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L’ancienne Corinthe prospère et licencieuseLa Tour de Garde 1960 | 1er octobre
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l’autre. Corinthe devint la ville la plus opulente de la Grèce et fut aussi “ l’un des plus anciens berceaux de l’art ”. Les colonnes corinthiennes, surchargées d’ornements, étaient largement imitées.
Corinthe “ possédait toute la splendeur que la richesse et le luxe pouvaient créer ”. “ Tout le monde ne peut pas aller à Corinthe ”, disait un proverbe. L’immoralité s’alliait au luxe, encouragée par le culte de la “ reine du ciel ”, Aphrodite, déesse de l’“ amour ” et de la beauté, ce qui amena Corinthe à être connue aussi comme la ville la plus licencieuse de l’ancienne Grèce. Dans le sanctuaire de cette déesse, un millier d’hièrodules, ou prêtresses, offraient leurs corps aux étrangers pour prouver leur dévotion à Aphrodite. Les hétaïres, ou courtisanes, de Corinthe étaient tristement réputées à cause de leur beauté démoniaque et du prix élevé qu’elles faisaient payer pour leurs faveurs. L’expression corinthiazesthaï signifiait “ exercer l’occupation de proxénète ”. Aussi les hommes et les femmes libertins étaient-ils appelés “ corinthiastes ” et “ filles corinthiennes ”.
En 146 av. J.-C., le général romain Mummius détruisit Corinthe, pillant nombre de ses trésors artistiques pour des raisons commerciales. Un siècle plus tard, en 46 av. J.-C., Jules César rebâtit la ville et la peupla de Romains et de Grecs. Quoique “ le site fût le seul lien de parenté entre la nouvelle Corinthe et l’ancienne, les splendeurs historiques de l’endroit semblent, néanmoins, avoir possédé l’esprit des nouveaux habitants, qui ne tardèrent pas à reprendre les cultes locaux et à s’[en] attribuer la gloire du passé. ” (Encyclopedia Britannica). À nouveau, Corinthe devint célèbre comme ville à la fois prospère et licencieuse. Ce fut cette Corinthe-là que Paul visita vers 50 de notre ère ; il y séjourna pendant dix-huit mois et y établit une assemblée.
Après cela, Corinthe fut prise à tour de rôle, par les Turcs, les Francs, les Vénitiens, etc. Une fois, elle fut rasée par un tremblement de terre. La ville moderne de Corinthe, appelée Korinthos en grec, se trouve à une dizaine de kilomètres de l’emplacement de l’ancienne cité ; elle compte 18 000 habitants environ. Comme ses deux anciens homonymes, elle constitue un important centre de transport. On y trouve deux assemblées florissantes de témoins de Jéhovah. Relevons, en passant, que sur l’emplacement primitif vivent maintenant environ 1 000 habitants dans une localité appelée Ancienne Corinthe.
Les faits précédents jettent le jour sur les deux épîtres de Paul à l’assemblée de Corinthe qu’il avait établie. Ils expliquent pourquoi l’apôtre Paul tint un langage si ferme au sujet de la bonne conduite et de la pure adoration, surtout dans les chapitres cinq à sept de sa première épître 1Co 5-7. En fait, Paul mentionne la fornication plus souvent dans ces deux épîtres que dans les douze autres. Cela explique aussi pourquoi il conseilla aux Corinthiens qu’il valait mieux se marier que de se laisser entraîner par la passion.
En tenant compte de la prospérité de Corinthe, nous pouvons bien comprendre pourquoi Paul réprimanda les frères de cette ville pour leur manque d’hospitalité, pourquoi il insista sur le fait que chacun devrait donner selon ses moyens, et pourquoi il leur rappela que “ celui qui sème chichement, moissonnera aussi chichement ”. Bien que le conseil de Paul, sur la manière de donner avec générosité et la façon de vivre dans la pureté, reste toujours approprié et opportun, il possède une force particulière pour tous ceux qui vivent en des lieux qui, telles les anciennes Corinthes, sont prospères et licencieux. — II Cor. 9:6 La.
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Les apocryphes : sont-ils de Dieu ou des hommes ?La Tour de Garde 1960 | 1er octobre
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Les apocryphes : sont-ils de Dieu ou des hommes ?
LES Apocryphes émanent-ils de Dieu ou des hommes ? Font-ils partie de “ toute écriture [qui] est inspirée de Dieu ” et profitable, afin que nous soyons “ entièrement capable(s) et complètement équipé(s) pour toute bonne œuvre ” ? Ou appartiennent-ils à “ la tradition des hommes ”, aux “ éléments du monde ”, contre lesquels l’apôtre Paul mettait les chrétiens en garde ? Quels sont les faits ? — II Tim. 3:16, 17, NW ; Col. 2:8, La.
Le sens primitif du terme “ apocryphe ” ressort clairement de l’emploi que Jésus en faisait : “ Car il n’y a rien de secret qui ne doive être manifesté, ni rien de caché (soigneusement caché, NW) qui ne doive être connu. ” Le temps vint, cependant, où le terme prit la signification défavorable de “ écrits ou déclarations dont l’autorité ou l’auteur est douteux ”. Dans son emploi le plus courant, l’expression “ les Apocryphes ” s’applique, de nos jours, à onze écrits additionnels que l’Église catholique romaine a déclarés canoniques, lors de son concile de Trente (1546), mais qui sont mis en doute par d’autres. — Luc 8:17, La.
Ces onze écrits additionnels sont Tobit (ou Tobie), Judith, la Sagesse (de Salomon), l’Ecclésiastique, Baruch, I et II Macchabées, un supplément à Esther et trois additions à Daniel : le Cantique des trois jeunes gens, Suzanne et les vieillards, la Destruction de Bel et du Dragon. En se référant à ces livres, les écrivains catholiques les appellent deutérocanoniques, qui signifie “ du second (ou dernier) canon ”, pour les distinguer des livres protocanoniques.
L’HISTOIRE DES APOCRYPHES
Nous possédons peu de renseignements sur ceux qui écrivirent les différents livres apocryphes et le moment de leur rédaction. Là où il y a des preuves, elles indiquent le deuxième et le premier siècles avant J.-C. La version grecque des Septante fut publiée sans les Apocryphes ; ceux-ci furent ajoutés plus tard aux Septante. Ils entrèrent dans la Bible catholique parce que Jérôme se servit des Septante comme base, pour faire sa traduction latine, la Vulgate.
Les écrits des Apocryphes avaient été placés dans les
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