Résistons victorieusement aux pressions qui tendent à décourager

Vous aviez peut-être formé un projet qui vous semblait valoir la peine, par exemple, d’étudier une nouvelle langue. Ou bien, vous avez récemment adopté un nouveau et meilleur mode de vie, dans le ministère chrétien. Au début, vous vous imaginiez que rien au monde ne vous donnerait envie de renoncer. Mais quelque chose est arrivé. Une influence extérieure tend à vous décourager.

Évidemment, il arrive que la cause du découragement soit au-dedans de nous. Nous pouvons être malades ou épuisés, physiquement et mentalement. Nous nous laissons alors abattre facilement. Par contre, une personne bien portante et reposée est en mesure de surmonter les difficultés avec optimisme.

Bien qu’on croie peut-être que ces pressions décourageantes viennent du dedans de nous, il y a néanmoins certains facteurs extérieurs qui interviennent. Ce fait se vérifie, par exemple, lorsque nous traversons une épreuve qui nous concerne seuls, quand nous ressentons un échec personnel ou une cruelle déception. La personne découragée perd momentanément son optimisme, son courage et son espoir ; elle “broie du noir”. Comment, dans ce cas, ne pas céder au découragement ?

Pressions exercées par les collègues de travail, les parents et les anciens amis

Les critiques continuelles de ses collègues de travail à propos de sa religion sont pour le chrétien une source très courante de pressions. Pourquoi ces critiques ? Avant d’acquérir la connaissance exacte des justes principes de Dieu, le chrétien se joignait peut-être à ces gens “dans les actes de conduite dissolue, les désirs, les excès de vin, les orgies, les soûleries et les idolâtries illégales”. Ses amis n’avaient alors rien à dire au sujet de sa religion. Mais à présent, “parce que vous ne continuez pas de courir avec eux dans cette voie, vers le même bourbier de débauche, ils sont intrigués et ne cessent de parler en mal de vous”. (I Pierre 4:3, 4.) Si ces propos désobligeants sont pour le chrétien autant d’occasions d’expliquer sa conduite, c’est très bien ! Mais il devra parfois se contenter de les ignorer. En tout cas, il faut du courage pour persévérer en dépit de cette sorte de pression.

Le chrétien devra peut-être subir sans faiblir un autre genre de pressions de la part de ses proches : le dénigrement de sa religion et des efforts qu’il fait pour servir Jéhovah. La critique de sa foi peut encore venir d’autres membres de sa famille. Leur attitude malveillante constituera pour lui une sévère épreuve de son attachement à Dieu et au Christ. Jésus a donné l’avertissement suivant : “Car je suis venu causer la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la jeune femme et sa belle-mère. En fait, les ennemis de l’homme seront ceux de sa propre maison.” — Mat. 10:35, 36.

Si vous vous trouvez dans ce cas, alors votre attitude dans l’épreuve démontrera à quel lien vous attachez la plus grande importance et ce qui vous guide dans la vie : vos parents ou votre amour pour Jéhovah et le Christ ? Céder à cette pression ne serait profitable à personne, ni à vous ni aux vôtres ; ceux-ci seraient privés de l’heureuse influence qu’exerce au foyer un serviteur de Jéhovah (I Cor. 7:16). Il vous est possible de résister victorieusement à cette pression en produisant les fruits de l’esprit de Dieu et en vous rappelant les paroles suivantes de Jésus à ses disciples : “Par de l’endurance de votre part, vous acquerrez vos âmes.” — Luc 21:19 ; Ps. 27:10 ; Marc 10:29, 30.

Avez-​vous commencé depuis peu à fréquenter les témoins de Jéhovah à leur Salle du Royaume ? Si oui, alors préparez-​vous à entendre et à supporter de la part de vos parents des remarques désobligeantes à propos de vos nouveaux amis. Ne vous laissez pas décourager par leur air scandalisé et leurs protestations : “Témoin de Jéhovah ? Non ! Tout mais pas ça !” Pourquoi de tels propos vous décourageraient-​ils ? Il y a dix-neuf siècles, les contemporains de Jésus n’ont-​ils pas cherché à décourager ceux qui l’écoutaient ? Ils disaient : “Vous n’avez pas été abusés vous aussi, n’est-​ce pas ? Pas un des chefs ou des Pharisiens [aucun personnage important] n’a foi en lui, n’est-​ce pas ?” Prenez courage, et à l’instar de Nicodème, exprimez nettement votre opinion. — Jean 7:47-51 ; I Cor. 1:26-29.

L’indifférence

D’autre part, l’indifférence que certains chrétiens rencontrent dans leur ministère exerce sur eux une influence démoralisatrice. Dans certains endroits, le proclamateur, prêchant pendant des heures, ne rencontre que très peu d’oreilles attentives ; il réussit parfois à placer quelques mots, mais le plus souvent il se heurte à une froide indifférence et essuie même des insultes. Est-​ce à dire que son ministère est improductif ? Ce chrétien, qui a obéi à l’ordre divin de prêcher, est agréable à son Créateur ; il rend témoignage, quel que soit l’accueil qu’il reçoit ; il contribue au salut des gens qui écoutent tout en assurant le sien. Son ministère n’est donc en aucun cas improductif ! — Mat. 24:14 ; Ézéch. 2:5 ; I Tim. 4:16.

Tout le monde n’a pas écouté Jésus. Les habitants de sa propre ville l’ont rejeté. Or, un ministre chrétien n’est pas plus grand que le Maître ; il ne devrait donc pas perdre courage quand il est traité comme l’a été le Fils de Dieu (Mat. 10:24, 25). Noé prêcha pendant quarante à cinquante ans, et pourtant, seule sa proche famille entra dans l’arche. Moïse ne cessa de retourner devant le pharaon d’Égypte pour obéir à Jéhovah et non parce qu’il s’attendait à voir ce monarque se joindre à lui dans la pratique du vrai culte. Jéhovah ne dit pas à Jérémie : ‘Tiens ! Voici un bon territoire pour ta prédication’ ; au contraire, il lui dit : ‘Quand tu prêcheras, ils te feront la guerre.’ Ne vous découragez pas ; ayez confiance en Jéhovah, et il sera avec vous comme il l’a été avec Jérémie. — Jér. 1:19.

La faculté de s’exprimer

Un chrétien risque de se décourager s’il compare sa faculté de s’exprimer avec celle d’un autre proclamateur, plus habile que lui sous ce rapport. Ou bien, il ne se sent pas assez qualifié pour affronter les gens instruits de son territoire. Toutefois, qu’il n’oublie pas que, si faibles que soient ses aptitudes dans ce domaine, elles sont dans un sens meilleures que celles des personnes qu’il visite, car ces dernières n’ont souvent rien à dire au sujet du dessein du Créateur pour notre époque.

Dernièrement, un chrétien âgé de Formose (République de Chine), qui venait d’apprendre à lire, s’est senti démoralisé parce qu’il n’avait pu répondre à une question qu’on lui avait posée, au cours de son ministère de maison en maison, sur un important point de doctrine. Comment a-​t-​il surmonté cet abattement ? Il a suivi les suggestions d’un compagnon de service secourable. Celui-ci lui conseilla d’étudier davantage et de s’exercer chez lui dans l’art d’enseigner en utilisant le nouveau guide biblique en langue amis. Quelque temps après, ce chrétien, engagé dans la prédication, obtint un résultat très agréable et encourageant. Il rencontra un séminariste originaire de sa tribu qui l’interrogea sur la doctrine de la trinité. Cette fois, le témoin put réfuter les objections sur cette question et sur d’autres points bibliques, grâce à la connaissance qu’il avait acquise en enseignant sa famille.

Il est utile de s’attendre que de nombreuses personnes abandonnent la vérité après avoir d’abord manifesté de l’intérêt. Comme Jésus l’a prédit dans sa parabole consignée dans Matthieu 13:3-9, les grains semés ne germent pas tous ; tous ne parviennent pas à la maturité ni ne donnent du fruit. Les uns sont rapidement perdus à cause de la persécution, d’autres en viennent à accepter la vérité divine, mais l’opposition de leurs parents ou de leurs amis les fait céder à la crainte de l’homme. D’autres renoncent, parce qu’ils sont “trop occupés” par les plaisirs et la recherche des biens matériels. Les témoins de Jéhovah ne devraient pas se décourager. Ils ont entendu la Parole de Dieu et si, à présent, ils “la retiennent et portent du fruit avec endurance”, Jéhovah leur accordera ses bénédictions. — Luc 8:15.

Découragez-​vous autrui ?

Les vrais chrétiens, comprenant l’effet que produit le découragement sur ceux qu’ils aiment et sur leurs frères dans la foi, s’efforceront de ne pas dire ou faire quelque chose qui serait de nature à les décourager. Quand une personne mérite des éloges, il est probable qu’elle se sentira portée au découragement si on s’abstient de les lui faire. Un invité dit un jour à un ami : “Ta femme est une excellente cuisinière”, et l’autre de répondre : “C’est vrai, mais tu sais, je n’ai pas l’habitude de le lui dire.” L’invité comprit alors que les relations au sein de ce foyer n’étaient pas aussi agréables que là où les membres de la famille s’adressent des éloges et expriment leur gratitude. — Prov. 31:28.

De leur côté, maris et enfants sont sensibles aux éloges bien mérités ; ceux-ci sont comparables à de l’huile facilitant le bon fonctionnement des rouages de la vie. Une mère, souvent obligée de discipliner sa fillette, raconte qu’un jour l’enfant s’était montrée particulièrement sage. Le soir, la mère l’entendit pleurer à chaudes larmes et dire, entre deux sanglots : “Est-​ce que je n’ai pas été sage aujourd’hui ?” Cette question fit à la maman l’effet d’un coup de couteau. L’enfant avait fait de gros efforts pour obéir, et pourtant sa mère l’avait mise au lit sans lui dire un seul mot de reconnaissance. Aussi se sentait-​elle découragée.

D’autre part, les pressions tendant à nous décourager peuvent venir d’amis ou de frères dans la foi bien intentionnés, mais manquant de jugement. Quand Jésus informa ses disciples des souffrances qu’il allait subir dans le service divin, l’homme sincère qu’était Pierre “le prenant à part, commença à soulever de fortes objections”, mais Jésus résista à cette pression et reprit sévèrement son apôtre trop sentimental. — Mat. 16:21-23.

Dernièrement, dans un pays d’Afrique, il y avait grand besoin d’un missionnaire mûr et expérimenté, disposé à visiter les congrégations de ministres chrétiens en qualité de serviteur de district. Un ministre qualifié envisageait sérieusement de répondre à cet appel, quoique la tâche comportât certains dangers et risquât de lui apporter bien des difficultés et des épreuves. Quelques-uns de ses compagnons attiraient son attention là-dessus, et évidemment la pression qu’ils exerçaient ainsi sur lui n’était pas encourageante. Accepterait-​il ce privilège de service ou se laisserait-​il influencer par des paroles exprimant “non les pensées de Dieu, mais celles des hommes” ? Après avoir considéré la question dans la prière, il accepta cette attribution de service et reçut dans l’accomplissement de sa tâche beaucoup de joies et de bénédictions.

Si vous vous trouvez en pareil cas et que vous discerniez quelle est la volonté de Jéhovah à votre égard, répondez à ceux qui cherchent à vous décourager ce que l’apôtre Paul a dit dans une même circonstance : “Que faites-​vous à pleurer et à me rendre faible de cœur ? Soyez assurés que je suis prêt non seulement à être lié mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus.” — Actes 21:12-14.

N’exercez donc sur autrui aucune pression susceptible de le décourager. “D’autre part, nous vous exhortons, frères, à reprendre ceux qui sont désordonnés, à parler d’une manière consolante aux âmes déprimées, à soutenir les faibles, à être longanimes envers tous.” — I Thess. 5:14.

Vous pouvez résister aux pressions

Comme Jésus-Christ, il vous est possible de subir sans faiblir les pressions tendant à vous décourager. “En fait, c’est à cette voie que vous avez été appelés, parce que même Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle pour que vous suiviez attentivement ses traces. Il n’a pas commis de péché et il ne s’est pas trouvé non plus de tromperie dans sa bouche. Quand il était injurié, il ne rendait pas l’injure. Quand il souffrait, il ne menaçait pas, mais il s’en remettait sans cesse à celui qui juge avec justice.” — I Pierre 2:21-23.

Effectivement, tel Jérémie, vous pouvez résister aux pressions. Comment ? Jérémie gardait ses pensées continuellement fixées sur Jéhovah, grâce à la prière et à un zèle accru dans le service divin. — Jér. 20:11, 13.

À l’instar de Paul, il vous est possible de résister victorieusement aux pressions. Quoique ‘pressé de toute manière, (...) perplexe, (...) persécuté, (...) renversé, (...) mis face à face avec la mort’, ‘affligé sous tous les rapports’, il comptait sur “Dieu, qui console ceux qui sont abaissés”. (II Cor. 4:8-11 ; 7:5, 6.) Puissent ces exemples d’hommes fidèles et d’autres vous réconforter.

Que ferez-​vous si vos camarades de travail, vos parents et vos amis continuent de s’opposer à vous ou se montrent indifférents ? Gardez présent à l’esprit l’avertissement suivant de Jésus : “Je vous le dis, en cette nuit-​là, deux hommes seront dans un même lit ; l’un sera pris, mais l’autre sera abandonné. Il y aura deux femmes qui moudront au même moulin ; l’une sera prise, mais l’autre sera abandonnée.” (Luc 17:34, 35). Selon toute évidence, vous ne désirez pas être parmi ceux qui ‘seront abandonnés’ par Dieu, mais plutôt parmi ceux qui ‘seront pris’, c’est-à-dire qui occuperont une position favorable devant lui et seront dirigés dans la voie du salut.

Gardez donc une saine disposition d’esprit ; cela vous aidera à persévérer dans les circonstances difficiles. Fréquentez vos frères dans la foi et profitez de l’échange d’encouragement qui existe dans les réunions de la congrégation chrétienne. Les excellents rapports et faits de prédication transmis par vos frères vous encourageront. Lisez la Bible ; vous y puiserez la “parole d’encouragement”. (Héb. 13:22). Veillez à ce qu’aucune journée ne passe sans que vous ayez absorbé un peu de nourriture spirituelle (Josué 1:8). Tournez-​vous vers Jéhovah, le Dieu de toute consolation ; appuyez-​vous sur lui. Augmentez votre bonheur, en donnant aux autres. Ne renoncez pas. Soyez résolu à résister victorieusement aux pressions qui tendraient à vous décourager. Avec l’aide de Jéhovah, cela est possible, et vous y parviendrez.