Une mort qui a apporté la vie
CE FUT la mort de Jésus-Christ sur le poteau de torture, il y a dix-neuf siècles, qui nous ouvrit le chemin de la vie. Sans elle, nous n’aurions aucun espoir de recouvrer l’innocence et la perfection qu’Adam, notre ancêtre, possédait à l’origine. Nous n’aurions aucun espoir de voir le jour où la mort n’abrégera plus la durée de la vie humaine et d’être délivrés de la captivité de la mort par la résurrection. La vie de Jésus en tant qu’homme parfait fut abandonnée en rançon pour nous.
Racheter signifie libérer de la captivité ou du châtiment moyennant un prix. Une rançon rachète ou libère, délivrant l’individu de la détresse et de la peine. Du fait qu’il viola la loi de Dieu, Adam, notre ancêtre, n’atteignit pas la cote ou degré de justice que Dieu avait fixée pour toutes ses créatures. Comme personne “ne peut tirer le pur de l’impur”, les descendants d’Adam héritèrent la condition pécheresse dans laquelle leur ancêtre entra par son acte de désobéissance (Job 14:4, AC). Depuis ce jour-là, tous sont nés dans le péché et ont été assujettis à la mort. “Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde et la mort par le péché, et qu’ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce qu’ils ont tous péché.” (Rom. 5:12, MN). Existait-il un moyen par lequel l’homme pouvait être délivré du péché et de la mort ? Oui, mais ce n’était pas à l’homme de décider comment une telle délivrance pouvait s’obtenir ; cette délivrance ne pouvait se faire qu’au moyen d’une propitiation en harmonie avec la loi juste de Dieu. Puisque, par sa désobéissance à Dieu, Adam avait perdu le droit à la vie humaine parfaite pour lui-même et ses descendants, ce qu’il perdit ne pouvait être recouvré par les humains obéissants au temps marqué par Dieu que si le prix de rachat était l’équivalent exact de la perte. Il fallait une rançon correspondante pour satisfaire la juste loi de Dieu.
Aucun descendant d’Adam n’a pu fournir le prix de rachat exigé parce que nul n’a été sans péché et parfait. “Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais, afin qu’il vive encore, à toujours, et qu’il ne voie pas la fosse.” (Ps. 49:7-9, Da). Seul Dieu pouvait fournir la rançon mais il n’était pas dans l’obligation de le faire. Ce fut par un acte de bonté imméritée que Dieu pourvut au prix de rachat pour les descendants d’Adam. Ce prix, ce fut son Fils unique dont il transféra la vie du ciel dans le sein de Marie afin qu’il naquît homme parfait. La force de vie de Jésus venant du ciel et non d’Adam par le moyen de la procréation, Jésus était à l’abri des effets du péché d’Adam. Il était sans péché.
En abandonnant sa vie humaine parfaite, Jésus-Christ paya le prix de rachat exigé d’une valeur correspondant à la vie d’Adam avant son péché. “Car il y a un seul Dieu, et un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous.” (I Tim. 2:5, 6, MN). La rançon une fois payée, un autre sacrifice de même nature pour les péchés n’était plus nécessaire. “Il ne convient pas non plus qu’il s’offre lui-même souvent, comme le grand prêtre entre d’année en année dans le lieu saint avec du sang qui n’est pas le sien. Sinon, il aurait dû souffrir souvent depuis la fondation du monde. Mais maintenant il s’est manifesté lui-même une seule fois à la clôture des systèmes de choses pour abolir le péché par son sacrifice.” — Héb. 9:25, 26, MN.
La déclaration selon laquelle Jésus s’est donné “en rançon correspondante pour tous” doit être comprise à la lumière des autres textes scripturaux. Sa mort ne profite pas à tous les descendants d’Adam sans qu’il soit tenu compte de la façon d’agir et des dispositions de l’individu. Jésus n’a pas payé le prix de rachat pour ceux qui pratiquent le péché en violant de plein gré les lois de son Père céleste, mais seulement pour ceux qui apprécient la bonté imméritée que Dieu leur a témoignée en pourvoyant au moyen de les délivrer de l’esclavage du péché et de la mort, et pour ceux qui reconnaissent avoir besoin d’une rançon et exercent la foi en elle. Jésus lui-même limita les bienfaits de la rançon à de telles personnes, car il dit : “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit mais ait la vie éternelle.” (Jean 3:16, MN). Notez la restriction : “quiconque exerce la foi en lui”. La rançon est donc, non pour tous ceux qui vivent, mais pour tous ceux qui exercent la foi.
Par sa désobéissance, Adam cessa d’être en harmonie avec Dieu et devint un ennemi. Tous ses descendants, à cause des péchés, hérités et personnels, se sont trouvés dans la même condition que lui, en inimitié avec Dieu. Le sacrifice de la rançon leur permet d’être réconciliés avec Dieu ou rétablis dans sa faveur. Les Écritures déclarent à ce sujet : “Mais Dieu nous recommande son amour en ce que, alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous sommes devenus réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, bien plus, à présent que nous sommes devenus réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.” (Rom. 5:8, 10, MN). Ce sont donc là deux des nombreux bienfaits que la mort du Christ nous a procurés. Nous pouvons être réconciliés avec Dieu et sauvés.
Être sauvé, cela signifie être délivré de l’esclavage du péché et de la mort héréditaires. Le passage biblique de Jean 3:16, cité plus haut, et le verset suivant, le montrent bien. Comme l’Écriture l’indique, le sacrifice du Christ permet à des personnes exerçant la foi d’avoir la vie éternelle, donc d’être sauvées, plutôt que de subir la destruction comme ce serait le cas si la rançon n’avait pas été payée. Nous lisons au Jn 3 verset 17 : “Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.” Le monde des humains ne périra pas dans la mort, parce que le sacrifice rédempteur du Christ a permis de sauver de l’anéantissement des hommes de toutes sortes qui exercent la foi. Ils recevront le don de la vie éternelle dans le nouvel ordre juste de Dieu, si proche maintenant. Beaucoup d’entre eux seront même ressuscités des morts. Cela ne pourrait se faire si le Christ n’était pas mort en sacrifice rédempteur.
Aujourd’hui, nous pouvons nous approcher de Dieu et recevoir le pardon de nos péchés en ayant devant Dieu une position pure, en vertu du sacrifice du Christ. Quand la mort approche, nous pouvons avoir, en raison de ce sacrifice, le ferme espoir de ne pas rester éternellement dans l’anéantissement de la mort mais d’être ramenés à la vie par la résurrection. Au cours du règne millénaire du Christ, nous pouvons nous attendre avec confiance à être rétablis dans l’état de perfection humaine, celui d’Adam à l’origine ; et nous pouvons espérer recevoir le don de la “vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps de longue durée”. (Tite 1:2, MN.) C’est de cette façon que l’homme parfait, Jésus-Christ, a apporté la vie à l’humanité mourante.