TEMPS INDÉFINIS
Le mot hébreu ʽôlam emporte l’idée de temps de durée indéfinie ou incertaine. Il est ainsi défini par N. Sander et I. Trenel : “ Temps caché, inconnu [...], qui n’a ni commencement ni fin [...], temps fort long. ” (Dictionnaire hébreu-français, Genève 1991, réimpression de 1859, p. 515). Par conséquent, des expressions comme “ temps indéfinis ” (Ps 25:6), “ de durée indéfinie ” (Hab 3:6), “ d’autrefois ”, “ autrefois ” (Gn 6:4 ; Jos 24:2 ; Pr 22:28 ; 23:10), ou “ de longue durée ” (Ec 12:5) rendent bien le sens du terme original.
Le mot ʽôlam est parfois rattaché à ce qui est éternel (1R 2:45, note). Le prophète Isaïe écrivit : “ Jéhovah, le Créateur des extrémités de la terre, est un Dieu pour des temps indéfinis. ” (Is 40:28). Jéhovah est “ depuis des temps indéfinis et pour des temps indéfinis ”. (Ps 90:2.) Étant donné que Jéhovah est immortel, qu’il ne meurt pas, il demeurera Dieu pour l’éternité (Hab 1:12 ; 1Tm 1:17). Toutefois, le terme hébreu ʽôlam ne signifie pas en lui-même “ pour toujours ”. Il se rapporte souvent à des choses qui ont une fin, mais dont on peut dire qu’elles existent “ pour des temps indéfinis ”, car l’époque de leur fin n’est pas encore précisée. Par exemple, l’alliance de la Loi, ‘ de durée indéfinie ’, prit fin avec la mort de Jésus et l’introduction d’une alliance nouvelle (Ex 31:16, 17 ; Rm 10:4 ; Ga 5:18 ; Col 2:16, 17 ; Hé 9:15). De même, la prêtrise aaronique, ‘ de durée indéfinie ’, prit fin. — Ex 40:15 ; Hé 7:11-24 ; 10:1.
Un autre terme hébreu, ʽadh, évoque un avenir sans limites, l’éternité (1Ch 28:9 ; Ps 19:9 ; Is 9:6 ; 45:17 ; Hab 3:6). Quelquefois, par exemple en Psaume 45:6, les termes ʽôlam et ʽadh figurent ensemble et peuvent être rendus par “ pour toujours et à perpétuité ” (Da), “ pour toujours et à jamais ” (45:7, Jé), “ dans les siècles des siècles ” (44:7, AG) ou “ pour des temps indéfinis, oui pour toujours ”. (MN.) À propos de la terre, le psalmiste déclara : “ Elle ne chancellera pas pour des temps indéfinis, oui pour toujours. ” — Ps 104:5.
Le terme hébreu nètsaḥ (ou : nétsaḥ) peut, lui aussi, évoquer l’éternité. On peut notamment le rendre par “ pour toujours ” (Jb 4:20 ; 14:20), “ à jamais ” (Is 57:16) et “ toujours ”. (Ps 9:18.) Parfois, nètsaḥ et ʽôlam sont employés en parallèle (Ps 49:8, 9), ou bien les mots nètsaḥ et ʽadh apparaissent ensemble (Am 1:11). On retrouve ces trois termes en Psaume 9:5, 6 : “ Tu as réprimandé les nations [...]. Tu as effacé leur nom pour des temps indéfinis [leʽôlam], oui pour toujours [waʽèdh]. Ô toi ennemi, tes désolations sont arrivées à leur fin pour toujours [lanètsaḥ]. ”
Dans les Écritures grecques chrétiennes, le mot aïôn peut désigner une période de durée indéfinie ou indéterminée, une période lointaine, mais pas sans fin. En Luc 1:70 et en Actes 3:21, par exemple, aïôn peut être rendu par : “ temps anciens ”, “ autrefois ”, “ fond des âges ”. (MN ; TOB ; Pl.) Néanmoins, le contexte permet souvent de comprendre qu’aïôn se rapporte à une période de durée indéfinie parce que cette période n’a pas de fin (Lc 1:55 ; Jean 6:50, 51 ; 12:34 ; 1J 2:17). Dans le même ordre d’idées, l’adjectif aïônios (dérivé d’aïôn) peut, selon le contexte, signifier “ de longue durée ” (Rm 16:25 ; 2Tm 1:9 ; Tt 1:2) ou ‘ éternel ’. (Mt 18:8 ; 19:16, 29.) Un autre adjectif grec, aïdios, signifie spécifiquement “ éternel ”, “ perpétuel ”, “ de pérennité ”. — Rm 1:20 ; Jude 6, MN ; Sg ; Ch ; pour d’autres précisions sur aïôn, voir ÂGE ; SYSTÈMES DE CHOSES.