Chapitre 5
Une nation nouvelle est délivrée et organisée
1. Quelles ambitions furent dérangées par la promesse que Jéhovah avait faite à Abraham de lui donner le pays de Canaan ?
JÉHOVAH avait promis à Abraham l’Hébreu de lui donner, ainsi qu’à ses descendants, le pays “depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate”. Cette promesse allait à l’encontre des ambitions des maîtres de l’Égypte (Genèse 12:7 ; 13:14-17 ; 15:18-21). Les rois ou pharaons d’Égypte bâtissaient un empire qui s’étendait de la quatrième cataracte du Nil en Haute Égypte (Égypte méridionale), située à plus de 1 500 kilomètres au sud du delta du Nil, jusqu’à l’Euphrate, en passant par la péninsule Sinaïtique et la Palestine. Lors d’une famine au pays de Canaan, Abraham séjourna quelque temps en Égypte, où Jéhovah Dieu dut reprendre le pharaon, qui voulait enlever à Abraham sa femme Sara. — Genèse 12:10-20.
2. Quelle nation devint la Première Puissance mondiale de l’histoire biblique, et que fut-il prédit à propos des relations qu’auraient avec cette nation les descendants d’Abraham ?
2 L’Égypte impériale devint la Première Puissance mondiale de l’histoire biblique. Inévitablement, le jour devait venir où Jéhovah manifesterait sa puissance devant l’Égypte, en lui montrant qui détient la souveraineté sur toute la terre. Jéhovah avait informé Abraham que ses descendants seraient réduits à l’esclavage en Égypte, mais qu’au cours de la quatrième générationa après Jacob, petit-fils d’Abraham, Jéhovah exécuterait ses jugements sur l’Égypte et délivrerait la postérité ou descendance d’Abraham d’entre les mains de cette Première Puissance mondiale. Aucune puissance de ce monde ne pourrait faire obstacle aux desseins de Jéhovah. — Genèse 15:12-16.
3. Comment Joseph devint-il premier ministre de l’Égypte, et quelle fonction importante remplit-il pendant la grande famine ?
3 Conformément à la prescience de Jéhovah, au bout d’un certain temps, l’Égypte subit sept années de sécheresse. Vingt ans avant la famine qui s’ensuivit, Joseph, fils de Jacob, avait été enlevé, vendu et emmené providentiellement comme esclave en Égypte. À cette époque-là, la capitale de l’Égypte semble avoir été située près du delta du Nil. Pendant treize ans, Joseph fut esclave en Égypte et fut même jeté en prison injustement. Alors, pour avertir l’Égypte des sept années de sécheresse qui allaient venir, Jéhovah envoya au pharaon des songes, et on sortit Joseph de prison pour qu’il vînt les interpréter. Le pharaon reconnut que l’esprit de Dieu était sur Joseph et désigna ce dernier pour assumer les fonctions de premier ministre et d’organisateur du ravitaillement du pays d’Égypte. Comme les songes l’avaient annoncé, l’Égypte connut sept années d’une abondance exceptionnelle, et Joseph fit stocker d’énormes provisions de denrées. Quand les sept années de sécheresse s’abattirent sur le pays, Joseph ouvrit les entrepôts et fit distribuer les stocks de vivres. Pour l’Égypte, Joseph était un sauveur. — Genèse 37:1 à 41:57.
4. Quelles circonstances amenèrent Jacob, père de Joseph, et le reste de sa famille à descendre en Égypte ?
4 Au bout d’un certain temps, la famine frappa également le pays de Canaan, où habitaient Jacob, père de Joseph, et les onze frères et la sœur de celui-ci. Ayant appris qu’il y avait des vivres en Égypte, Jacob y envoya dix des fils qui lui restaient, tous sauf le benjamin. Joseph, que ses frères ne reconnurent pas après plus de vingt ans de séparation, leur donna ce qu’ils demandèrent. Cependant, il garda comme otage l’un d’eux, Siméon, pour s’assurer que la prochaine fois qu’ils viendraient chercher des vivres, ils amèneraient avec eux leur plus jeune frère, Benjamin, car celui-ci était le frère germain de Joseph. La deuxième année de famine arrivait à son terme lorsque les frères de Joseph revinrent, accompagnés de Benjamin. Après avoir mis à l’épreuve leur amour fraternel, Joseph se fit reconnaître à ses onze frères. Quelle joyeuse fête ce fut alors ! Joseph fit ensuite le nécessaire pour faire venir auprès de lui en Égypte Jacob, son père, et tout le reste de sa maison. — Genèse 42:1 à 45:24.
5. En quelle année Jacob descendit-il en Égypte, dans quelle contrée s’établit-il avec sa famille, et pendant combien de temps ses descendants devaient-ils y séjourner ?
5 En l’an 1728 av. notre ère, Jacob et toute sa famille descendirent en Égypte. Grâce à des dispositions prises par Joseph, ils s’établirent dans le pays de Gosen, “la contrée de Ramsès”, à l’est du delta du Nil. Là, ils purent survivre aux cinq dernières années de famine. Au début de son séjour en Égypte, “le pays de Cham”, la maison de Jacob comptait soixante-dix personnes. Ainsi commença pour quatre générations des descendants de Jacob un long séjour en Égypte qui devait durer 215 années. Quant à Jacob lui-même, il “vécut dix-sept ans dans le pays d’Égypte”. Il mourut en Égypte, à l’âge de 147 ans, mais il fut enseveli en Terre promise, avec Isaac, son père, et Abraham, son grand-père. — Genèse 45:25 à 50:14.
6. a) Quel nom fut donné aux descendants de Jacob ? b) Quel changement de régime se produisit en Égypte, et quelles en furent les conséquences pour les Israélites ?
6 Jéhovah Dieu avait changé le nom de Jacob en celui d’Israël, et lorsque celui-ci mourut en Égypte, ses douze fils et leurs familles étaient appelés “les douze tribus d’Israël”. (Genèse 32:27, 28 ; 35:10 ; 49:28.) Ce fut par elles que la postérité ou descendance d’Abraham devait devenir aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable sur le bord de la mer, selon la promesse de Dieu. Pendant toute la vie de Joseph, premier ministre de l’Égypte, tout alla bien pour les douze tribus d’Israël dans le pays de Gosen. Mais quelque temps après sa mort, il y eut un changement de régime en Égypte. À la suite d’une révolte, la dynastie étrangère des Hyksos fut renversée et chassée du delta du Nil, et l’empire des Hyksos fut brisé. Les nouveaux maîtres qui parvinrent au pouvoir n’avaient pas connu Joseph, ou ne se souvenaient pas de lui, et ils n’éprouvaient aucun sentiment de gratitude envers son peuple, les Israélites. Ils réduisirent ces derniers à l’esclavage et les opprimèrent, principalement dans le but de les empêcher de se multiplier si rapidement. Malgré cela, les Israélites opprimés ne cessèrent de s’accroître. En désespoir de cause, le pharaon ordonna que dorénavant tous les garçons nouveau-nés des Hébreux ou Israélites fussent jetés dans le Nil, et qu’on ne laissât vivre que les filles. — Genèse 50:15-26 ; Exode 1:1-22.
7. Comment l’enfant Moïse eut-il la vie sauve, et pourquoi alla-t-il habiter le pays de Madian ?
7 Ce fut pendant cette période critique que naquit Moïse, à la quatrième génération dans la lignée de Lévi, fils de Jacob. Grâce à la foi de ses parents, Amram et Jokébed, qui refusèrent d’obéir aux ordres du pharaon, Moïse eut la vie sauve. Moïse fut élevé comme un Hébreu ou Israélite qui devait avoir foi en Jéhovah Dieu, puis il fut emmené dans la maison même du pharaon, comme fils adoptif de la fille du roi. Dans sa quarantième année, le prince Moïse tua un Égyptien qui maltraitait un Hébreu. Pour sauver sa vie, il dut s’enfuir à travers la péninsule Sinaïtique jusqu’au pays de Madian, à l’est de l’actuel golfe d’Akaba. Là-bas il se maria et devint berger au service de son beau-père. Quarante années s’écoulèrent ainsi, puis commença une année marquée. — Exode 2:1 à 3:1 ; Actes 7:20-30.
8. a) Comment et où Jéhovah parla-t-il à Moïse, alors dans sa quatre-vingtième année ? b) Qu’est-ce que Moïse devait faire, et au nom de qui devait-il agir ?
8 Moïse, à présent dans sa quatre-vingtième année, est toujours berger. À la recherche de pâturages pour ses moutons, il conduit son troupeau jusqu’au pied du mont Horeb, dans la péninsule Sinaïtique. Là, du milieu des flammes enveloppant un buisson ardent, mais qui pourtant ne le consument pas, l’ange de Jéhovah parle à Moïse. Il lui dit qu’il doit retourner en Égypte et affronter Pharaon, afin de faire sortir de ce pays les douze tribus d’Israël tenues en esclavage. Selon Exode 3:15 (AC), Dieu déclara à Moïse : “Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : Jéhovah, Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’envoie vers vous. C’est là mon nom pour l’éternité ; c’est là mon souvenir de génération en génération.” Après avoir ramené à son beau-père son troupeau de moutons, Moïse quitte le pays de Madian pour se rendre en Égypte. Sur le chemin du retour, dans le désert près du mont Horeb, il rencontre son frère aîné Aaron. Ils retournent ensemble en Égypte. — Exode 3:2 à 4:31 ; Actes 7:30-36.
9. Quelle attitude de la part de Pharaon rend inévitable une épreuve de force entre la Première Puissance mondiale et Jéhovah ?
9 La première fois que Moïse se présente devant Pharaon, ce chef de la Première Puissance mondiale de l’histoire biblique refuse de reconnaître le Souverain de l’univers au nom de qui Moïse et Aaron lui ont parlé. Voici ses paroles de défi : “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix, en laissant aller Israël ? Je ne connais pas Jéhovah, et je ne laisserai pas aller Israël.” (Exode 5:1, 2, AC). Du coup, une épreuve de force devient inévitable entre la Première Puissance mondiale sur la terre et Jéhovah Dieu. Le Dieu tout-puissant n’exécute pas Pharaon sur-le-champ, mais il commence à lui manifester sa puissance en déchaînant des fléaux sur lui et sur toute l’Égypte.
10. En quels termes Jéhovah fait-il comprendre à Pharaon pourquoi il l’a épargné jusque-là ?
10 Jéhovah signifie sans ambiguïté à Pharaon pourquoi il l’a épargné. Avant d’annoncer la septième plaie, il dit à ce roi obstiné : “Mais voici pourquoi je t’ai laissé subsister : c’est afin que tu voies ma puissance et que mon nom soit proclamé sur toute la terre.” (Exode 9:16, Li). Après la neuvième plaie, Jéhovah informe Moïse qu’“encore une plaie”, — la dixième, — suffira pour contraindre Pharaon à chasser littéralement d’Égypte les Israélites asservis. Avant que Moïse et Aaron annoncent ce dernier fléau à Pharaon, celui-ci, le cœur endurci, les somme de sortir et de ne plus jamais revenir, sous peine de mort. Moïse lui réplique qu’effectivement il ne reparaîtra plus devant lui. — Exode 7:1 à 11:8.
UNE SOUVERAINETÉ TRIOMPHANTE EST MANIFESTÉE SUR LA PREMIÈRE PUISSANCE MONDIALE
11, 12. Qui fut menacé par la dixième plaie, et pourquoi Moïse ne convoqua-t-il pas les premiers-nés pour renseigner Israël sur le moyen de protection prévu par Jéhovah ?
11 Même les maisons des douze tribus d’Israël se trouvaient menacées par la dixième plaie, celle qui devait entraîner la mort des premiers-nés des hommes et des bêtes dans tout le pays d’Égypte. Pas plus que Pharaon, les Israélites n’avaient envie de perdre le premier-né de leurs enfants et de leurs bêtes. Il existait cependant un moyen qui permettrait aux maisons des Israélites d’échapper à la dixième plaie, et dans sa miséricorde Jéhovah pourvut à ce moyen et l’indiqua aux Israélites. Cela exigeait de leur part foi et obéissance.
12 Pour informer les Israélites, Moïse, le prophète de Jéhovah, ne rassembla pas tous les premiers-nés pour les inciter à l’action. Les premiers-nés n’étaient pas les chefs de maison. Du reste, que pouvait faire un premier-né encore au sein de sa mère ou une bête dans l’étable ? En ce cas, qui Moïse convoqua-t-il ?
13. Par qui Moïse transmit-il les instructions, et pourquoi par leur intermédiaire ?
13 Après que Jéhovah eut dit à Moïse et à Aaron ce que les maisons ou familles israélites devaient faire, “Moïse appela tous les anciens d’Israël, et leur dit : Tirez à part et prenez du menu bétail selon vos familles, et égorgez la pâque”. (Exode 12:21, Da.) Il n’appartenait pas aux premiers-nés de décider et d’agir ; ils n’étaient pas chefs de famille. Il incombait aux “anciens” de montrer leur foi et leur obéissance ; c’était à eux de décider et d’agir. Ils représentaient les maisons d’Israël ; ils en étaient les chefs. S’ils refusaient d’obéir, alors les premiers-nés supporteraient immanquablement les conséquences de cette carence de la part des chefs de maison. Certes, dans ce cas, ce serait le premier-né de chaque maison qui mourrait, tout comme le fils premier-né de Pharaon, mais ce serait l’“ancien” désobéissant, le chef de la maison, qui subirait cette perte avec les autres membres de sa famille.
14. Qu’est-ce qui dépendait de la décision des “anciens d’Israël” ?
14 Chaque maison d’Israël était unie devant ce danger. La maison tout entière était menacée par ce dixième fléau. Le représentant de la maison n’était pas le premier-né, mais le chef, et c’était à ce dernier qu’incombait la responsabilité de décider. L’issue de cette situation dangereuse dépendait de sa façon de décider et d’agir. En outre, si ces “anciens d’Israël” n’obéissaient pas aux instructions de Jéhovah, ils perdraient leurs premiers-nés, tout comme les Égyptiens. Pharaon ne verrait alors aucune différence entre les Israélites et les Égyptiens et, le lendemain, les Israélites ne pourraient pas sortir d’Égypte en peuple libre, sur les instances de Pharaon.
15. Pour protéger sa famille, que devait faire le chef de chaque maison, et quand devait-il agir ainsi ?
15 C’était alors le mois lunaire de nisan, de l’an 1513 av. notre ère. Jéhovah décréta que désormais nisan serait pour les Israélites le premier mois de l’année. Le dixième jour du mois, l’aîné ou chef de chaque famille devait amener dans sa maison un agneau ou un chevreau mâle, sain de corps et âgé d’au moins un an, et le garder chez lui pendant quatre jours. Le quatorzième jour de nisan, qui commençait au coucher du soleil, le chef de chaque maison devait donc égorger l’agneau après le coucher du soleil, prendre son sang et l’appliquer, en éclaboussant, sur les montants et le linteau de la porte, à l’extérieur, là où les passants pourraient facilement le voir. Puis toute la famille devait entrer et rester à l’intérieur de la maison toute la nuit. Sans briser un seul des os de l’agneau, les Israélites devaient le rôtir et ensuite le manger avec des pains sans levain ou azymes et des légumes verts amers.
16. Quel était l’unique lieu de sécurité la nuit où furent exécutés les premiers-nés d’Égypte, et pourquoi ?
16 Ils devaient manger ce repas pascal debout, tout habillés et équipés, prêts à quitter la maison pour marcher vers la liberté. Quand l’ange d’exécution de Jéhovah avancerait dans le pays cette nuit-là pour tuer les premiers-nés et exécuter le jugement sur tous les faux dieux de l’Égypte, il verrait le sang sur l’encadrement des portes des Israélites et passerait par-dessus leurs maisons. Ils n’auraient pas à déplorer la perte du premier-né de leurs fils ou de leurs bêtes. Aussi, non seulement le premier-né, mais tous les membres de la famille devaient-ils rester à la maison, sous la protection du sang de la victime pascale. Tous les Israélites, et pas seulement les premiers-nés, courraient le même danger s’ils s’aventuraient dehors, car l’ange exterminateur pourrait frapper quiconque ne célébrait pas la fête de l’agneau pascal et ne se plaçait pas sous la protection du sang. Avec sagesse et avec foi, les Israélites obéirent aux instructions. — Exode 12:22.
17. Comment la dixième plaie frappa-t-elle l’Égypte ?
17 “Au milieu de la nuit [NW : à minuit], Jéhovah frappa tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif dans sa prison, et à tous les premiers-nés des animaux.” (Exode 12:29, AC). Quelle clameur venant des demeures égyptiennes touchées par le fléau rompit le silence de cette nuit du 14 nisan ! L’avertissement suivant, que Jéhovah avait donné à Pharaon par la bouche de Moïse, s’était accompli à la lettre : “Tu lui diras : Ainsi parle Jéhovah : Israël est mon fils, mon premier-né [la nation tout entière]. Je te dis : Laisse aller mon fils [toute la nation], pour qu’il me serve ; si tu refuses de le laisser aller, je ferai périr ton fils, ton premier-né.” — Exode 4:22, 23.
18. sous quel rapport les fils premiers-nés d’Israël représentaient-ils la nation tout entière ?
18 Sous un rapport, les fils premiers-nés d’Israël représentaient la nation tout entière, car ils étaient appelés à succéder à leurs pères et à devenir les chefs de maison. C’est pourquoi, en tant que principaux héritiers de la nation, chacun des fils premiers-nés recevait deux parts de l’héritage familial, tandis que chacun des autres fils ne recevait qu’une seule part de l’héritage. Sous ce rapport-là, les fils premiers-nés d’Israël, qui étaient particulièrement exposés à la mort durant la dixième plaie sur l’Égypte, représentaient Israël dans son ensemble, le “premier-né” de Dieu, sa nation. — Deutéronome 21:17.
19. Quelle fut la conséquence du dixième fléau ?
19 Cette nuit-là, le 14 nisan, Pharaon, terrifié et pressé par ses sujets affligés, ordonna aux Israélites de sortir d’Égypte. Les Israélites étaient prêts à quitter les tables du repas pascal et à se rendre au lieu de rassemblement général, afin de s’organiser en vue de leur sortie d’Égypte (Exode 12:1-39). Quelle nuit mémorable !
20. Comment la sortie hors d’Égypte marqua-t-elle pour la nation d’Israël le terme d’un séjour de 430 ans en terre étrangère ?
20 “Et l’habitation des fils d’Israël, qui avaient habité en Égypte, fut de quatre cent trente ans. Et il arriva, au bout de quatre cent trente ans, il arriva, en ce même jour, que toutes les armées de l’Éternel [Jéhovah] sortirent du pays d’Égypte.” (Exode 12:40, 41, Da). Ce même jour du 14 nisan, quatre cent trente ans auparavant, soit en 1943 av. notre ère, leur ancêtre Abraham avait traversé l’Euphrate pour entrer en Terre promise, sous la direction de Jéhovah. À compter de cette date-là, Abraham commença à demeurer en terre étrangère, car le pays ne lui fut pas effectivement donné à ce moment-là. Ce séjour (ou “habitation”) en pays étranger dura quatre cent trente ans pour lui et ses descendants, jusqu’au jour où ces derniers, les Israélites, quittèrent leurs habitations dans le pays de Gosen, la contrée de Ramsès.
21. Quelles traductions de la Bible nous aident à savoir comment il faut comprendre ces 430 ans ?
21 Cependant, depuis le jour où Jacob, petit-fils d’Abraham, vint en Égypte pour vivre avec Joseph, la moitié seulement de cette période s’était écoulée, soit deux cent quinze ans. À l’appui de cette explication, signalons que le Pentateuque samaritain et la traduction grecque des Septante (la plus ancienne traduction du texte hébreu) rendent comme suit Exode 12:40 : “Le séjour des enfants d’Israël et de leurs pères dans le pays d’Égypte et dans le pays de Canaan fut de quatre cent trente ans.” (Traduction anglaise de C. Thomson). Combien précis est Jéhovah, le grand Maître Horloger et Réalisateur de ses prophéties !
22. a) À quelle date les Israélites sortirent-ils d’Égypte, et qui marcha à la tête de chaque maison ? b) Qu’est-ce qui incita une multitude de gens d’origine diverse à se joindre aux Israélites ?
22 Ce ne fut pas le fils premier-né mais le chef qui conduisit chaque maison dans sa marche hors d’Égypte. Le prophète Moïse lui-même n’était pas un fils premier-né. Après s’être rendus au lieu de rassemblement, les Israélites, sous la conduite de Moïse, commencèrent leur marche hors d’Égypte le jour suivant la Pâque. “Ils partirent de Ramsès le premier mois, le quinzième jour du premier mois. Le lendemain de la Pâque, les enfants d’Israël sortirent la main levée, à la vue de tous les Égyptiens. Et les Égyptiens enterraient tous leurs premiers-nés que Jéhovah avait frappés parmi eux ; Jéhovah exerça aussi des jugements sur leurs dieux.” (Nombres 33:2-4, AC). Profondément impressionnées par cette manifestation de la puissance divine contre l’Égypte et ses dieux, de nombreuses personnes décidèrent de partir avec le peuple de Jéhovah. À ce sujet, nous trouvons cette précision dans Exode 12:38 (CT) : “En outre, une multitude de gens d’origine diverse partit avec eux, et aussi des troupeaux considérables de brebis et de bœufs.” Tous ces rescapés dépendaient de la protection de Jéhovah Dieu.
23. Quel phénomène miraculeux conduisit cette nation, et où la mena-t-il ?
23 Une colonne de nuée apparut miraculeusement à la tête des douze tribus d’Israël, organisées en congrégation, et de la multitude de gens d’origine diverse qui les accompagnait. La nuit, elle se transformait en une colonne de feu pour les éclairer. Elle ne les conduisit pas dans la direction de la bande de terre qui relie l’Égypte à la péninsule Sinaïtique, mais elle les mena vers le rivage égyptien de la mer Rouge. Ils paraissaient pris au piège, bloqués là, au bord de l’eau. De quelle façon curieuse Dieu conduisait son peuple !
24. Comment Pharaon essaya-t-il de se venger du peuple de Jéhovah, mais qu’est-ce qui l’empêcha de rattraper les Israélites ?
24 Quand la nouvelle de cette situation parvint à Pharaon, qui était toujours en deuil, il vit là une occasion de se venger du peuple de Jéhovah (Exode 15:9). Il rassembla ses chars et ses forces militaires et s’élança à sa poursuite, défiant de nouveau Jéhovah. Mais alors qu’avec ses chars et ses cavaliers il allait fondre sur ceux qui fermaient la marche des Israélites et de la multitude composite qui les accompagnait, ces derniers disparurent subitement à ses yeux. Un énorme nuage aveuglant s’interposa entre eux et leurs poursuivants. Il les tint séparés durant toute la nuit. Quand ce nuage se dissipa à l’heure de la veille du matin, les Égyptiens ne pouvaient en croire leurs yeux ! Ils voyaient un large couloir de terre sèche qui traversait le lit de la mer Rouge, dont les flots étaient inexplicablement retenus de chaque côté. Et tout au loin dans ce couloir se trouvait l’arrière-garde de la congrégation des Israélites se dirigeant vers l’autre rive.
25. À la vue des Israélites qui traversaient la mer Rouge, que firent les Égyptiens, et quelles en furent les conséquences pour eux ?
25 “Mais les enfants d’Israël marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux formaient comme une muraille à leur droite et à leur gauche.” (Exode 14:29). Les Égyptiens ne pouvaient les attaquer ni par la droite ni par la gauche ; en revanche, leurs arrières semblaient être exposés. “Les Égyptiens les poursuivirent, et tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers, entrèrent à leur suite au milieu de la mer. À la veille du matin, Jéhovah, dans la colonne de feu et de fumée, regarda le camp des Égyptiens, et y jeta l’épouvante. Il fit tomber les roues hors de leurs chars, qui n’avançaient plus qu’à grand-peine. Les Égyptiens dirent alors : ‘Fuyons devant Israël, car Jéhovah combat pour lui contre les Égyptiens.’”
26. Comment Jéhovah démontra-t-il sa souveraineté sur la Première Puissance mondiale ?
26 Mais il était trop tard pour fuir. Jéhovah les avait amenés là exprès. Il donna l’ordre, et son prophète Moïse, sain et sauf avec tous les autres Israélites de l’autre côté de la mer Rouge, étendit la main sur la mer. Tout comme les eaux s’étaient fendues au signe de sa main la nuit précédente, à présent elles rentrèrent dans leur lit, après qu’il eut étendu sa main. Alors les Israélites, en sécurité sur le rivage, virent leurs poursuivants égyptiens submergés par les flots qui se précipitaient dans le couloir. C’était là l’œuvre de Jéhovah ; il était désormais le Sauveur d’Israël, son peuple élu. Il avait puissamment démontré sa souveraineté sur la Première Puissance mondiale, qui avait opprimé son peuple. Ce dernier pouvait donc, en toute confiance, avoir foi en lui. — Exode 13:17 à 14:31, AC.
27. En quels termes Moïse attribua-t-il à Jéhovah cette délivrance, et que reconnut-il à propos de Jéhovah ?
27 Moïse se mit alors à la tête des Israélites pour chanter des louanges à leur Sauveur céleste. “Je chanterai à Jéhovah, car il a fait éclater sa gloire : il a précipité dans la mer cheval et cavalier. Jéhovah est ma force et l’objet de mes chants ; c’est lui qui m’a sauvé ; c’est lui qui est mon Dieu : je le célébrerai ; Jéhovah est son nom. (...) Qui est comme toi parmi les dieux, ô Jéhovah ? Qui est comme toi auguste en sainteté, redoutable à la louange même, opérant des prodiges ? (...) Tous les habitants de Chanaan ont perdu courage. La terreur et la détresse tomberont sur eux ; par la force de ton bras, ils deviendront immobiles comme une pierre, jusqu’à ce que ton peuple ait passé, ô Jéhovah, jusqu’à ce qu’il ait passé, le peuple que tu t’es acquis. Tu les amèneras et les établiras sur la montagne de ton héritage, au lieu dont tu as fait ta demeure, ô Jéhovah, au sanctuaire, Seigneur, que tes mains ont préparé. Jéhovah régnera à jamais et toujours !” (Exode 15:1-18, AC). Jéhovah Dieu était le Roi céleste d’Israël.
DES LOIS D’ORIGINE DIVINE ET NON HUMAINE
28-30. a) Pourquoi Jéhovah avait-il le droit de faire des lois pour la nation d’Israël ? b) À quel endroit et en quelles circonstances Jéhovah donna-t-il les Dix Commandements ? c) Que déclarent les deux premiers commandements, et comment les termes mêmes de ces lois indiquent-ils que ces dernières s’adressaient uniquement à la nation d’Israël ?
28 En sa qualité de Dieu et de Roi de ces hommes qu’il avait libérés et sauvés, et qui désormais lui appartenaient, Jéhovah leur donna ses lois, auxquelles ils devaient obéir. Conformément à la promesse qu’il avait faite à Moïse près du buisson ardent et comme un signe attestant qu’il avait envoyé Moïse auprès d’Israël, Jéhovah les amena au mont Horeb, la montagne de Dieu. Tandis que la montagne était toute en fumée à cause de sa présence invisible, il parla depuis le sommet et, sans avoir recours à un équipement de sonorisation moderne, il proclama les incomparables Dix Commandements (Exode 3:12 ; 19:1, 2). Ce n’était pas aux Gentils ou nations non juives du monde, mais seulement à la nation délivrée d’Israël que Jéhovah pouvait adresser les deux premiers des Dix Commandements, qui sont ainsi conçus :
29 “Je suis Jéhovah, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
30 “Tu ne te feras pas d’image taillée ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ou de ce qui est en bas sur la terre, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point. Car je suis Jéhovah ton Dieu, un Dieu jaloux [NW : qui réclame un attachement exclusif], qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, sur la troisième et sur la quatrième génération à l’égard de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.” — Exode 20:1-6, AC.
31. Pourquoi les termes du cinquième commandement s’appliquent-ils uniquement au peuple d’Israël ?
31 Faisant allusion au pays que Jéhovah avait promis de donner, non pas à une nation gentile, mais à Abraham et à ses descendants, les fils d’Israël, le cinquième commandement divin disait aux Israélites : “Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient longs dans le pays que Jéhovah, ton Dieu, te donne.” — Exode 20:12, AC.
32, 33. Quel sabbat hebdomadaire et quels sabbats de la terre devait-on observer ?
32 Par le quatrième commandement, Jéhovah ordonnait aux Israélites d’observer un sabbat hebdomadaire (ou cessation de tout travail), en vue du bien de l’homme et de l’animal. Ce sabbat devait tomber le septième jour, soit depuis le coucher du soleil du jour que les Gentils appellent vendredi jusqu’au coucher du soleil du samedi (Exode 20:8-11). À ce commandement relatif au sabbat hebdomadaire, Jéhovah ajouta des lois prescrivant l’observation de plusieurs sabbats touchant le sol qu’il avait donné aux Israélites conformément à l’alliance contractée avec Abraham. Jéhovah déclara à son médiateur Moïse :
33 “Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, la terre se reposera : ce sera un sabbat en l’honneur de Jéhovah. Pendant six ans tu ensemenceras ton champ, pendant six ans tu tailleras ta vigne, et tu en recueilleras le produit. Mais la septième année sera un sabbat de solennel repos pour la terre, un sabbat en l’honneur de Jéhovah : tu n’ensemenceras point ton champ et tu ne tailleras point ta vigne. Tu ne moissonneras pas ce qui poussera de soi-même, des grains tombés de ta dernière moisson, et tu ne recueilleras point les raisins de ta vigne non taillée : ce sera une année de repos pour la terre. (...)
34. Que fallait-il observer tous les cinquante ans ?
34 “Tu compteras sept sabbats d’années, sept fois sept ans ; la durée de ces sept sabbats d’années te fera une période de quarante-neuf ans. Le dixième jour du septième mois, tu feras retentir le son éclatant de la trompette ; le jour des Expiations [Propitiations], vous ferez passer la trompette dans tout votre pays. Et vous sanctifierez la cinquantième année, et vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants. Ce sera pour vous un jubilé, et chacun de vous retournera dans sa propriété et dans sa famille. La cinquantième année sera pour vous le jubilé : vous ne sèmerez point, vous ne moissonnerez point ce que la terre produira d’elle-même, et vous ne vendangerez point la vigne non taillée. Car c’est un jubilé ; il sera sacré pour vous. Vous en mangerez le produit tiré de vos champs. Dans cette année du jubilé, chacun de vous retournera dans sa propriété.” — Lévitique 25:1-13, AC.
35. a) Pour quelles raisons Jéhovah donna-t-il ses commandements sur les sabbats de la terre ? b) Pourquoi les Israélites étaient-ils obligés d’observer ces commandements ?
35 Ce cycle de sept années sabbatiques clôturé par une année jubilaire tous les cinquante ans reflétait la sagesse de Dieu, qui l’avait prévu dans un dessein. Il était bon pour le sol de la Terre promise de rester en jachère ou au repos suivant ce cycle. En outre, ces lois mettaient à l’épreuve la foi des Israélites dans la promesse de Jéhovah d’accorder, la sixième année, des récoltes si abondantes qu’ils auraient assez de nourriture en réserve pour attendre jusqu’à la moisson de la huitième année, c’est-à-dire la première récolte de la semaine d’années suivante. Ils devaient aussi croire en sa promesse que la quarante-huitième année, il les bénirait par des récoltes telles qu’ils auraient suffisamment de vivres pendant la quarante-neuvième année, — une année sabbatique, — puis pendant la cinquantième année, également sabbatique puisqu’elle était l’année du Jubilé, et encore jusqu’à la moisson de la cinquante et unième année, soit la première année du nouveau cycle jubilaire (Lévitique 25:20-22). C’était Jéhovah qui leur donnait la Terre promise ; il en était le propriétaire. Il était donc en droit de dire à ses “fermiers” à quel moment ils devaient ou ne devaient pas travailler la terre. “À Jéhovah est la terre et ce qu’elle renferme, le monde et tous ceux qui l’habitent.” — Psaume 24:1, AC.
36. Quelle occasion l’année du Jubilé offrait-elle aux Israélites ?
36 Pendant la cinquantième année ou année du Jubilé, on restituait son bien à tout Israélite qui, pour payer ses dettes, avait vendu son domaine familial, et on accordait la liberté à ceux qui avaient perdu leur indépendance par suite d’une dette ou d’un manque de moyens de subsistance. Quelle belle occasion offrait cette année du Jubilé pour les Israélites de manifester leur obéissance à Dieu et leur amour envers leurs frères !
37. De quoi dépendaient le séjour et la prospérité des Israélites dans le pays que Dieu leur donnait ?
37 Tout comme Jéhovah exigeait l’observation stricte de la loi du sabbat hebdomadaire, de même il était sévère pour ce qui était des années sabbatiques et du Jubilé. Le séjour en Terre promise et la prospérité des Israélites en dépendaient. Dans Lévitique 25:18, 19 (AC), Dieu encouragea son peuple en ces termes : “Vous mettrez mes lois en pratique, vous observerez mes ordonnances et les pratiquerez, et vous habiterez en sécurité dans le pays. La terre donnera ses fruits, vous mangerez à satiété et vous y habiterez en sécurité.”
38-40. a) Qu’arriverait-il s’ils négligeaient systématiquement d’observer les sabbats de la terre ? b) Cependant, comment Jéhovah se souviendrait-il de l’alliance qu’il avait conclue avec Abraham, Isaac et Jacob ?
38 Si les Israélites négligeaient systématiquement d’observer les années sabbatiques de la terre et l’année du Jubilé, cela se terminerait tragiquement pour la nation. Jéhovah les prévint du châtiment qu’il leur infligerait, en disant :
39 “Je ferai de vos villes une ruine, je dévasterai vos sanctuaires et ne respirerai plus vos parfums d’apaisement. C’est moi qui dévasterai le pays et ils en seront stupéfaits, vos ennemis venus l’habiter ! Vous, je vous disperserai parmi les nations. Je dégainerai contre vous l’épée pour faire de votre pays une lande et de vos villes une ruine. C’est alors que le pays acquittera ses sabbats, pendant tous ces jours de désolation, alors que vous serez dans le pays de vos ennemis. C’est alors que le pays chômera et pourra acquitter ses sabbats. Il chômera durant tous les jours de la désolation, ce qu’il n’avait pas fait à vos jours de sabbat quand vous y habitiez. (...)
40 “Alors leur cœur incirconcis s’humiliera, alors ils expieront leurs fautes. Je me rappellerai mon alliance avec Jacob ainsi que mon alliance avec Isaac et mon alliance avec Abraham, je me souviendrai du pays. Abandonné d’eux, le pays acquittera ses sabbats lorsqu’il restera désolé, eux partis. Mais ils devront, eux, expier leur faute, puisqu’ils ont rejeté mes coutumes et pris mes lois en dégoût. (...) Je me souviendrai en leur faveur de l’alliance conclue avec les premières générations que j’ai fait sortir du pays d’Égypte, sous les yeux des nations, afin d’être leur Dieu, moi, Yahvé.” — Lévitique 26:31-45, Jé.
41. En vertu de quel droit Jéhovah pouvait-il installer Israël au pays de Canaan et, au besoin, l’en chasser ?
41 À partir de quand la loi sur les sabbats de la terre et le Jubilé devait-elle entrer en vigueur ? Les Israélites devaient commencer à compter les années à partir de celle-là même où ils entreraient en Terre promise (Lévitique 25:1, 2). À propos de la vente des propriétés familiales, Jéhovah déclara : “Les terres ne se vendront point à perpétuité, car le pays est à moi, et vous êtes chez moi comme des étrangers et des gens en séjour.” (Lévitique 25:23, AC). Comme la terre était sa propriété, Dieu pouvait y laisser les Israélites ou les en faire partir aussi longtemps que cela lui plaisait. Serait-il un jour dans l’obligation de faire respecter son alliance en les chassant ? Il leur appartenait d’en décider.
PAS DE ROI COMME MELCHISÉDEK
42. Quelle bénédiction Israël recevrait-il s’il gardait l’alliance de la Loi contractée avec Jéhovah ?
42 Avant de donner les Dix Commandements aux Israélites et de les faire entrer avec lui dans une alliance, celle de la Loi, Jéhovah déclara à Moïse, le médiateur de l’alliance : “Tu parleras ainsi à la maison de Jacob et tu diras aux enfants d’Israël : Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi. Maintenant si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez mon peuple particulier parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi ; mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. Telles sont les paroles que tu diras aux enfants d’Israël.” — Exode 19:3-6, AC.
43. a) Que signifiait la promesse au sujet d’“un royaume de prêtres” ? b) Qui était alors le roi d’Israël ? Aussi, quelle sorte de prêtrise Dieu créa-t-il ? c) Quelle tribu Dieu désigna-t-il pour remplir les fonctions de prêtres, et dans quel sens Aaron devint-il l’Oint (ou Messie) ?
43 Si les Israélites, pour avoir gardé cette alliance (ou contrat solennel), devenaient un “royaume de prêtres”, ils deviendraient du coup semblables à Melchisédek, qui était à la fois roi et prêtre de Jéhovah à Salem. Mais pour l’instant Jéhovah était l’unique et véritable Roi de cette nation. Par conséquent, il désigna parmi eux une prêtrise qui ne possédait pas le rang et les pouvoirs d’un roi. Pour la prêtrise et les autres services de sa maison de culte, il choisit la tribu de Lévi, à laquelle appartenait aussi Moïse. Il chargea le frère aîné de Moïse, Aaron, de la fonction de premier grand prêtre, et il nomma sous-prêtres les fils d’Aaron. Tous les autres hommes qualifiés appartenant à la tribu de Lévi devaient remplir les fonctions de serviteurs des prêtres dans le temple, et ils reçurent le nom de Lévites. Au moment de son installation, le grand prêtre devait être oint d’une huile sainte spéciale. De ce fait, il devenait l’Oint (ou Messie), ou encore, selon la version grecque des Septante, le Khristos, l’Oint de Jéhovah, mais seulement du point de vue sacerdotal.
44. a) À quelle date la maison de culte de Jéhovah fut-elle dressée pour la première fois dans le camp d’Israël, et qu’est-ce que Moïse fit placer dans le compartiment intérieur ou Très-Saint ? b) À la suite de quelles cérémonies Aaron et ses fils entrèrent-ils en fonctions comme prêtres ?
44 La maison de culte de Jéhovah fut construite selon les indications que Dieu avait données. Le premier jour de nisan de l’an 1512 av. notre ère, on la dressa au milieu du camp des Israélites, au pied du mont Horeb ou Sinaï. Le prophète Moïse fit placer l’“arche du témoignage”, recouverte d’or et contenant les tables de pierre sur lesquelles étaient gravés les Dix Commandements, dans le compartiment intérieur ou Très-Saint de cette maison de culte. Il fit placer aussi dans ce tabernacle, aux endroits que Jéhovah avait spécifiés, tout le mobilier nécessaire au culte. “Ce fut ainsi que Moïse acheva cette œuvre. Alors la nuée couvrit la tente de réunion, et la gloire de Jéhovah remplit la Demeure [Tabernacle]. Et Moïse ne pouvait plus entrer dans la tente de réunion, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de Jéhovah remplissait la Demeure [Tabernacle].” (Exode 40:1-35, AC). Puis Moïse revêtit son frère Aaron des vêtements de service sacerdotaux, lui donna l’onction comme grand prêtre, et installa également les fils d’Aaron dans les fonctions de sous-prêtres. Après cela, il offrit les sacrifices d’installation sur l’autel de cuivre érigé dans le parvis du Tabernacle, selon ce qui est écrit dans Lévitique 8:1-30. Les cérémonies d’installation ne durèrent pas moins d’une semaine. Le huitième jour Aaron, le grand prêtre, et ses quatre fils commencèrent à offrir les sacrifices et à s’occuper de tous les détails relatifs au culte rendu dans le Tabernacle.
45. Qu’est-ce qui couronna le premier jour de service des prêtres ?
45 Le premier jour de leur service comme prêtres fut couronné par la bénédiction du peuple d’Israël et par la manifestation de l’approbation de Jéhovah sur cette prêtrise nouvellement établie. Voici ce qui est relaté à ce sujet : “Moïse et Aaron entrèrent dans la tente de réunion ; lorsqu’ils en sortirent, ils bénirent le peuple ; et la gloire de Jéhovah apparut à tout le peuple, et le feu, sortant de devant Jéhovah, dévora sur l’autel l’holocauste et les graisses. À cette vue, tout le peuple poussa des cris de joie, et ils tombèrent sur leur face.” — Lévitique 9:1-24, AC.
46, 47. a) En quoi la prêtrise aaronique différait-elle de celle de Melchisédek ? b) Prévoyant que les Israélites demanderaient un roi humain, quelles instructions Jéhovah donna-t-il ?
46 La dignité ou puissance royale ne fut pas conférée à cette prêtrise aaronique, pas même au grand prêtre. Ce sacerdoce ne ressemblait donc pas à Melchisédek, qui était à la fois roi et prêtre du Dieu très-haut. Puisque Jéhovah était le Roi d’Israël, céleste et invisible, il tint la prêtrise et la royauté séparées en Israël. Il prévoyait cependant qu’un moment viendrait où les Israélites perdraient la foi et demanderaient à avoir un roi humain visible. Aussi ordonna-t-il à Moïse de leur parler ainsi :
47 “Lorsque tu seras entré dans le pays que Jéhovah, ton Dieu, te donne, que tu en auras pris possession et que tu y auras établi ta demeure, si tu dis : ‘Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent’, — tu mettras sur toi un roi que Jéhovah, ton Dieu, aura choisi ; c’est l’un de tes frères que tu prendras pour l’établir roi sur toi ; tu ne pourras pas te donner pour roi un étranger qui ne serait pas ton frère. (...) Dès qu’il sera assis sur le trône de sa royauté, il écrira pour lui sur un livre une copie de cette loi d’après l’exemplaire qui est chez les prêtres lévitiques.” — Deutéronome 17:14-18, AC.
48. Quel péché Ozias commit-il, et quelles en furent les conséquences ?
48 Des siècles plus tard, quand Ozias, roi de Jérusalem, s’abandonna à l’ambition d’ajouter les fonctions sacerdotales à son pouvoir royal, Jéhovah le frappa de la lèpre, lui interdisant ainsi d’entrer au temple et l’obligeant à céder le trône à son fils Jotham. — II Chroniques 26:16-23.
49. Entre autres, quelles étaient les fonctions quotidiennes des prêtres aaroniques ?
49 Le devoir d’offrir l’encens à la maison de culte de Jéhovah fut assigné exclusivement à la prêtrise aaronique (Exode 30:7, 8 ; Luc 1:8-11). Chaque matin et chaque soir l’encens était offert sur l’autel des parfums recouvert d’or, et en même temps, sans cesse, jour après jour, les prêtres devaient offrir en sacrifice un agneau mâle qu’ils brûlaient sur l’autel du parvis. “C’est un (...) holocauste perpétuel qui doit être offert par vous d’âge en âge, à l’entrée de la tente de réunion, devant Jéhovah, là où je me rencontrerai avec vous, pour te parler.” — Exode 29:38-42, AC.
50. a) À quelle date et de quelle façon fallait-il présenter à Dieu les prémices de la récolte d’orge ? b) Quelle importance cette date revêtit-elle en l’an 33 de notre ère ?
50 Le grand prêtre était également désigné pour offrir, à des dates fixes, les prémices de la récolte de céréales. Chaque année, au jour anniversaire de la Pâque, c’est-à-dire le 14 nisan, les Israélites devaient célébrer une commémoration de la Pâque. Le jour suivant, le 15 nisan, devait être un sabbat, un jour de cessation de tout travail, quel que fût le jour de la semaine où il tombait. Le jour qui suivait ce sabbat spécial, soit le 16 nisan, le grand prêtre devait présenter dans le temple une gerbe d’orge comme offrande balancée. Jéhovah ordonna : “Vous apporterez au prêtre une gerbe, prémices de votre moisson. Il balancera cette gerbe devant Jéhovah, pour qu’il vous soit favorable ; le prêtre la balancera le lendemain du sabbat.” (Lévitique 23:10, 11, AC). Après cela, les Israélites pouvaient manger l’orge nouvelle. Ce ne fut donc pas par hasard que, le 16 nisan de l’an 33 de notre ère, Jésus-Christ ressuscita d’entre les morts. — I Corinthiens 15:20.
51, 52. Quel jour devait-on présenter à Dieu les prémices de la récolte du blé ? Quel nom donna-t-on plus tard à cette célébration, et quelle importance revêtit-elle en l’an 33 de notre ère ?
51 La façon de calculer la date pour l’offrande des prémices de la moisson des blés ressemblait au calcul de l’année du Jubilé. “À partir du lendemain [16 nisan] du sabbat, du jour où vous aurez apporté la gerbe pour être balancée, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain de la septième semaine, et vous offrirez à Jéhovah une oblation nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains pour offrande balancée ; ils seront faits avec deux dixièmes d’épha de fleur de farine, et cuits avec du levain : ce sont les prémices de Jéhovah. (...) Ce jour-là même, vous publierez la fête, et vous aurez une sainte assemblée : vous ne ferez aucune œuvre servile. C’est une loi perpétuelle [NW : jusqu’à des temps indéfinis] pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez.” — Lévitique 23:15-21, AC.
52 Étant donné que cette célébration tombait le cinquantième jour à compter du 16 nisan, et que le mot grec pour désigner le “cinquantième jour” est pentekostè, cette célébration de l’offrande des prémices de la récolte du blé reçut le nom de Pentecôte, comme dans Actes 2:1. Ce jour-là, en l’an 33 de notre ère, soit le premier jour de la semaine juive, qui correspond à notre dimanche, l’esprit saint fut répandu sur les premiers chrétiens, les disciples du Christ, à Jérusalem. — Actes 2:1-36.
PAS UNE TRIADE DE DIEUX
53. Jusqu’à quand la prêtrise aaronique conserverait-elle le privilège d’offrir des sacrifices à Jéhovah ?
53 Le grand prêtre d’Israël ne se donna pas le titre de pontifex maximus, car la ville de Rome avec son collège des pontifes ne devait être fondée en Italie que plus de 750 ans plus tard. Le grand prêtre Aaron était le principal kohén de Jéhovah Dieu en Israël. Aaron n’était pas un “faiseur de ponts” comme le laisse entendre le mot latin pontifex (Dictionnaire Robert, 1964). Le privilège d’offrir des sacrifices à Jéhovah, qu’Abraham, Isaac et Jacob avaient exercé précédemment en qualité de patriarches de la nation d’Israël, incombait maintenant à Aaron installé par onction, ainsi qu’à ses fils et à leurs fils après eux, jusqu’à ce que vienne le grand Prêtre ou Kohén semblable à Melchisédek et que le “royaume de prêtres” soit institué. — Exode 19:6, AC.
54. Lors de la rencontre entre Abraham et Melchisédek, comment apparut-il que le futur Prêtre semblable à Melchisédek serait bien supérieur à la prêtrise lévitique d’Aaron ?
54 Lorsque le roi-prêtre Melchisédek bénit Abraham, après que celui-ci eut mis en déroute le roi de Babylonie et ses alliés, il bénit également la prêtrise d’Aaron et de ses fils. En quel sens ? Aaron était membre de la tribu de Lévi, et Lévi était encore dans les reins d’Abraham au moment de la bénédiction. Tout comme le roi-prêtre qui donna la bénédiction était plus grand que la prêtrise lévitique qui la reçut, de même le futur Prêtre semblable à Melchisédek serait bien plus grand que la prêtrise lévitique d’Aaron et il la remplacerait (Hébreux 7:4-17). Ce Prêtre plus important serait la Postérité de la “femme” de Dieu.
55. En ce qui concerne les sacrifices et la succession, comment le Prêtre semblable à Melchisédek serait-il supérieur ?
55 Vers la fin des quarante années que la nation d’Israël passa dans le désert, le grand prêtre Aaron mourut, à l’âge de 123 ans, sur la montagne de Hor. Son fidèle fils Éléazar lui succéda, et Éléazar fut le premier grand prêtre des Israélites après leur entrée dans le pays que Jéhovah avait promis à Abraham (Nombres 20:22-29). Ainsi, du fait que les humains sont nés pécheurs, imparfaits et condamnés à mourir, la prêtrise d’Israël se transmettait de père en fils dans la famille d’Aaron. Il ne pouvait pas en être autrement jusqu’à ce que Jéhovah suscitât son Prêtre royal semblable à Melchisédek. Ce Prêtre aurait le pouvoir de la vie éternelle, puisqu’il serait sans péché, et en conséquence il n’aurait pas besoin de successeurs. Étant supérieur au grand prêtre Aaron et à ses fils, il serait en mesure d’offrir un sacrifice qui procurerait la vie éternelle aux hommes de foi.
56, 57. a) Bien que n’ayant pas le droit d’y entrer lui-même, comment Moïse prépara-t-il les Israélites pour leur entrée en Terre promise ? b) En quels termes Moïse montra-t-il aux Israélites le mobile qui devait les inciter à adorer et à servir Jéhovah ?
56 Il ne fut pas non plus permis à Moïse, frère d’Aaron, d’entrer en Terre promise. Il mourut sur le mont Pisga, du haut duquel il put regarder vers l’ouest, au-delà du Jourdain, et contempler le pays entier où, disait-on, “coulent le lait et le miel.” (Deutéronome 34:1-8.) Au mois de sébat, l’avant-dernier mois précédant la fin du voyage de quarante ans à travers le désert vers le pays de Canaan, Moïse fit des discours d’adieu à la nation d’Israël. Il encouragea les Israélites à continuer de servir fidèlement et d’adorer Jéhovah comme leur Dieu, après qu’ils seraient entrés en Terre promise. Pour montrer que l’amour sans limites pour Jéhovah devait être le mobile de leur service et de leur culte, Moïse prononça, sous inspiration, le plus grand commandement de l’alliance conclue entre Israël et son Dieu. Moïse déclara :
57 “Écoute, Israël : Jéhovah, notre Dieu [ʼÈlohim], est seul Jéhovah. Tu aimeras Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. (...) Tu craindras Jéhovah ton Dieu [ʼÈlohim], tu le serviras et tu jureras par son nom. Vous n’irez point après d’autres dieux, d’entre les dieux des peuples qui seront autour de vous. Car Jéhovah, ton Dieu, qui est au milieu de toi, est un Dieu jaloux [NW : qui réclame un attachement exclusif] ; la colère de Jéhovah, ton Dieu, s’enflammerait contre toi et il t’exterminerait de dessus la terre.” — Deutéronome 6:4-15, AC.
58. Comment Jésus montra-t-il que le même principe de base du vrai culte s’applique aux chrétiens ?
58 Ce commandement d’aimer par-dessus tout Jéhovah comme Dieu ne s’applique pas seulement aux Juifs, mais il concerne aussi les chrétiens. Quand le Chef du christianisme, Jésus-Christ, vint sur la terre il y a dix-neuf siècles, un scribe juif lui demanda : “Quel est le premier de tous les commandements ?” Le récit consigné dans Marc 12:28-31 nous indique la réponse du Christ : “Jésus répondit : ‘Le premier c’est : “Écoute, ô Israël, Jéhovah notre Dieu [Théos] est l’unique Jéhovah, et tu dois aimer Jéhovah ton Dieu [Théos] de tout ton cœur et de toute ton âme et de tout ton esprit et de toute ta force.” Voici le second : “Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.” Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là.’”
59. D’après le plus grand commandement tel que Jésus l’a énoncé, quelle sorte de Dieu Jéhovah est-il ?
59 On aura remarqué qu’en citant ces paroles de Moïse, Jésus-Christ n’affirma pas que Jéhovah était une triade de dieux, comme les triades de divinités de l’antique Babylone. Jésus ne déclara pas : ‘Écoute, ô Israël, Jéhovah nos Dieux [Théoï] est seul Jéhovah.’ Jésus n’interpréta pas les paroles de Moïse ni ne les modifia pour dire : ‘Écoute, ô Israël, Jéhovah nos Dieux [Théoï], Jéhovah est trois.’ Il ne prétendit pas qu’il y avait trois Jéhovah et que lui-même était l’un des trois. Selon Marc 12:29, Jésus déclara simplement : “Jéhovah notre Dieu [Théos] est l’unique Jéhovahb.” Le Théos tout entier, l’ʼÈlohim tout entier, est Jéhovah. Autrement dit, Jéhovah est le Théos tout entier, l’ʼÈlohim tout entier, le Dieu tout entier. Jéhovah ne partage pas l’adoration avec deux autres dieux dans une triade. Jéhovah exige un dévouement qui exclut les autres dieux, et qui vienne d’un cœur qui ne partage pas son amour entre trois dieux.
60. Lorsqu’il cita l’un des psaumes de David, comment Jésus prouva-t-il qu’il n’était pas Jéhovah ? (Voir aussi la note en bas de page)
60 Quand Jésus cita Moïse en disant : “Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur”, il ne parlait pas de lui-même. Il n’appliqua pas à lui-même cette citation et il n’affirma pas qu’il était lui-même Jéhovah. Il ne disait pas qu’il était celui qu’il fallait ainsi aimer. Jésus-Christ parlait de son propre Dieu et Père. Aussitôt après cette discussion, Jésus prouva qu’il n’était pas lui-même Jéhovah, car Marc 12:35-37 nous dit : “Cependant, faisant une réponse, Jésus disait en enseignant au temple : ‘Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est fils de David ? Par l’esprit saint David lui-même a dit : “Jéhovah a dit à mon Seigneur : ‘Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds.’” David lui-même l’appelle “Seigneur”, mais comment se fait-il qu’il soit son fils ?’” Jésus montrait par là qu’il était le “Seigneur” de David auquel Jéhovah s’adressait, puisqu’il était fils de David et devait être établi “Seigneur” de Davidc.
61. En contraste avec le culte des triades babyloniennes, quel dévouement Jéhovah Dieu exige-t-il de la part de ses créatures ?
61 Nous devons donc prendre garde d’être victimes des idées et des enseignements erronés de la religion babylonienne. Moïse, et plus tard Jésus-Christ lui-même, dirent clairement que Jéhovah n’est pas une triade de dieux babylonienne, ni un seul Dieu en trois personnes. Jéhovah est un Dieu unique, une seule Personne. C’est pourquoi il exige que ses créatures obéissantes rendent avec tout leur cœur, toute leur âme, tout leur esprit et toute leur force un dévouement exclusif à une seule Personne, c’est-à-dire à Celui-là seul dont le nom est Jéhovah. — Psaume 83:19 83:18, NW ; Isaïe 42:8, AC.
62, 63. a) Pourquoi les Israélites avaient-ils de nombreuses raisons d’aimer Jéhovah et de lui rendre un dévouement exclusif ? b) Quels bienfaits recevrait la nation d’Israël si elle continuait d’adorer Jéhovah avec amour et obéissance ?
62 Les Israélites avaient toute raison d’aimer Jéhovah avec un attachement exclusif. Ne les avait-il pas aimés le premier, à cause de leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob ? Et maintenant, conformément à la promesse qu’il avait faite à leurs pères, il était sur le point de leur donner le pays dans lequel ces derniers avaient vécu comme étrangers. — Deutéronome 7:7-9.
63 En témoignant son amour pour les Israélites, Jéhovah avait humilié la Première Puissance mondiale, l’Égypte, et les avait délivrés et organisés en nation dans le désert. Pendant les quarante années de leurs pérégrinations dans le désert, il leur avait fourni l’eau et la nourriture, et il les avait préservés. Il les avait guidés par la main de son prophète et médiateur, Moïse. Jéhovah leur avait procuré une maison de culte et une prêtrise qui devait lui offrir des sacrifices dans leur intérêt, afin de les aider à observer la sainte alliance qu’ils avaient contractée avec lui. À présent que les quarante années de voyage touchaient à leur fin et que Moïse allait mourir avant de les avoir conduits en Terre promise, Dieu désigna le fidèle serviteur de Moïse, le commandant militaire Josué, fils de Nun, pour les mener au-delà du Jourdain dans le pays où coulaient le lait et le miel. Si les Israélites continuaient à aimer et à adorer Jéhovah et à garder ses commandements, cela signifierait pour eux la vie et ils demeureraient en tant que nation dans le pays que Dieu leur avait donné. — Deutéronome 30:15, 16 ; 31:14-23 ; 34:1-9.
[Notes]
a Les quatre générations passent soit par 1) Lévi, fils de Jacob, 2) Kéhath, 3) Amram et 4) Moïse, soit par 1) Juda, fils de Jacob, 2) Pérets, 3) Hetsron et 4) Caleb. La Bible ne nous permet pas de déterminer si cette période correspond à quatre générations d’Amorites en Canaan.
b Pour la façon de traduire ce verset, voir la New World Translation of the Holy Scriptures et aussi The Emphatic Diaglott de Benjamin Wilson.
c À propos de Marc 12:35, 36, citons le passage parallèle dans Luc 20:42, tel qu’il est rendu en français par l’abbé Geslin (Évangile selon Saint Luc, édition de 1940, page 288) : “David en effet lui-même dit au livre des Psaumes : Iahveh a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, pendant que je vais mettre tes ennemis en escabeau sous tes pieds.” À la page 3 de cette édition se trouve la reproduction d’une Lettre de Sa Sainteté Pie XI à l’auteur signée E. Card. Pacelli. — Quinzième édition, publiée par l’Abbaye Saint Wandrille, Canada. Notez que l’abbé emploie le nom Iahveh (Yahweh ou Yahvé).