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Égypte, ÉgyptienAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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campagne égyptienne, et l’on ne peut dire s’il se réfère à la première conquête du pays ou à une action militaire ultérieure. Josèphe, historien juif du premier siècle de notre ère, situe la conquête de l’Égypte après la vingttroisième année de Nébucadnezzar (602/601) (Histoire ancienne des Juifs, liv. X, chap. XI, par. 1). On ne peut savoir avec certitude si le pharaon Hophra, dont parle Jérémie 44:30, était toujours sur le trône d’Égypte au moment de cette conquête ou s’il avait été tué auparavant par des compatriotes hostiles, comme le prétend Hérodote (II, 169). Toujours est-il que Nébucadnezzar reçut les richesses de l’Égypte en récompense du service militaire qu’il avait effectué en exécutant le jugement de Jéhovah contre Tyr, l’adversaire du peuple de Dieu. — Ézéch. 29:18-20; 30:10-12.
La prophétie d’Ézéchiel (29:1-16), qui annonçait une désolation de 40 ans pour l’Égypte, a pu se réaliser après la conquête de Nébucadnezzar. Il est vrai que certains commentaires attribuent à Amasis (Ahmès) II, successeur d’Hophra, un règne extrêmement prospère de plus de quarante ans; cependant, ils fondent surtout cette idée sur le témoignage d’Hérodote, qui ne visita l’Égypte que plus d’un siècle après. Voici toutefois ce que l’Encyclopédie britannique (1959, t. VIII, p. 62) déclare à propos des écrits d’Hérodote qui se rapportent à cette période (l’époque “saïte”): “Ses déclarations se révèlent peu sûres quand on peut les confronter aux preuves d’origine [égyptienne] fort rares.” Après avoir fait remarquer qu’Hérodote ne mentionne même pas la campagne égyptienne de Nébucadnezzar, le commentaire biblique de F. Cook ajoute: “Il est reconnu qu’Hérodote, s’il rapporta fidèlement tout ce qu’il avait vu et entendu en Égypte, n’en devait pas moins sa connaissance de l’histoire aux prêtres égyptiens, dont il accepta les récits avec une crédulité aveugle. (...) Toute l’histoire [rapportée par Hérodote] d’Apriès [Hophra] et d’Amasis renferme tant d’incohérences et de légendes que nous sommes tout à fait en droit d’hésiter à l’accepter comme de l’histoire authentique. Il ne serait pas surprenant du tout que les prêtres se soient efforcés de masquer le déshonneur national qui résultait de leur sujétion à un joug étranger.” Par conséquent, même si l’histoire profane n’atteste pas clairement l’accomplissement de la prophétie, nous n’avons aucune raison de douter de l’exactitude du récit biblique.
Sous la domination perse
L’Égypte soutint plus tard Babylone contre la Puissance médo-perse en plein essor. Néanmoins, vers 525, le pays fut conquis par Cambyse, fils de Cyrus le Grand, passant ainsi sous l’hégémonie perse (És. 43:3). Bien que de nombreux Juifs aient sans doute quitté l’Égypte pour regagner leur pays (És. 11:11-16; Osée 11:11; Zach. 10:10, 11), d’autres y restèrent, ce qui explique la présence d’une colonie juive à Éléphantine (la Yeb égyptienne), une île située sur le Nil, près d’Assouan, à 700 kilomètres environ au sud du Caire. On y a retrouvé un important lot de papyrus qui dépeignent les conditions qui y régnaient au cinquième siècle, à l’époque où Esdras et Néhémie déployaient leur activité à Jérusalem. Ces écrits araméens mentionnent Sanballat de Samarie (Néh. 4:1, 2) ainsi que le prêtre Johanan (Néh. 12:22). On y a aussi fait la découverte intéressante d’un décret datant du règne de Darius II (423-404) qui ordonnait que la “fête des Gâteaux non fermentés” (Ex. 12:17; 13:3, 6, 7) fût célébrée par la colonie. On remarque également l’emploi fréquent du nom Yahu, forme du nom Jéhovah (ou Yahvé; comparez avec Ésaïe 19:18). Toutefois, ces papyrus fournissent aussi des preuves indéniables de l’influence du culte païen sur les Juifs.
Sous les Empires grec et romain
L’Égypte resta assujettie à la Perse jusqu’à la conquête d’Alexandre le Grand en 332; cette conquête, censée la libérer du joug perse, mit en fait définitivement fin au règne des pharaons égyptiens. La puissante Égypte était bel et bien réduite au rang d’un “humble royaume”. — Ézéch. 29:14, 15.
Le règne d’Alexandre le Grand vit la fondation de la ville d’Alexandrie, puis, à sa mort, le pays fut régi par les Ptolémées. En 312, Ptolémée Ier prit Jérusalem, et Juda resta province de l’Égypte ptolémaïque jusqu’en 198. Cette année-là, au terme d’un long conflit qui l’opposait à l’Empire séleucide de Syrie, l’Égypte finit par perdre la Palestine, lorsque le roi syrien Antiochus III mit l’armée de Ptolémée V en déroute. Par la suite, elle subit de plus en plus l’influence de Rome. En 31 avant notre ère, au cours de la bataille décisive d’Actium, Cléopâtre abandonna la flotte d’Antoine, son amant romain, lequel fut vaincu par Octave, petit-neveu de Jules César. En 30, Octave entreprit la conquête de l’Égypte, qui devint une province romaine. C’est dans cette Égypte romaine que Joseph, Marie et leur petit enfant Jésus s’enfuirent pour échapper au décret criminel d’Hérode; ils n’en repartirent qu’après la mort d’Hérode, afin que s’accomplît la déclaration d’Osée, savoir: “D’Égypte j’ai appelé mon fils.” — Mat. 2:13-15; Osée 11:1; comparez avec Exode 4:22, 23.
L’“Égyptien” séditieux que le commandant de la garnison de Jérusalem avait confondu avec Paul est peut-être le même que celui dont parle Josèphe (La guerre des Juifs, liv. II, chap. XXIII, pars 1-4). Celui-ci situe en effet cette insurrection dans le règne de Néron et sous la procuratie de Félix, en Judée, ce qui s’accorde avec le récit consigné en Actes 21:37-39; 23:23, 24.
La seconde destruction de Jérusalem par les Romains en 70 accomplit de nouveau les paroles rapportées en Deutéronome 28:68, en ce que beaucoup de Juifs survivants furent emmenés comme esclaves en Égypte. — La guerre des Juifs, liv. VI, chap. XLIV, par. 1.
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Égypte (Fleuve d’)Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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ÉGYPTE (FLEUVE D’)
Jéhovah promit à Abraham de donner à sa postérité le pays qui s’étendait “du fleuve d’Égypte” jusqu’au fleuve Euphrate (Gen. 15:18). En règle générale, les biblistes pensent que ce “fleuve d’Égypte” n’est autre que le “ouadi d’Égypte”, qu’on a maintenant identifié au ouadi El-ʽArish; celui-ci coule dans la péninsule du Sinaï et se jette dans la Méditerranée, à quelque 150 kilomètres à l’est de Port-Saïd (voir ÉGYPTE [OUADI D’]). En I Chroniques 13:5, certaines traductions (MN; Lemaistre de Saci; voir aussi Bible du Centenaire; Ostervald; TOB) emploient l’expression “fleuve [shîhôr] d’Égypte” qui peut, elle aussi, désigner le ouadi El-ʽArish. Cependant, ces deux textes peuvent également faire allusion à l’un des bras du Nil. Voir SCHIHOR.
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