GRAND PRÊTRE
Principal représentant du peuple devant Dieu. Il était également chargé de diriger tous les autres prêtres.
La Bible emploie diverses formules pour désigner le grand prêtre, savoir le “ grand prêtre ” (Nb 35:25, 28 ; Jos 20:6), “ le prêtre, l’oint ” (Lv 4:3), “ le prêtre en chef [ou : grand ; littéralement : “ de tête ”, c’est-à-dire principal] ” (2Ch 26:20, note ; 2R 25:18, note), “ le chef ” (2Ch 24:6) ou simplement “ le prêtre ”. (2Ch 26:17.) Dans ce dernier cas, le contexte révèle souvent qu’il est question du grand prêtre. Dans les Écritures grecques chrétiennes, l’expression “ prêtres en chef ” désigne sans doute les principaux membres de la prêtrise. Cela comprenait d’anciens grands prêtres qui avaient été déposés, et peut-être les éléments masculins adultes des familles des grands prêtres ainsi que les chefs des 24 divisions sacerdotales. — Mt 2:4 ; Mc 8:31.
C’est Dieu qui établit Aaron, le premier grand prêtre d’Israël (Hé 5:4). En Israël, la charge de grand prêtre fut inaugurée avec Aaron, puis se transmit de père en fils aîné, à moins que ce fils soit décédé ou qu’il ne remplisse plus les conditions requises, comme les deux premiers fils d’Aaron, qui péchèrent contre Jéhovah et moururent (Lv 10:1, 2). Le roi Salomon destitua un grand prêtre en accomplissement d’une prophétie divine et installa à sa place un autre homme de la lignée d’Aaron qui remplissait les conditions requises (1R 2:26, 27, 35). Par la suite, lorsque la nation se trouva sous domination gentile, les dirigeants gentils ôtèrent et nommèrent des grands prêtres à leur gré. Il semble néanmoins que la lignée d’Aaron ait été respectée tout au long de l’histoire de la nation, jusqu’à la destruction de Jérusalem en 70 de n. è., même s’il y eut peut-être des exceptions, tel Ménélas, également appelé Onias (Antiquités judaïques, XII, 238, 239 [V, 1]), qui, selon 2 Maccabées 3:4, 5 et 4:23, était Benjaminite.
Conditions requises et obligations. En raison de la dignité de sa fonction, de l’intimité dont il jouissait avec Jéhovah lorsqu’il représentait la nation devant Lui et de la signification typique de son sacerdoce, le grand prêtre devait satisfaire à des exigences strictes.
En Lévitique 21:16-23, on trouve une liste des défauts physiques qui rendaient quelqu’un inapte à la prêtrise en général. Le grand prêtre était soumis à des restrictions supplémentaires : il ne pouvait épouser qu’une vierge d’Israël ; il ne devait pas se marier avec une veuve (Lv 21:13-15). En outre, il n’avait pas le droit de se souiller pour un mort, c’est-à-dire qu’il ne devait toucher aucun cadavre humain, pas même celui de son père ou de sa mère, car cela l’aurait rendu impur. Il ne devait pas non plus laisser s’écheveler sa tête ni déchirer ses vêtements pour un mort. — Lv 21:10-12.
La Bible ne spécifie pas l’âge requis pour être grand prêtre. Si elle montre que les Lévites cessaient leur service à l’âge de 50 ans, en revanche elle ne fait pas mention d’une retraite pour les prêtres, et elle indique que le grand prêtre était nommé à vie (Nb 8:24, 25). Aaron avait 83 ans lorsqu’il se présenta avec Moïse devant Pharaon. Apparemment, il fut oint comme grand prêtre l’année suivante (Ex 7:7). Il avait 123 ans lorsqu’il mourut. Pendant tout ce temps, il servit et ne prit pas de retraite (Nb 20:28 ; 33:39). La disposition relative aux villes de refuge montre que le grand prêtre assumait sa charge jusqu’à sa mort : elle enjoignait à l’homicide involontaire de rester dans la ville jusqu’à la mort du grand prêtre. — Nb 35:25.
Installation. Les privilèges qu’Aaron reçut peu après l’Exode donnent une idée du service auquel Jéhovah le destinait. Dans le désert, sur le chemin du Sinaï, c’est Aaron qui reçut l’ordre de prendre une jarre de manne et de la déposer devant le Témoignage comme chose à garder. La tente de réunion et l’arche de l’alliance n’existaient pas encore (Ex 16:33, 34, note). Plus tard, c’est Aaron qui devint entièrement responsable de la tente sacrée et de l’Arche. C’est encore Aaron et deux de ses fils, ainsi que 70 anciens d’Israël, qui eurent le privilège d’être désignés nommément pour gravir en partie le mont Horeb, où ils eurent une vision de Dieu. — Ex 24:1-11.
Mais c’est seulement lorsqu’il donna à Moïse les instructions concernant la confection des vêtements des prêtres que Jéhovah déclara ouvertement pour la première fois qu’il prévoyait de mettre à part Aaron et ses fils pour la prêtrise (Ex 28). Après avoir donné ces instructions, Dieu exposa à Moïse la procédure à suivre pour installer la prêtrise, puis il lui précisa clairement : “ La prêtrise devra leur appartenir, en ordonnance pour des temps indéfinis. ” — Ex 29:9.
En raison de la majesté et de la pureté de Jéhovah, Aaron et ses fils ne pouvaient accomplir les tâches des prêtres avant d’avoir été sanctifiés et revêtus de pouvoirs au moyen du service d’installation (Ex 29). C’est Moïse qui, en qualité de médiateur de l’alliance de la Loi, procéda à l’installation. Une cérémonie de sanctification qui dura sept jours, du 1er au 7 Nisan 1512 av. n. è., permit que la prêtrise soit pleinement installée et que les mains des prêtres soient remplies de pouvoir pour servir (Lv 8). Le lendemain, le 8 Nisan, un premier service de propitiation fut effectué pour la nation (service qui ressemblait beaucoup aux services normaux du jour des Propitiations que les Israélites devaient observer chaque année, le 10 Tishri ; ce premier office de la prêtrise est décrit en Lévitique 9). Ce service était approprié et nécessaire, car le peuple d’Israël avait besoin d’être purifié de ses péchés, y compris de la transgression qu’il avait commise peu avant en rapport avec le veau d’or. — Ex 32.
Vêtements du grand prêtre d’Israël.
Quand il installa le grand prêtre, un des gestes importants que Moïse dut accomplir fut d’oindre Aaron en lui versant sur la tête l’huile d’onction sacrée, préparée spécialement suivant les directives données par Dieu (Lv 8:1, 2, 12 ; Ex 30:22-25, 30-33 ; Ps 133:2). Les grands prêtres qui succédèrent à Aaron sont appelés “ oints ”. Bien que la Bible ne relate aucun cas d’onction d’un grand prêtre avec de l’huile proprement dite, elle contient cette loi : “ Et les vêtements sacrés qui sont à Aaron serviront pour ses fils après lui, pour les oindre dans ces vêtements et pour remplir leur main de pouvoir dans ces vêtements. Le prêtre d’entre ses fils qui lui succédera et qui entrera dans la tente de réunion pour faire le service dans le lieu saint, les portera pendant sept jours. ” — Ex 29:29, 30.
Vêtements officiels. S’il portait des vêtements de lin semblables à ceux des sous-prêtres quand il vaquait à ses activités courantes, le grand prêtre revêtait des vêtements spéciaux, de gloire et de beauté, à certaines occasions. Les chapitres 28 et 39 de l’Exode les décrivent ainsi que leur confection sous la direction de Moïse, selon ce que Dieu avait ordonné. Le vêtement de dessous (sans parler des caleçons de lin qui allaient “ des hanches jusqu’aux cuisses ” et que tous les prêtres portaient “ pour couvrir la chair nue ” ; Ex 28:42) était la robe (héb. : kouttonèth) de fin lin (probablement blanc), en tissu quadrillé. Cette robe avait apparemment des manches longues et descendait jusqu’aux chevilles. Elle était vraisemblablement tissée d’une seule pièce. Une écharpe de fin lin retors, tissée avec du fil teint bleu, pourpre rougeâtre et écarlate de cochenille, entourait le corps, probablement au-dessus de la taille. — Ex 28:39 ; 39:29.
Le turban, sans doute différent de la coiffure des sous-prêtres, était aussi de fin lin (Ex 28:39). Sur le devant du turban était attachée une plaque brillante en or pur sur laquelle étaient gravés les mots : “ La sainteté appartient à Jéhovah. ” (Ex 28:36). Cette plaque était appelée “ le signe saint de consécration ”. — Ex 29:6 ; 39:30.
Par-dessus la robe de lin se trouvait le manteau sans manches bleu (héb. : meʽil). Ce manteau était probablement, lui aussi, tissé d’une seule pièce, avec une bordure résistante autour de l’ouverture dans le haut pour qu’il ne se déchire pas. On passait ce manteau sans manches bleu par la tête. Ce vêtement était plus court que la robe de lin ; autour de son bord inférieur, il y avait en alternance des clochettes d’or et des grenades en fil bleu, pourpre rougeâtre et écarlate. On entendait les clochettes quand le grand prêtre accomplissait son travail dans le sanctuaire. — Ex 28:31-35.
L’éphod, sorte de tablier formé d’un devant et d’un dos, et qui descendait un peu au-dessous de la taille, était porté par tous les prêtres et parfois par des gens qui n’appartenaient pas à la prêtrise (1S 2:18 ; 2S 6:14). En revanche, l’éphod qui faisait partie des vêtements du grand prêtre pour la beauté était un ouvrage de broderie spéciale. Il se composait de fin lin retors, de laine teinte en pourpre rougeâtre, de tissu teint en écarlate de cochenille et de fils d’or qu’on préparait en martelant de l’or en feuilles minces, puis en les découpant en fils (Ex 39:2, 3). Les épaulières descendaient peut-être de chaque côté, depuis les épaules jusqu’à la ceinture. Sur ces épaulières se trouvaient deux montures en or, chacune avec une pierre d’onyx, et sur chaque pierre étaient gravés six des noms des fils d’Israël (Jacob) dans l’ordre de leur naissance. Une ceinture du même tissu maintenait l’éphod autour de la taille ; cette ceinture se trouvait “ dessus ” l’éphod, peut-être en ce sens qu’elle était attachée à ce vêtement et en faisait partie. — Ex 28:6-14.
Le pectoral du jugement constituait sans aucun doute la partie la plus coûteuse et la plus glorieuse de la tenue du grand prêtre. Il était fait du même tissu que l’éphod, il était rectangulaire, deux fois plus long que large, mais on le pliait en deux, si bien qu’il formait un carré d’environ 22 cm de côté. Ainsi plié en deux, le pectoral formait une sorte de poche ou de petit sac (voir PECTORAL). Il était orné de 12 pierres précieuses serties dans de l’or, chacune gravée du nom d’un des fils d’Israël. Ces pierres précieuses, rubis, topaze, émeraude et autres, étaient disposées en quatre rangées. Deux chaînes d’or tressées en façon de cordes étaient placées sur le pectoral, et des anneaux d’or étaient fixés aux angles ; les anneaux du haut étaient attachés aux épaulières de l’éphod par les chaînes d’or. Les deux anneaux du bas étaient reliés par des cordons bleus aux épaulières de l’éphod, juste au-dessus de la ceinture. — Ex 28:15-28.
Moïse plaça “ dans le pectoral ” l’Ourim et le Thoummim (Lv 8:8). On ne sait pas au juste ce qu’étaient l’Ourim et le Thoummim. Certains spécialistes sont d’avis qu’il s’agissait de sorts qu’on jetait ou qu’on tirait du pectoral sous la direction de Jéhovah et qui répondaient essentiellement par “ oui ” ou par “ non ” aux questions. Si tel était le cas, ils pouvaient être placés dans la “ poche ” du pectoral (Ex 28:30, Ce). C’est peut-être ce qu’indique 1 Samuel 14:41, 42. D’autres croient que l’Ourim et le Thoummim avaient un rapport avec les pierres du pectoral, mais cette hypothèse paraît moins probable. Il est aussi question de l’Ourim et du Thoummim en Nombres 27:21 ; Deutéronome 33:8 ; 1 Samuel 28:6 ; Esdras 2:63 ; et Néhémie 7:65. — Voir OURIM ET THOUMMIM.
Le grand prêtre portait ces vêtements magnifiques lorsqu’il s’avançait vers Jéhovah afin de l’interroger sur une affaire importante (Nb 27:21 ; Jg 1:1 ; 20:18, 27, 28). Par ailleurs, le jour des Propitiations, lorsque les sacrifices pour le péché étaient terminés, il ôtait les vêtements de lin blanc et revêtait ses vêtements de gloire et de beauté (Lv 16:23, 24). Il semble qu’il portait également ces derniers en d’autres circonstances.
Les instructions relatives au jour des Propitiations, en Lévitique chapitre 16, ne spécifient pas que le grand prêtre devait lever les mains pour bénir le peuple après avoir mis ses vêtements glorieux. Cependant, dans le récit du service de propitiation qui se tint le lendemain de l’installation de la prêtrise, service qui suit de près la procédure du jour des Propitiations, on lit : “ Alors Aaron leva ses mains vers le peuple et il les bénit. ” (Lv 9:22). Jéhovah avait expliqué en quoi cette bénédiction devait consister quand il avait ordonné à Moïse : “ Parle à Aaron et à ses fils, en disant : ‘ C’est ainsi que vous bénirez les fils d’Israël, en leur disant : “ Que Jéhovah te bénisse et te garde. Que Jéhovah fasse briller sa face vers toi et qu’il te favorise. Que Jéhovah lève sa face vers toi et t’assigne la paix ! ” ’ ” — Nb 6:23-27.
Responsabilités et devoirs. Le fait que les péchés du grand prêtre pouvaient faire venir la culpabilité sur le peuple soulignait la dignité, le sérieux et la responsabilité rattachés à sa fonction (Lv 4:3). Seul le grand prêtre devait entrer dans le Très-Saint du sanctuaire, et encore, un seul jour par an, le jour des Propitiations (Lv 16:2). Lorsqu’il entrait dans la tente de réunion ce jour-là, aucun autre prêtre n’était autorisé à s’y trouver (Lv 16:17). C’était lui qui officiait à tous les services du jour des Propitiations. Il faisait propitiation pour sa maison et pour le peuple à des occasions particulières (Lv 9:7), et il intercédait auprès de Jéhovah en faveur des Israélites lorsque la colère divine s’enflammait contre eux (Nb 15:25, 26 ; 16:43-50). Quand des questions d’importance nationale étaient soulevées, c’est lui qui s’avançait vers Jéhovah avec Ourim et Thoummim (Nb 27:21). C’est lui qui présidait à l’abattage et à l’incinération de la vache rouge dont les cendres entraient dans la composition de l’eau de purification. — Nb 19:1-5, 9.
Le grand prêtre pouvait sans doute, s’il le désirait, participer à n’importe quelle tâche sacerdotale et à n’importe quelle cérémonie. À l’époque du roi David, les prêtres étaient devenus nombreux. David les répartit en 24 divisions afin que tous puissent servir (1Ch 24:1-18). Ce système subsista aussi longtemps que la prêtrise. Cependant, contrairement aux sous-prêtres, le grand prêtre n’était pas tenu de limiter son service au sanctuaire à des moments déterminés ; il pouvait y participer n’importe quand. (Les sous-prêtres pouvaient aider en tout temps, mais certaines tâches étaient réservées aux prêtres de la division qui était de service.) Comme les sous-prêtres, c’est durant les époques de fêtes que le grand prêtre était le plus occupé.
Le sanctuaire, son service et son trésor étaient sous la surveillance du grand prêtre (2R 12:7-16 ; 22:4). Il semble qu’un prêtre en second, son principal adjoint, l’aidait à assumer cette responsabilité (2R 25:18). Par la suite, cet adjoint, appelé “ Sagan ”, officiait à la place du grand prêtre quand celui-ci était frappé d’incapacité pour une raison quelconque (The Temple, par A. Edersheim, 1874, p. 75). Une surveillance particulière fut confiée à Éléazar, fils d’Aaron. — Nb 4:16.
Le grand prêtre était aussi le principal responsable de l’instruction religieuse de la nation. — Lv 10:8-11 ; Dt 17:9-11.
Le grand prêtre et les dirigeants non religieux (Josué, les juges et le roi au temps de la monarchie) étaient les juges suprêmes de la nation (Dt 17:9, 12 ; 2Ch 19:10, 11). Plus tard, lorsque le Sanhédrin fut formé, le grand prêtre en était le président (d’après certaines traditions, il ne le présidait pas à chaque procès, mais seulement lorsqu’il le désirait) (Mt 26:57 ; Ac 5:21). Le grand prêtre Éléazar s’occupa avec Josué du partage du pays entre les 12 tribus. — Jos 14:1 ; 21:1-3.
La mort du grand prêtre devait être annoncée dans toutes les villes de refuge du pays ; elle signifiait la libération de tous ceux qui étaient confinés à l’intérieur des limites de ces villes parce qu’ils s’étaient rendus accidentellement coupables d’un homicide. — Nb 35:25-29.
La succession des grands prêtres. On trouvera la lignée du grand prêtre et les noms de ceux qui assumèrent effectivement cette charge dans le tableau qui accompagne cet article. La Bible ne nomme que quelques grands prêtres, mais elle fournit les registres généalogiques de la lignée d’Aaron. Nul doute que bon nombre de ceux qui sont cités dans ces tables généalogiques furent grands prêtres, même s’il n’y eut pas lieu de relater leurs actions dans la Bible, ni même de préciser qu’ils avaient occupé cette fonction. Les quelques grands prêtres cités comme tels sont trop peu pour remplir le temps écoulé, notamment entre l’institution de la prêtrise en 1512 av. n. è. et la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è. D’autre part, des noms sont souvent passés sous silence dans les tables généalogiques, si bien que certains grands prêtres purent ne pas être nommés. C’est pourquoi le tableau n’est pas tant destiné à fournir une liste exhaustive et exacte qu’à aider le lecteur à se faire une meilleure idée de la succession des grands prêtres.
La prêtrise de Melkisédec. Le premier prêtre mentionné dans la Bible est Melkisédec, qui était “ prêtre du Dieu Très-Haut ” et roi de Salem (Jérusalem). Abraham rencontra ce prêtre-roi après sa victoire sur les trois rois ligués avec le roi élamite Kedorlaomer. Abraham reconnaissait que Melkisédec tenait son autorité de Dieu, et il le montra en lui donnant le dixième des fruits de sa victoire et en acceptant sa bénédiction. La Bible ne fournit aucun renseignement sur l’ascendance, la naissance et la mort de Melkisédec. Il n’eut ni prédécesseurs ni successeurs. — Gn 14:17-24 ; voir MELKISÉDEC.
Le Grand Prêtre Jésus Christ. Le livre biblique des Hébreux fait remarquer que, depuis sa résurrection et son entrée au ciel, Jésus Christ est “ pour toujours grand prêtre à la manière de Melkisédec ”. (Hé 6:20 ; 7:17, 21.) Pour montrer la grandeur de la prêtrise du Christ et sa supériorité sur la prêtrise aaronique, le rédacteur explique que Melkisédec était à la fois roi et prêtre, parce qu’il avait été désigné comme tel par le Dieu Très-Haut, et non parce qu’il avait hérité de ces fonctions. Jésus Christ, qui ne faisait pas partie de la tribu de Lévi, mais de celle de Juda et de la lignée de David, n’a pas hérité de sa fonction en raison d’une filiation avec Aaron ; comme Melkisédec, il en a été investi directement par Dieu (Hé 5:10). Outre qu’il est nommé Roi-Prêtre céleste en vertu de la promesse suivante, rapportée en Psaume 110:4 : “ Jéhovah a juré (et il n’aura pas de regret) : ‘ Tu es prêtre pour des temps indéfinis à la manière de Melkisédec ! ’ ”, le Christ possède l’autorité royale du fait qu’il descend de David. Il devient ainsi l’héritier de la royauté promise dans l’alliance davidique (2S 7:11-16). Dès lors, comme Melkisédec, il occupe à la fois les fonctions de roi et de prêtre.
La supériorité de la charge de grand prêtre du Christ apparaît encore d’une autre manière. En effet, Lévi, l’ancêtre des prêtres juifs, versa en quelque sorte des dîmes à Melkisédec, car il était encore dans les reins d’Abraham lorsque le patriarche donna le dixième au prêtre-roi de Salem. De plus, vu sous cet angle, Lévi fut également béni par Melkisédec ; or, la règle veut que le plus petit soit béni par le plus grand (Hé 7:4-10). Comme l’apôtre le souligne aussi, le fait que Melkisédec était “ sans père, sans mère, sans généalogie, qu’il n’a ni commencement de jours ni fin de vie ”, préfigurait la prêtrise éternelle de Jésus Christ, qui fut ressuscité pour “ une vie indestructible ”. — Hé 7:3, 15-17.
Néanmoins, bien que le Christ n’ait pas obtenu sa prêtrise en raison d’une filiation charnelle avec Aaron, qu’il n’ait ni prédécesseur ni successeur dans sa fonction, il n’en réalise pas moins les choses dont le grand prêtre issu d’Aaron était une représentation typique. L’apôtre le démontre parfaitement lorsqu’il explique que le tabernacle, ou tente, érigé dans le désert était un modèle “ de la tente véritable que Jéhovah a dressée, et non pas l’homme ”, et que les prêtres lévitiques offraient “ un service sacré dans une représentation typique et une ombre des choses célestes ”. (Hé 8:1-6 ; 9:11.) Il montre que Jésus Christ, qui avait à offrir, non des sacrifices d’animaux, mais son propre corps parfait, a supprimé la validité et la nécessité de ces sacrifices ; puis Jésus “ a traversé les cieux ”, “ il est entré — non pas avec le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang — une fois pour toutes dans le lieu saint et a obtenu pour nous une délivrance éternelle ”. (Hé 4:14 ; 9:12 ; 10:5, 6, 9.) Il a pénétré dans le lieu saint préfiguré par le Très-Saint où Aaron entrait, c’est-à-dire “ le ciel même, pour paraître maintenant pour nous devant la personne de Dieu ”. — Hé 9:24.
Jésus, le Grand Prêtre antitypique, n’avait pas besoin de renouveler son sacrifice comme les prêtres aaroniques devaient le faire, car son sacrifice ôtait vraiment le péché (Hé 9:13, 14, 25, 26). En outre, dans le type ou l’ombre, aucun prêtre appartenant à la prêtrise aaronique ne vécut assez longtemps pour sauver complètement tous ceux qu’il servait ou pour les amener au salut absolu et à la perfection. En revanche, Christ “ peut aussi sauver complètement ceux qui s’avancent vers Dieu par son intermédiaire, parce qu’il est toujours vivant pour solliciter pour eux ”. — Hé 7:23-25.
En Israël, en plus d’offrir des sacrifices, le grand prêtre bénissait le peuple et était son principal instructeur dans les lois justes de Dieu. Il en est de même de Jésus Christ. Lorsqu’il s’est présenté devant son Père dans les cieux, il “ a offert un seul sacrifice pour les péchés à perpétuité et s’est assis à la droite de Dieu, attendant désormais jusqu’à ce que ses ennemis soient placés comme un escabeau pour ses pieds ”. (Hé 10:12, 13 ; 8:1.) Par conséquent, “ la deuxième fois qu’il apparaîtra, ce sera en dehors du péché et à ceux qui l’attendent ardemment pour leur salut ”. — Hé 9:28.
La supériorité du Grand Prêtre Jésus Christ se manifeste encore dans un autre sens. Puisqu’il est devenu un homme de chair et de sang comme ses “ frères ” (Hé 2:14-17), il a été tout à fait éprouvé ; il a subi toutes sortes d’oppositions, de persécutions et, pour finir, une mort ignominieuse. C’est pourquoi il est écrit : “ Bien qu’il fût Fils, il a appris l’obéissance de par les choses qu’il a subies ; et après avoir été rendu parfait, il est devenu cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. ” (Hé 5:8, 9). Paul explique quels bienfaits on peut recevoir étant donné que Jésus a été éprouvé de la sorte : “ Car du fait qu’il a souffert lui-même quand il a été mis à l’épreuve, il peut venir au secours de ceux qui sont mis à l’épreuve. ” (Hé 2:18). Ceux qui ont besoin d’aide sont assurés de sa miséricorde et de sa considération compatissante. “ Car, dit Paul, nous avons pour grand prêtre, non pas quelqu’un qui ne puisse compatir à nos faiblesses, mais quelqu’un qui, à tous égards, a été mis à l’épreuve comme nous, mais sans péché. ” — Hé 4:15, 16.
Les sous-prêtres chrétiens. Bien qu’il soit le seul prêtre “ à la manière de Melkisédec ” (Hé 7:17), comme Aaron, le grand prêtre d’Israël, Jésus Christ a un groupe de sous-prêtres que lui a fourni son Père, Jéhovah. Ces sous-prêtres sont appelés à être ses cohéritiers dans les cieux, où ils seront également rois avec lui dans son Royaume (Rm 8:17). Ils sont qualifiés de “ prêtrise royale ”. (1P 2:9.) Dans la vision du livre biblique de la Révélation, ils chantent un chant nouveau dans lequel ils disent que le Christ les a achetés avec son sang et ‘ a fait d’eux un royaume et des prêtres pour leur Dieu, et qu’ils doivent régner sur la terre ’. (Ré 5:9, 10.) Plus loin dans la vision on lit qu’ils sont 144 000. Ils sont aussi décrits comme des disciples de l’Agneau qui ont été “ achetés de la terre ”, “ achetés d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau ”. (Ré 14:1-4 ; voir aussi Jc 1:18.) Dans ce chapitre de la Révélation (14), on trouve une mise en garde concernant la marque de la bête : pour ne pas recevoir cette marque, “ il faut l’endurance des saints ”. (Ré 14:9-12.) Ces 144 000 humains achetés sont ceux qui endurent fidèlement, qui prennent vie pour régner avec le Christ et qui “ seront prêtres de Dieu et du Christ, et [...] régneront avec lui pendant les mille ans ”. (Ré 20:4, 6.) C’est grâce aux services de grand prêtre de Jésus qu’ils accèdent à cette position glorieuse.
Ceux qui bénéficient de la prêtrise céleste. La vision de la Nouvelle Jérusalem consignée dans la Révélation indique qui bénéficiera des services du Grand Prêtre souverain et de ceux qui lui sont associés en qualité de sous-prêtres célestes. Aaron et sa famille ainsi que les prêtres de la tribu de Lévi servaient le peuple composé des 12 tribus en Palestine. Quant à la Nouvelle Jérusalem, “ les nations marcheront par le moyen de sa lumière ”. — Ré 21:2, 22-24.
Voir aussi PRÊTRE.