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  • Le courage chrétien
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1966
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1966
w66 15/5 p. 291-292

Le courage chrétien

IL EST toujours encourageant de lire des exemples de courage chrétien. C’est là un des bienfaits que nous procure la lecture des saintes Écritures. Nul doute que, sous ce rapport, Jésus et ses apôtres nous aient fourni de nombreux exemples. Mais les exemples de courage chrétien ne se limitent pas aux seuls temps bibliques. Par exemple :

Dans son édition du 18 juillet 1965, un quotidien de Berlin-Ouest, Der Telegraf, a publié le récit, raconté par un témoin oculaire, du courage démontré par un jeune Allemand qui, sous le régime nazi, avait été interné dans un camp de concentration :

“C’est en automne de 1944 que j’ai entendu dire que le jeune Jonathan Stark avait été conduit au camp de concentration de Sachsenhausen. On l’avait dirigé vers le bloc no 14 où il avait aussitôt reçu un certain uniforme que nous connaissions bien, car c’était l’uniforme de la mort. À cette nouvelle, bien qu’il fût interdit d’aller le voir, je me suis arrangé pour entrer en contact avec lui, et j’ai réussi à lui parler pendant plus d’une heure. Son attitude résolue l’avait déjà signalé à l’attention de tous les autres détenus, et on l’estimait beaucoup. Il n’ignorait pas le sort qui lui était réservé, néanmoins il était très calme. Il continuait d’être heureux et, chaque fois qu’on l’interrogeait, son comportement était si ferme et si résolu qu’il forçait même l’admiration de l’élite des gardiens nazis. À ce moment-​là, il était devenu le personnage le plus célèbre de tout le camp.

“Il vécut ses dernières heures un mardi après-midi. Nous pouvions l’apercevoir de loin, debout devant la grille, calme et décidé, mais il nous était impossible d’aller vers lui. On avait désigné un criminel de métier pour le pendre en présence du commandant du camp. Après lui avoir passé la corde autour du cou, le bourreau, aussi étrange que cela paraisse de la part d’un criminel endurci, marqua une certaine hésitation, tandis que le commandant du camp lui-​même oubliait de crier ses ordres. ‘Pourquoi hésitez-​vous ? dit alors le jeune homme à haute voix ; prenez position pour Jéhovah et pour Gédéon !’ Ce furent ses dernières paroles.”

Depuis, vingt et un ans se sont écoulés, et pourtant, le récit du courage démontré par ce jeune homme a paru, l’été dernier, dans le journal Der Telegraf de Berlin-Ouest. Pourquoi ? Pour opposer cet exemple de courage à celui qu’ont offert, dans les jours sombres de la domination hitlérienne en Allemagne, certains politiciens bien connus, occupant une position importante, et qui ont manqué d’un courage de ce genre. Pour conclure, l’article du journal en question disait que plusieurs milliers d’hommes avaient été incarcérés dans les camps de concentration nazis, à cause de la même foi en Jéhovah, et que près de deux mille d’entre eux avaient péri dans ces camps.

Pourquoi les Nazis avaient-​ils fait périr Jonathan Stark ? Parce qu’il avait refusé de servir dans les armées hitlériennes. On soutiendra peut-être qu’il faut une certaine somme ou forme de courage pour aller au combat en tant que soldat ; toutefois, il faut assurément beaucoup plus de courage, et un courage bien plus noble, pour prendre position comme l’a fait Jonathan, et pour braver une mort certaine avec une telle sérénité. Il a eu le courage de ses convictions. Il a fourni un exemple que tous les chrétiens voués devraient avoir le désir d’imiter.

D’où lui venait ce courage ? De sa foi en Jéhovah. Le même récit faisait savoir que Jonathan avait été élevé par des parents aimant et craignant Jéhovah, lesquels avaient inculqué à leur fils de bons principes et l’avaient certainement instruit dans les exemples de courage chrétien consignés dans la Parole de Dieu. — Éph. 6:4 ; II Tim. 3:15-17.

Peu après la Pentecôte, les apôtres Pierre et Jean ont donné un exemple remarquable de courage chrétien. Des personnalités officielles, ayant cherché à les intimider en les interrogeant sur un miracle que Pierre avait accompli, comme s’ils ignoraient “par quel pouvoir ou au nom de qui” ils avaient agi, éprouvèrent ainsi la plus grande surprise de leur vie. Ils s’attendaient assurément à ce que ces humbles pêcheurs soient décontenancés en leur présence. Mais tel ne fut pas le cas. Notez au contraire la hardiesse de l’apôtre Pierre lorsque, rempli de l’esprit saint, il répondit : “Chefs du peuple et aînés, si nous sommes interrogés ce jour, sur la base d’une bonne action envers un homme souffrant, (...) sachez-​le bien vous tous (...), qu’au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, que vous avez mis au poteau mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par celui-ci que cet homme se tient ici, sain, devant vous.” Quel courage ! — Actes 4:7-10.

De plus, l’apôtre Pierre saisit cette occasion pour indiquer que Jésus-Christ “est ‘la pierre qui a été regardée par vous, bâtisseurs, comme sans importance, qui est devenue la principale de l’angle’” et qu’“il n’y a pas d’autre nom sous le ciel qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devons être sauvés”. Quelle franchise ! — Actes 4:11, 12.

Il n’est pas surprenant que le récit se poursuive ainsi : “Or quand ils virent la franchise de Pierre et de Jean, et s’aperçurent que c’étaient des hommes illettrés et ordinaires, ils étaient étonnés.” D’ordinaire, quand des gens, tout simples comme l’étaient ces pêcheurs, se trouvaient devant les chefs, ils étaient intimidés, décontenancés, et manifestaient un complexe d’infériorité, mais les apôtres se comportaient tout autrement. Aussi le récit dit-​il encore : “Ils reconnaissaient en eux qu’ils étaient avec Jésus.” Ils montraient, par leur attitude, que c’était Jésus-Christ qui leur avait appris à avoir du courage et de la hardiesse. Oui, des exemples de cette sorte avaient encouragé le jeune Jonathan Stark à manifester le courage dont il fit preuve.

Le monde loue le “courage déterminé” d’un marin de soixante et onze ans qui a traversé, seul, l’océan Pacifique sur un radeau ; il exalte la bravoure de l’Italien qui a escaladé le flanc suisse, très escarpé, du Cervin afin d’être “l’alpiniste le plus célèbre de tous les temps” ; mais quels bienfaits durables ces exploits apportent-​ils ? Ils se révèlent même nuisibles du fait qu’ils favorisent le culte de la créature.

En revanche, c’est dans le service de Dieu que le courage chrétien se manifeste. Fondé sur la foi en Dieu et la loyauté à ses principes justes, il encourage ceux qui aiment Dieu à démontrer le même courage. — Héb. 12:1.

Toutefois, si nous voulons avoir du courage dans les temps difficiles, il nous faut journellement édifier notre foi grâce à l’étude de la Parole de Dieu, de ses promesses et de ses exemples de courage. Il nous faut en outre appliquer les principes bibliques aux petites choses de la vie quotidienne. En agissant ainsi, nous ferons preuve de courage chrétien dans les temps critiques.

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