? Les textes bibliques suivants expriment bien ma joie et ma satisfaction : “La paix de Dieu qui surpasse toute pensée, gardera vos cœurs et vos facultés mentales par le moyen de Christ Jésus.” (Phil. 4:7 ; Jean 14:27 ; Héb. 13:5). La joie véritable comprend un doux et noble sentiment de satisfaction, la paix de Dieu, l’affranchissement de la crainte, de l’inquiétude, la disparition de la tendance à murmurer ou à critiquer. Elle ne se manifeste pas par de l’hilarité, des bons mots ou des plaisanteries amusantes ; elle n’inclut pas la cagoterie, mais une foi solide et une espérance ferme.

Voilà la réponse à ma question. J’ai puisé des joies indicibles dans la connaissance de la vérité et dans mes nombreux privilèges de service. Me voici à 96 ans, le pas chancelant, à cause de ma vue faible et de mes jambes tremblantes, mais servant encore Jéhovah dans la mesure où ma condition physique me le permet, avec contentement et bonheur.

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