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Page de titre/Page des éditeursLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Les Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Sauf indication contraire, les citations de la Bible sont tirées de la version en français moderne La Bible. Traduction du monde nouveau.
Janvier 2020
French (ed-F)
© 1995, 2002, 2020 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
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Table des matièresLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Table des matières
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Le but de cette brochureLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Le but de cette brochure
LE PHILOSOPHE hollandais Spinoza a écrit : « Au lieu de railler, déplorer et maudire les actions humaines, j’ai mis tous mes soins à les comprendre. » Étant enseignant, vous avez la tâche très difficile d’essayer de comprendre les opinions, le milieu et les convictions de vos élèves, y compris de ceux dont les parents sont Témoins de Jéhovah. Peut-être ces élèves adoptent-ils parfois une attitude apparemment non-conformiste sur certaines questions. Mais quand il est clair qu’elle est motivée par des convictions religieuses et morales, elle mérite votre attention. Cette brochure a été préparée pour vous aider à mieux comprendre les élèves Témoins de Jéhovah. Nous espérons que vous prendrez le temps de la lire attentivement.
Tout comme comprendre les croyances d’autrui ne signifie pas pour autant les accepter ou les adopter, de même informer les gens n’est pas faire œuvre de prosélytisme. Par cette brochure, nous n’avons nullement l’intention de vous imposer, ni à vous ni à vos élèves, les croyances des Témoins de Jéhovah. Nous souhaitons simplement vous renseigner sur les principes et les croyances de quelques-uns de vos élèves, principes et croyances que leur ont enseignés leurs parents, afin qu’il vous soit plus facile de les comprendre et de les instruire. Bien sûr, les actions des enfants ne correspondent pas toujours à ce que leurs parents leur ont appris, car chaque enfant apprend à développer sa propre conscience.
Comme la plupart des parents, les Témoins de Jéhovah désirent que leurs enfants tirent le meilleur profit de leur scolarité. C’est pourquoi ils leur apprennent à coopérer avec leurs enseignants. D’autre part, les parents Témoins et leurs enfants sont reconnaissants aux enseignants de les traiter avec compréhension et respect.
Les Témoins de Jéhovah sont des chrétiens connus dans le monde entier. Ils sont néanmoins parfois mal compris. Nous espérons donc que cette brochure vous aidera à mieux comprendre les enfants Témoins de Jéhovah qui vous sont confiés, et nous souhaitons tout particulièrement que vous perceviez pourquoi, dans certaines situations précises, ils demanderont peut-être à bénéficier du droit à la différence.
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Le point de vue des Témoins de Jéhovah sur l’instructionLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Le point de vue des Témoins de Jéhovah sur l’instruction
Comme tous les parents, les Témoins de Jéhovah se soucient de l’avenir de leurs enfants. Aussi attachent-ils une très grande importance à l’instruction. « L’instruction doit aider les individus à devenir des membres utiles de la société. Elle doit aussi les aider à apprécier leur héritage culturel et à mener une vie plus enrichissante. »
COMME le laisse entendre cette citation tirée d’une encyclopédie (The World Book Encyclopedia), un des buts principaux de l’école consiste à former les enfants pour la vie quotidienne, afin notamment de les rendre capables de pourvoir un jour aux besoins d’une famille. Pour les Témoins de Jéhovah, c’est un devoir sacré. En effet, la Bible elle-même déclare : « Si quelqu’un ne subvient pas aux besoins des siens, et surtout de ceux qui vivent sous son toit, il a renié la foi et il est pire qu’une personne sans foi » (1 Timothée 5:8). Les années de scolarité préparent l’enfant à assumer ses responsabilités futures. Aussi les Témoins considèrent-ils que l’instruction doit être prise très au sérieux.
« L’instruction doit aider les individus à devenir des membres utiles de la société. Elle doit aussi les aider à apprécier leur héritage culturel et à mener une vie plus enrichissante » (The World Book Encyclopedia).
Les Témoins s’efforcent de vivre en accord avec ce commandement de la Bible : « Quel que soit votre travail, faites-le de tout votre cœur, comme si vous travailliez pour le Seigneur et non pour des hommes seulement » (Colossiens 3:23, La Bible en français courant). Ce principe s’applique à tous les domaines de la vie, y compris à l’école. C’est pourquoi les Témoins encouragent leurs enfants à bien travailler à l’école et à faire sérieusement leurs devoirs.
« Quel que soit votre travail, faites-le de tout votre cœur, comme si vous travailliez pour le Seigneur et non pour des hommes seulement » (Colossiens 3:23, La Bible en français courant).
La Bible enseigne également la soumission aux lois du pays où l’on vit. De ce fait, si la scolarité est obligatoire jusqu’à un certain âge, les Témoins de Jéhovah se soumettent à la loi (Romains 13:1-7).
Une détente saine, la musique, un passe-temps, l’exercice physique, la visite d’une bibliothèque ou d’un musée, etc., tiennent une place importante dans l’instruction harmonieuse d’un enfant.
Sans pour autant sous-estimer l’importance de l’instruction quand il s’agit de gagner sa vie, la Bible montre que ce n’est ni le seul ni le principal but de l’instruction. Une bonne instruction doit aussi développer chez l’enfant la joie de vivre et l’aider à devenir un homme ou une femme équilibré qui trouvera sa place dans la société. Les Témoins de Jéhovah sont donc d’avis qu’il est très important de bien choisir les activités extrascolaires. Ils pensent qu’une détente saine, la musique, un passe-temps, l’exercice physique, la visite d’une bibliothèque ou d’un musée, etc., tiennent une place importante dans l’instruction harmonieuse d’un enfant. Ils apprennent également à leurs enfants à respecter les personnes âgées et à rechercher les occasions de leur rendre service.
La poursuite des études
En raison de l’évolution des techniques, le marché du travail est en perpétuel changement. Beaucoup de jeunes devront donc accepter des emplois ou pratiquer des métiers pour lesquels ils n’auront pas été spécialement formés. Cela étant, leurs bonnes habitudes de travail et leur formation personnelle, notamment leur faculté d’adaptation, leur seront particulièrement précieuses. Par conséquent, pour reprendre les propos de Montaigne, il est préférable que les élèves deviennent des adultes ayant « plutôt la tête bien faite que bien pleine ».
Le chômage, qui touche aussi bien les pays riches que les pays pauvres, menace souvent les jeunes gens qui sont insuffisamment qualifiés. Si donc le marché du travail exige une formation plus longue que le minimum exigé par la loi, c’est aux parents de guider leurs enfants dans leur décision de poursuivre ou non des études, en examinant avec eux les avantages qu’elles présentent, mais aussi les sacrifices qu’elles exigent.
Toutefois, vous serez certainement d’accord que la réussite ne se limite pas uniquement au bien-être matériel. Ces derniers temps, des hommes et des femmes qui consacraient entièrement leur vie à leur profession ont tout perdu le jour où ils ont perdu leur emploi. Des parents ont sacrifié leur vie de famille et le temps qu’ils auraient pu consacrer à leurs enfants. Complètement pris par leur travail, ils n’ont pas aidé leurs enfants durant leur croissance vers l’âge adulte.
Il est clair qu’une instruction équilibrée doit tenir compte du fait qu’il faut plus que la prospérité matérielle pour être vraiment heureux. Jésus Christ a déclaré : « Il est écrit : “L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu” » (Matthieu 4:4, La Bible. Segond 21). Les Témoins de Jéhovah étant chrétiens, ils trouvent important de préparer leurs enfants à pourvoir à leurs propres besoins matériels, mais aussi de les aider à développer des qualités spirituelles et morales.
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Des programmes d’enseignementLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Des programmes d’enseignement
Les Témoins de Jéhovah sont connus dans le monde entier pour leur œuvre d’enseignement biblique.
ÉTANT donné l’importance que les Témoins accordent à leur œuvre d’instruction biblique, d’aucuns pourraient penser qu’ils ne s’intéressent pas à l’instruction en général. Ce n’est pas le cas. Pour instruire autrui, un enseignant doit d’abord apprendre, ce qui exige une formation et une instruction appropriées. C’est pourquoi non seulement les Témoins de Jéhovah attachent de la valeur à l’enseignement scolaire, mais ils bénéficient également de divers programmes d’enseignement et écoles que leur siège mondial organise depuis de nombreuses années. Tout cela a aidé les Témoins et d’autres personnes à progresser sur les plans intellectuel, moral et spirituel.
Par exemple, dans de nombreux pays, les Témoins de Jéhovah ont dû relever un défi particulier : instruire des gens qui, n’ayant reçu qu’une instruction scolaire très limitée, voire aucune, ne savaient ni lire ni écrire. Pour ce faire, ils ont mis en place des classes d’alphabétisation.
Ainsi, au Nigéria, les Témoins de Jéhovah organisent des classes d’alphabétisation depuis 1949. Dans ce pays, ces cours ont permis à des dizaines de milliers de personnes d’apprendre à lire. Une enquête a montré que plus de 90 % des Témoins de Jéhovah du Nigéria savent lire et écrire contre moins de 50 % seulement des Nigérians en général. Au Mexique, les Témoins de Jéhovah organisent des classes d’alphabétisation depuis 1946. En une année, plus de 6 500 personnes ont appris à lire et à écrire. En fait, le nombre de ceux qui ont été alphabétisés dépasse largement les 100 000. Au fil des années, ces cours d’alphabétisation ont été organisés dans de nombreux autres pays, dont la Bolivie, le Cameroun, le Népal et la Zambie. Publié par les Témoins de Jéhovah, le manuel Appliquez-vous à la lecture et à l’écriture a été tiré à plus de sept millions d’exemplaires dans plus de 100 langues.
Dans les pays où ils sont mis en place, ces programmes d’alphabétisation sont souvent agréés par les responsables de l’Éducation nationale. Au Mexique, par exemple, un fonctionnaire a écrit aux Témoins de Jéhovah : « Je vous remercie de votre coopération et, au nom du gouvernement fédéral, je vous adresse nos plus sincères félicitations pour la noble tâche en faveur du progrès que vous accomplissez dans l’intérêt du peuple en donnant la lumière de la connaissance aux analphabètes. [...] Je vous souhaite de réussir dans votre œuvre d’enseignement. »
Une autre formation
Les Témoins apprennent à lire et à s’exprimer en public.
Accordant une grande importance à leur œuvre d’instruction biblique, les Témoins de Jéhovah s’efforcent d’apprendre à mieux expliquer les enseignements de la Bible à autrui. Par exemple, dans les plus de 119 000 assemblées du monde entier, ils s’entraînent à lire et à parler en public. Même les plus jeunes, dès qu’ils savent lire, peuvent s’inscrire et recevoir cette formation, laquelle se révèle très utile pour eux dans d’autres domaines, à l’école par exemple. Beaucoup d’enseignants ont fait remarquer que bon nombre d’élèves Témoins de Jéhovah s’exprimaient très bien.
Dans les assemblées, on encourage vivement la lecture, et chaque famille est invitée à avoir sa propre bibliothèque avec un large éventail d’ouvrages.
D’autre part, toutes les assemblées de Témoins de Jéhovah prévoient dans leur lieu de réunion, appelé Salle du Royaume, une bibliothèque où l’on trouve des auxiliaires bibliques, des dictionnaires et d’autres ouvrages. Ces bibliothèques sont ouvertes à tous ceux qui assistent aux réunions organisées à la Salle du Royaume. Dans les assemblées, on encourage vivement la lecture, et chaque famille est invitée à avoir sa propre bibliothèque avec un large éventail d’ouvrages pour combler les besoins des enfants et des adultes.
Des formations plus poussées
Les Témoins de Jéhovah organisent aussi des écoles pour former des hommes et des femmes appelés à servir comme missionnaires, et d’autres encore pour instruire des ministres religieux assumant des responsabilités dans les assemblées. Ces formations reflètent elles aussi la grande importance que les Témoins de Jéhovah attachent à l’instruction.
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La pluralité des religions : un défi à releverLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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La pluralité des religions : un défi à relever
En tant qu’enseignant, vous devez relever un défi qu’ont rarement connu vos prédécesseurs : la pluralité des religions.
AU MOYEN ÂGE, les habitants d’un pays donné pratiquaient généralement la même religion. Il n’y a pas longtemps encore, à la fin du 19e siècle, l’Europe ne connaissait que quelques grandes religions : le catholicisme et le protestantisme à l’ouest, les Églises orthodoxes et l’islam à l’est, et le judaïsme. Incontestablement, la pluralité religieuse est beaucoup plus courante aujourd’hui en Europe et dans le monde. On assiste à l’implantation de religions peu connues, adoptées par une partie de la population ou introduites par des immigrés ou des réfugiés.
C’est ainsi que dans des pays comme l’Allemagne, l’Australie, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, il y a de nombreux musulmans, bouddhistes et hindous. Les chrétiens Témoins de Jéhovah pratiquent leur culte dans plus de 239 pays et territoires. Dans 14 pays, ils comptent plus de 150 000 Témoins actifs (voir l’encadré « Les Témoins de Jéhovah : une religion internationale »).
La pluralité des pratiques religieuses peut créer des difficultés aux enseignants. Par exemple, des questions importantes sont soulevées en rapport avec les fêtes populaires : Doit-on imposer la célébration de toutes ces fêtes à chaque élève, quelle que soit sa religion ? La majorité des élèves ne trouvent peut-être rien à redire à de telles célébrations, mais ne devrait-on pas respecter le point de vue des familles qui appartiennent à un groupe minoritaire ? Il y a encore un autre facteur à considérer : dans les pays où la loi impose la séparation de l’Église et de l’État et où l’instruction religieuse n’est pas prévue dans le programme scolaire obligatoire, certains ne jugeront-ils pas illogique d’imposer la célébration de telles fêtes à l’école ?
Les anniversaires de naissance
La célébration de fêtes qui semblent n’avoir que peu de rapports avec la religion, voire aucun, peut provoquer elle aussi des malentendus. C’est le cas des anniversaires de naissance, que l’on fête dans de nombreuses écoles. Même si les Témoins de Jéhovah respectent le droit de chacun de célébrer les anniversaires de naissance, ils jugent bon, comme vous le savez sans doute, de ne pas s’associer à ces célébrations. Mais vous ne savez peut-être pas pourquoi eux et leurs enfants n’y participent pas.
Le Livre des religions, une encyclopédie diffusée en France, qualifie cette coutume de rite et l’inclut dans la liste des « rites séculiers ». Bien que considérée comme une coutume profane inoffensive, la célébration des anniversaires tire en réalité son origine du paganisme.
L’Encyclopédie américaine (édition de 1991) déclare : « Le monde antique de l’Égypte, de la Grèce, de Rome et de la Perse célébrait les anniversaires des dieux, des rois et des nobles. » Ralph et Adelin Linton en révèlent la raison sous-jacente dans leur livre Les traditions des anniversaires, où ils écrivent : « La Mésopotamie et l’Égypte, berceaux de la civilisation, ont aussi été les premiers pays où les hommes se sont souvenus du jour de leur naissance pour lui rendre honneur. Dans l’Antiquité, il était important d’établir des registres de naissance, surtout parce que la date de naissance était indispensable pour pouvoir tirer un horoscope. » Ce lien direct avec l’astrologie préoccupe ceux qui sont attachés à l’enseignement de la Bible ; et ils s’abstiennent de célébrer les anniversaires de naissance (Isaïe 47:13-15).
Il n’est donc pas surprenant de lire dans la World Book Encyclopedia : « Les premiers chrétiens ne célébraient pas la naissance [du Christ] parce qu’ils considéraient la célébration des naissances comme une coutume païenne » (volume 3, page 416).
Les Témoins aiment passer d’agréables moments ensemble.
Ayant cela présent à l’esprit, les Témoins de Jéhovah jugent bon de ne pas participer aux anniversaires de naissance. La naissance d’un enfant est assurément un événement joyeux, merveilleux, et, naturellement, tous les parents se réjouissent année après année de voir leurs enfants grandir. Par ailleurs, les Témoins de Jéhovah éprouvent beaucoup de joie à témoigner leur amour à leur famille ou à leurs amis en leur faisant des cadeaux et en passant d’agréables moments en leur compagnie. Toutefois, eu égard à l’origine des célébrations d’anniversaires, ils préfèrent agir ainsi à d’autres moments de l’année (Luc 15:22-25 ; Actes 20:35).
Noël
Noël est fêté dans le monde entier, même dans de nombreux pays non chrétiens. Étant donné que cette fête est acceptée par la majorité des religions de la chrétienté, il peut paraître surprenant que les Témoins de Jéhovah ne la célèbrent pas. Quelle en est la raison ?
Comme de nombreuses encyclopédies le montrent clairement, la date de naissance de Jésus a été fixée arbitrairement au 25 décembre pour la faire coïncider avec une fête païenne romaine. Voyez les citations suivantes extraites de différents ouvrages :
« On ignore la date de la naissance du Christ. Les Évangiles n’en révèlent ni le jour ni le mois » (New Catholic Encyclopedia, volume III, page 656).
« Les saturnales romaines sont à la base de la plupart des joyeuses coutumes de l’époque de Noël » (Encyclopædia of Religion and Ethics).
« La plupart des coutumes de Noël courantes en Europe, ou dont on a rapporté l’observance dans le passé, ne sont pas d’authentiques coutumes chrétiennes, mais des coutumes païennes qui ont été absorbées ou tolérées par l’Église. [...] Les saturnales romaines sont à la base de la plupart des joyeuses coutumes de l’époque de Noël » (Encyclopædia of Religion and Ethics, édité par James Hastings, Édimbourg, 1910, volume III, pages 608-9).
« Noël est célébré le 25 décembre dans toutes les Églises chrétiennes depuis le IVe siècle. Cette date était alors celle de la fête païenne du solstice d’hiver appelée “Naissance (natale, en latin) du soleil”, car celui-ci semble reprendre vie lorsque les jours s’allongent à nouveau. À Rome, l’Église a adopté cette coutume fort populaire, [...] en lui donnant un sens nouveau » (Encyclopædia Universalis, 1968, volume 19, page 1375).
« La fête de Noël s’est développée du fait qu’elle tranchait avec les célébrations païennes du Sol Invictus [le Soleil invincible] (Mithra). D’autre part, le 25 décembre, qui correspond au solstice d’hiver, fut assimilé à la lumière qui jaillit dans le monde par le moyen de Christ, et le symbolisme attaché au Sol Invictus fut transféré sur Christ » (Brockhaus Enzyklopädie, volume 20, page 125).
Comment certains ont-ils réagi quand ils ont appris les faits relatifs à Noël ? L’Encyclopédie britannique déclare : « En 1644, les puritains anglais interdirent par une loi votée au Parlement toute réjouissance et tout service religieux parce que [Noël] était une fête païenne, et ils ordonnèrent de l’observer sous la forme d’un jeûne. Charles II réintroduisit les festivités, mais les Écossais restèrent attachés au point de vue des puritains. » Les premiers chrétiens ne célébraient pas Noël. De même, aujourd’hui les Témoins de Jéhovah ne participent pas aux activités associées à Noël.
Cependant, la Bible encourage le don de cadeaux ou l’invitation de parents ou d’amis à un joyeux repas en d’autres circonstances. Elle invite les parents à apprendre à leurs enfants à se montrer sincèrement généreux plutôt qu’à faire des cadeaux à une date convenue (Matthieu 6:2, 3). Les enfants des Témoins de Jéhovah apprennent à être tolérants et à respecter leurs semblables, par exemple à leur reconnaître le droit de célébrer Noël. Inversement, ils apprécient qu’on respecte leur décision de ne pas participer aux activités liées à cette fête.
Autres fêtes
Les Témoins de Jéhovah adoptent la même attitude envers d’autres fêtes religieuses ou semi-religieuses qui sont célébrées au cours de l’année scolaire dans divers pays. Citons, par exemple, la fête des Rois, le carnaval, Pâques, Halloween, les fêtes de juin au Brésil et setsubun au Japon. Les Témoins de Jéhovah ou leurs enfants seront certainement très heureux de répondre à vos éventuelles questions sur ces fêtes ou toute autre non mentionnée ici.
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Des valeurs morales qui méritent le respectLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Les Témoins de Jéhovah s’efforcent d’inculquer les vraies valeurs chrétiennes à leurs enfants.
Des valeurs morales qui méritent le respect
Au cours de l’Histoire, des hommes et des femmes courageux ont adopté des attitudes à contre-courant des idées populaires de leur temps. Ils ont enduré l’oppression politique, religieuse et raciale, allant souvent jusqu’à donner leur vie pour leur idéal.
LES PREMIERS chrétiens ont montré une force d’âme remarquable. Durant les cruelles persécutions des trois premiers siècles, nombre d’entre eux ont été mis à mort par les païens de Rome parce qu’ils refusaient d’adorer l’empereur. Parfois, on dressait dans l’arène un autel sur lequel les chrétiens, pour obtenir leur liberté, n’avaient qu’à faire brûler une pincée d’encens, geste par lequel ils auraient reconnu le caractère divin de l’empereur. Toutefois, peu d’entre eux ont transigé avec leur foi. La majorité ont préféré mourir plutôt qu’y renoncer.
À notre époque, les chrétiens Témoins de Jéhovah ont adopté une attitude similaire sous le rapport de la neutralité politique. Par exemple, leur fermeté face au nazisme est entrée dans l’Histoire. Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 1 000 Témoins allemands ont perdu la vie, la majorité d’entre eux dans les camps de concentration, parce qu’ils sont restés neutres et ont refusé de dire « Heil Hitler ». De jeunes enfants ont été enlevés de force à leurs parents Témoins et, en dépit des pressions exercées sur eux, ils sont restés fermes et ont refusé de se laisser influencer par des enseignements contraires à la Bible qu’on cherchait à leur imposer.
Le salut au drapeau
En général, les Témoins de Jéhovah ne sont pas l’objet de persécutions aussi cruelles aujourd’hui. Toutefois, lorsque des jeunes Témoins décident en conscience de ne pas participer à des cérémonies patriotiques, le salut au drapeau par exemple, leur prise de position est parfois mal perçue.
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22:21, Bible de Jérusalem).
Les Témoins de Jéhovah apprennent à leurs enfants à ne pas dissuader les autres enfants de saluer le drapeau ; c’est à chacun de décider pour lui-même. Mais en ce qui les concerne, les Témoins adoptent une attitude ferme : ils ne saluent le drapeau d’aucune nation. Pour autant, ils ne désirent pas se montrer irrespectueux. Où qu’ils vivent, ils respectent bel et bien le drapeau du pays, et ils manifestent ce respect en obéissant aux lois. Ils ne participent à aucune activité antigouvernementale, quelle qu’elle soit. En fait, les Témoins croient que les gouvernements humains actuels constituent une « disposition de Dieu », une disposition dont il permet l’existence. Ils se considèrent tenus d’observer le commandement divin qui leur ordonne de payer leurs impôts et de respecter ces « autorités supérieures » (Romains 13:1-7). Cela est en harmonie avec ces paroles bien connues du Christ : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22:21, Bible de Jérusalem).
« Mais pourquoi, demanderont peut-être certains, les Témoins de Jéhovah ne saluent-ils pas le drapeau pour l’honorer ? » C’est parce qu’à leurs yeux le salut au drapeau est un acte d’adoration. Or l’adoration revient à Dieu ; leur conscience ne leur permet pas d’adorer qui que ce soit ou quoi que ce soit, sinon Dieu (Matthieu 4:10 ; Actes 5:29). Ils apprécient que les enseignants respectent leurs convictions et celles de leurs enfants.
Les Témoins de Jéhovah ne sont évidemment pas les seuls à penser que le salut au drapeau a un rapport avec le culte, comme en témoignent les commentaires suivants :
« Les premiers drapeaux avaient un caractère presque entièrement religieux. [...] Il semble qu’on ait toujours cherché l’appui de la religion pour sanctifier les drapeaux nationaux » (c’est nous qui ajoutons l’italique ; Encyclopædia Britannica).
« Le drapeau, comme la croix, est sacré. [...] Les règles et prescriptions relatives à l’attitude de l’homme envers les étendards de la nation sont énoncées en termes expressifs et forts, tels que “service du drapeau”, [...] “respect dû au drapeau”, “dévouement au drapeau” » (c’est nous qui ajoutons l’italique ; The Encyclopedia Americana).
« Les chrétiens refusaient de [...] sacrifier au génie de l’empereur [romain] — ce qui aujourd’hui équivaut approximativement au refus de saluer le drapeau ou de répéter le serment d’obéissance » (Daniel Mannix, Those About to Die, 1958, page 135).
Trois jeunes Hébreux refusèrent de se prosterner devant la statue que Nabuchodonosor, le roi de Babylone, avait fait dresser.
Précisons à nouveau qu’en refusant de saluer le drapeau, les Témoins de Jéhovah n’ont nullement l’intention de se montrer irrespectueux envers quelque gouvernement que ce soit ou envers ses dirigeants. Ils refusent tout simplement d’accomplir un acte d’adoration en s’inclinant devant ou en saluant une image représentant l’État. Leur attitude est à leurs yeux comparable à celle qu’adoptèrent, aux temps bibliques, trois jeunes Hébreux qui refusèrent de se prosterner devant la statue que Nabuchodonosor, le roi de Babylone, avait fait dresser dans la plaine de Doura (Daniel, chapitre 3). Ainsi, quand les autres enfants saluent le drapeau ou font serment d’obéissance, les enfants de Témoins de Jéhovah obéissent à leur conscience instruite par la Bible. Observant un silence respectueux, ils s’abstiennent de participer à de telles cérémonies. Pour les mêmes raisons, les enfants de Témoins s’abstiennent de chanter ou de jouer les hymnes nationaux.
Le droit des parents
De nos jours, la plupart des pays respectent le droit des parents de donner à leurs enfants l’instruction religieuse qui correspond à leurs convictions. Toutes les religions défendent ce droit, comme le montre le droit canon toujours en usage dans l’Église catholique : « Ayant donné la vie à des enfants, les parents sont tenus par la très grave obligation de les éduquer et jouissent du droit de le faire ; c’est pourquoi il appartient aux parents chrétiens en premier d’assurer l’éducation chrétienne de leurs enfants selon la doctrine transmise par l’Église » (Canon 226).
Les enfants sont encouragés à s’intéresser aux autres.
Les Témoins de Jéhovah ne font ni plus ni moins. Ils aiment leurs enfants et ils s’efforcent de leur inculquer les vraies valeurs chrétiennes ainsi que l’amour du prochain et le respect des biens d’autrui. Ils souhaitent suivre le conseil que l’apôtre Paul donna aux chrétiens d’Éphèse : « Parents, ne traitez pas vos enfants de façon à les exaspérer ; mais élevez-les en leur donnant une éducation, des avertissements et une discipline qui s’inspirent du Seigneur » (Éphésiens 6:4, Pierre de Beaumont).
Quand les parents sont de religions différentes
Dans certaines familles, seul le père ou la mère est Témoin de Jéhovah. Dans un tel cas, le parent Témoin de Jéhovah est encouragé à reconnaître à son conjoint non Témoin le droit d’instruire, lui aussi, leurs enfants selon ses convictions religieuses. Les enfants à qui l’on propose plusieurs conceptions religieuses n’en subissent que peu de conséquences néfastes, voire aucunea. En fait, tous les enfants doivent à un moment ou à un autre choisir la religion qu’ils pratiqueront et, naturellement, tous ne décident pas de suivre les principes religieux de leurs parents, qu’ils soient Témoins de Jéhovah ou non.
Le droit des enfants à la liberté de conscience
Les Témoins de Jéhovah attachent une grande importance à la conscience chrétienne individuelle (Romains, chapitre 14). La Convention des droits de l’enfant, adoptée par l’assemblée générale des Nations unies en 1989, reconnaît à l’enfant le droit à « la liberté de pensée, de conscience et de religion », et le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération.
Il n’y a pas deux enfants identiques. On peut donc raisonnablement s’attendre à ce que pour certaines activités ou tâches prévues à l’école des jeunes Témoins ou d’autres élèves prennent des décisions différentes. Vous êtes certainement attachés comme nous au principe de la liberté de conscience.
a Au sujet des enfants dont les parents n’ont pas la même religion, Steven Carr Reuben fait cette remarque dans son livre Raising Jewish Children in a Contemporary World : « Les enfants sont perturbés quand leurs parents se renient, se montrent confus, secrets ou éludent les questions religieuses. Quand des parents s’expriment ouvertement, sincèrement et clairement sur leurs croyances et au sujet des valeurs et des célébrations auxquelles ils sont attachés, leurs enfants grandissent, dans le domaine religieux, avec un sentiment de sécurité et de dignité particulièrement important pour ce qui est de développer le respect de soi et de définir sa place dans le monde. »
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Le rôle des parentsLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Le rôle des parents
Il ne fait aucun doute qu’élever des enfants pour qu’ils deviennent des adultes équilibrés dans la société actuelle n’est pas tâche facile.
L’INSTITUT américain de la santé mentale a publié les résultats d’une enquête menée auprès de parents qui avaient réussi, c’est-à-dire dont les enfants, âgés de plus de 21 ans, « étaient tous des adultes productifs et apparemment bien intégrés dans la société ». À ces parents on a posé la question suivante : « D’après votre expérience personnelle, quel est le meilleur conseil que vous donneriez aux parents ? » Voici les réponses qui sont revenues le plus souvent : « Témoignez beaucoup d’amour », « Exercez une discipline constructive », « Passez du temps ensemble », « Apprenez à vos enfants à différencier le bien et le mal », « Développez un respect mutuel », « Écoutez-les vraiment », « Offrez-leur des conseils plutôt que des discours » et « Soyez réalistes ».
Les enseignants jouent un rôle capital pour ce qui est de former de jeunes adultes équilibrés.
Toutefois, la tâche consistant à aider les enfants à devenir de jeunes adultes équilibrés n’est pas laissée qu’aux parents. Les enseignants aussi ont un rôle capital à jouer. Un conseiller pédagogique expérimenté a déclaré : « Le rôle fondamental de l’éducation scolaire est d’épauler les parents en vue de former de jeunes adultes responsables, mûrs sur les plans intellectuel, physique et affectif. »
Parents et enseignants ont donc le même objectif : former des jeunes qui seront demain des adultes mûrs et équilibrés, qui aimeront la vie et qui seront capables de trouver leur place dans la société.
Coopération plutôt que compétition
Cependant, des difficultés surgissent quand les parents ne coopèrent pas avec les enseignants. Par exemple, certains parents se désintéressent complètement de l’instruction de leurs enfants ; d’autres cherchent à rivaliser avec les enseignants. Commentant ce phénomène, une revue française déclare : « L’enseignant n’est plus seul maître à bord. Les parents, obsédés par la réussite de leur enfant, épluchent les manuels scolaires, jugent et critiquent les méthodes d’apprentissage, réagissent à la première mauvaise note de leur rejeton. » De telles réactions peuvent empiéter sur les prérogatives des enseignants.
Les Témoins de Jéhovah sont d’avis que leurs enfants seront mieux instruits si eux, les parents, coopèrent avec les enseignants en s’intéressant efficacement à l’instruction de leurs enfants.
Les Témoins de Jéhovah sont d’avis que leurs enfants seront mieux instruits si eux, les parents, coopèrent avec les enseignants en s’intéressant efficacement à l’instruction de leurs enfants. Ils pensent que cette coopération est d’autant plus importante que votre tâche devient de plus en plus difficile.
Les difficultés à l’école
L’école n’est pas à l’abri des problèmes qui assaillent la société, société à laquelle elle appartient et dont elle est le reflet. Les difficultés d’ordre social se sont rapidement aggravées avec les années. À propos des conditions existant dans une certaine école des États-Unis, on a pu lire dans le New York Times : « Les élèves dorment en classe ; ils se menacent les uns les autres dans les couloirs couverts de graffiti ; ils rabaissent les bons élèves. [...] Presque tous les élèves ont des problèmes : prendre soin d’un bébé, s’occuper de parents en prison, échapper à la violence des gangs. Chaque jour, presque un cinquième des élèves sont absents. »
Particulièrement inquiétant est le phénomène de plus en plus répandu de la violence à l’école. Aux bagarres épisodiques, limitées à des bousculades, a succédé l’usage des armes à feu et des couteaux. De plus en plus d’élèves possèdent une arme ; les agressions sont plus graves, les enfants recourant à la violence plus vite et à un âge de plus en plus bas.
Les conditions ne sont sans doute pas aussi sombres dans tous les pays. Cependant, dans le monde entier nombreux sont les enseignants qui se trouvent dans la situation évoquée par l’hebdomadaire français Le Point : « On ne respecte pas l’enseignant, il n’a plus d’autorité. »
Les parents qui obtiennent de bons résultats passent du temps avec leurs enfants.
Un tel mépris de l’autorité constitue un réel danger pour tous les enfants. Aussi les Témoins de Jéhovah inculquent-ils à leurs enfants l’obéissance et le respect de l’autorité, qualités qui font souvent défaut à l’école.
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ConclusionLes Témoins de Jéhovah et l’instruction
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Conclusion
CETTE brochure n’a pas pour but de faire un examen complet des croyances religieuses des Témoins de Jéhovah. Nous nous sommes plutôt efforcés d’expliquer quelques-uns des principes auxquels nous croyons et de montrer clairement quelle influence familiale s’exerce peut-être sur un de vos élèves dont le père ou la mère (ou les deux) est Témoin de Jéhovah.
Les Témoins de Jéhovah accordent une grande valeur au développement spirituel de leurs enfants, convaincus qu’il favorise leur épanouissement dans d’autres domaines. Les croyances auxquelles ils adhèrent et les principes qui les guident donnent un sens à leur vie et les aident à faire face aux difficultés quotidiennes. De plus, ces croyances et ces principes les incitent à être leur vie durant d’abord des élèves studieux, puis de bons citoyens.
Les Témoins s’efforcent d’avoir une approche réaliste de la vie, aussi attachent-ils beaucoup d’importance à l’instruction. Ils souhaitent donc coopérer avec vous du mieux qu’ils peuvent. Où qu’ils vivent, au foyer comme dans leur lieu de culte, ils continueront d’encourager leurs enfants à faire leur part dans cette collaboration fructueuse.
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