Chapitre 10
Le combat contre des forces spirituelles mauvaises — un combat différent
1. a) Quels conseils Jean-Baptiste a-t-il donnés à des militaires ? b) De quelle sorte de soldats s’agissait-il, et que devaient-ils faire s’ils voulaient se faire baptiser ?
IL Y A EU des militaires qui sont entrés en contact avec Jésus-Christ et son précurseur Jean-Baptiste. Comment ces derniers ont-ils agi à l’égard de ces soldats, et pourquoi ont-ils agi de la sorte ? Le médecin Luc, parlant de ceux qui se sont approchés de Jean-Baptiste pour lui demander des conseils d’ordre religieux, écrit : “Et ceux qui étaient au service militaire lui demandaient : ‘Et nous, que devons-nous faire ?’ Et il leur dit : ‘Ne harcelez personne ou n’accusez personne faussement, mais contentez-vous des choses qui vous sont fournies.’” Il ne s’agissait sûrement pas de soldats romains incirconcis, mais plutôt de soldats juifs qui exerçaient une surveillance policière, plus particulièrement en ce qui concerne le paiement des droits de douane et des taxes. C’est pourquoi ces militaires juifs soumis à l’alliance de la Loi mosaïque ont reçu des conseils qui ressemblaient à celui que Jean venait de donner aux percepteurs d’impôts juifs, savoir : “N’exigez rien de plus que le taux de l’impôt.” Si ces soldats juifs qui étaient en rapport d’alliance avec Jéhovah Dieu désiraient se faire baptiser en symbole de repentance de leurs péchés, alors ils devaient produire, par leur conduite future, du fruit qui convenait à la repentance. Ils ne devaient plus commettre les abus dont les soldats du premier siècle de notre ère étaient notoirement coupables. — Luc 3:12-14 ; Matthieu 3:8.
2. Pourquoi Jean-Baptiste n’a-t-il pas ordonné à ces soldats juifs d’abandonner le service militaire ?
2 Jean-Baptiste n’a pas conseillé à ces soldats juifs d’abandonner le service militaire. Du vivant de Jean (qui fut décapité en l’an 32), l’alliance de la Loi, que Jéhovah Dieu avait conclue avec la nation d’Israël par l’intermédiaire du prophète Moïse, n’était pas encore abolie. Jésus-Christ n’était pas encore mort et n’avait pas été ressuscité et élevé au ciel en tant que Médiateur d’une nouvelle alliance. Ce ne fut qu’à la Pentecôte de l’an 33 que le Médiateur céleste Jésus-Christ inaugura la nouvelle alliance contractée entre Dieu et la congrégation chrétienne nouveau-née, en répandant l’esprit saint sur la congrégation réunie à Jérusalem (Hébreux 9:14-24 ; I Timothée 2:5, 6 ; Actes 2:1-33). Il s’ensuit que les Juifs circoncis selon la chair vivaient toujours sous le régime de l’ancienne alliance, celle de la Loi. Cette ancienne alliance permettait aux Juifs de faire la guerre pour défendre les intérêts de la Théocratie (gouvernement de Dieu), terme employé par l’historien juif Flavius Josèphe (Contre Apion, livre II, chapitre sur le législateur Moïse). Leurs guerres devaient donc être théocratiques, sous le commandement et la direction de Dieu. En conséquence, il existait chez les Juifs une conscription permettant de mobiliser les jeunes gens sains de corps pour servir dans les forces armées de la nation. — Nombres 1:1-3, 44-46 ; Deutéronome 20:1-9 ; I Samuel 8:10-12.
3. a) Jésus a-t-il été inamical envers les soldats non juifs qui tenaient assujettis les Juifs ? b) Qu’a-t-il fait en faveur d’un officier à Capernaüm ?
3 Ainsi Jean-Baptiste, dans ses relations avec des soldats juifs repentants, tenait compte de l’alliance de la Loi mosaïque, qui était encore en vigueur. D’autre part, Jésus-Christ a eu affaire à des soldats non juifs, qui n’étaient pas soumis à l’alliance de la Loi conclue avec la nation d’Israël. Mais Jésus n’éprouvait pas de ressentiment à leur égard parce que les Romains avaient assujetti le peuple juif et incorporé son pays dans l’Empire romain. Voici comment il a agi envers un centurion romain, commandant d’une compagnie de cent hommes :
“Comme il entrait à Capernaüm, un officier [centurion] vint à lui et le supplia en ces mots : ‘Seigneur, mon serviteur est au lit dans la maison, atteint de paralysie et cruellement tourmenté.’ Il lui dit : ‘Quand j’arriverai, je le guérirai.’ L’officier lui répondit : ‘Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement le mot et mon serviteur sera guéri. Car moi aussi, qui suis un homme en sous-ordre, j’ai sous moi des soldats, et je dis à l’un : “Va !” et il va, et à un autre : “Viens !” et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci !” et il le fait.’
“En entendant cela, Jésus fut stupéfait et il dit à ceux qui le suivaient : ‘Je vous dis la vérité, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une foi aussi grande. (...)’
“Alors Jésus dit à l’officier : ‘Va ! qu’il te soit fait selon ta foi.’ Et le serviteur fut guéri à cette heure même.” — Matthieu 8:5-13 ; Luc 7:1-10.
4. a) Lorsque des soldats vinrent pour arrêter Jésus, ce dernier combattit-il contre eux ? b) À cette occasion, que déclara-t-il à Pierre ?
4 Le dernier jour de sa vie humaine sur la terre, Jésus-Christ a eu de nouveau affaire aux soldats romains, qui allaient l’accuser d’être “le roi des Juifs”, pourtant il n’a rien fait pour les combattre. À ce propos, nous lisons dans Jean 18:1-14 :
“Ayant dit ces choses, Jésus s’en alla avec ses disciples de l’autre côté du torrent d’hiver du Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Or Judas, celui qui le livrait, connaissait aussi l’endroit, parce que Jésus s’y était maintes fois réuni avec ses disciples. Judas donc prit la troupe de soldats et les agents des principaux prêtres et des Pharisiens, et il vint là avec des torches et des lampes et des armes.
“Alors Jésus, sachant toutes les choses qui lui arrivaient, s’avança et leur dit : ‘Qui cherchez-vous ?’ Ils lui répondirent : ‘Jésus le Nazaréen.’ Il leur dit : ‘C’est moi.’ Or Judas, celui qui le livrait, se tenait là avec eux.
“Cependant, quand il leur eut dit : ‘C’est moi,’ ils reculèrent et tombèrent à terre. Jésus leur demanda donc de nouveau : ‘Qui cherchez-vous ?’ Ils dirent : ‘Jésus le Nazaréen.’ Jésus répondit : ‘Je vous ai dit que c’est moi. Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci’ ; pour que soit accomplie la parole qu’il avait dite : ‘De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai pas perdu un seul.’
“Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira et en frappa l’esclave du grand prêtre et lui trancha l’oreille droite. Le nom de l’esclave était Malchus. Jésus cependant dit à Pierre : ‘Remets l’épée dans le fourreau. La coupe que mon Père m’a donnée, ne la boirai-je pas à coup sûr ?’
[“‘Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Ou crois-tu que je ne puisse faire appel à mon Père, pour qu’il me fournisse en ce moment plus de douze légions d’anges ? Dans ce cas, comment s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles cela doit arriver ainsi ?’” — Matthieu 26:52-54.]
“Alors la troupe de soldats et le commandant militaire [chiliarque] et les agents des Juifs se saisirent de Jésus et le lièrent, et ils le menèrent d’abord chez Anne ; car c’était le beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était en fait celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : qu’il était de leur intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple.”
5. D’après l’explication que Jésus donna à Pilate, pourquoi ne permit-il pas à Pierre de combattre pour lui avec une épée ?
5 Plus tard, lorsque Jésus-Christ comparut devant le gouverneur romain Ponce Pilate, il expliqua pourquoi il n’avait pas permis à l’apôtre Pierre de combattre pour lui avec une arme meurtrière. Pilate lui avait dit : “Ta propre nation et les principaux prêtres t’ont livré à moi. Qu’as-tu fait ?” Jésus répondit : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs. Mais, ainsi en est-il, mon royaume n’est pas de cette source.” — Jean 18:35, 36.
6. Parce qu’il reconnaissait quelle Autorité, Jésus n’opposa-t-il pas de résistance ?
6 Après avoir posé d’autres questions à Jésus, le gouverneur Ponce Pilate rappela à ce dernier qu’il était l’une des “autorités supérieures”, en lui déclarant : “Ne me parles-tu pas, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de te mettre au poteau ?” Cependant, Jésus rappela à son tour au gouverneur romain qu’il existe une Autorité suprême. Jésus lui dit : “Tu n’aurais aucun pouvoir du tout contre moi à moins qu’il ne t’eût été accordé d’en haut. C’est pourquoi l’homme qui m’a remis à toi a un péché plus grand.” (Jean 19:10, 11). Jésus ne voulait pas résister à ce que permettait l’Autorité suprême. Aussi le gouverneur Pilate fut-il dans l’impossibilité d’accuser Jésus de fomenter une révolte armée contre les “autorités supérieures”.
7, 8. Comment les soldats traitèrent-ils Jésus après qu’il leur eut été livré pour être mis au poteau, mais que comprit l’un d’entre eux après la mort de Jésus ?
7 Notez à présent comment les soldats traitèrent Jésus après que Pilate l’eut livré entre leurs mains pour être mis au poteau : “Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le palais du gouverneur et rassemblèrent auprès de lui l’ensemble des troupes. Et, l’ayant dévêtu, ils le couvrirent d’un manteau écarlate, et ils tressèrent une couronne d’épines et la placèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main droite. Et, s’agenouillant devant lui, ils le tournèrent en dérision en disant : ‘Bonjour, Roi des Juifs !’ Et lui crachant dessus, ils prirent le roseau et en frappaient sa tête. Enfin, quand ils l’eurent tourné en dérision, ils lui ôtèrent le manteau et lui remirent ses vêtements de dessus et l’emmenèrent pour être mis au poteau.” — Matthieu 27:27-31.
8 Des soldats romains gardèrent Jésus-Christ jusqu’à ce qu’il mourût sur le poteau. Puis des phénomènes spectaculaires et terrifiants commencèrent à se produire. “L’officier [le centurion] et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, voyant le tremblement de terre et tout ce qui se passait, eurent très peur et dirent : ‘Assurément celui-ci était le Fils de Dieu.’” — Matthieu 27:54.
9. Même après la mort de Jésus, que lui fit un soldat ?
9 Même après sa mort sur le poteau, Jésus reçut un autre coup. Un témoin oculaire rapporta ce qui suit : “Alors les Juifs, comme c’était la Préparation, pour que les corps ne restent pas sur les poteaux de torture le sabbat, (car le jour de ce sabbat-là était un grand jour,) demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on enlevât les corps. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes au premier homme et celles de l’autre homme qui avait été mis au bois avec lui. Mais en arrivant à Jésus, comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes. Cependant un des soldats lui piqua le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Et celui qui l’a vu en rend témoignage.” — Jean 19:31-35.
10. a) À partir de quand l’armée n’avait-elle plus de pouvoir sur Jésus ? b) Comment pouvons-nous profiter du récit exposant la manière dont Jésus réagit devant tous ces mauvais traitements ?
10 Alors, Joseph d’Arimathée, disciple de Jésus-Christ, mais en secret, entra chez le gouverneur Pilate et lui demanda le corps de Jésus. “Mais Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort, et, ayant fait appeler l’officier [le centurion], il lui demanda s’il était déjà mort. Et s’en étant assuré auprès de l’officier, il accorda le corps à Joseph.” (Marc 15:39, 42-45). Après cela, l’armée n’avait plus de pouvoir sur Jésus, pas même le pouvoir que celui-ci avait bien voulu lui accorder. Des années plus tard, en traitant la question de la soumission des chrétiens aux créations humaines, telles que des rois et des gouverneurs, l’apôtre Pierre écrivit : “Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle pour que vous suiviez attentivement ses traces. Il n’a pas commis de péché et il ne s’est pas trouvé non plus de tromperie dans sa bouche. Quand il était injurié, il ne rendait pas l’injure. Quand il souffrait, il ne menaçait pas, mais il s’en remettait sans cesse à celui qui juge avec justice. Il a porté lui-même nos péchés dans son propre corps sur le poteau.” — I Pierre 2:13, 21-24.
11. Malgré la garde qui avait été postée devant le tombeau, que se produisit-il le troisième jour de la mort de Jésus ?
11 Avec la permission du gouverneur Pilate, les chefs religieux des Juifs postèrent une garde devant le tombeau scellé où Joseph d’Arimathée avait déposé le corps de Jésus, pour empêcher les disciples de celui-ci de dérober le corps et de prétendre que Jésus était ressuscité. Le troisième jour de la mort de Jésus, un ange descendu du ciel roula la pierre qui scellait le tombeau, mais celui-ci était déjà vide. Jésus avait été ressuscité. — Matthieu 27:62 à 28:15.
12. Qu’est-ce qui fut établi le jour de Pentecôte de l’an 33, et que devint l’alliance de la Loi qui admettait le service militaire ?
12 Le cinquantième jour à compter de celui de la résurrection de Jésus d’entre les morts, soit le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère, la “congrégation [chrétienne] de Dieu” fut établie à Jérusalem. Par l’intermédiaire de son Médiateur Jésus-Christ, Jéhovah Dieu fit entrer cette congrégation dans la nouvelle alliance, et en donna la preuve en répandant sur elle l’esprit saint. Désormais, les membres de cette congrégation n’étaient plus soumis à l’ancienne alliance, celle de la Loi mosaïque, qui admettait le service militaire et l’emploi d’armes meurtrières pour défendre une théocratie terrestre (Jérémie 31:31-34). Cependant, pendant trois ans, quatre mois et environ dix jours, la faveur de Dieu reposa encore sur la nation d’Israël composée des descendants charnels d’Abraham, car au cours de cette période, seuls les Juifs et les prosélytes circoncis étaient admis comme membres de la congrégation chrétienne (Daniel 9:24-27, Da). Puis, en automne de l’an 36, la porte fut ouverte aux croyants gentils incirconcis, leur donnant accès à la congrégation chrétienne.
LE PREMIER GENTIL CONVERTI FUT UN CENTURION
13-15. Qui fut le premier Gentil incirconcis qui devint chrétien, et quelles circonstances aboutirent à son baptême ?
13 Le premier Gentil à se montrer prêt à devenir chrétien fut un militaire, un Italien, centurion dans l’armée romaine. Pendant la dernière des “soixante-dix semaines” d’années au cours desquelles Dieu avait accordé sa faveur spéciale à la nation d’Israël, ce Gentil avait eu de bons rapports avec les Juifs de Palestine. Ce fait apparaît quand on lit le récit suivant :
“Or à Césarée il y avait un homme nommé Corneille, officier [centurion] de la troupe italienne, comme on l’appelait, homme pieux et craignant Dieu, ainsi que toute sa maison, et il faisait beaucoup de dons de miséricorde au peuple et faisait continuellement des supplications à Dieu. Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu entrer auprès de lui et lui dire : ‘Corneille !’ L’homme le regarda fixement et, pris de frayeur, dit : ‘Qu’est-ce, Seigneur ?’ Il lui dit : ‘Tes prières et tes dons de miséricorde sont montés en mémoire devant Dieu. Maintenant donc envoie des hommes à Joppé et fais appeler un certain Simon qui est surnommé Pierre. Cet homme loge chez un certain Simon, un tanneur, qui a une maison près de la mer.’ Dès que l’ange qui lui avait parlé fut parti, il appela deux de ses serviteurs de maison et un soldat pieux d’entre ceux qui étaient constamment auprès de lui, et il leur raconta tout puis les envoya à Joppé.” — Actes 10:1-8.
14 Le troisième jour après cette vision, les trois messagers envoyés par Corneille revinrent avec Pierre et quelques chrétiens juifs. Corneille avait réuni chez lui de nombreux Gentils pour écouter Pierre. Après avoir expliqué sa vision, Corneille ajouta : “Nous voici donc maintenant tous présents devant Dieu pour entendre toutes les choses que Jéhovah t’a ordonné de dire.” Là-dessus, Pierre prêcha Jésus-Christ à ces Gentils, et termina en disant : “C’est Lui dont Dieu a décrété qu’il soit juge des vivants et des morts. C’est de lui que tous les prophètes rendent témoignage, que quiconque a foi en lui reçoit le pardon des péchés par son nom.” — Actes 10:9-43.
15 L’officier Corneille et les autres Gentils réunis chez lui ont dû accepter la prédication de l’apôtre Pierre, car voici ce qui se produisit :
“Comme Pierre parlait encore de ces choses, l’esprit saint tomba sur tous ceux qui entendaient la parole. Et les fidèles qui étaient venus avec Pierre, lesquels étaient des circoncis, furent stupéfaits, parce que le don gratuit de l’esprit saint était aussi répandu sur les gens des nations. Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu. Alors Pierre répartit : ‘Peut-on leur interdire l’eau pour que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’esprit saint tout comme nous ?’ Alors il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom de Jésus-Christ. Et ils lui demandèrent de rester quelques jours.” — Actes 10:44-48.
16. La Bible nous donne-t-elle d’autres renseignements sur Corneille ?
16 La Bible ne précise pas ce que l’apôtre Pierre déclara ensuite à Corneille et aux autres croyants gentils qui étaient avec lui, pas plus qu’elle ne nous informe de ce que firent par la suite ce centurion et le “soldat pieux” qui était sous ses ordres. Nous ignorons donc si une congrégation chrétienne fut établie chez Corneille à Césarée. La Bible ne fait plus aucune mention de lui. Des années plus tard (vers l’an 56), lorsque l’apôtre Paul arriva à Césarée, au retour d’un voyage missionnaire, il entra “dans la maison de Philippe l’évangélisateur” et demeura “chez lui”. (Actes 21:8.) Par la suite, Paul fut incarcéré à Césarée pendant deux ans, mais le récit ne fait aucune mention du centurion Corneille (Actes 23:31-35 ; 24:24-27). À cette époque-là, Paul avait déjà écrit au sujet des “autorités supérieures” et de la conscience du chrétien, dans Romains 13:1-5. Corneille a pu avoir connaissance de ces conseils. À propos de Césarée, la Bible mentionne plusieurs centurions (“officiers”), mais elle ne parle pas nommément de Corneille. — Actes 23:23 ; 24:23 ; 27:1, 6, 11, 31, 43 ; 28:16.
17, 18. Pendant sa première détention à Rome, comment Paul employa-t-il son temps, et eut-il des rapports avec des militaires ?
17 Au sujet de la première détention de Paul à Rome, le docteur Luc, son compagnon de voyage, rapporte ce qui suit : “Quand enfin nous fûmes entrés à Rome, on permit à Paul de demeurer seul avec le soldat qui le gardait. (...) Et il demeura deux années entières dans sa propre maison, qu’il avait louée, et il recevait avec bonté tous ceux qui venaient vers lui, leur prêchant le royaume de Dieu et enseignant les choses qui concernent le Seigneur Jésus-Christ avec un entier franc-parler, sans empêchement.” (Actes 28:16, 30, 31). Luc, le médecin qui soignait Paul, ne dit pas si le soldat qui gardait l’apôtre entendit toute sa prédication, et il ne précise pas non plus quel effet celle-ci produisit sur ce militaire.
18 Quoi qu’il en soit, d’après la lettre que l’apôtre chrétien Paul adressa à la congrégation de Philippes, la nouvelle de sa détention parvint aux oreilles de la garde du corps de l’empereur Néron, connue sous le nom de garde prétorienne. Paul écrivit : “Mes affaires ont plutôt tourné au progrès de la bonne nouvelle, si bien que mes liens de prisonnier sont devenus notoires, associés au Christ, parmi la garde prétorienne et tous les autres.” (Philippiens 1:12, 13). Là encore, nous ignorons si certains soldats de la garde prétorienne acceptèrent le message prêché par Paul concernant le Royaume de Dieu, et devinrent chrétiens ; Paul ajouta toutefois que certains membres de “la maison de César” envoyaient leurs salutations, ce qui laisse supposer qu’ils étaient devenus chrétiens (Philippiens 4:22). Mais Paul ne dit pas que ces chrétiens remplissaient des fonctions politiques.
EMPLOI DE TERMES MILITAIRES
19. Dans sa lettre adressée aux chrétiens de Philippes, quel langage militaire Paul employa-t-il pour décrire leur activité, mais à quelle sorte de combat s’abstinrent-ils de participer ?
19 En parlant de la “congrégation de Dieu” engendrée de l’esprit, les Écritures grecques chrétiennes emploient certains termes militaires. Par exemple, dans la lettre qu’il écrivit aux disciples chrétiens de la ville de Philippes, Paul déclara qu’il espérait apprendre que “vous tenez ferme dans un même esprit, combattant côte à côte d’une même âme pour la foi de la bonne nouvelle”. (Philippiens 1:27, MN ; Sg ; AC.) Au lieu du mot “combattant”, d’autres traductions portent “luttant”. (Jé ; Li ; CT.) Mais, quoique “combattant”, ces chrétiens n’employaient pas “le fer et le feu” comme les “croisés” catholiques romains de la chrétienté ; ils ne combattaient pas non plus pour l’Empire romain de César, se tenant côte à côte avec les soldats de César, puisqu’ils luttaient “pour la foi de la bonne nouvelle”. Il s’agissait donc d’un combat différent !
20. En quels termes Paul décrivit-il ses propres activités, mais que s’était-il abstenu de faire ?
20 En tant que chrétien, l’apôtre Paul livrait lui-même ce combat différent. Dans la dernière lettre qu’il écrivit avant de mourir pendant le règne de l’empereur César Néron, Paul déclara : “J’ai combattu l’excellent combat, j’ai fait la course jusqu’au bout, j’ai observé la foi. Désormais m’est réservée la couronne de justice, que le Seigneur, le juste juge, me donnera en récompense en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui ont aimé sa manifestation.” (II Timothée 4:7, 8, MN ; Sg ; Da ; Jé ; CT). Paul ne s’attendait pas à recevoir cette “couronne de justice” du grand fervent des sports athlétiques qu’était César Néron, car l’apôtre n’avait ni servi dans ses légions, ni participé à ses jeux ou concours athlétiques. Paul avait observé la foi chrétienne en livrant un combat différent.
21, 22. a) D’après l’exhortation de Paul, de qui Timothée devait-il être soldat ? b) S’il imitait le Christ, quelles armes Timothée ne devait-il pas employer, et conformément aux conseils que lui donna Paul, comment devait-il déployer son activité ?
21 L’apôtre Paul déclara encore dans cette dernière lettre qu’il adressa au surveillant chrétien Timothée : “Comme un excellent soldat de Christ Jésus, prends ta part en souffrant le mal. Aucun homme qui fait le métier de soldat ne s’encombre des affaires commerciales de la vie, afin de recevoir l’approbation de celui qui l’a enrôlé comme soldat. De plus, si quelqu’un lutte même dans les jeux, il n’est couronné que s’il a lutté selon les règles. Le cultivateur qui travaille dur doit être le premier à avoir sa part des fruits.” (II Timothée 2:3-6). Le surveillant Timothée devait se montrer un “excellent soldat de Christ Jésus” en supportant le mal ou des privations au service de son Maître céleste. Mais en tant que soldat du Christ, Timothée ne devait pas se servir d’armes que son Chef n’avait pas utilisées pendant son séjour terrestre. En ne s’en servant pas, il imiterait le Christ, et même l’apôtre Paul (I Corinthiens 11:1). Comme un “excellent soldat de Christ Jésus”, Timothée devait utiliser les armes que Paul lui indiquait, savoir :
22 “Ce commandement, je te le confie, Timothée, mon enfant, en accord avec les prédictions qui ont conduit directement à toi, pour que par celles-ci tu continues de livrer l’excellente guerre, gardant la foi et une bonne conscience.” (I Timothée 1:18, 19). “De plus, écarte les questions folles, qui trahissent l’ignorance, sachant qu’elles engendrent des querelles. Mais un esclave du Seigneur n’a pas à se quereller, mais il doit être doux envers tous, qualifié pour enseigner, se contenant sans cesse sous le mal, instruisant avec douceur ceux qui ne sont pas favorablement disposés ; car il se peut que Dieu leur donne la repentance qui conduit à une connaissance exacte de la vérité, et qu’ils reviennent à la raison, sortant du piège du Diable, étant donné qu’ils ont été pris vivants par lui pour faire la volonté de ce dernier.” — II Timothée 2:23-26.
TÉMOIGNAGES D’HISTORIENS
23. Que déclare le livre L’essor d’une civilisation sur la façon dont les premiers chrétiens appliquaient ce conseil biblique ?
23 Timothée conserva ces lettres de Paul, sans doute afin de suivre les instructions qu’elles contenaient, et des copies de ces écrits sont parvenues jusqu’à nous dans le grec original, sans parler des anciennes traductions en latin et en d’autres langues. Mais comment les fidèles chrétiens en général suivaient-ils Jésus-Christ et obéissaient-ils aux instructions renfermées dans les Écritures grecques chrétiennes ? Quel fut leur comportement pendant les quelques siècles qui précédèrent la prétendue conversion d’un général païen, le pontifex maximus de la Rome païenne, Constantin le Grand, qui déclara qu’il remportait ses victoires par le “signe de la croix” ? L’histoire du monde, en dehors de la sainte Bible, nous fournit la réponse à cette question. Nous avons déjà cité (à la li page 192) ces paroles tirées de l’ouvrage intitulé L’essor d’une civilisation — Une histoire universelle (angl.) par Heckel et Sigman :
Les chrétiens refusaient d’accomplir certains devoirs du citoyen romain. Les chrétiens étaient considérés comme des anarchistes qui espéraient détruire l’État, comme des pacifistes qui estimaient que faire le service militaire serait une violation de leur foi. Ils n’occupaient aucune charge politique. Ils refusaient d’adorer l’empereur.
24. Dans l’Histoire du christianisme de Gibbon, qu’apprenons-nous au sujet de l’attitude des premiers chrétiens à l’égard du service militaire ?
24 À l’appui de cela, citons l’Histoire du christianisme (édition anglaise de 1891, pages 162-164) d’Edward Gibbona qui, avec un mépris évident à l’égard des premiers chrétiens, écrivit ce qui suit :
Leur simplicité s’offensait de l’usage des serments, de la pompe de la magistrature, et de l’activité des débats dont se compose la vie publique. Humains et ignorants, ils ne pouvaient se persuader qu’il fût légitimement permis de verser, par le glaive de la justice ou par l’épée de la guerre, le sang de ses semblables, même lorsque les forfaits des scélérats ou les attaques de l’ennemi menaçaient la paix et la sûreté de toute la société. On reconnaissait que parmi les Juifs, sous une loi moins parfaite, des prophètes inspirés et des rois qui avaient reçu l’onction sacrée, avaient, avec l’approbation divine, exercé tous les pouvoirs que leur donnait la constitution de leur pays. Les chrétiens sentaient et avouaient que de pareilles institutions pouvaient être nécessaires dans le système présent du monde, et ils se soumettaient sans répugnance à l’autorité d’un maître idolâtre. Mais en inculquant des maximes d’obéissance passive, ils refusent de prendre part à l’administration civile ou à la défense militaire de l’empire. On pouvait avoir quelque indulgence pour ceux qui, avant leur conversion, s’étaient déjà trouvés engagés dans des occupations violentes et sanguinaires ; mais les chrétiens, à moins de renoncer à l’exercice d’un devoir plus sacré, ne pouvaient se soumettre aux fonctions de soldats, de magistrats on de princes. Cette indifférence indolente ou même criminelle pour le bien public les exposait au mépris et aux reproches des païens. On demandait aux partisans de la nouvelle secte quel serait le destin de l’empire, assailli par les Barbares, si tous les sujets adoptaient des sentiments si pusillanimes. À cette question insultante les apologistes du christianisme répondaient en mots obscurs et équivoques. Tranquilles dans l’attente qu’avant la conversion totale du genre humain, la guerre, le gouvernement, l’Empire romain, le monde lui-même, ne seraient plus, ils ne voulaient pas révéler aux idolâtres cette cause secrète de leur sécurité. On peut encore observer ici que la situation des premiers chrétiens se rapportait fort heureusement à leurs scrupules religieux, et que leur aversion pour une vie active, contribua plutôt à les détourner de servir l’État ou l’armée, qu’à les exclure des honneurs civils et militaires.
25. a) D’après l’Encyclopédie de M’Clintock et Strong, quelles objections les premiers chrétiens formulèrent-ils à propos du service militaire ? b) À partir du quatrième siècle, quel point de vue fut adopté par certains qui se disaient chrétiens, mais leur attitude était-elle en accord avec ce que Jésus déclara à Pilate ?
25 Sous le titre “Points de vue chrétiens”, l’Encyclopédie biblique (Cyclopædia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature) de M’Clintock et Strong, édition anglaise de 1894, tome X, page 881, cite Quintus Tertullianus (Tertullien), écrivain religieux latin du troisième siècle, et poursuit en ces termes :
Le christianisme respire toujours l’esprit de paix parmi les individus et les nations, et aussi l’esprit de liberté et de respect personnel, et pourtant il ne donne jamais l’ordre d’abolir l’esclavage ou la guerre, pas plus qu’il n’interdit aux gouvernements civils de recourir à l’épée. Les objections que formulèrent les premiers chrétiens à propos de la guerre étaient basées principalement sur le texte qui dit : “Si quelqu’un verse le sang de l’homme...”, etc. Mais il existait d’autres raisons. Les premiers chrétiens ne se sentaient pas obligés de servir un gouvernement qui les persécutait sans cesse, et ils craignaient également l’idolâtrie rattachée au service de la guerre. Tertullien leur interdisait de servir comme de simples soldats, bien que ces derniers fussent moins impérieusement contraints de pratiquer l’idolâtrie que ceux qui détenaient un grade ; mais pour Tertullien, il suffisait de savoir que les enseignes romaines comportaient des images et des représentations d’idoles (cf. De idololatria, c. XIX ; De corona militis, c. XI ; Apologia, c. XLII ; Ad scapulam, c. IV, de Tertullien)b.
26. Que déclare cette même Encyclopédie quant à la validité des arguments présentés en faveur de la participation des chrétiens aux guerres ?
26 Sous le titre “Le point de vue dogmatique”, la même Encyclopédie (tome X, page 882) déclare :
Cependant, ces opinions modernes en faveur de la guerre reflètent manifestement le désir de se concilier la faveur des autorités civiles ; elles sont nettement opposées à l’ancienne doctrine chrétienne, à l’esprit tout entier de l’Évangile et aux préceptes bien précis du Nouveau Testament (Matthieu V, 39 ; Romains XII, 17-21 ; etc.). Il est futile de soutenir le contraire en citant d’autres passages (par exemple, Luc XXII, comparez Matthieu XXVI, 52. Le passage de Romains XIII, 4 ne parle que des magistrats ou de la justice municipale). (...)
Dans de tels cas, généralement les casuistes ont soulagé la conscience des chrétiens en faisant tomber la responsabilité de la guerre sur les “autorités supérieures”, c’est-à-dire les autorités civiles ou militaires, autrement dit sur le gouvernement lui-même. Mais pareil raisonnement permettrait au chrétien de commettre n’importe quelle énormité, même l’idolâtrie, sur l’ordre des dirigeants séculiers ou politiques. Pour ce qui est de cette responsabilité, la volonté d’une majorité des sujets d’un gouvernement démocratique ou républicain ne change rien quant à l’essentiel. Chaque homme doit trancher pour lui-même cette question morale, dans la crainte de Dieu.
27, 28. a) Sur cette question, quel exemple et quels enseignements les vrais chrétiens préfèrent-ils suivre, et pourquoi ? b) Au service de qui sont-ils voués, et en harmonie avec quel ordre apostolique ?
27 Nous pourrions citer d’autres historiensc pour démontrer, à l’aide d’anciens documents authentiques, quelle position les premiers chrétiens adoptèrent sur cette question. Ces chrétiens vivaient en étroite communion avec les douze apôtres du Christ, avant que ne se déclarât l’apostasie (II Thessaloniciens 2:3-5). De nos jours, les vrais chrétiens préfèrent suivre l’exemple et les enseignements des apôtres inspirés, plutôt que d’imiter la conduite et d’appliquer les préceptes des apostats des siècles ultérieurs. Ils obéiront à l’ordre divin leur enjoignant de rendre les choses de César à César ou aux “autorités supérieures”, mais ils savent qu’il y a une limite à ce que César est en droit de leur demander, parce qu’ils entendent rendre consciencieusement à Dieu ce qui lui appartient. Pour ces chrétiens, Dieu est le grand Théocrate, aussi lui laissent-ils le soin de déterminer quelle guerre théocratique ils doivent mener en tant que serviteurs voués et baptisés. Ils ne combattent pas pour la chrétienté apostate, ou pour les accords souillés de sang qu’elle a conclus entre l’Église et l’État. Les chrétiens savent qu’ils sont voués, corps et âme, au service de Dieu, et ils se donnent tout entiers à lui, conformément à cet ordre apostolique :
28 “Ne continuez pas non plus de présenter vos membres au péché comme armes d’injustice, mais présentez-vous vous-mêmes à Dieu comme ceux qui sont vivants d’entre les morts, et présentez aussi vos membres à Dieu comme armes de justice. Car le péché ne doit pas dominer sur vous.” — Romains 6:12-14.
À QUI LES CHRÉTIENS DOIVENT-ILS PRÉSENTER LEUR CORPS ?
29, 30. a) En tant que chrétiens, comment devons-nous utiliser notre esprit et les membres de notre corps, aussi que devrions-nous nous abstenir de faire ? b) Quel appui trouvons-nous dans Romains 11:33 à 12:2?
29 Si nous sommes chrétiens et que nous nous soyons présentés à Dieu, nous sommes obligés d’employer notre esprit et les membres de notre corps dans son service, comme des “armes de justice” ; de ce fait, nous ne pouvons nous livrer à des hommes pécheurs et commettre le péché sous leurs ordres. À titre de preuve, citons ces paroles que l’apôtre Paul écrivit juste avant de discuter la question des “autorités supérieures” et des devoirs du chrétien à leur égard :
30 “Ô profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et que ses voies sont impénétrables ! Car ‘qui a pu connaître l’esprit [la pensée] de Jéhovah, ou qui est devenu son conseiller ?’ Ou : ‘Qui lui a donné le premier, de sorte qu’il faut lui rendre ?’ Car de lui et par lui et pour lui sont toutes choses. À lui soit la gloire pour toujours. Amen. Je vous supplie donc, frères, par les compassions de Dieu, de présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, un service sacré avec votre faculté de raisonner. Et cessez de vous façonner sur ce système de choses, mais soyez transformés en renouvelant votre esprit, afin d’examiner pour vous-mêmes quelle est la bonne et l’agréable et la parfaite volonté de Dieu.” — Romains 11:33 à 12:2.
31. a) Si quelqu’un s’est présenté à Dieu pour le servir, mais qu’ensuite il voue son corps au service d’hommes qui sont des ennemis de Dieu, que fait-il en réalité ? b) Sur quoi devons-nous cesser de nous façonner, et comment y parviendrons-nous ?
31 Ceux qui répondent à cet appel apostolique basé sur les compassions de Dieu, et qui présentent à ce dernier leur corps en sacrifice vivant, saint et agréable, ont le devoir d’offrir à Dieu leur vie et leur corps, en le servant. Leur “faculté de raisonner” leur dit que ce serait déserter son “service sacré” s’ils enlevaient, en quelque sorte, leur corps de l’autel de Dieu et le vouaient au service de maîtres terrestres qui sont des ennemis de Dieu ou agissent contrairement à ses desseins. C’est pourquoi ceux qui ont présenté à Dieu leur corps comme un sacrifice vivant dans son “service sacré” doivent cesser de se façonner sur le présent système de choses ; ils n’essaieront plus de suivre les coutumes de ce monde éloigné de Dieu. Ils ne doivent plus penser comme le monde ou écouter sa propagande ; il faut qu’ils transforment leur esprit en étudiant la sainte Parole de Dieu, la Bible, afin d’examiner pour eux-mêmes quelle est la bonne, l’agréable et la parfaite volonté de Dieu. Ensuite, ils doivent accomplir sa volonté, rendant ainsi les choses de Dieu à Dieu.
32. D’après Romains 13:11-14, quelles sont les armes que doivent porter ceux qui se présentent à Dieu ?
32 Quelques versets après sa discussion sur les “autorités supérieures”, l’apôtre Paul parle des armes que doivent porter ceux qui se présentent à Dieu en sacrifice. Il déclare : “Faites ceci aussi parce que vous connaissez l’époque, que, pour vous, c’est déjà l’heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant notre salut est plus proche qu’au temps où nous sommes devenus croyants. La nuit est fort avancée ; le jour s’est approché. Dépouillons-nous donc des œuvres qui appartiennent aux ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Comme en plein jour, marchons avec décence, non dans les orgies et les beuveries, ni dans les relations illicites et la conduite dissolue, ni dans les disputes et les jalousies. Mais revêtez le Seigneur Jésus-Christ, et ne faites pas de projets pour les désirs de la chair.” — Romains 13:11-14.
33. a) Pourquoi est-il évident qu’il s’agissait d’un combat différent de celui des légions de César ? b) Avec quelles armes et contre quoi les disciples de Jésus-Christ doivent-ils combattre ?
33 Le fait que l’apôtre Paul les appelle “les armes de la lumière” prouve qu’il ne s’agissait pas de vraies armes offensives et défensives, comme celles des soldats romains. Il apparaît donc très clairement que ceux qui revêtaient “le Seigneur Jésus-Christ” livraient un combat différent de celui des légions de César, munies d’enseignes. Avec ces armes, spirituelles “de la lumière”, ceux qui revêtaient “le Seigneur, Jésus-Christ” devaient combattre les “œuvres qui appartiennent aux ténèbres”, c’est-à-dire l’indécence, les orgies, les beuveries, les relations illicites, la conduite dissolue, les disputes et les jalousies. Le Seigneur Jésus-Christ n’a jamais pratiqué de telles œuvres, et ceux qui s’efforçaient de le revêtir, en l’imitant, finissaient par lui ressembler. Avec le temps, on voyait qu’ils étaient vraiment les disciples de leur Seigneur Jésus-Christ. Dans son Sermon sur la montagne, Jésus déclara à ses disciples : “Que votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient vos excellentes œuvres et rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux.” — Matthieu 5:16.
34. D’après l’apôtre Pierre, comment le chrétien doit-il s’armer en vue du combat qu’il doit livrer ?
34 Pierre, apôtre comme Paul, nous explique aussi comment nous armer pour le combat différent que les chrétiens doivent livrer. Après avoir dit que nous devons nous soumettre aux rois et aux gouverneurs, et après avoir mentionné trois fois le mot “conscience”, Pierre écrit : “(...) par la résurrection de Jésus-Christ. Il est à la droite de Dieu, car il est allé au ciel ; et les anges et les autorités et les puissances lui ont été soumis. Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans la chair, armez-vous, vous aussi, de la même disposition mentale ; parce que celui qui a souffert dans la chair a renoncé aux péchés, afin qu’il vive le reste de son temps dans la chair, non plus pour les désirs des hommes, mais pour la volonté de Dieu. Car il suffit que, dans le temps qui est passé, vous ayez accompli la volonté des nations, quand vous avanciez dans les actes de conduite dissolue, les désirs, les excès de vin, les orgies, les soûleries et les idolâtries illégales.”
35. a) En vue de quoi, en particulier, Pierre dit-il aux chrétiens de s’armer de la disposition mentale du Christ ? b) À la différence de leur conduite passée, pour accomplir la volonté de qui vivent-ils désormais ?
35 Dans ce passage (I Pierre 3:21 à 4:3), l’apôtre dit aux chrétiens consciencieux de s’armer de la disposition mentale de Jésus-Christ, surtout quand il s’agit de souffrir pour la justice, par motif de conscience. Il avait déjà décrit la disposition mentale de Jésus-Christ, dans I Pierre 2:21-24 ; 3:18, et sous ce rapport Jésus-Christ laissa à ses disciples un modèle à imiter. Ceux qui ont souffert dans la chair, pour garder une bonne conscience devant Dieu, ont renoncé “aux péchés” dans un but bien déterminé. Lequel ? Afin de vivre le reste de leur temps dans la chair, “non plus pour les désirs des hommes, mais pour la volonté de Dieu”. Avant de s’être voués à Dieu et de s’être fait baptiser à l’imitation de Jésus, ils avaient passé suffisamment de temps à accomplir “la volonté des nations”, y compris les choses que les “autorités supérieures” leur ordonnaient de faire, telles que des idolâtries qui étaient illégales aux yeux de Jéhovah Dieu. Le chrétien qui désire vivre le reste de sa vie en harmonie avec une conscience formée en vue de l’accomplissement de la volonté divine, devra lutter et souffrir dans ce monde. — I Pierre 5:9, 10.
36, 37. Si un chrétien souffre pour avoir renoncé aux péchés et parce qu’il s’est efforcé de garder son intégrité, quel sentiment devrait-il éprouver, et quels seront les bons effets de sa conduite ?
36 En raison de ce combat pour garder son intégrité chrétienne devant Dieu, le chrétien a besoin de s’armer de la disposition mentale de Jésus-Christ, dans le but de remporter la victoire. S’il souffre pour avoir renoncé aux péchés qui sont pratiqués par les hommes en général, même, dans certains cas, avec le consentement des “autorités supérieures”, le chrétien peut toujours garder une bonne conscience. Il sait qu’il ne souffre pas pour avoir péché contre Dieu. C’est pourquoi l’apôtre Pierre poursuit en ces termes : “S’il souffre comme chrétien, qu’il n’éprouve pas de honte, mais qu’il ne cesse de glorifier Dieu dans ce nom.” — I Pierre 4:16 ; 2:19 ; 3:16, 21.
37 Armé de la disposition mentale du Christ et prêt à souffrir injustement pour avoir renoncé aux péchés, le chrétien consciencieux glorifiera Dieu, car il ne jettera pas le discrédit sur le nom qu’il porte, celui de chrétien. Il n’introduira pas dans la “congrégation de Dieu” les pratiques pécheresses du monde qui accomplit la “volonté des nations”. En agissant de la sorte, le chrétien témoignera la sagesse d’en haut, et non la sagesse qui est démoniaque et qui produit de mauvais fruits. Voilà pourquoi Jacques nous dit (3:14 à 4:4) :
UNE MANIFESTATION DE LA SAGESSE DÉMONIAQUE
38, 39. a) En quels termes Jacques décrit-il la sagesse qui est démoniaque en l’opposant à la sagesse qui descend d’en haut ? b) Que déclare-t-il à propos de l’“amitié pour le monde” ?
38 “Mais si vous avez au cœur une jalousie amère et un esprit de querelle, ne vous vantez pas et ne mentez pas contre la vérité. Ce n’est pas là la sagesse qui descend d’en haut, mais c’est la sagesse terrestre, animale, démoniaque. Car là où sont la jalousie et l’esprit de querelle, là sont le désordre et toute chose vile. Mais la sagesse d’en haut est tout d’abord chaste, puis pacifique, raisonnable, prête à obéir, pleine de miséricorde et de bons fruits, ne faisant pas de distinctions partiales, non hypocrite. De plus, la semence du fruit de la justice est semée dans des conditions de paix pour ceux qui produisent la paix. De quelle source viennent les guerres et de quelle source viennent les luttes parmi vous ? Ne viennent-elles pas de cette source, à savoir : vos désirs ardents de plaisirs sensuels, qui continuent de combattre dans vos membres ? Vous désirez et cependant vous n’avez pas. Vous continuez d’assassiner et de convoiter, et cependant vous ne pouvez obtenir. Vous continuez de lutter et de faire la guerre. Vous n’avez pas parce que vous ne demandez pas. Vous demandez en effet, et cependant vous ne recevez pas, parce que vous demandez dans un mauvais but, afin de le dépenser pour vos désirs ardents de plaisirs sensuels.
39 “Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié pour le monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se constitue ennemi de Dieu.”
40. a) Bien que les chrétiens doivent vivre paisiblement au sein de la congrégation, peuvent-ils se livrer à des guerres et à des luttes au-dehors, dans le monde ? b) Quelle sorte de sagesse une telle conduite refléterait-elle, et en agissant de la sorte, de qui les chrétiens deviendraient-ils ennemis ?
40 Or, si les frères spirituels du disciple Jacques ne devaient pas faire la guerre, lutter, assassiner ou convoiter au sein de la congrégation chrétienne, avaient-ils le droit de pratiquer ces choses en dehors de la congrégation ? Seraient-ils excusables s’ils commettaient ces méfaits au-dehors, dans le monde ? Ne devaient-ils agir en chrétiens que lorsqu’ils se réunissaient avec leurs frères spirituels ? Dans ce cas, ils auraient manifesté l’hypocrisie religieuse que l’on trouve aujourd’hui au sein de la chrétienté. Ils n’auraient pas agi selon la sagesse qui descend de Dieu et qui est d’abord chaste puis pacifique. Ils auraient suivi la sagesse terrestre, qui est “animale, démoniaque”, et qui les aurait incités à cultiver des “désirs ardents de plaisirs sensuels”, comme les désirs inassouvissables d’une femme adultère. Ils seraient devenus eux-mêmes adultères, en cultivant cette amitié pour le monde, qui est inimitié contre Dieu. En conséquence, ils seraient devenus ennemis de Dieu.
41, 42. a) Les chrétiens peuvent-ils tolérer ces choses du monde au sein de leur congrégation ? b) Quelle sorte d’armes Paul employa-t-il pour combattre ces choses ?
41 L’apôtre Paul éprouva, lui aussi, le besoin d’éliminer du milieu de la congrégation chrétienne les jalousies, l’esprit de querelle et la conduite peu sage qui caractérisent le présent monde (II Corinthiens 12:20, 21). Mais avec quelle sorte d’armes Paul allait-il combattre de telles choses du monde qui existaient au sein de la congrégation des Corinthiens ? Quelle sorte d’armes Jéhovah Dieu et son Fils Jésus-Christ l’avaient-ils autorisé à employer ? Lisez ce que l’apôtre écrivit dans II Corinthiens 10:1-6 :
42 “Or moi-même, Paul, je vous supplie par la douceur et la bonté du Christ, si humble que je sois d’apparence parmi vous, alors qu’absent, je suis hardi à votre égard. En fait, je supplie que, présent, je n’aie pas à user de hardiesse avec cette confiance sur laquelle je compte pour prendre des mesures hardies contre certains qui nous évaluent comme si nous marchions selon ce que nous sommes dans la chair. Car bien que nous marchions dans la chair, nous ne faisons pas la guerre selon ce que nous sommes dans la chair. Car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles mais puissantes par Dieu pour renverser des choses solidement retranchées. Car nous renversons des raisonnements et toute chose élevée dressée contre la connaissance de Dieu ; et nous amenons toute pensée en captivité pour la rendre obéissante au Christ ; et nous nous tenons prêts à infliger un châtiment pour toute désobéissance, dès que votre obéissance sera pleinement mise en pratique.
ARMES “PUISSANTES PAR DIEU”
43. a) Pourquoi les armes de Paul n’étaient-elles pas “charnelles” ? b) Pourquoi peut-on dire que ses armes étaient supérieures ?
43 La Bible de Reuss rend ainsi ce passage : “Mes armes de guerre ne sont pas humainement faibles.” La Bible Crampon-Tricot porte : “Nos armes de combat, en effet, ne sont pas charnelles.” Pourquoi n’étaient-elles, pas charnelles ou humainement faibles ? C’est que Paul et ses frères dans la foi menaient une guerre différente. Leurs armes étaient différentes de celles que la chrétienté employa dans ses croisades contre les hérétiques et les infidèles. Avec ses armes, elle imposait une contrainte, mais par ce moyen elle ne réussit pas à convaincre les gens en faisant appel à leur intelligence. L’apôtre Paul connaissait la futilité de pareilles armes. Pour renverser “des choses solidement retranchées”, des “raisonnements et toute chose élevée dressée contre la connaissance de Dieu”, et pour amener “toute pensée en captivité pour la rendre obéissante au Christ”, Paul savait qu’il devait recourir à des armes supérieures. Il avait besoin d’armes “puissantes par Dieu”, des armes fournies par Dieu et dont ce dernier approuve l’emploi par son peuple fidèle.
44. Quelle sagesse guide le monde de nos jours ?
44 Ces armes, qui sont “puissantes par Dieu”, sont toujours à notre disposition de nos jours. Lorsque nous comparons notre époque avec celles qui nous ont précédés au cours de l’histoire humaine, nous sommes obligés d’admettre que nous vivons “dans le jour mauvais”. La sagesse qui guide le monde aujourd’hui n’est pas la sagesse chaste, pacifique et juste, qui descend de Dieu, mais bien celle qui est “terrestre, animale, démoniaque”. Nous n’ignorons pas qui sont nos vrais ennemis, aussi savons-nous qui nous devons combattre et quel type d’armes nous est nécessaire pour remporter la victoire. C’est pourquoi nous suivons les instructions que Paul donne en Éphésiens 6:10-18 :
45, 46. Selon Éphésiens 6:10-18, contre qui devons-nous combattre, et quelles armes nous sont nécessaires pour remporter la victoire ?
45 “Revêtez l’armure complète de Dieu, pour que vous puissiez tenir ferme contre les machinations du Diable ; parce que nous avons à lutter, non contre le sang et la chair, mais contre les gouvernements, contre les autorités, contre les chefs mondiaux de ces ténèbres, contre les forces spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes. C’est pourquoi prenez l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le jour mauvais et, après avoir fait toutes choses complètement, tenir ferme.
46 “Tenez donc ferme, les reins ceints de la vérité, et sur vous la cuirasse de la justice, et les pieds chaussés de l’équipement de la bonne nouvelle de paix. Par-dessus toutes choses, prenez le grand bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre les projectiles brûlants du mauvais. Acceptez aussi le casque du salut, et l’épée de l’esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu, tandis que par toute forme de prière et de supplication vous continuez dans la prière en toute occasion, dans l’esprit. Et dans ce but, restez éveillés avec une entière constance et avec des supplications pour tous les saints.” — Voir aussi I Thessaloniciens 5:8, 9.
47, 48. a) D’après les paroles de Paul, contre quoi n’avons-nous pas à lutter ? b) Quelle arme offensive employons-nous contre les “forces spirituelles mauvaises” ? c) Sur les démons exercent-ils une influence puissante, et quel rassemblement est en cours ?
47 L’apôtre déclare que nous n’avons pas à lutter “contre le sang et la chair”, peu importe la race, la nationalité, la tribu, la couleur ou la culture de ce “sang” et de cette “chair”. Paul affirme que notre combat est différent, parce que nous devons le livrer “contre les forces spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes”, forces qui sont organisées en gouvernements invisibles, autorités et chefs mondiaux de ces ténèbres. En ce “jour mauvais”, alors que les “machinations du Diable” se trament avec plus de subtilité que jamais, il nous faut des armes différentes si nous voulons lutter avec succès contre ces forces spirituelles. Notre arme offensive est “l’épée de l’esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu”. Cette épée, la Parole écrite de Dieu, consiste aujourd’hui en soixante-six livres inspirés, dont le dernier nous révèle que les “forces spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes” exercent actuellement une influence démoniaque sur toutes les nations du présent monde. La Révélation (16:13-16) décrit en ces termes le lieu ou la situation où, inéluctablement, les nations sont en train d’être rassemblées :
48 “Et je vis trois expressions inspirées impures qui ressemblaient à des grenouilles sortir de la bouche du dragon et de la bouche de la bête sauvage et de la bouche du faux prophèted. Ce sont, en fait, des expressions inspirées par les démons et qui accomplissent des signes, et elles vont vers les rois de la terre habitée tout entière afin de les rassembler pour la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant. (...) Et ils les rassemblèrent au lieu qui est appelé en hébreu Har-Magedon [Harmaguédon, Sg].”
49. a) Contre quoi le chrétien doit-il lutter, et pourquoi ce combat est-il urgent ? b) Les chrétiens sur la terre prendront-ils part aux combats de cette guerre d’Har-Magedon ?
49 En ce “jour mauvais”, le chrétien qui a revêtu “l’armure complète de Dieu” doit lutter contre cette propagande démoniaque qui sort de la bouche du dragon symbolique, le chef des démons, Satan le Diable, de la bouche de la bête ou système politique sur la terre, et de la bouche du faux prophète, la Septième Puissance mondiale, qui fait des prédictions erronées concernant l’avenir de l’humanité. En combattant ces expressions ou cette propagande inspirée par les démons invisibles soumis à Satan le Diable, le chrétien évitera d’être rassemblé avec les “rois de la terre habitée tout entière” pour une guerre ultime contre Dieu le Tout-Puissant. Armé de l’“épée de l’esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu”, le chrétien sait que l’issue de cette bataille sera conforme à l’image prophétique consignée dans Révélation 19:17-21, savoir la défaite totale des “rois de la terre” et de “leurs armées”, qui seront détruits à tout jamais. Du fait que cette prochaine “guerre du grand jour” sera livrée par Dieu le Tout-Puissant à Har-Magedon, le chrétien qui a revêtu son armure spirituelle n’aura pas besoin de recourir à des armes charnelles ou humaines, car il n’aura aucune part à la destruction des rois terrestres et de leurs armées.
50. a) Jusqu’à quand aurons-nous à lutter contre les “forces spirituelles mauvaises dans les lieux célestes” ? b) Quelle décision chacun de nous devra-t-il prendre ?
50 En attendant que le dragon, Satan le Diable, et toutes ses “forces spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes” soient liés et jetés dans l’abîme de l’isolement et de l’inactivité pour toute la durée des mille ans du règne du Christ, le chrétien devra sans cesse lutter contre eux. Leur enchaînement et leur emprisonnement dans l’abîme se produiront immédiatement après que les forces terrestres et visibles de Satan auront été vaincues et exterminées à Har-Magedon (Révélation 19:19 à 20:3). Il s’ensuit que chaque chrétien doit décider s’il s’est enrôlé sous la bannière des “rois de la terre habitée tout entière”, pour les suivre dans leur marche vers la destruction à Har-Magedon, ou, au contraire, s’il s’est rangé du côté de Dieu le Tout-Puissant, pour mener un combat différent. S’il prend fait et cause pour Dieu le Tout-Puissant, le chrétien fidèle est assuré qu’il recevra la couronne du vainqueur, c’est-à-dire une vie heureuse et sans fin dans le nouveau système de liberté et de paix promis par Dieu.
[Notes]
a Auteur de l’ouvrage Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, dont l’édition française de 1812, tome III, pages 82-85, contient la citation reproduite ci-dessus.
b Parlant du temps de Constantin le Grand, cette Encyclopédie poursuit en ces termes :
“Malgré ces objections, un grand nombre de chrétiens servirent comme soldats. La conversion de Constantin et le remplacement des enseignes idolâtriques par la bannière de la Croix mettaient chaque chrétien dans l’obligation de servir comme soldat, car les intérêts de l’Église et de l’État étaient désormais communs. Augustin [354-430] dit qu’il n’a pas de scrupules de conscience au sujet des chrétiens qui servent comme soldats (Lettre 138 Ad Marcellinum, XII). (...) Dans l’Église de Rome, le clergé (...) soutient que plus l’Église et l’État sont unis, et plus la guerre est justifiable.”
Mais comment peut-on concilier ces arguments qui datent du quatrième siècle avec les paroles que Jésus prononça devant le gouverneur romain Pouce Pilate ? Selon Jean 18:36, Jésus lui déclara : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs. Mais, ainsi en est-il, mon royaume n’est pas de cette source.”
c Voir le livre “Assurez-vous de toutes choses, restez attachés à ce qui est excellent”, ms pages 243-246 de l’édition française, sous le titre “Guerre”.
d Voir les li pages 194-197.