L’inhumanité touche à sa fin
“Une chose de beauté est une joie pour toujours”, écrivait le poète John Keats. Nombre de belles réalisations, tableaux, sculptures et peut-être surtout chefs-d’œuvre littéraires, nous apprennent quelque chose sur leur auteur. Pour sa part, la terre, cette “chose de beauté” peuplée de merveilles telles que la vie, le processus de la croissance, la couleur, le goût et mille autres délices, nous découvre un Créateur aimant, infiniment sage et tout-puissant.
Depuis des centaines d’années la Bible, le plus grand chef-d’œuvre littéraire de tous les temps, est regardée comme une “chose de beauté” et une “joie” par des millions de gens. Elle nous enseigne que “Dieu est amour”, qu’il est “clément et miséricordieux” et que l’homme a été fait “à son image”. (I Jean 4:8; Exode 34:6; Genèse 1:27.) D’ailleurs, beaucoup d’humains reflètent incontestablement les qualités de leur Créateur. Ils savent se montrer sincèrement bons et compatissants. Ils ont en horreur la barbarie et l’inhumanité. Alors...
d’où vient l’inhumanité chez l’homme?
Pas de Dieu, en tout cas. Avant de créer le premier couple humain, le Créateur lui avait préparé avec amour une demeure agréable en ornant d’arbres, de fleurs, de fruits, de cours d’eau et d’animaux une partie de la terre. Si nos premiers parents voulaient conserver pour toujours la joie que ce paradis de beauté leur procurait, il leur fallait obéir à leur Père céleste et l’imiter. Toutefois, ils n’étaient pas des robots programmés pour l’obéissance. Ils avaient été dotés du libre arbitre, autrement dit ils avaient le choix. En effet, Dieu désirait voir ses créatures humaines, qui constituaient le couronnement de sa création visible, le servir par amour, parce qu’elles prenaient plaisir à faire sa volonté.
L’harmonie du jardin d’Éden et le bonheur de ses habitants offraient sans aucun doute un spectacle ravissant à Dieu et à ses créatures angéliques. Le Créateur désirait que ce tableau radieux s’étende à toute la terre pour qu’elle devienne un paradis rempli d’hommes et de femmes heureux, à son honneur et à sa louange.
Seulement, les anges aussi avaient été dotés du libre arbitre. Or l’un d’eux se laissa séduire par la convoitise et par l’ambition. Il conçut le désir de devenir le dieu du genre humain (II Corinthiens 4:4). Pour ce faire, il se proposa d’amener le premier homme et la première femme à se ranger sous sa bannière. Afin de rallier tout d’abord Ève à sa révolte, il lui promit un avenir brillant: “À coup sûr vous serez comme Dieu”, dit-il, et: “Assurément vous ne mourrez pas.” Le premier mensonge de l’Histoire était consommé (Genèse 3:4, 5). Ève donna dans le piège et Adam se joignit à elle. Ils se rendirent tous deux aux suggestions de l’ange rebelle qu’ils acceptaient désormais pour mentor. Par là même, cet ancien ange devint l’adversaire ou, pour reprendre le terme hébreu, le “satan” de Dieu.
“Assurément vous ne mourrez pas”, disait-il. Pourtant, Dieu avait prévenu Adam que la rébellion serait punie de mort (Genèse 2:17). La promesse de Satan étant fausse et l’avertissement divin véridique, Adam et Ève moururent bel et bien. C’est ainsi que Satan se fit “homicide quand il commença”. (Jean 8:44.) Son influence diabolique ruina la paix et l’harmonie qui régnaient au sein de la famille humaine. Peu après, Caïn, le fils aîné d’Adam, devint jaloux en voyant que Jéhovah avait rejeté son offrande et accepté celle d’Abel, son frère cadet. ‘Brûlant d’une grande colère’, Caïn assassina son frère sans pitié. L’inhumanité de l’homme était née. — Genèse 4:2-8.
Qui plus est, ce meurtre fit apparaître l’hostilité qui opposerait dorénavant le culte pur au faux culte. Abel était le premier d’une longue série de Témoins de Jéhovah qui allaient subir le martyre à cause de leur foi.
Quelque temps plus tard, Satan incita d’autres anges à se matérialiser sur la terre pour s’unir à des femmes séduisantes. Ceux qui succombèrent à la tentation passèrent alors sous sa coupe. De leurs rapports illicites naquirent les “Néphilim” ou les “puissants”, des brutes féroces. Il ne fallut pas longtemps pour que ‘la terre se remplisse de violence’. Les actes d’inhumanité se multipliaient (Genèse 6:1-11). Eu égard à sa justice et à sa miséricorde, Jéhovah ne pouvait laisser le chaos s’installer. Aussi balaya-t-il cet ancien système de choses en provoquant le déluge au temps de Noé. — II Pierre 2:5.
Ce cataclysme ne mit pas fin à l’influence maléfique de Satan, mais il contraignit les anges désobéissants à abandonner leur corps matériel. Toutefois, comme ces démons se retrouvèrent ensuite séparés de la sainte organisation de Jéhovah, ils formèrent leur propre organisation invisible sous la domination de Satan (Éphésiens 6:12). Depuis, ils se servent du spiritisme, de la nécromancie, de l’astrologie et d’autres pratiques occultes pour manœuvrer le monde des hommes. Bien qu’ils soient maintenant incapables de revêtir un corps humain, ils prennent souvent possession de personnes, d’animaux et même d’objets, de fétiches par exemple. Sous l’empire de ces puissances démoniaques et du fanatisme aveugle entretenu par la fausse religion, le nationalisme et le racisme, les hommes en viennent à perpétrer des forfaits inhumains qu’ils ne commettraient jamais en temps normal.
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la persécution religieuse existe encore à notre époque. Dans le premier paragraphe de la page 3 nous avons parlé d’un groupe de chrétiens qui ont été presque battus à mort. S’ils ont subi pareil traitement, c’est parce qu’ils étaient Témoins de Jéhovah. Dans ce cas précis, ils ont survécu à la sauvagerie de leurs bourreaux. Tandis que les coups pleuvaient sur le chrétien qui avait présidé la réunion, celui-ci priait pour ses compagnons; il suppliait Jéhovah de ‘prendre soin de la vie de ses “brebis”’. À la grande surprise des soldats, pas un seul Témoin n’est mort. Oui, Dieu peut protéger les siens si telle est sa volonté. — II Chroniques 16:9.
Aux États-Unis, les haines raciales ont donné lieu à de violentes émeutes, et même à des lynchages. La cruauté et l’arrogance de certains Blancs d’Afrique à l’égard des Noirs sont notoires. La religion elle-même a souvent prêté son concours à la politique pour écrire, avec le sang des hommes, la longue liste d’actes inhumains dont nos livres d’histoire sont remplis. À ce sujet, E. Bolaji Idowu, professeur d’études religieuses à l’université d’Ibadan, au Nigeria, faisait cette remarque: “Les intrigues de la prêtrise et tous les (...) actes terriblement inhumains qui ont été perpétrés au nom de la Divinité ont toujours mis la religion dans l’embarras (...). Comment l’Histoire pourrait-elle oublier les croisades, le djihâd et l’Inquisition, avec tous les autodafés, les mutilations et les dévastations qu’ils ont entraînés?”
Comment l’inhumanité prendra-t-elle fin?
Ce ne sont sûrement pas les hommes qui y mettront un terme. Il y a bien des organisations humanitaires qui essaient d’améliorer le sort du genre humain, mais le présent monde s’est enlisé trop profondément dans son bourbier de corruption et de violence pour que leurs efforts soient couronnés de succès.
Cependant, Jésus a déclaré: “Les choses qui sont impossibles pour les hommes, sont possibles pour Dieu.” (Luc 18:27). À ses disciples il a dit: “Prenez courage! J’ai vaincu le monde.” (Jean 16:33). Satan, le principal adversaire de Dieu, haïssait Jésus. Il s’est attaqué à lui par le biais des chefs politiques et religieux, depuis le roi Hérode qui a essayé de se débarrasser de lui durant sa tendre enfance jusqu’aux prêtres qui ont fait appel à l’autorité romaine pour le mettre à mort sur un poteau. En outre, il lui a fait miroiter un appât somptueux: “Tous les royaumes du monde et leur gloire.” Il était disposé à les lui céder à condition qu’il accepte de l’adorer (Matthieu 4:8). Mais Jésus a vaincu Satan. Il ne lui a pas permis de se rendre maître de lui. Il a su garder son intégrité malgré les terribles souffrances qu’il a endurées sous les coups de fouet, puis sur le poteau de supplice.
Fait révélateur, en cette heure sombre où il semblait avoir essuyé une défaite, Jésus montra qu’il venait en réalité de remporter une victoire décisive sur son ennemi. L’un de ses compagnons d’infortune, un brigand, l’avait imploré par ces mots: “Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume.” Grâce à Jésus, même ce vulgaire criminel avait compris dans une certaine mesure que l’unique espoir de l’homme réside dans le Royaume de Dieu. C’est alors que le Christ lui fit cette réponse triomphale: “En vérité je te le dis aujourd’hui: Tu seras avec moi dans le Paradis.” — Luc 23:42, 43.
Comme cela ressort clairement de ce dialogue, Jésus associait le Paradis au Royaume. Celui-ci, en effet, doit jouer un rôle essentiel dans l’accomplissement du dessein originel de Dieu à l’égard de la terre. Mais quand et comment le fera-t-il? Évidemment, il faut au préalable que le monde mauvais de Satan disparaisse. Or tout indique que cela va se produire sous peu.
Lorsque ses disciples lui demandèrent à quel moment ce bouleversement aurait lieu, Jésus leur donna un signe complexe dont l’apparition attesterait la proximité de “la fin”. Ce signe devait notamment se composer de guerres à l’échelle mondiale, de disettes, de tremblements de terre, de pestes, d’une recrudescence du crime, de phénomènes célestes étranges et effrayants, ainsi que d’une angoisse généralisée (Matthieu 24:3-14; Luc 21:10, 11, 25, 26). Or, depuis 1914, notre siècle correspond mieux que tout autre à cette description. Par conséquent, nous pouvons prendre pour nous cet encouragement de Jésus: “Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous (...), car votre délivrance approche. (...) Sachez que le royaume de Dieu est proche.” (Luc 21:28, 31). Oui, l’inhumanité de l’homme touche à sa fin.
C’est pourquoi les Témoins de Jéhovah apportent déjà de grands changements dans leur vie. À cette fin, ils étudient la Bible avec empressement et mettent ses conseils en pratique. Ils ne se mêlent pas des conflits politiques, et ils ‘n’apprennent plus la guerre’. Ils s’efforcent de se montrer doux et de témoigner de l’amour à leur prochain. En effet, Jésus a déclaré “heureux” les “pacifiques”. Il a également dit: “Heureux ceux qui sont doux de caractère, puisqu’ils hériteront la terre.” — Ésaïe 2:4; Matthieu 5:5, 9.
Le rétablissement du Paradis
Au temps fixé par Dieu, Jésus Christ luttera contre “les rois de la terre et leurs armées” et purifiera complètement notre planète de toute trace du monde de Satan. Cette victoire éclatante mettra fin à “une grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde”. Sur quoi Satan et ses démons seront ‘liés’ pour mille ans. Ils ne pourront plus exercer leur influence pernicieuse sur l’humanité. — Matthieu 24:21; Révélation 16:14-16; 19:11-20; 20:1-3.
Et après? Le rideau se lèvera sur “de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice doit habiter”. Le Royaume de Dieu aura la situation bien en main, et la volonté divine s’accomplira “comme dans le ciel, aussi sur la terre”. (II Pierre 3:13; Matthieu 6:10.) Sous la domination du Royaume, notre planète sera peu à peu transformée en un paradis. Et c’est dans ce Paradis que le brigand exécuté à côté du Christ sera ressuscité, comme des millions d’autres morts “qui sont dans les tombeaux commémoratifs” et qui “sortiront” quand ils entendront la voix de Jésus. — Jean 5:28, 29.
Mais que trouvera-t-il à son réveil, cet ancien malfaiteur? La corruption et la cruauté de Rome, ainsi que celles de tous les autres empires et gouvernements, auront disparu pour ne plus jamais revenir. L’esprit satanique, qui se traduisait sur la terre par l’avidité, la lubricité, la haine et la crainte, aura fait place à une atmosphère de paix, de joie, d’union et d’amour. Le paradis spirituel que des millions de serviteurs de Jéhovah connaissent d’ores et déjà s’étendra alors à tout le globe. Les “œuvres de la chair”, à savoir “la fornication, l’impureté, l’inconduite, l’idolâtrie, la pratique du spiritisme, les inimitiés, la querelle, la jalousie, les accès de colère, les disputes, les divisions, les sectes, les envies, les beuveries, les orgies et autres choses semblables” n’existeront plus, car “ceux qui pratiquent de telles choses n’hériteront pas le royaume de Dieu”. — Galates 5:19-21.
Notre brigand s’est sans doute livré à quelques-unes de ces “œuvres”, mais après sa résurrection il ne sera pas poursuivi par son passé. En effet, “celui qui est mort se trouve quitte de son péché”. Cet homme a déjà reçu “le salaire que paie le péché”, c’est-à-dire la mort. Il ne tiendra plus qu’à lui d’obtenir “le don que donne Dieu”, “la vie éternelle par Christ Jésus notre Seigneur”. — Romains 6:7, 23.
Ainsi donc, un grand soulagement et de riantes perspectives attendent ce voleur et des millions d’autres humains. Grâce à l’administration juste et sage du Royaume, notre planète donnera son produit et deviendra plus belle qu’elle ne l’a jamais été. Toutes les créatures vivantes qui l’habitent dans leur diversité fascinante seront soumises à l’homme, comme à l’origine (Genèse 1:28; Ésaïe 11:6-9). Ce Paradis terrestre, “chose de beauté” s’il en est, demeurera “une joie pour toujours”.
Fait plus important encore, l’esprit saint de Jéhovah opérera sans entrave, et les fruits qui en découlent — “l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi” — s’épanouiront librement (Galates 5:22, 23). Les hommes de toutes races et de toutes nations seront unis comme des frères, car ils ‘se revêtiront de l’amour, le parfait lien d’union’. L’inhumanité ne sera jamais plus qu’un mauvais souvenir. — Colossiens 3:14.