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Transsubstantiation — Réalité ou fiction ?La Tour de Garde 1957 | 1er septembre
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lorsqu’elles traduisent les mots en question dans Matthieu 26:26, 28 : “ Ceci signifie mon corps ” et “ ceci signifie mon sang ”.
Si le vin s’était réellement transformé en sang de Jésus, Jésus n’aurait pas parlé de l’effusion de ce sang comme étant encore à venir : “ qui va être répandu pour une multitude ”. Il n’aurait pas non plus parlé du contenu de la coupe comme étant encore le fruit de la vigne : “ Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. ” — Mat. 26:28 (Jé), Mt 26:29.
CONTRAIRE À LA RANÇON
La fiction de la transsubstantiation est contraire à l’un des enseignements fondamentaux de la Bible, le sacrifice de la rançon de Jésus-Christ, comme cela est noté dans Matthieu 20:28 et I Timothée 2:5, 6. Comme l’apôtre Paul le montre dans Hébreux 9:22 : “ À moins que le sang ne soit répandu, il ne peut y avoir de rémission des péchés. ” (Knox). La transsubstantiation implique un “ sacrifice ” reconnu “ non sanglant ” ; par conséquent, contrairement à ce qu’on prétend, il ne peut effacer les péchés.
Ensuite, Paul, dans les chapitres 9 et 10 de l’épître aux Hébreux, insiste encore sur le fait que Jésus-Christ mourut une seule fois, qu’un seul sacrifice est nécessaire. Par conséquent, c’est renier les paroles de Paul que de soutenir qu’il faut d’autres sacrifices, et c’est blasphémer que de prétendre que des hommes imparfaits peuvent créer de nouveau le Christ divin chaque jour et le sacrifier.
Et ce n’est pas tout. Paul montre distinctement que de même que le souverain sacrificateur en Israël entrait dans le saint des saints avec le sang des animaux sacrifiés pour faire l’expiation, ainsi Jésus-Christ est entré dans le ciel même avec la valeur ou le mérite de son sacrifice pour faire l’expiation pour ses disciples. Aucun prêtre humain ne pouvait entrer dans le ciel pour comparaître en faveur des autres afin d’obtenir le pardon pour eux, puisque “ la chair et le sang ne peuvent avoir part au Royaume de Dieu ”. — I Cor. 15:50, Jé.
Et si Jésus, en disant : “ Ceci est mon corps, mon sang ”, avait changé miraculeusement le pain et le vin en sa propre chair et en son propre sang, accomplissant le plus remarquable des miracles de son ministère, cela aurait été, non seulement affirmé explicitement, mais présenté comme de la plus haute importance dans les Écritures grecques chrétiennes. Or, la transsubstantiation n’est même pas mentionnée, encore moins discutée, parce qu’elle n’est pas un fait, mais seulement une fiction. Elle n’est pas enseignée dans la Bible.
ORIGINE DE CET ENSEIGNEMENT
Alors comment pouvons-nous expliquer le fait que cet enseignement est devenu une doctrine fondamentale de la plus grande des religions de la chrétienté ? C’est en raison d’une apostasie, comme Jésus et ses apôtres l’avaient annoncé. Il est reconnu que de nombreux enseignements et pratiques du paganisme furent introduits dans l’église. Les Grecs avaient un pain divin ainsi qu’un nectar ou ambroisie divine que leurs dieux mythologiques buvaient à petits coups et qui, supposait-on, dispensait l’immortalité. Les Hindous avaient une croyance identique.
La doctrine selon laquelle une chose peut être transsubstantiée, changée d’une substance en une autre sans que son aspect varie, repose sur l’erreur aristotélique selon laquelle toute matière a une substance fondamentale et invisible dont elle se compose réellement, ainsi que ses caractéristiques visibles, telles que la couleur, la forme, la texture, l’odeur, le goût, etc., connues sous le nom d’“ accidents ”. En philosophant sur le souper du Seigneur, les premiers théologiens d’Alexandrie “ firent manifestement des emprunts à la terminologie des mystères grecs ”, nous dit-on.
Tout comme la trinité, cet enseignement se développa graduellement, ainsi que le montre clairement The Encyclopœdia Britannica (1942), tome 8, p. 795-797. Le terme “ transsubstantiation ” n’apparut pas avant le onzième siècle. Le fait qu’il devint un dogme officiel de l’Église catholique romaine en 1215 marqua l’avènement d’un fléau consistant à torturer et assassiner des milliers et des milliers de Juifs sur la rumeur qu’ils avaient “ profané l’hostie ” en la perçant avec des aiguilles ou en l’écrasant sous le pied, comme si les Juifs croyaient en la fiction de la transsubstantiation ! Wyclef se prononça nettement contre cet enseignement, ainsi que Zwingle. Cependant, Luther sembla mal disposé à le laisser tomber.
La fiction de la transsubstantiation a fait beaucoup de mal. Elle favorise l’idolâtrie en ce que les prêtres et le peuple adorent l’“ hostie ” comme le corps du Christ quand les prêtres disent “ Hoc est autem corpus meum ” et sonnent la cloche. En soutenant que seul un prêtre ordonné peut accomplir le sacrifice de la messe et prononcer les mots de consécration, on rend les gens entièrement dépendants des prêtres pour le pardon des péchés.
De toute évidence, la raison, les faits et les Écritures s’accordent pour attester que la Bible n’enseigne pas la transsubstantiation et qu’elle est une fiction et non une réalité.
RÉFÉRENCES : England in the Age of Wycliffe, Trevelyan, p. 173, 174, 334, 335 ; History of the Doctrine of the Holy Eucharist, Stone, tome 1, p. 30, 276, 374, 376 ; Commentary de Clarke, Matthieu 26:26 ; The Catholic Encyclopedia, tome 5, p 573 ; Transsubstantiation, F. R. Montgomery Hitchcock, D. D., p. 81, 89 ; The Encyclopedia Americana (1956), tome 27, p. 13 ; Études des Écritures, tome 2, p. 99-101 ; The Two Babylons, Hislop, p. 161.
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Êtes-vous affamé par rapport à la Bible ?La Tour de Garde 1957 | 1er septembre
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Êtes-vous affamé par rapport à la Bible ?
Presque tout le monde l’est. Il est des gens qui ne s’aperçoivent jamais de ce fait. Quelques-uns cependant le font. Dans le Daily Record du 17 septembre 1955, journal écossais, Robert McMahon pose cette question dans la rubrique hebdomadaire intitulée “ Une foi pour le samedi ” : “ Pourquoi le livre est-il scellé ? ” et y répond comme suit : “ Un pasteur de Perth se plaint amèrement de ce que d’autres ministres connaissent aussi peu les affaires de l’église que la Bible. Il soulève la deuxième partie de son accusation avec la confiance d’un homme qui sait qu’on ne peut le contredire. Comme il a raison ! En même temps que a) l’église s’est affaiblie graduellement, b) la Bible a été de moins en moins lue en Écosse. Et il me semble que la première constatation est la conséquence de la seconde plutôt que le contraire.
“ Je puis parler avec autorité sur ce sujet car je dois me ranger parmi la grande multitude des sans-Bible, en ce sens que je suis telle une plante aride et jaunie pour ce qui est de la connaissance de la Bible — et, pour dire la vérité, ce n’est que depuis peu que je m’en rends compte (...) Mais, si les ministres eux-mêmes sont presque aussi ignorants des questions bibliques que le reste du troupeau, qui va conduire les aveugles ? (...) Je parcours les titres des livres de la seconde moitié de l’Ancien Testament et constate que je n’en ai jamais lu que des fragments. Et naturellement le mieux qu’on puisse faire, c’est de laisser de côté un livre aussi difficile que l’Apocalypse — ce que font d’ailleurs les pasteurs (...) Nous sommes vraiment affamés par rapport à la Bible ! ”
Jésus appelait les chefs religieux de son temps “ conducteurs aveugles ” et tira de ce fait cette seule conclusion logique : “ Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. ” — Mat. 15:14.
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