Donnons le témoignage avec tact

¹ Nous nous réjouissons de l’augmentation du nombre des proclamateurs du Royaume et du développement de l’œuvre de prédication qui nous fait parcourir de plus en plus souvent notre territoire. Parallèlement, notre attachement à la vérité nous conduit à proclamer un message qui peut être jugé choquant par nos interlocuteurs (Rom. 9:33). La conjonction de ces éléments ne manque pas de nous susciter de l’hostilité, ainsi qu’en témoignent parfois des rapports que nous recevons au bureau de la filiale et dans lesquels il nous est reproché notre “prosélytisme intensif”.

² Cette situation fait reposer sur tous les proclamateurs la lourde responsabilité de veiller d’une manière plus attentive encore à la façon dont ils présentent le message. Pour nous acquitter de cette responsabilité, il est évident que nous devons faire preuve de tact, qualité que le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse définit ainsi: “Sentiment délicat de la mesure, des nuances, des convenances dans les relations avec autrui.” Aussi aurons-​nous à cœur de ne pas braver les convenances.

³ Nous ferons preuve de tact dans notre ministère si nous manifestons le fruit de l’esprit de Dieu dans notre vie de tous les jours (Gal. 5:22, 23). En cultivant la maîtrise de soi et en nous laissant guider par l’amour, nous nous montrerons prévenants et bienveillants en toutes circonstances. Ainsi, nos paroles et notre attitude ne rebuteront pas notre prochain.

⁴ Nous rencontrons fréquemment des personnes très occupées qui ne s’attendent pas à notre visite. Tout en restant conscients de l’importance de notre message, nous devons nous adapter aux circonstances et nous montrer compréhensifs. Lorsqu’il est évident que nous avons dérangé quelqu’un, nous pouvons employer une formule du genre: “Je vois que je vous dérange et je vous prie de bien vouloir m’en excuser.” Nous pourrons alors soit donner un bref témoignage, soit nous retirer poliment. Dans certains cas, nous nous bornerons à remettre à ces personnes l’un des quatre tracts dont nous disposons.

⁵ De maison en maison, un bref coup de sonnette suffit à signaler notre présence à la porte. Il est parfois inopportun de le répéter. Au fait, comment réagirions-​nous si nous étions tirés de notre sommeil par un démarcheur que nous ne connaissons pas? Aussi, le dimanche matin, certains proclamateurs expérimentés jugent-​ils préférable, par égard pour les personnes qui dorment, de ne pas sonner aux portes, mais de frapper discrètement. Ils donnent ainsi le témoignage à ceux qui sont éveillés et reviennent à un moment plus approprié au domicile des personnes qui n’étaient pas levées lors de leur premier passage.

⁶ Dans certaines villes, il a été bénéfique de retarder quelque peu l’heure du début de l’activité de maison en maison le dimanche matin. Cette disposition évite de réveiller inopinément les habitants du territoire et de leur laisser une mauvaise impression de notre passage. Les proclamateurs s’adaptent au territoire en prêchant pendant la semaine à des moments plus appropriés, par exemple en fin d’après-midi ou en début de soirée. De même, lorsqu’il s’agit de prendre des notes de maison en maison, des proclamateurs évitent de le faire ostensiblement pour ne pas inquiéter inutilement les personnes qui nous observent. — 1 Cor. 9:22, 23.

⁷ Nous éviterons également de nous retrouver à plusieurs dans la rue pour répartir le territoire entre les proclamateurs. Il s’avère bien préférable de procéder à cette tâche au lieu du rendez-vous de service (qu’il s’agisse d’un foyer ou de la Salle du Royaume) plutôt que de s’attrouper dans la rue ou à l’entrée d’un village. Ainsi, notre activité ne suscitera pas de gêne.

⁸ Agir avec tact, c’est également apprendre à recueillir l’opinion de la personne, et, par conséquent, savoir écouter. Ses réactions et ses paroles nous apprendront beaucoup sur elle et nous aideront à trouver un terrain d’entente. Ne soyons pas prompts à la contredire et gardons-​nous de soulever inutilement une controverse. Donnons plutôt un message positif en mettant l’accent sur les bénédictions du Royaume de Dieu. Veillons à ne pas blesser les personnes qui ne manifestent aucun intérêt pour le message et qui se montrent parfois irascibles. Comme le souligne Paul, nous voulons que ‘sorte de notre bouche (...) toute parole qui est bonne pour édifier quand il en est besoin, afin qu’elle apporte à ceux qui l’entendent quelque chose qui soit pour leur profit’. — Éph. 4:29.

⁹ Pour parvenir à ce résultat, il nous faut veiller à notre tenue, à notre vocabulaire et à l’expression de notre visage qui doivent refléter “la bonne nouvelle de paix”. (Éph. 6:15.) Nos interlocuteurs doivent pouvoir lire sur notre visage une expression amicale ainsi que l’intérêt sincère que nous leur portons. Et lorsque nos lèvres s’animent, communiquons en toutes circonstances un message encourageant. — Col. 4:6.

¹⁰ Si nous montrons un réel intérêt pour nos semblables, nos contacts avec eux seront plus agréables. Efforçons-​nous, pour autant que cela dépend de nous, de laisser à nos interlocuteurs une bonne impression (Rom. 12:18). Et si notre prédication doit susciter parfois l’hostilité, que celle-ci soit engendrée par le message de la Bible et non par l’insistance déplacée dont certains proclamateurs pourraient faire preuve.

¹¹ Ainsi, d’une manière générale, notre démarche ne devrait pas susciter l’agressivité de nos auditeurs, mais les amener à avoir plus d’estime pour la Parole de Dieu et pour ses messagers. Nous y parviendrons en nous montrant prévenants envers les personnes que nous dérangeons, en évitant de sonner aux portes alors que les gens dorment encore, en adaptant l’horaire de notre activité de maison en maison, et en n’insistant pas auprès de nos auditeurs. Dans notre ministère de porte en porte, ‘prions sans cesse’ pour que Jéhovah bénisse nos efforts et nous aide à faire preuve de tact. — 1 Thess. 5:17.