Coup d’œil sur le monde
“Les signes du début-de-la-fin”
● Dans une chronique du périodique français Impact Médecin, M. Jean Schmitt analyse un fléau qui frappe le monde actuel: la “non-assistance à société en danger”. Il déclare: “La montée vertigineuse de la délinquance, l’insécurité, la violence et le vol cachent une maladie que peut-être la peur engendre ou plus probablement qui vient de la disparition de la famille, de l’évaporation de la vie de village, de l’éducation aujourd’hui bâclée et de l’incapacité des pouvoirs à contrôler les villes. Cette maladie c’est la lèpre du bon citoyen qui nous conduit, si la contamination se développe, vers un monde de cauchemar à la Mad Max, une société du ‘chacun-sa-peau’ dans une jungle féroce.” Il donne quelques exemples à l’appui de sa théorie: “Ce sont des magazines qui publient d’atroces reportages montrant des passants indifférents enjambant un homme couché qui perd son sang sur le trottoir. Ce sont des passagers, au casier vierge, qui se plongent dans leur journal pour ne pas voir une femme battue sur un quai de métro. C’est le récit épouvantable de cette jeune fille, qui, agressée sur son palier, hurle au secours et qui entend tourner les verrous de ceux qui se blindent derrière leur porte.” Après avoir cité d’autres éléments montrant l’égoïsme ou l’insouciance de la génération actuelle, M. Schmitt poursuit: “Et l’on se prend à y voir comme les signes du début-de-la-fin... Croyez-vous qu’aujourd’hui si le Titanic sombrait, on sauverait autant de femmes et d’enfants? Il est tristement probable que l’orchestre ne jouerait pas Ce n’est qu’un au revoir mes frères, mais piétinerait quelques vieillards pour enjamber plus vite les canots de sauvetage.” Tout ce qu’a constaté ce chroniqueur rejoint effectivement les déclarations de Paul concernant les “derniers jours” où les hommes seraient “amis d’eux-mêmes, amis de l’argent, (...) sans affection naturelle, intraitables, (...) cruels, sans amour du bien”. — II Timothée 3:1-5.
Des enfants qui disparaissent
● Le Zimbabwe a récemment été touché par une vague de disparitions d’enfants. Selon le Sunday Mail de ce pays, “on a dénombré au moins 50 enfants abandonnés” au cours des huit premiers mois de 1983, et “personne ne sait réellement combien de bébés sont morts” sans laisser de trace. Le mot abandonné est d’ailleurs sans doute trop faible. On a vu toute l’horreur de la situation lorsqu’on a appris que des mères célibataires avaient enterré leurs enfants dans des fourmilières ou jeté leurs corps dans des cours d’eau. Parfois, des enfants avaient été découpés en morceaux et jetés dans des toilettes. L’État a préconisé des mesures pour lutter contre ce fléau: une éducation sexuelle plus précoce à l’école et un plus grand nombre de foyers pour les mères célibataires. Apparemment cela n’a pas donné beaucoup de résultats.
L’analphabétisme en France
● Un rapport publié récemment par le gouvernement français évalue à 8 millions le nombre de personnes ne sachant ni lire ni écrire ou qui éprouvent des difficultés dans ce domaine. Ce rapport rappelle que, même dans un monde dominé par l’audiovisuel, il est toujours aussi indispensable de savoir bien lire. Comme l’explique Le Généraliste, périodique médical français, “l’écrit reste un support d’information indispensable: par exemple, les programmes télévisés imprimés, les journaux locaux, demain la télématique”. Dans le même article, la rédactrice explique les problèmes quotidiens rencontrés par les personnes ayant des difficultés à lire: “L’illettré est un handicapé de tous les jours qui ne saura ouvrir la porte d’un immeuble doté d’un code, sera incapable de manipuler un distributeur de billets et préférera faire de longues queues d’attente aux guichets, qui ne saura profiter des transports en commun ne pouvant lire un plan ou prendre connaissance des horaires. Ainsi, ceux qui devraient bénéficier des prestations familiales et autres allocations ne peuvent y avoir accès du fait qu’ils ne comprennent pas les formulaires à remplir, qu’ils ignorent comment constituer les dossiers demandés. Sans parler des répercussions de l’analphabétisme sur la vie familiale: cette mère qui ne sait pas mesurer les graduations d’un biberon, effectuer un dosage alimentaire ou prendre une température, celle-là qui ne donne pas à son enfant le médicament qui lui est destiné.”
De la nourriture perdue
● Selon M. Eugene Whelan, directeur du Conseil mondial pour l’alimentation, la Chine laisse perdre environ la moitié de sa nourriture. Si 50 pour cent de la production de blé, de soja ou d’autres céréales ne disparaissaient pas à cause de possibilités de stockage démodées, la Chine pourrait en exporter de grandes quantités vers des pays sous-alimentés. Le New York Times relate la visite officielle faite en Chine par M. Whelan qui a déclaré: “On accorde de larges subventions aux communes pour produire de telles récoltes, mais il n’y a pas de possibilités de les garder en réserve. (...) Les dépôts ressemblent à ceux qu’on utilisait il y a cent ans et les magasins frigorifiques, quant à eux, sont pratiquement inexistants.” Pourtant, pendant ce temps, la famine ravage 22 pays africains.
Football et sorcellerie
● À l’occasion de la finale de la coupe d’Afrique des nations, le journal français Le Monde rappelle que le football, au moins sur ce continent, est toujours étroitement lié au spiritisme. “En Afrique noire surtout, l’entraîneur doit encore composer avec le sorcier. Même si sa présence est discrète, car il opère souvent à distance, ce dernier n’en exerce pas moins une énorme influence sur les joueurs. Au lieu de rétribuer des éducateurs, les clubs n’hésitent pas à dépenser de fortes sommes pour s’attacher les services des meilleurs sorciers. Ce sont eux qui sont chargés d’éloigner les mauvais esprits avant un match ou, au contraire, de jeter le mauvais sort sur l’équipe ou le gardien de but adverse, à partir de cérémonies rituelles, de la confection de gris-gris ou de préparations spéciales que les joueurs doivent boire ou se passer sur le corps.” L’article précise: “L’influence des sorciers s’exerce même au sein des équipes nationales.”
La religion à la télévision
● Selon le Plain Dealer, journal américain, “les programmes religieux [à la télévision] ont proliféré rapidement au cours des dix dernières années”. Une étude a été réalisée pendant deux semaines dans 40 villes des États-Unis. Elle portait sur 18 845 émissions. “On y trouvait de tout, des offices télévisés aux retransmissions sportives, en passant par les dessins animés, les spectacles de variétés et même des mélos à épisodes sur des thèmes religieux.” L’article de ce journal précise: “L’analyse de ces programmes montre que les personnages sont en très forte proportion des éléments masculins, de race blanche issus de la classe moyenne. Il en est de même de ceux qui travaillent pour l’Église et des riches ou des puissants.” Les appels à la générosité sont un ingrédient fréquent de ces programmes. “En une seule heure, on demande aux spectateurs de donner de l’argent ou d’acheter des produits pour une somme moyenne de 189,52 dollars [1 516,16 francs français]. (...) Lorsqu’un prédicateur apparaît à l’écran, ou lorsqu’on assiste à une réunion d’un mouvement charismatique, l’appel aux fonds s’amplifie; le tarif demandé passe à 328,78 dollars de l’heure [2 630,24 francs français].”
Une escorte indésirable
● Comment éliminer ou tout au moins faire régresser la prostitution? La police de San Jose, en Californie, a trouvé une réponse originale à cette question. Les policiers n’arrêtent plus les prostituées, ils les escortent. Pour Mme Denise Pereira, du bureau de sécurité urbaine de cette ville, “il devient difficile à ces femmes de se mettre d’accord avec un client si quelqu’un de la police est là, à proximité”. Selon le Daily News de New York, cette méthode a permis de faire passer de 30 à 5 le nombre des prostituées dans le centre-ville. Les péripatéticiennes ont cherché à échapper à leurs accompagnateurs, soit par le jogging, soit même en franchissant des clôtures ou en sautant dans une voiture pour faire le tour du pâté de maisons. Mais la police tient bon en poursuivant certaines prostituées pendant cinq à six heures. Pour les amener à quitter la ville, il faut faire fuir la clientèle.
Le prix du suicide
● En 1977, un homme a essayé de se suicider en se jetant sous une rame du métro new-yorkais. Cet homme au passé psychologique chargé a su tirer profit de son accident au cours duquel il avait perdu un bras et une jambe. Il a en effet poursuivi en justice la compagnie de transports locale et celle-ci a préféré transiger en lui offrant 650 000 dollars [5 200 000 francs français] plutôt que d’aller au tribunal. L’avocat de la victime prétendait en effet que le conducteur aurait dû arrêter sa rame plus tôt. Dans la législation américaine actuelle, les tribunaux accordent parfois des dommages et intérêts au prorata du pourcentage de responsabilités de chacune des deux parties. Craignant, à la suite d’affaires similaires récentes, que la somme à débourser soit très élevée, les transports new-yorkais ont préféré un compromis, “honnête” et “avantageux” selon leur point de vue. Le même homme a fait une deuxième tentative en 1982. Pourtant, il n’y aura pas de procès pour cette autre affaire, car, cette fois-ci, il s’en est tiré sans dommages.
Une viande bien tendre
● Pour qu’une viande de bœuf soit bien tendre, il est nécessaire qu’elle ait séjourné pendant plusieurs jours dans un entrepôt frigorifique. Pour supprimer ces délais après abattage, les chercheurs français de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) préconisent l’injection de sel d’ammonium dans le système circulatoire des bêtes. D’après les tests de dégustation, la viande ainsi obtenue a été très appréciée des consommateurs. En plus de l’élimination du stockage des carcasses pendant dix jours, opération qui coûte cher et qui n’arrête pas toute prolifération bactérienne, ce nouveau procédé a d’autres avantages, selon ce que rappelle l’hebdomadaire L’Express. “L’infiltration (...) agit quelque peu comme une anesthésie: l’animal est beaucoup plus calme au moment de l’abattage. Elle supprime les ondes électriques naturelles, initiatrices des réflexes post mortem. Elle gomme, enfin, la rigor mortis, qui empêche la découpe immédiate et la consommation prompte de la viande. Ce dernier aspect est important. Il signifie que les bouchers pourraient débiter l’animal à chaud et deux fois et demie plus rapidement qu’ils ne le font actuellement avec la viande refroidie.” L’article de L’Express précise que les services officiels responsables de l’hygiène en France sont encore réservés sur l’utilisation d’un tel procédé.
La santé au Japon
● Selon le ministère de la Santé et des Affaires sociales du Japon, on compte actuellement dans ce pays 149 médecins, 54 dentistes et 105 pharmaciens pour 100 000 habitants. Ceci veut dire que l’objectif fixé précédemment de 150 médecins pour 100 000 habitants d’ici à l’année 1985 est en passe d’être atteint. En fait, selon l’Asahi Evening News, “le ministre craint même qu’il y ait rapidement surplus dans ce domaine si le taux d’accroissement du corps médical se maintient à son rythme actuel”. Malgré les progrès réalisés, des études récentes menées dans sept grandes villes et dans les régions rurales montrent que les citadins courent de plus en plus le risque de mourir d’un cancer des intestins ou du sein (pour les femmes) et que, dans les campagnes, le cancer de la vésicule cause de plus en plus de décès. Pour l’année 1982, les statistiques du ministère de la Santé montrent qu’un quart des décès survenus cette année-là étaient imputables au cancer.
Un maquillage bien utile?
● À New York, certains fonctionnaires trouvent que les nombreux immeubles incendiés et abandonnés causent bien des tracas. La municipalité a donc entrepris un programme destiné, selon le New York Times, à rénover l’image des zones désolées, pour cela, on recouvrira les immeubles disgracieux de films vinyliques représentant des volets des pots de fleurs ou des stores pour donner à ces immeubles “l’air d’être habités”. La dépense totale est évaluée à 100 000 dollars [800 000 francs français]. La question qu’on se pose tout naturellement est la suivante: Pourquoi consacrer tant d’argent à ces films au lieu d’améliorer réellement ces immeubles? Selon le maire de New York, c’est là le moyen de montrer qu’“on se préoccupe du problème”, en attendant d’avoir trouvé suffisamment d’argent pour procéder aux travaux de réfection proprement dits. Le Times, de son côté, pense que tout cet argent “représente le désir du gouvernement de cacher les réalités plutôt que son souci d’améliorer l’habitat”.
Traduction automatique
● Devant les progrès réalisés au cours des dernières années par les ordinateurs, l’homme de la rue se demande si l’on ne va pas bientôt confier les travaux de traduction à ces machines. Le quotidien français Le Matin rappelle que les progrès à accomplir dans ce domaine sont encore très importants. “Si nous voulons pleinement comprendre ce que disent les Italiens ou les Grecs, il nous faudra, pour bien des années encore, nous astreindre à faire fonctionner notre ordinateur naturel et ingurgiter des rudiments d’italien ou de grec.” Un programme de traduction fonctionne cependant déjà depuis plusieurs années au Canada; toutefois, il s’agit là d’un domaine limité, la météorologie, et, comme le précise l’article du Matin, “les bulletins météo utilisent les mêmes termes et ont une grammaire simple. La traduction littérale peut donc se faire sans beaucoup de problèmes”. La plupart des experts restent encore très réservés sur la possibilité des machines, même complexes, d’assimiler les subtilités des différentes langues.