Faites cesser le mal, faites naître le bien

LE MOYEN d’arrêter le cercle vicieux du mal, c’est de le rompre par le bien. Aussi longtemps qu’il est répondu au mal par le mal, que la haine produit la haine et que la violence engendre la violence, le tourbillon de la méchanceté ira plus vite et ceux qui se trouvent dedans y seront entraînés toujours plus profondément. De même qu’il faut un homme fort physiquement pour nager contre un tourbillon, de même il faut être fort spirituellement pour lutter contre le cercle du mal en faisant le bien. Il faut plus qu’un certain degré de virilité ; il faut un certain degré de piété.

Jésus s’est exprimé ainsi : “ Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-​vous ? Les publicains aussi n’agissent-​ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-​vous d’extraordinaire ? Les païens aussi n’agissent-​ils pas de même ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. ” — Mat. 5:43-48.

L’apôtre Paul dit aux chrétiens de Rome : “ Ne rendez à personne le mal pour le mal. ” Il donna le même conseil à ceux de Thessalonique : “ Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal. ” Il est facile de prêcher, mais difficile de pratiquer ce qu’on dit ; pourtant c’est ce que fit Paul : “ Injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté. ” — Rom. 12:17 ; I Thess. 5:15 ; I Cor. 4:12, 13.

Jésus possédait la piété à ce degré élevé et il nous a été dit de le prendre comme modèle : “ Lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement. Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces. ” — I Pi. 2:23, 21.

La coutume parmi les hommes, c’est d’être bienséant envers ceux qui le sont avec vous, de respecter ceux qui vous respectent, d’être irrités contre ceux qui le sont contre vous, de frapper ceux qui vous frappent. Faire cela, c’est laisser les autres vous modeler, déterminer votre conduite, vous faire ce que vous êtes. En réalité, ils vous font ce qu’ils sont, vous font imiter leurs actes coupables. Si vous avez de hauts principes de conduite, pourquoi les abandonner pour adopter les principes inférieurs des autres ? Pourquoi permettre à la méchanceté des autres de triompher de votre bonté ? Laisser cela se produire, c’est vous renier vous-​même, renier ce que vous défendez, les principes auxquels vous êtes attaché. Imitez Jésus, qui resta attaché à ce qu’il était, et ne se laissa pas influencer par les faiblesses de ceux qui l’entouraient : “ Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-​même. ” — II Tim. 2:13.

Si vous êtes assez fort pour arrêter un cercle du mal par le bien, vous pouvez mettre en marche le cercle du bien. “ Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère. ” Cette réponse douce ne naît pas de votre faiblesse mais sort de votre force, et la personne en colère comprend cette vérité. Puisqu’un si grand nombre de personnes rendent la pareille, le fait pour vous d’agir selon la bonté fait tourner le cercle du mal vers le bien. “ L’âme bienfaisante sera rassasiée, et celui qui arrose sera lui-​même arrosé. ” “ Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras. ” Il faudra peut-être quelque temps pour que votre bonté récolte en abondance le bien de la part des autres. Vous ne pouvez semer la semence aujourd’hui et récolter le blé demain. Néanmoins, “ ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas ”. — Prov. 15:1 ; 11:25 ; Eccl. 11:1 ; Gal. 6:7, 9.

Jéhovah Dieu a semé l’amour envers l’humanité, et il récolte l’amour de la part de ceux qui ne sont pas insensibles à sa bonté. Dieu créa la terre sur laquelle nous vivons, l’air que nous respirons, les plantes et les animaux que nous mangeons, et l’eau que nous buvons. Beaucoup trouvent cela normal, sans jamais le remercier. Ils travaillent, gagnent de l’argent, achètent leur nourriture, pourquoi donc en remercier Dieu ? C’est ainsi qu’ils raisonnent. Le fermier peut planter la semence, l’arroser et la cultiver, mais il ne peut la faire croître : “ Ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. ” Si vous remontez à la source de vos bénédictions, vous arrivez vite à Dieu. C’est une vérité inéluctable, pour les bons comme pour les méchants. — I Cor. 3:7.

Mais les méchantes personnes refusent de reconnaître leurs dettes envers Dieu. L’amour que Dieu sème pour elles tombe sur un sol stérile et tout ce qui en résulte, c’est l’indifférence ou l’incrédulité. Mais il en est autrement des personnes reconnaissantes, des chrétiens. L’effusion de l’amour de Dieu provoque chez eux une réaction positive : “ Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. ” La plus haute expression de l’amour de Dieu est le fait qu’il a envoyé Jésus comme Rédempteur : “ Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. ” En vérité, peu de personnes apprécient à sa juste valeur cette tendre disposition en aimant Dieu avec zèle, car “ l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements ”. — I Jean 4:19, 10 ; 5:3.

Ainsi rompez le cercle du mal en faisant le bien. “ Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. ” Ne soyez pas indifférents à la bonté des autres. Réagissez surtout par une tendre obéissance à l’amour que Dieu déverse sur nous. — Rom. 12:21.