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Drogues : qui en consomme ?Réveillez-vous ! 2001 | 8 juillet
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Drogues : qui en consomme ?
DE L’UN DE NOS RÉDACTEURS EN AFRIQUE DU SUD
“ TOUT le monde se drogue. ” Cette affirmation hâtive sert parfois à inciter les plus naïfs à goûter aux drogues illicites. Pourtant, ces paroles ne sont pas tout à fait inexactes : tout dépend de ce que l’on entend par le mot “ drogue ”.
Voici comment il est défini : “ N’importe quelle substance chimique, d’origine naturelle ou synthétique, qui peut servir à modifier la perception, l’humeur ou d’autres états psychologiques. ” Il s’agit là d’une description large et pertinente de ce que l’on appelle les substances psychoactives, qui peuvent englober certains médicaments.
D’après cette définition, l’alcool est une drogue. Le danger réside dans sa consommation immodérée. Or ce phénomène prend de l’ampleur. Une enquête menée dans le milieu universitaire d’un pays occidental a établi que “ la bringue est la forme la plus grave de toxicomanie sur les campus des universités ”, et que 44 % des étudiants sont des bringueursa.
Bien qu’il contienne un poison violent, la nicotine, le tabac est, comme l’alcool, commercialisé en toute légalité. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il fait environ quatre millions de morts par an. Pourtant, les magnats du tabac sont des citoyens fortunés et respectés. De plus, la cigarette crée une forte dépendance, peut-être davantage que ne le font bien des drogues illicites.
Ces dernières années, de nombreux pays ont réglementé la publicité pour le tabac et imposé d’autres restrictions. Malgré cela, beaucoup de personnes considèrent toujours le fait de fumer comme un acte socialement acceptable. L’industrie du cinéma continue de célébrer le tabac. Une étude menée par l’université de Californie, à San Francisco, sur les films les plus lucratifs entre 1991 et 1996 a montré que 80 % des premiers rôles masculins étaient des fumeurs.
Que dire des drogues “ inoffensives ” ?
Les substances médicamenteuses ont indéniablement profité à beaucoup de personnes, mais il est possible d’en faire un mauvais usage. Les docteurs pourraient parfois prescrire des remèdes un peu trop rapidement, ou bien être contraints de le faire par des patients dont l’état ne l’exige pas. Un médecin a dit : “ Les docteurs ne prennent pas toujours le temps d’essayer de déterminer avec le patient la cause de ses troubles. Il est bien plus facile de dire : ‘ Prenez ce cachet. ’ Mais le problème essentiel demeure. ”
Même des médicaments délivrés sans ordonnance, comme l’aspirine et le paracétamol (Efferalgan, Doliprane), peuvent, en cas d’abus, engendrer de graves ennuis de santé. Plus de 2 000 personnes dans le monde meurent chaque année en raison d’un mauvais usage du paracétamol.
Selon la définition citée plus haut, la caféine contenue dans le thé et le café est elle aussi une drogue, bien que cela nous semble difficile à admettre le matin, devant notre petite tasse préférée. Et il serait absurde de considérer des boissons aussi communes que le thé et le café de la même façon que les drogues dures, telles que l’héroïne. Cela reviendrait à comparer un chaton à un lion féroce. Néanmoins, certains experts de la santé sont d’avis que la prise quotidienne de plus de cinq tasses de café ou neuf tasses de thé peut être nuisible. En outre, si vous deviez stopper net une très forte consommation, vous pourriez ressentir les symptômes d’un état de manque, semblables à ceux qu’une grande buveuse de thé a éprouvés : nausées, maux de tête violents et hypersensibilité à la lumière.
Que dire de la consommation illicite de drogues ?
L’usage de drogues dans le sport prête davantage à controverse. Le Tour de France 1998 l’a bien montré, quand les neuf cyclistes de l’équipe en tête furent disqualifiés pour avoir eu recours à des produits dopants. Les athlètes ont imaginé bien des façons d’échapper aux contrôles antidopages. Le magazine Time signale que certains sont allés jusqu’à accepter “ des ‘ implants d’urine ’, autrement dit que l’urine ‘ propre ’ d’un tiers soit introduite dans leur vessie au moyen d’un cathéter, une intervention souvent douloureuse ”.
Nous n’avons pas encore mentionné la déconcertante batterie de drogues illicites consommées à des fins “ récréatives ”. Parmi elles citons la marijuana, l’ecstasy (3,4-méthylène-dioxyméthamphétamine ou MDMA), le LSD (acide lysergique diéthylamide), les stimulants (tels que la cocaïne et les amphétamines), les dépresseurs (comme les tranquillisants) et l’héroïne. N’oublions pas non plus les substances inhalantes, telles que la colle ou l’essence, qui connaissent un grand succès chez les jeunes. Bien entendu, ces substances sont légales et à la disposition de tous.
L’image du toxicomane décharné en train de se défoncer dans un lieu sordide est un cliché trompeur. En effet, bien que la dépendance affecte plus ou moins la qualité de vie des drogués, beaucoup d’entre eux restent capables de vaquer à leurs activités quotidiennes à peu près normalement. Néanmoins, ne sous-estimons pas la face cachée du monde de la drogue. Un écrivain a décrit comment certains cocaïnomanes “ sont capables de ‘ se défoncer ’ plusieurs fois de suite, faisant de leur corps une loque couverte de piqûres de seringue, de sang et d’ecchymoses ”.
Après un semblant de déclin à la fin des années 80, la consommation de drogues illicites est de nouveau en pleine recrudescence dans le monde entier. Le magazine Newsweek a observé : “ Les autorités sont submergées par un raz-de-marée de narcotrafic, une explosion de l’absorption de drogues en tous genres et un manque cruel de fonds — et d’information — pour les combattre. ” Le Star, quotidien de Johannesburg, en Afrique du Sud, a affirmé que, selon des statistiques officielles, “ 1 personne sur 4 en Afrique du Sud est dépendante de l’alcool ou de drogues ”.
L’Institut de recherche des Nations unies pour le développement social a souligné que “ les fabricants et les marchands de drogue [...] se sont organisés à l’échelle internationale pour placer une part significative de leurs profits dans des centres financiers offrant discrétion et retours sur investissements alléchants. [...] Les narcotrafiquants peuvent à présent blanchir leurs revenus illicites en déplaçant électroniquement des capitaux dans le monde sans grand risque de contrôles nationaux ”.
Il semble que beaucoup d’Américains manipulent de la cocaïne chaque jour sans même le savoir. En effet, un article de la revue Discover a expliqué que la plupart des billets de banque américains portent des traces de drogue.
Le fait est que désormais la consommation de drogues, y compris de drogues illicites, est acceptée par de nombreuses personnes, car considérée comme partie intégrante de la vie de tous les jours. Mais au vu des ravages largement médiatisés causés tant par les drogues illicites que par le tabac et l’alcool, une question évidente se pose : pourquoi en use-t-on ? Tout en réfléchissant à cette question, interrogeons-nous aussi sur la façon dont nous-mêmes considérons ces substances.
[Note]
a On définit la bringue comme ‘ l’absorption à la file d’au moins cinq verres d’alcool pour les hommes et d’au moins quatre pour les femmes ’.
[Illustration, page 3]
Sur de nombreux campus, la bringue est un problème majeur.
[Illustration, page 5]
Beaucoup jugent inoffensives la cigarette et les drogues “ récréatives ”.
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Drogues : comment y vient-on ?Réveillez-vous ! 2001 | 8 juillet
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Drogues : comment y vient-on ?
“ J’AVAIS 13 ans quand la sœur de mon meilleur ami m’a invité chez eux un soir. Tout le monde a commencé à fumer de la marijuana. Au début, j’ai refusé, mais après plusieurs propositions, j’ai fini par essayer. ” C’est ainsi que Michael, un Sud-Africain, explique son initiation à la drogue.
“ Je viens d’une famille attachée aux traditions et qui travaille dans la musique classique. Je faisais partie d’un orchestre dont un des musiciens avait l’habitude de fumer de la marijuana durant les entractes. Pendant des mois, il a persisté à m’en proposer. J’ai fini par accepter, et j’ai commencé à en consommer régulièrement. ” Voilà comment Darren, un Canadien, s’est mis à la drogue.
Michael et Darren se sont tournés tous deux vers d’autres substances, telles que le LSD, l’opium et des stimulants. Maintenant qu’ils ne sont plus toxicomanes, ils reconnaissent que la pression de l’entourage a été la principale raison de leur apprentissage de la drogue. “ Je n’avais jamais imaginé que je me droguerais un jour, raconte Michael, mais ces petits jeunes étaient mes seuls amis, et naturellement je les ai accompagnés. ”
Le monde du divertissement
La pression de l’entourage joue sans aucun doute un rôle primordial dans l’initiation à la drogue, et les jeunes sont particulièrement influençables. De plus, ils ont sous les yeux l’exemple de leurs idoles du monde du spectacle, qui exercent une influence puissante sur leurs fans.
L’industrie du spectacle est considérablement touchée par la toxicomanie. Des célébrités de la musique en arrivent souvent à consommer des drogues dures à un moment ou à un autre de leur carrière. De nombreuses vedettes du cinéma sont aussi des toxicomanes.
Les artistes confèrent aux drogues un éclat et une fascination que les jeunes semblent trouver irrésistibles. En 1996, le magazine Newsweek signalait : “ Les rues de Seattle grouillent de gamins venus là pour se droguer à l’héroïne, juste parce que Cobain [vedette du rock] l’a fait. ”
Les revues, les films et la télévision enjolivent l’univers de la drogue. De même, certains créateurs de mode renommés ont mis en vedette des mannequins maigres et hâves, imitant l’allure des toxicomanes.
Comment naît la dépendance ?
Beaucoup d’autres facteurs contribuent à l’essor de la toxicomanie, notamment la frustration, la dépression, l’absence de but dans la vie, mais aussi les difficultés économiques, le chômage et le piètre exemple des parents.
Les plus mal à l’aise dans les relations humaines se droguent pour affronter leur vie sociale. Ils croient que la drogue renforce leur assurance, qu’elle les rend intelligents et plaisants. Elle est une solution de facilité pour d’autres, qui refusent de prendre leur vie en main.
L’ennui est une autre raison pour laquelle les jeunes se tournent vers la drogue. Le livre L’ivresse du risque : pourquoi des adolescents agissent-ils ainsi ? (angl.) fait ce commentaire sur l’ennui et l’absence de surveillance de la part des parents : “ Garçons et filles rentrent de l’école dans une maison vide. Évidemment, ils sont seuls et ne veulent pas le rester. Des amis les rejoignent, mais souvent ils s’ennuient, même ensemble. Ils regardent à la télévision des feuilletons et des émissions musicales qui n’en finissent pas, ou surfent sur le Net en quête de sensations. Le tabac, la drogue et l’alcool deviennent facilement des ingrédients de ce scénario. ”
Voici ce qu’a dit Michael, cité plus haut, sur l’absence de surveillance de la part de ses parents : “ J’avais une vie de famille heureuse. Nous étions très proches les uns des autres. Cependant, mes parents travaillaient tous les deux et personne ne nous surveillait pendant la journée. Et puis nos parents nous laissaient une incroyable liberté. Il n’y avait aucune discipline. Mes parents étaient loin de s’imaginer que je me droguais. ”
Une fois dépendants, beaucoup continuent à se droguer pour une raison simple : ils aiment ça. Michael, qui se droguait tous les jours, explique ce qu’il ressentait : “ Je vivais comme dans un rêve. Je pouvais échapper à toutes les pressions. Je ne me sentais jamais menacé. Tout était beau. ”
Dick, un autre ex-toxicomane sud-africain, décrit ainsi les sensations que lui procurait la marijuana qu’il fumait depuis l’âge de 13 ans : “ Je m’esclaffais à toutes les blagues. Tout était marrant. ”
Les mises en garde contre les dangers de la drogue ne semblent pas effrayer les jeunes, qui ont tendance à penser : “ Ça ne m’arrivera pas. ” Le livre Discussion avec votre adolescent (angl.) explique pourquoi les jeunes ignorent les avertissements : “ Ils ont une telle énergie qu’ils n’arrivent pas à croire que leur santé en pâtira. Ce sentiment d’invulnérabilité est très courant chez les adolescents. Ils pensent que le cancer du poumon, l’alcoolisme et l’accoutumance à des drogues dures n’arrivent qu’aux personnes plus âgées, pas à eux. ” Beaucoup n’ont tout simplement aucune conscience des risques, comme le prouve le succès d’une drogue : l’ecstasy. Qu’est-ce au juste ?
L’ecstasy et le monde des raves
Le MDMA, une drogue à base d’amphétamines connue sous le nom d’ecstasy, est couramment consommé lors de nuits entières passées à danser et appelées raves. Les revendeurs d’ecstasy soutiennent l’idée qu’elle est un euphorisant inoffensif doublé d’un puissant tonifiant pour danser jusqu’au petit jour. Cette drogue stimule les danseurs pendant des heures, jusqu’à ce qu’ils finissent par éprouver ce qu’un auteur a décrit comme “ un quasi état de transe qu’ils appellent ‘ tomber dans les choux ’ ”. Une jeune explique ce qui attire dans l’ecstasy : “ Un grand frisson démarre dans tes orteils puis, tout en montant lentement jusqu’à la tête, t’enveloppe d’une chaleur et d’un amour incroyables. ”
Des scanographies du cerveau de consommateurs réguliers d’ecstasy prouvent que cette substance n’est pas aussi inoffensive que ses vendeurs le prétendent. Il est indéniable que l’ecstasy endommage les fibres nerveuses cérébrales et qu’elle réduit le taux de sérotonine. De tels dégâts pourraient être irréversibles. Ils peuvent provoquer plus tard des troubles comme la dépression et l’amnésie. On a signalé des décès parmi les consommateurs d’ecstasy. En outre, certains dealers mélangent à l’ecstasy de l’héroïne pour “ ferrer ” leurs clients.
Est-il facile de s’en procurer ?
Dans beaucoup de pays, le prix des drogues a diminué en raison d’une augmentation de l’offre. Cela est dû en partie aux modifications politiques et économiques. L’Afrique du Sud en est un exemple type. Résultant du changement de gouvernement, la multiplication des échanges commerciaux avec d’autres pays, conjuguée à une insuffisance des contrôles douaniers, a accru le trafic de drogue. L’essor du chômage aidant, la vente de stupéfiants est devenue la seule ressource de milliers de personnes. Là où la drogue abonde, le crime et la violence prospèrent. Selon un journal, des enfants scolarisés de Gauteng — certains n’ont que 13 ans — sont sous surveillance policière pour trafic de drogue. Quelques écoles de la province ont commencé à soumettre les élèves à des tests de dépistage.
Quelle est la racine du problème ?
Évidemment, il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les gens se droguent. Mais ce ne sont que les symptômes d’un état de fait bien plus inquiétant : la racine du problème. L’écrivain Ben Whitaker y a fait allusion en ces termes : “ Au-delà de la solitude et du désespoir, l’expansion actuelle de la consommation de drogue trahit dans notre société des défaillances et des travers : sinon, pourquoi un nombre non négligeable de personnes talentueuses et favorisées préféreraient-elles les drogues à la réalité d’aujourd’hui ? ”
C’est une question intéressante qui nous fait prendre conscience que notre société matérialiste et obsédée par la réussite ne parvient pas à satisfaire nos besoins affectifs et spirituels. Même la plupart des religions se sont montrées incapables de combler ces besoins, parce qu’elles ont fermé les yeux sur la racine des difficultés des humains.
Il nous faut mettre au jour cette racine et y faire face avant de pouvoir trouver la seule solution durable au problème de la drogue. C’est ce dont il sera question dans l’article suivant.
[Illustration, page 7]
Les vedettes prêtent à la drogue des couleurs séduisantes.
[Illustrations, page 7]
La drogue imprègne le monde de la musique moderne.
[Illustrations, page 8]
L’ecstasy circule facilement lors de raves.
[Indications d’origine]
AP Photo/Greg Smith
Gerald Nino/U.S. Customs
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Drogues : la réponse existe !Réveillez-vous ! 2001 | 8 juillet
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Drogues : la réponse existe !
“ SAISIE exceptionnelle de cocaïne dissimulée dans des bouteilles de vin. ” Sous cette manchette, l’article explique comment la police de Johannesburg s’est emparée d’un conteneur de 11 600 bouteilles de vin sud-américain. Là, mélangés à l’alcool, entre 150 et 180 kilos de cocaïne. Il s’agit probablement de la plus importante prise de cocaïne à l’entrée du pays jusqu’à ce jour.
Si de tels faits semblent encourageants, la vérité est que, malheureusement, la police ne saisit, estime-t-on, que de 10 à 15 % des drogues illicites qui circulent dans le monde. Cela revient à couper quelques brins d’un chiendent dont les racines restent en terre.
Les énormes profits tirés de la drogue entravent les efforts des gouvernements pour réduire sa production et son commerce. Rien qu’aux États-Unis, le marché annuel des drogues illicites est estimé à des milliards de dollars. Avec de telles sommes en jeu, il n’est guère surprenant que des membres de la police ou du gouvernement, même très haut placés, puissent se laisser corrompre.
Alex Bellos, journaliste au Guardian Weekly, a signalé que, selon une enquête du Parlement brésilien, “ 3 membres du Congrès, 12 députés et 3 maires ont été cités [...] dans une liste de plus de 800 personnes prétendument impliquées dans le crime organisé et le trafic de drogue au Brésil ”. Cette liste comprend aussi “ des officiers de police, des avocats, des hommes d’affaires et des cultivateurs dans 17 des 27 États ”. Commentant ces conclusions, un professeur de politique à l’université de Brasilia a dit : “ C’est une gigantesque mise en accusation qui touche toutes les couches de la société brésilienne. ” Le constat est le même dans beaucoup de sociétés où la drogue exerce partout son emprise. La loi de l’offre et de la demande est le carburant du fléau.
Sur le vu des maigres succès obtenus par les mesures légales, d’aucuns plaident en faveur de la dépénalisation de certaines drogues. L’idée générale est d’autoriser la détention de petites quantités à usage personnel. Cela pourrait, dit-on, faciliter les contrôles gouvernementaux et réduire les revenus considérables des gros bonnets de la drogue.
Quelques-uns parviennent à s’en affranchir
La désintoxication s’attache d’abord à sevrer le toxicomane, puis à améliorer sa santé physique. Malheureusement, il y a de fortes probabilités que, de retour dans son environnement habituel, il soit tenté de replonger. L’écrivain Luigi Zoja en donne la raison : “ Il est impossible de réformer un comportement sans réorienter le patient vers une dimension entièrement nouvelle. ”
Darren, cité dans l’article précédent, a trouvé une ‘ nouvelle dimension ’ qui a transformé son existence. Il explique : “ J’étais profondément athée, mais, avec le temps, et bien que me droguant du matin au soir, j’en suis venu à penser qu’il devait y avoir un Dieu. Durant une période de deux à trois mois, j’ai essayé de m’affranchir de la drogue ; cependant mes amis ne me laissaient pas de répit. Tout en continuant à me droguer, j’ai commencé à lire la Bible régulièrement avant de me coucher. Je fréquentais moins mes amis. Un soir où mon colocataire et moi étions complètement défoncés, j’ai fait mention de la Bible. Le lendemain matin, il a téléphoné à son frère, qui était Témoin de Jéhovah. Celui-ci nous a dirigés vers un Témoin qui habitait notre ville, et je suis allé le voir.
“ Nous avons discuté jusqu’à 11 heures du soir, et je l’ai quitté en emportant une douzaine d’ouvrages bibliques. J’ai commencé à étudier la Bible avec lui, et j’ai cessé de me droguer et de fumer. Environ neuf mois plus tard, j’ai été baptisé Témoin de Jéhovah. ”
S’affranchir de la drogue n’est pas une mince affaire. Michael, mentionné dans l’article précédent, raconte les difficultés qu’il a rencontrées quand il a mis un terme à 11 ans de toxicomanie : “ Il m’était très difficile de manger ; j’ai donc perdu du poids. Je ressentais des picotements, j’avais des vapeurs, et je voyais un halo autour des gens. J’éprouvais une envie irrésistible de me droguer, mais le fait de m’approcher de Jéhovah dans la prière et d’étudier la Bible m’en a préservé. ” Ces ex-toxicomanes s’accordent à dire qu’il a été primordial pour eux de rompre totalement avec leurs anciens amis.
La raison des échecs humains
La consommation de drogues illicites n’est qu’un aspect d’une plaie bien plus étendue. Une puissante influence excite le monde entier au mal, à la violence et à la cruauté. La Bible déclare : “ Le monde entier se trouve au pouvoir du méchant. ” (1 Jean 5:19). En Révélation 12:9, l’apôtre Jean lève le voile sur l’identité de ce “ méchant ” : “ Et il a été jeté, le grand dragon, le serpent originel, celui qu’on appelle Diable et Satan, qui égare la terre habitée tout entière ; il a été jeté sur la terre, et ses anges ont été jetés avec lui. ”
Outre leurs propres faiblesses, les humains doivent lutter contre ce puissant ennemi, Satan, qui a fait chuter le premier homme, et qui est déterminé à plonger l’humanité entière dans la déchéance et à l’éloigner de Dieu. La consommation de drogues est l’une de ses machinations. Il s’active, animé d’une grande fureur, car il sait “ qu’il n’a qu’une courte période ”. — Révélation 12:12.
La solution que Dieu propose
La Bible révèle la disposition pleine d’amour prise par le Créateur pour racheter l’humanité de sa condition pécheresse. On peut lire en 1 Corinthiens 15:22 : “ De même en effet qu’en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus à la vie. ” Jésus est venu de son plein gré sur terre en tant qu’homme parfait et a offert sa vie humaine en sacrifice pour racheter l’humanité des conséquences du péché et de la mort.
Le fait de connaître les raisons pour lesquelles nous mourons ainsi que la solution aux problèmes humains a insufflé à beaucoup de personnes la motivation et le courage pour s’affranchir de la drogue. Mais la Bible fait plus qu’aider les individus à surmonter le problème de la drogue. Elle parle d’une époque où l’influence de Satan cessera, où tous les maux de la planète, et notamment la drogue, disparaîtront à jamais.
Le livre de la Révélation décrit “ un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau ”. (Révélation 22:1.) Ce fleuve symbolique représente les dispositions que Dieu a prises par l’intermédiaire de Jésus pour rétablir l’homme dans une vie parfaite sur une planète paradisiaque. Le livre de la Révélation parle aussi d’arbres de vie prospérant le long du fleuve et affirme : “ Les feuilles des arbres étaient pour la guérison des nations. ” (Révélation 22:2). Ces feuilles symbolisent les dispositions curatives qu’a prises Jéhovah pour redonner à l’humanité la perfection spirituelle et physique.
Les humains seront enfin libérés non seulement de la drogue, mais aussi de tous les autres maux qui les affligent dans ce système avili !
[Encadré/Illustration, page 9]
La marijuana est-elle inoffensive ?
Un certain nombre de pays réfléchissent à l’éventualité de légaliser la marijuana, principalement en vue d’un usage médical. En effet, il a été constaté que cette drogue soulage les nausées causées par la chimiothérapie et qu’elle aide les séropositifs à retrouver l’appétit. Elle a aussi été employée comme analgésique.
Bien que des désaccords subsistent quant aux résultats des recherches en la matière, des analyses rapportées dans le magazine New Scientist attestent quelques-uns des effets nuisibles de la marijuana.
Une étude menée à l’université Harvard confrontait un groupe de fumeurs quotidiens de marijuana à un groupe de fumeurs plus occasionnels. Les résultats des tests psychométriques classiques n’ont établi aucune différence significative. Cependant, pour le test sur la faculté d’adaptation, les fumeurs quotidiens de marijuana ont obtenu un score bien moindre.
Une autre université a étudié sur une période de 15 ans un groupe de fumeurs réguliers de marijuana et un groupe de fumeurs de tabac. Chaque jour, les premiers fumaient habituellement trois ou quatre cigarettes de marijuana, alors que les derniers consommaient au moins 20 cigarettes de tabac. Dans les deux groupes, le nombre de personnes souffrant de toux et de bronchites était le même, et un examen des poumons a révélé une dégradation identique des cellules.
Bien que les fumeurs de marijuana cèdent beaucoup moins souvent à la tentation, on a découvert qu’une cigarette de marijuana libère trois fois plus de goudron qu’une de tabac. De plus, New Scientist a signalé que “ les fumeurs de marijuana tirent plus fort et retiennent la fumée plus longtemps ”.
En outre, la capacité des cellules immunitaires pulmonaires des fumeurs de marijuana à combattre les bactéries est inférieure de 35 % à celle des mêmes cellules des fumeurs de tabac.
[Indication d’origine]
U.S. Navy photo
[Encadré, page 11]
“ Une douloureuse mise en accusation ” des parents
Un éditorial de l’hebdomadaire sud-africain Saturday Star a exprimé les inquiétudes soulevées par l’augmentation alarmante de la consommation de drogues parmi la jeunesse du pays. Il faisait ce commentaire :
“ Que nos enfants [consomment des drogues] est souvent une douloureuse mise en accusation de nous, parents, et de la société en général. Semaine après semaine, nous trimons pour de l’argent, sacrifiant au culte de la réussite matérielle. Nos enfants nous épuisent mentalement et physiquement. Il faut leur consacrer du temps ? Il est facile de se débarrasser d’eux en leur jetant de l’argent. Plus facile que de les écouter — écouter leurs peurs, leurs espoirs, leurs tracas. Ce soir, quand nous serons attablés au restaurant ou vautrés devant la télévision, saurons-nous même ce qu’ils sont en train de faire ? ”
Ou, peut-on ajouter, en train de penser ?
[Illustration, page 10]
Beaucoup ont trouvé la motivation pour s’affranchir de la drogue.
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