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  • Le sang: essentiel à la vie
    Comment le sang peut-il vous sauver la vie ?
    • vies. Des médecins peuvent citer des cas de personnes ayant perdu beaucoup de sang et qui se sont rapidement remises grâce à la transfusion. Par conséquent, vous vous demandez peut-être quelle est la valeur médicale de cette thérapeutique. Des arguments scientifiques sont fournis en faveur de la transfusion. En conséquence, vous vous devez de vous informer, afin de pouvoir opérer un choix en connaissance de cause.

  • Les transfusions sont-elles sans danger?
    Comment le sang peut-il vous sauver la vie ?
    • Les transfusions sont-​elles sans danger?

      Avant d’accepter un traitement médical de quelque importance, une personne sensée se renseigne sur ses avantages et ses inconvénients. Or, les transfusions sont aujourd’hui un instrument médical de première importance. De nombreux médecins qui veulent sincèrement le bien de leurs malades n’hésitent pas à leur administrer du sang. Ne dit-​on pas que le sang, c’est la vie?

      Des millions de personnes donnent et reçoivent du sang. Durant la période 1986-​1987, 1 300 000 Canadiens, sur une population de 25 millions, ont donné leur sang. “En ce qui concerne les États-Unis, [au cours de] la dernière année pour laquelle nous ayons des chiffres, on a transfusé entre 12 et 14 millions d’unités.” — The New York Times, 18 février 1990.

      “On a toujours prêté au sang des pouvoirs ‘miraculeux’, fait remarquer le docteur Louise Keating. Pendant ces 46 premières années d’utilisation, les réserves de sang ont été perçues, à la fois par les médecins et par le public, comme plus saines qu’elles n’étaient.” (Cleveland Clinic Journal of Medicine, mai 1989). Quelle était la situation autrefois, et quelle est-​elle aujourd’hui?

      Il y a de cela 30 ans, les pathologistes et le personnel des banques de sang ont reçu cet avertissement: “Le sang est de la dynamite! Il peut faire beaucoup de bien ou beaucoup de mal. La mortalité provoquée par la transfusion sanguine équivaut à celle due à l’anesthésie par l’éther ou à l’appendicectomie. Il y aurait approximativement un décès pour 1 000 à 3 000, ou peut-être 5 000 transfusions. Dans la région de Londres, on compte un décès pour 13 000 flacons de sang transfusés.” — New York State Journal of Medicine, 15 janvier 1960.

      Les dangers liés aux transfusions ont-​ils depuis lors été éliminés, si bien que cette thérapeutique serait maintenant sans risques? Il faut reconnaître que, chaque année, les transfusions provoquent des réactions indésirables, et parfois mortelles, chez des centaines de milliers de personnes. Nous pensons, certes, aux maladies transmises par voie sanguine; mais avant d’en venir à ces affections, examinons quelques risques moins bien connus.

      LE SANG ET VOTRE IMMUNITÉ

      Au début du siècle, notre compréhension de la merveilleuse complexité du sang a progressé de façon spectaculaire. Des scientifiques ont découvert qu’il y a différents types de sang. Pour la transfusion, il est essentiel que le sang du donneur soit compatible avec celui du receveur. Si le possesseur d’un sang de groupe A reçoit un sang de groupe B, il peut se produire une grave réaction hémolytique susceptible de détruire en masse ses globules rouges et de causer sa mort en peu de temps. Aujourd’hui, la détermination du groupe sanguin et les études de compatibilités sont devenues courantes; il n’en demeure pas moins que des erreurs se produisent. Chaque année, des gens meurent des suites d’une réaction hémolytique.

      La réalité montre que la question de l’incompatibilité ne se limite pas aux quelques groupes sanguins que les hôpitaux essaient d’associer. En effet, dans l’article “Les transfusions sanguines: usage, abus et risques” (angl.), le docteur Douglas Posey écrit: “Il y a environ 30 ans, Sampson considérait la transfusion sanguine comme une thérapeutique relativement dangereuse (...). [Depuis lors,] au moins 400 autres antigènes des hématies ont été identifiés et caractérisés. Il ne fait aucun doute que ce chiffre va augmenter, car la membrane des hématies est d’une grande complexité.” — Journal of the National Medical Association, juillet 1989.

      Les scientifiques étudient maintenant les effets du sang transfusé sur le système immunitaire de l’organisme, c’est-à-dire son système de défense. Quelle importance ce facteur a-​t-​il pour vous ou pour un membre de votre famille qui doit se faire opérer?

      Lorsqu’on transplante un cœur, un foie, ou tout autre organe, il se peut que le système immunitaire du receveur détecte le tissu étranger et qu’un phénomène de rejet se produise. Or, il faut savoir que la transfusion est une transplantation de tissu à part entière. Même un sang dont la compatibilité a été “correctement” étudiée peut détruire le système immunitaire du receveur. Il est ressorti d’une conférence réunissant des pathologistes que des centaines d’articles médicaux “font état de réactions immunitaires occasionnées par des transfusions sanguines”. — “Les preuves contre les transfusions s’accumulent”, Medical World News, 11 décembre 1989.

      L’une des tâches principales du système immunitaire est de détecter et de détruire les cellules malignes (cancéreuses). Une carence immunitaire pourrait-​elle provoquer un cancer et entraîner la mort? Considérons les deux cas suivants.

      La revue Cancer (angl.) du 15 février 1987 donnait les résultats d’une étude menée aux Pays-Bas: “Chez les malades atteints du cancer du côlon, on a observé d’importants effets négatifs sur la durée de vie à long terme des transfusés. Dans ce groupe, 48 % des transfusés et 74 % des non-transfusés ont atteint le seuil de survie des 5 ans.” Des médecins de l’université de Californie du Sud ont effectué un suivi sur cent opérés du cancer. “Le taux de récurrence des cancers du larynx s’est élevé à 14 % chez ceux qui n’avaient pas reçu de sang et à 65 % chez ceux qui en avaient reçu. En ce qui concerne le cancer de la cavité buccale, du pharynx, du nez ou des sinus, le taux de récurrence était de 31 % chez les non-transfusés contre 71 % chez les transfusés.” — Annals of Otology, Rhinology & Laryngology, mars 1989.

      Quelle conclusion ces études appellent-​elles? Dans un article intitulé “Les transfusions sanguines et la chirurgie carcinologique”, le docteur John Spratt déclare: “Le chirurgien cancérologue devra peut-être se passer du sang.” — The American Journal of Surgery, septembre 1986.

      Une autre tâche importante du système immunitaire est la défense contre les infections. Aussi, chose compréhensible, certaines études montrent que les malades ayant reçu du sang sont davantage sujets aux infections. Le docteur Tartter s’est livré à une étude en chirurgie colo-rectale. Vingt-cinq pour cent des malades transfusés ont été contaminés, contre 4 % chez ceux qui n’avaient pas reçu de transfusion. Selon ses observations, “des transfusions de sang administrées en pré-, per- et postopératoire étaient associées à des complications infectieuses (...). Le risque d’infection postopératoire augmentait progressivement avec le nombre d’unités de sang administrées”. (The British Journal of Surgery, août 1988.) Voici ce qu’ont appris, en 1989, les personnes présentes à la réunion de l’Association américaine des banques de sang: Alors que 23 % des malades qui avaient bénéficié d’une prothèse de hanche et avaient reçu du sang ont souffert de complications infectieuses, aucun de ceux à qui on n’avait pas donné de sang n’a eu d’infection.

      À propos de ce fâcheux effet des transfusions sanguines, le docteur John Collins a écrit: “Il serait vraiment ironique qu’un ‘traitement’ dont on a du mal à prouver les effets bénéfiques s’avère en fin de compte aggraver l’une des principales difficultés que connaît ce genre de malades.” — World Journal of Surgery, février 1987.

      LES RISQUES DE MALADIE

      La maladie que transmet le sang inquiète les médecins consciencieux et de nombreux patients. De quelle maladie s’agit-​il? Honnêtement, on ne peut parler d’une seule maladie, car elles sont pléthore.

      Après avoir examiné les maladies les mieux connues, Techniques of Blood Transfusion (1982) traite d’“autres maladies infectieuses associées à la transfusion”, telles que la syphilis, l’infection à cytomégalovirus et le paludisme. Cet ouvrage ajoute: “On a découvert que plusieurs autres maladies étaient transmises par la transfusion sanguine, au nombre desquelles figurent les infections au virus herpétique, la mononucléose infectieuse (virus d’Epstein-Barr), la toxoplasmose, la trypanosomiase [maladie africaine du sommeil et maladie de Chagas], la leishmaniose, la brucellose [fièvre ondulante], le typhus, la filariose, la rougeole, la salmonellose et la fièvre à tiques du Colorado.”

      Qui plus est, la liste de ces maladies ne cesse d’augmenter. Peut-être avez-​vous déjà lu des titres tels que celui-ci: “Maladie de Lyme post-transfusionnelle? C’est peu probable, mais les spécialistes sont inquiets.” Quelle sécurité offre le sang d’une personne dont le test pour la maladie de Lyme est positif? On a demandé à un groupe de responsables médicaux s’ils accepteraient ce sang. “Tous ont répondu par la négative, et ce bien qu’aucun d’entre eux n’ait demandé que le sang de ces donneurs soit refusé.” Que doivent penser les gens d’un sang dont les spécialistes ne voudraient pas pour eux-​mêmes? — The New York Times, 18 juillet 1989.

      Une deuxième raison de s’inquiéter est due au fait que le sang recueilli dans un pays où une certaine maladie est courante peut être utilisé très loin de là, dans un autre pays: ni les malades ni les médecins n’étant conscients du danger. Aujourd’hui, on voyage davantage, sans oublier les déplacements des réfugiés et des immigrants; aussi le risque augmente-​t-​il qu’un produit sanguin soit porteur d’une maladie inconnue.

      En outre, un spécialiste des maladies infectieuses donne cet avertissement: “Il faudra peut-être analyser les réserves de sang, afin d’empêcher la transmission de plusieurs maladies qui n’étaient pas autrefois considérées comme infectieuses, telles que la leucémie, le lymphome malin et la démence [ou maladie d’Alzheimer].” — Transfusion Medicine Reviews, janvier 1989.

      Aussi effrayants que soient ces risques, d’autres suscitent une peur encore plus grande.

      LE SIDA: UNE PANDÉMIE

      “Le SIDA a changé pour toujours la conception que médecins et malades se faisaient du sang. Et ce n’est pas un mal, ont déclaré des praticiens réunis à l’Institut américain de la santé à l’occasion d’un colloque sur la transfusion sanguine.” — Washington Post, 5 juillet 1988.

      La pandémie de SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) qui a frappé le monde a, de façon foudroyante, éveillé les humains à un danger: celui de contracter une maladie infectieuse par l’intermédiaire du sang. Des millions de personnes en sont atteintes. Ce syndrome se répand sans que l’on puisse enrayer sa progression. Quant à son taux de mortalité, il est virtuellement de 100 %.

      Le SIDA est provoqué par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui peut se propager par voie sanguine. On a découvert ce fléau des temps modernes en 1981. Dès l’année suivante, les spécialistes de la santé en sont venus à penser que le virus pouvait se transmettre par l’intermédiaire des produits sanguins. On reconnaît aujourd’hui que l’industrie du sang a été lente à réagir, même après que l’on eut mis au point des tests de détection des anticorps du VIH dans le sang. Ce n’est qu’en 1985 que l’on a commencé à analyser le sang prélevéa, sans toutefois étendre la mesure aux produits sanguins déjà en stock.

      Par la suite, on a dit au public d’un ton rassurant: ‘Les réserves de sang ne présentent maintenant aucun danger.’ Après cela, cependant, on a dévoilé l’existence d’une dangereuse “période de latence”. C’est-à-dire qu’entre le moment où une personne est contaminée et le moment où elle produit des anticorps détectables, des mois peuvent s’écouler. Il est possible que, ne sachant pas qu’elle abrite le virus, cette personne séronégative donne son sang. Voilà une chose qui se produit. Et c’est ainsi que des gens contractent le SIDA après avoir reçu un tel sang.

      Avec le temps, la situation s’est encore aggravée. The New England Journal of Medicine (1er juin 1989) s’est mis à parler de “contaminations inapparentes par le VIH”. On a établi que des gens pouvaient être porteurs du virus du SIDA pendant des années sans que cela puisse être détecté par les tests indirects pratiqués de nos jours. Certains voudraient minimiser le fait et parlent de cas plutôt rares; toutefois, ces cas prouvent “que le risque de transmettre le SIDA par l’intermédiaire du sang et de ses composants ne peut être entièrement éliminé”. (Patient Care, 30 novembre 1989). La conclusion que l’on en tire est inquiétante: un test négatif ne garantit pas qu’une personne n’a pas le virus. Combien vont encore contracter le SIDA par voie sanguine?

      D’AUTRES RISQUES...

      Lorsque, dans une affaire d’importance, les premiers éléments de l’enquête sont révélés, ceux-ci ne constituent souvent que la partie émergée de l’iceberg. Il en va de même avec le sang et les risques encore inconnus qu’il fait encourir.

      Le virus du SIDA a d’abord été appelé VIH; mais des spécialistes lui donnent maintenant le nom de VIH 1. Pourquoi cela? Parce qu’ils ont découvert un autre virus du type SIDA (VIH 2). Ce virus peut provoquer les symptômes du SIDA, et il est très répandu dans certaines parties du monde. En outre, il “n’est pas toujours repéré par les tests de dépistage du SIDA que nous effectuons ici”, précise le New York Times (27 juin 1989). “Ces nouvelles découvertes (...) font que les banques de sang ont davantage de difficultés à déterminer si le sang d’un donneur est sain.”

      Que dire des “cousins éloignés” du virus du SIDA? Aux États-Unis, une commission présidentielle a fait savoir que l’un de ces virus “semble être la cause de la leucémie et du lymphome malin des lymphocytes T, et d’une grave maladie neurologique”. Ce virus a déjà contaminé la population des donneurs et peut se propager par voie sanguine. Les gens sont donc en droit de se demander si les tests de dépistage effectués par les banques de sang sont efficaces contre ces autres virus.

      De fait, seul l’avenir peut nous dire combien de virus se cachent ainsi dans les réserves de sang. “Et le pire est peut-être encore à découvrir, écrit le docteur Harold Meryman. Il sera difficile de faire le rapprochement entre les transfusions et ces virus transmissibles, dont la période d’incubation est de plusieurs années, et il sera encore plus difficile de les détecter. Le groupe des HTLV n’est sûrement que le premier de ces virus à apparaître.” (Transfusion Medicine Reviews, juillet 1989). “Comme si l’épidémie de SIDA n’était pas déjà assez grave, (...) au cours des années 80, on a proposé ou décrit un certain nombre d’autres risques dus aux transfusions. Sans faire preuve de beaucoup d’imagination, on peut prédire que d’autres maladies virales graves existent et sont transmises par le moyen des transfusions homologues.” — Limiting Homologous Exposure: Alternative Strategies, 1989.

      Tellement de risques ont été évoqués que le Centre américain de dépistage des maladies recommande des “précautions systématiques”. Cela signifie que ‘les personnels médicaux doivent faire comme si tous les malades étaient susceptibles de transmettre le VIH et d’autres agents pathogènes transportés par le sang’. La conception que les personnels médicaux et le public se faisaient du sang est, et pour cause, en train de changer.

      [Note]

      a On ne peut pas affirmer que tout le sang est aujourd’hui analysé. Ainsi, il apparaît qu’au début de 1989 environ 80 % des banques de sang du Brésil n’étaient pas régies par l’État et n’effectuaient aucun test de dépistage du SIDA.

      [Encadré, page 8]

      “Malgré les diverses précautions qui sont prises, (...) des réactions se produisent chez 7 % des malades auxquels on administre du sang ou des dérivés sanguins, et ce aussi bien pendant qu’après la transfusion.” — Nederlands Tijdschrift voor Geneeskunde (Revue de médecine des Pays-Bas), 3 novembre 1984.

      [Encadré, page 9]

      Le scientifique danois Niels Jerne, prix Nobel de médecine en 1984, a déclaré à propos de son refus d’une transfusion sanguine: “Le sang d’une personne est semblable à ses empreintes digitales: il n’existe pas deux types de sang absolument identiques.”

      [Encadré, page 10]

      LE SANG, LE FOIE RAVAGÉ, ET...

      “L’ironie, a-​t-​on pu lire dans le Washington Post, c’est que le SIDA véhiculé par le sang (...) n’a jamais été aussi dangereux que d’autres maladies, telles que, par exemple, l’hépatite.”

      De fait, quantité de personnes contractent cette grave maladie, pour laquelle il n’y a pas de traitement spécifique, et en meurent. Si l’on en croit U.S.News & World Report (1er mai 1989), environ 5 % des Américains qui reçoivent du sang contractent l’hépatite, ce qui représente 175 000 sujets par an. À peu près la moitié deviennent des porteurs chroniques, et un sur cinq au moins est atteint d’une cirrhose ou d’un cancer du foie. On estime à 4 000 le nombre de ceux qui en meurent. Imaginez les titres des journaux si un avion gros porteur s’écrasait en provoquant la mort de tous ses passagers. Eh bien, 4 000 morts, cela représente un avion rempli au maximum de sa capacité qui s’écraserait tous les mois!

      Les médecins savaient depuis longtemps qu’une hépatite bénigne (de type A) se propageait au moyen de la nourriture et de l’eau souillées. Puis ils se sont aperçus qu’une forme plus grave se transmettait par le sang, que l’on ne savait pas, à l’époque, tester pour ce virus. Enfin, de brillants scientifiques ont appris à détecter les “empreintes” de ce virus (de type B). Peu après 1970, le sang était testé, mais dans quelques pays seulement. Les réserves de sang paraissaient sans danger, et le sang promis à un bel avenir. Mais était-​ce vraiment le cas?

      En réalité, il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte que des milliers de personnes auxquelles on avait administré du sang testé étaient atteintes d’une hépatite. Nombre d’entre elles sortaient affaiblies de la maladie pour apprendre que leur foie était perdu. Si le sang avait été analysé, pourquoi cela arrivait-​il? Eh bien, le sang contenait une autre forme d’hépatite appelée hépatite non A-non B (NANB). Pendant une décennie, cette maladie a empoisonné les transfusions, frappant entre 8 et 17 % des transfusés en Espagne, aux États-Unis, en Israël, en Italie, au Japon et en Suède.

      Puis on a vu dans les journaux des titres tels que “Le mystérieux virus de l’hépatite non A-non B enfin isolé”; “Une maladie de moins dans le sang”. Une fois encore, cela signifiait ‘On a découvert le virus insaisissable’. En avril 1989, on a dit au public qu’un test de l’hépatite non A-non B, désormais appelée hépatite C, venait d’être mis au point.

      Peut-être vous demandez-​vous si ce sentiment de soulagement n’était pas un peu prématuré. De fait, des chercheurs italiens ont repéré un autre virus, un mutant, qui pourrait être responsable du tiers des hépatites. La Harvard Medical School Health Letter (novembre 1989) fait remarquer que “certaines autorités se demandent avec inquiétude si le virus de l’hépatite ne possède qu’un alphabet à quatre lettres: A, B, C et D, ou si d’autres ne vont pas venir s’y ajouter”. Voici ce qu’on pouvait lire dans le New York Times du 13 février 1990: “Les spécialistes soupçonnent fortement l’existence d’autres virus de l’hépatite; s’ils sont découverts, on les appellera hépatite E, et ainsi de suite.”

      Est-​ce à dire que les banques de sang vont devoir élaborer d’autres tests pour s’assurer de la pureté du sang? Évoquant le coût de l’opération, un responsable de la Croix-Rouge américaine a fait cette déclaration inquiétante: “Nous ne pouvons pas multiplier ainsi les tests pour chaque agent infectieux qui pourrait être transmis.” — Medical World News, 8 mai 1989.

      Même le test de l’hépatite B n’est pas infaillible; nombreuses sont encore les personnes qui contractent cette maladie par l’intermédiaire du sang. En outre, le public sera-​t-​il satisfait du test de l’hépatite C qui a été annoncé? Le Journal of the American Medical Association (5 janvier 1990) montre qu’une année peut s’écouler avant que les anticorps de cette maladie soient repérables au moyen du test. Dans l’intervalle, des gens auxquels on administre du sang peuvent avoir le foie ravagé, et mourir.

      [Encadré/Illustration, page 11]

      La maladie de Chagas montre que, par l’intermédiaire du sang, on peut transmettre des maladies à des populations lointaines. Le Medical Post (16 janvier 1990) nous apprend que ‘10 à 12 millions de latino-américains sont des porteurs chroniques’ de cette maladie, qui représenterait “l’un des risques les plus importants de la transfusion en Amérique du Sud”. L’“insecte meurtrier” pique le dormeur au visage, suce le sang et dépose ses excréments dans la plaie. La victime peut être porteuse de la maladie de Chagas pendant des années (et, le cas échéant, donner son sang) avant de souffrir de complications cardiaques mortelles.

      Pourquoi les habitants des autres continents devraient-​ils s’en émouvoir? Dans le New York Times (23 mai 1989), le docteur Altman cite le cas de personnes atteintes d’une maladie de Chagas post-transfusionnelle, dont l’une est morte. Il ajoute: “D’autres cas sont peut-être passés inaperçus, car [ici, les médecins] ne sont pas familiarisés avec la maladie de Chagas et ils ne se rendent pas compte qu’elle peut se propager par la transfusion.” Oui, le sang peut véhiculer des maladies sur de longues distances.

      [Encadré, page 12]

      Le docteur Knud Lund-Olesen a écrit: “Étant donné que (...) certaines personnes appartenant à des groupes à risque donnent leur sang parce qu’elles sont automatiquement testées pour le SIDA, je pense qu’il est normal de ne pas être tenté par la transfusion. Les Témoins de Jéhovah la refusent depuis des années: savaient-​ils ce qui allait se passer?” — Ugeskrift for Læger, 26 septembre 1988.

      [Illustration, page 9]

      Le pape a survécu à un attentat. Par la suite, il est retourné deux mois à l’hôpital, “souffrant beaucoup”. Il était atteint d’une infection, qui pouvait lui être fatale, due à un cytomégalovirus transmis par le sang qu’on lui avait administré.

      [Crédit photographique]

      UPI (Bettmann Newsphotos)

      [Illustration, page 12]

      Le virus du SIDA.

      [Crédit photographique]

      CDC, Atlanta, Ga.

  • Des substituts de qualité
    Comment le sang peut-il vous sauver la vie ?
    • Des substituts de qualité

      Peut-être vous demandez-​vous: ‘Les transfusions présentent des risques, mais existe-​t-​il des substituts de qualité?’ Voilà une question qui ne manque pas d’intérêt; en outre, nous insistons sur la notion de “qualité”.

      Tous les humains, y compris les Témoins de Jéhovah, désirent recevoir des soins de grande qualité. Le docteur Grant Steffen dégage à ce propos deux éléments fondamentaux. “Un traitement médical de qualité est, dit-​il, un traitement qui atteint des buts médicaux et non médicaux légitimes.” (The Journal of the American Medical Association, 1er juillet 1988). Au nombre des buts “non médicaux” figure une exigence: celle de ne pas violer la conscience du malade, conscience éduquée par les Écritures. — Actes 15:28, 29.

      Existe-​t-​il des moyens légitimes et efficaces de traiter des cas médicaux graves sans utiliser de sang? La réponse est, heureusement, oui.

      Alors qu’à une époque la plupart des chirurgiens affirmaient n’administrer de sang qu’en cas d’absolue nécessité, ils en ont rapidement réduit l’utilisation après l’apparition du SIDA, véritable épidémie. Dans un éditorial du Mayo Clinic Proceedings (septembre 1988), on a pu lire, à propos d’“un des rares bienfaits de l’épidémie”, que “grâce à elle les malades et les médecins ont mis au point diverses stratégies permettant de ne pas utiliser la transfusion sanguine”. Le responsable d’une banque de sang donne cette explication: “Ce qui a effectivement changé, c’est l’intensité du message, la réceptivité des cliniciens à ce message (due à une meilleure perception des risques encourus), et la demande que soient envisagées des thérapeutiques de remplacement.” — Transfusion Medicine Reviews, octobre 1989.

      Vous avez bien lu: il existe des thérapeutiques de remplacement! Cela est compréhensible lorsque l’on considère le pourquoi des transfusions sanguines.

      L’hémoglobine contenue dans les globules rouges transporte l’oxygène nécessaire à la santé et à la vie. Si donc une personne a perdu beaucoup de sang, il paraît logique de remplacer ce liquide. L’être humain a normalement environ 14 ou 15 grammes d’hémoglobine pour 100 millilitres (1 dl) de sang. (Une autre façon d’estimer la concentration d’hémoglobine est l’hématocrite, qui se situe généralement autour de 45 %.) La “règle” acceptée était autrefois de transfuser un malade, avant intervention, si sa concentration d’hémoglobine était inférieure à 10 g/dl (ou 30 % pour l’hématocrite). La revue suisse Vox Sanguinis (mars 1987) précise que “65% des [anesthésistes] demandent que le malade ait une concentration d’hémoglobine de 10 g/dl avant toute chirurgie réglée”.

      Toutefois, lors d’une conférence sur la transfusion sanguine qui s’est tenue en 1988, le professeur Howard Zauder a posé cette question: “Où sommes-​nous allés chercher ce ‘chiffre miracle’?” Sa réponse a été claire: “L’étiologie de cette exigence: qu’un malade doit avoir 10 grammes d’hémoglobine (Hb) avant de subir une anesthésie, se perd dans une tradition obscure et ne s’appuie sur aucune preuve clinique ou expérimentale.” Songez aux milliers et milliers de personnes qui ont reçu une transfusion à cause d’une ‘tradition obscure et aucunement prouvée’!

      Mais on pourrait se demander pourquoi la concentration d’hémoglobine normale est de 14 g/dl, alors qu’on peut très bien s’accommoder d’une concentration beaucoup plus basse. La raison en est qu’à 14, le sang a la capacité de transporter une quantité considérable d’oxygène, capacité que l’organisme peut au besoin utiliser pour effectuer un exercice physique ou fournir un effort violent. Des études menées sur des malades anémiques ont cependant révélé qu’“il est difficile de détecter une baisse de la capacité physique, même lorsque la concentration d’hémoglobine descend jusqu’à 7 g/dl. D’autres ont trouvé que cette capacité était à peine diminuée”. — Contemporary Transfusion Practice, 1987.

      Les adultes peuvent donc supporter une concentration d’hémoglobine assez basse; mais peut-​on en dire autant des enfants? Le docteur James Stockman déclare à ce propos: “À de rares exceptions près, le taux d’hémoglobine diminue chez les prématurés, du premier au troisième mois (...). Dans le contexte de la crèche, les indications de la transfusion ne sont pas bien définies. De fait, nombre d’enfants semblent tolérer des taux de concentration en hémoglobine remarquablement bas, sans qu’il y ait de difficultés cliniques apparentes.” — Pediatric Clinics of North America, février 1986.

      Ce que nous venons de lire ne signifie pas qu’on ne doive pas intervenir quand une personne perd une grande quantité de sang à la suite d’un accident ou pendant une opération. Si la perte est rapide et considérable, la pression artérielle de cette personne chute, et elle risque l’état de choc. La première chose à faire est d’arrêter le saignement et de restaurer le volume. Ces mesures préviennent l’état de choc, et permettent la circulation des globules rouges et autres composants qui restent.

      Il est possible de restaurer le volume sans utiliser de sang total ou de plasmaa. De nombreux liquides non sanguins remplissent efficacement ce rôle. Le plus simple est la solution saline, qui est à la fois économique et compatible avec tous les sangs. Il existe aussi des liquides possédant des propriétés particulières, comme le dextran, l’Hémacel et la solution de Ringer lactate. L’Hétastarch (HES, non commercialisé en France) est un nouveau restaurateur du volume, et “on peut le recommander sans danger aux malades [victimes de brûlures] qui refusent les produits sanguins”. (Journal of Burn Care & Rehabilitation, janvier/février 1989.) Ces liquides ont des avantages incontestables. “Les solutés cristalloïdes [tels que la solution saline normale et la solution de Ringer lactate], le dextran et l’HES ne sont, relativement, ni toxiques ni chers, sont facilement disponibles, peuvent être stockés à température ambiante, ne nécessitent pas d’épreuves de compatibilité et ne comportent pas le risque de maladie lié aux transfusions.” — Blood Transfusion Therapy — A Physician’s Handbook, 1989.

      Cependant, peut-être vous demandez-​vous: ‘Puisque c’est de globules rouges que j’ai besoin pour que mon corps reçoive de l’oxygène, pourquoi les liquides non sanguins de substitution sont-​ils efficaces?’ Comme cela a été dit plus haut, votre sang peut transporter plus d’oxygène qu’il n’en faut en temps normal à votre organisme. Si vous perdez du sang, de merveilleux mécanismes compensatoires entrent en action. Votre cœur pompe davantage de sang à chaque battement. Le sang perdu ayant été remplacé par un liquide approprié, la circulation du sang maintenant dilué se fait plus facilement, même dans les petits vaisseaux. Les transformations chimiques qui s’opèrent permettent que davantage d’oxygène soit libéré dans les tissus. Ces phénomènes d’adaptation sont tellement efficaces que s’il vous reste la moitié seulement de vos globules rouges, le transport de l’oxygène peut se faire à environ 75 % de la normale. Or, un sujet au repos n’utilise que 25 % de l’oxygène disponible dans son sang. En outre, la plupart des anesthésiques généraux réduisent les besoins de l’organisme en oxygène.

      QUE PEUT FAIRE LE MÉDECIN?

      Le médecin compétent peut faire quelque chose pour la personne qui a perdu du sang, et donc des globules rouges. Une fois restauré le volume sanguin, il peut administrer de l’oxygène à forte concentration. Ainsi, l’organisme reçoit davantage d’oxygène, et les résultats sont souvent remarquables. Des médecins anglais ont utilisé cette méthode sur une femme qui avait perdu une quantité de sang telle que “son taux d’hémoglobine était descendu à 1,8 g/dl. Elle a été traitée avec succès (...) [par] de fortes concentrations d’oxygène inspiré et des transfusions d’importantes quantités de gélatines fluides [Hémacel]”. (Anaesthesia, janvier 1987.) Le compte rendu précise également que d’autres malades qui avaient subi des pertes de sang importantes ont été traités avec succès par oxygénothérapie hyperbare.

      Le médecin peut aussi aider le malade à fabriquer davantage de globules rouges. Comment? En lui administrant, par voie intramusculaire ou intraveineuse, des préparations à base de fer qui permettent à l’organisme de produire des globules rouges trois à quatre fois plus vite qu’en temps normal. Un autre moyen existe depuis peu. En effet, les reins sécrètent une hormone, l’érythropoïétine (EPO), qui stimule la formation de globules rouges par la moelle osseuse. Il existe aujourd’hui une EPO de synthèse (produite par recombinaison). Le médecin peut administrer cette substance à certains malades anémiques, ce qui favorise la reconstitution rapide des globules rouges.

      Même en cours d’intervention, chirurgiens et anesthésistes compétents et consciencieux peuvent venir en aide au malade en utilisant des méthodes perfectionnées d’économie de sang. Ainsi, on ne saurait trop conseiller le recours à des techniques opératoires méticuleuses, telles que l’électrocautérisation, pour réduire les saignements. Parfois, le sang peut être aspiré dans le champ opératoire, filtré et renvoyé dans l’appareil circulatoire du maladeb.

      Lorsqu’un malade est relié à un cœur-poumon artificiel amorcé avec un liquide non sanguin, l’hémodilution qui s’ensuit peut lui être bénéfique, car il perd moins de globules rouges.

      Il y a encore d’autres moyens d’aider le malade. On peut faire baisser la température de son corps, afin de diminuer ses besoins en oxygène pendant l’opération; pratiquer une anesthésie hypotensive; améliorer la coagulation à l’aide d’un traitement approprié; prescrire de la Desmopressine (DDAVP) pour réduire le temps de saignement; utiliser des “scalpels” au laser. La liste ne pourra qu’augmenter sous l’impulsion de tous ceux, médecins et malades soucieux de leur santé, qui refusent la transfusion sanguine. Nous espérons que vous ne perdrez jamais une grande quantité de sang; mais si c’est un jour le cas, il est fort probable que des médecins compétents pourront vous soigner sans avoir recours à la transfusion, qui comporte tant de risques.

      CHIRURGIE, OUI, MAIS SANS TRANSFUSION

      Aujourd’hui, quantité de personnes refusent de recevoir du sang. Elles réclament, pour raison de santé, ce que les Témoins de Jéhovah demandent pour des motifs d’abord religieux: des soins médicaux de qualité associés à des thérapeutiques de remplacement qui ne fassent pas appel au sang. Comme nous l’avons dit plus haut, la chirurgie lourde est toujours possible dans cette perspective. S’il vous reste encore des doutes, d’autres preuves tirées de la presse médicale les dissiperont peut-être.

      L’article “Quadruple prothèse articulaire majeure sur un Témoin de Jéhovah” (Orthopaedic Review, août 1986) parle d’un malade anémique atteint de “lésions destructrices avancées des genoux et des hanches”. Du fer-dextran a été administré avant et après une opération réalisée en plusieurs temps, et qui a réussi. Le British Journal of Anaesthesia (1982) relate le cas d’un Témoin de 52 ans — il s’agissait d’une femme — dont la concentration d’hémoglobine était descendue en dessous de 10. Grâce à une anesthésie hypotensive permettant de limiter les pertes sanguines, on a pu lui poser une prothèse totale de hanche et d’épaule. Une équipe chirurgicale de l’université d’Arkansas, aux États-Unis, a également employé ce procédé pour poser une centaine de prothèses de hanche sur des Témoins, et tous se sont bien remis. Le chef du service auquel appartenait cette équipe a même déclaré: “Ce que nous avons appris avec ces malades (Témoins), nous l’appliquons à toutes les personnes auxquelles nous posons des prothèses totales de hanche.”

      La conscience de certains Témoins les autorise à accepter une transplantation d’organe, à condition qu’on n’utilise pas de sang. Un compte rendu portant sur 13 transplantations de reins conclut ainsi: “Les résultats d’ensemble paraissent montrer que la transplantation rénale peut être pratiquée sans risque et avec succès sur la plupart des Témoins de Jéhovah.” (Transplantation, juin 1988). Pareillement, le refus du sang n’a pas été un obstacle au bon déroulement d’opérations telles que des transplantations cardiaques.

      Existe-​t-​il d’autres domaines où l’on opère sans transfusion? Medical Hotline (avril/mai 1983) fait état de chirurgie sur “des Témoins de Jéhovah qui ont subi des opérations gynécologiques et obstétricales importantes [à l’Université d’État Wayne, aux États-Unis] sans transfusion sanguine”. Ce même bulletin ajoute: “Il n’y a pas eu plus de décès ni de complications que dans le cas de femmes ayant subi des opérations similaires avec transfusion sanguine.” On peut ensuite lire l’analyse suivante: “Les résultats de cette étude justifieraient peut-être que soit remise en question l’utilisation du sang chez toutes les femmes ayant à subir des opérations gynécologiques et obstétricales.”

      Au centre hospitalier universitaire de Göttingen, en Allemagne, 30 malades qui avaient refusé de recevoir du sang ont subi une opération de chirurgie générale. “Aucune complication n’est survenue qui n’aurait pu se produire avec des malades acceptant les transfusions sanguines. (...) Le fait que le recours à la transfusion ne soit pas possible ne devrait pas être pris au tragique et nous amener à renoncer à une opération nécessaire, et chirurgicalement justifiable.” — Risiko in der Chirurgie, 1987.

      Même des opérations du cerveau sont pratiquées sans transfusion sur nombre d’adultes et d’enfants, notamment au New York University Medical Center. En 1989, le docteur Joseph Ransohoff, chef du service de neurochirurgie, a écrit: “Il est tout à fait clair que dans la plupart des cas où le malade s’oppose à l’utilisation de produits sanguins pour des raisons religieuses, on peut se passer de ces substances avec un risque minimum, surtout si l’opération peut être pratiquée sans tarder et dans un temps opératoire relativement court. De plus, et cela est loin d’être négligeable, j’oublie souvent que le malade est Témoin de Jéhovah jusqu’au moment où il quitte l’hôpital et me remercie d’avoir respecté ses convictions religieuses.”

      Enfin, des opérations complexes de chirurgie cardio-vasculaire peuvent-​elles être pratiquées sans transfusion sur des adultes et sur des enfants? Le docteur Denton Cooley a été un pionnier dans ce domaine. À ce propos, l’article médical reproduit dans l’appendice (pages 27 à 29) fait état d’une analyse effectuée dans le passé par le docteur Cooley et qui l’avait amené à cette conclusion: “Chez les Témoins de Jéhovah, le risque chirurgical n’est guère plus élevé que chez les autres opérés”. Aujourd’hui, après avoir pratiqué 1 106 opérations de ce genre, il écrit: “Dans chaque cas, mon accord ou contrat avec le patient tient bon”, autrement dit le docteur Cooley n’utilise pas de sang.

      Les chirurgiens ont remarqué chez les Témoins de Jéhovah une autre caractéristique: leurs bonnes dispositions. “L’état d’esprit de ces patients est exemplaire, a écrit le docteur Cooley en octobre 1989. Ils n’ont pas, comme la plupart des malades, peur des complications ni même de la mort. Ils sont animés d’une foi profonde et durable dans leurs croyances et dans leur Dieu.”

      Ce comportement ne signifie pas pour autant qu’ils revendiquent un quelconque “droit à la mort”. Au contraire, ils cherchent à recevoir des soins de qualité, car ils veulent être en bonne santé. Cependant, ils sont convaincus qu’il est sage d’obéir à la loi de Dieu sur le sang, et cette façon de voir les choses a un effet positif sur les opérations qu’ils subissent.

      Le professeur V. Schlosser, chirurgien au centre hospitalier universitaire de Fribourg, en Allemagne, a écrit: “Chez ces malades, la fréquence des saignements pendant la période péri-opératoire n’a pas été plus importante; et les complications, si tant est qu’il y en eût, ont été moins nombreuses. La conception particulière que les Témoins de Jéhovah se font de la maladie a eu une influence bénéfique sur le processus péri-opératoire.” — Herz Kreislauf, août 1987.

      [Notes]

      a Les Témoins n’acceptent pas de transfusions de sang total, de globules rouges ou blancs, de plaquettes ou de plasma. En ce qui concerne les fractions de sang telles que l’immunoglobuline, consulter La Tour de Garde du 1er juin 1990, pages 30 et 31.

      b La Tour de Garde du 1er mars 1989, pages 30 et 31, examine les principes bibliques mis en jeu par les méthodes d’économie de sang et les équipements de circulation extracorporelle.

      [Encadré, page 13]

      “Nous devons en conclure qu’à l’heure actuelle de nombreux malades qui reçoivent des composants sanguins n’ont aucune chance de s’en trouver mieux (ils n’ont pas besoin de sang); par contre, le risque qu’ils souffrent d’effets indésirables est loin d’être négligeable. Aucun médecin ne soumettrait sciemment un malade à une thérapeutique qui ne peut que lui nuire; pourtant, c’est exactement ce qui arrive lorsqu’on administre du sang inutilement.” — Transfusion-Transmitted Viral Diseases, 1987.

      [Encadré, page 14]

      “D’après certains auteurs, une concentration d’hémoglobine de 2 à 2,5 g/dl peut être acceptable. (...) Un sujet en bonne santé peut supporter une baisse de 50 % de ses globules rouges et ne présenter presque aucun symptôme si la perte de sang est étalée dans le temps.” — Techniques of Blood Transfusion, 1982.

      [Encadré, page 15]

      “Les conceptions anciennes relatives au transport de l’oxygène vers les tissus, à la cicatrisation et à la ‘valeur nutritionnelle’ du sang sont peu à peu abandonnées. L’expérience acquise avec les Témoins de Jéhovah démontre qu’une anémie grave est bien tolérée.” — The Annals of Thoracic Surgery, mars 1989.

      [Encadré, page 16]

      Quatorze Témoins de Jéhovah espagnols souffrant de lésions cardiaques congénitales ou acquises ont été opérés avec succès. Les chirurgiens en ont conclu que, “sous circulation extracorporelle, on peut opérer efficacement de diverses malformations cardiaques un pourcentage important de ces malades, le non-recours à la transfusion n’entraînant pas d’augmentation sensible du taux de mortalité”. — Revista Española de Cardiología, septembre-​octobre 1981.

      [Illustration, page 15]

      En chirurgie cardiaque, le cœur-poumon artificiel est d’une grande aide chez les malades qui ne veulent pas de sang.

  • Vous avez le droit de choisir
    Comment le sang peut-il vous sauver la vie ?
    • Vous avez le droit de choisir

      Il existe aujourd’hui une démarche médicale (analyse du “rapport risques-​bénéfices”) qui aide médecins et malades à mieux réfléchir ensemble à la solution qui leur permettra de ne pas utiliser de sang. Les médecins pèsent les avantages et les inconvénients d’une certaine substance ou d’un certain mode opératoire, examen auquel les malades peuvent s’associer.

      Considérons, par exemple, une affection qui se rencontre un peu partout: l’amygdalite chronique. Admettons que vous en soyez atteint; vous allez probablement voir un médecin. Il se peut même que vous en consultiez deux, puisque les spécialistes de la santé conseillent souvent de prendre un second avis. L’un des praticiens vous recommande peut-être l’opération. Il vous renseigne sur la durée d’hospitalisation, vous dit si vous allez beaucoup souffrir et combien cela va vous coûter. En ce qui concerne les inconvénients, il vous apprend que ce genre d’opération ne provoque généralement pas de saignement important, et que les risques de décès sont très rares. D’un autre côté, le deuxième médecin vous conseille d’essayer un traitement antibiotique. Il vous parle de la substance que l’on vous administrera, des chances de réussite et du coût. Quant aux risques, il affirme que très peu de malades ont, en présence de cette substance, des réactions susceptibles de mettre leur vie en danger.

      Chacun des médecins a probablement évalué en toute compétence les avantages et les inconvénients des solutions possibles; c’est maintenant à vous qu’il appartient d’examiner ces mêmes données, ainsi que d’autres facteurs que vous connaissez mieux que quiconque. (C’est vous, en effet, qui êtes le mieux placé pour juger de votre état affectif ou spirituel, des moyens financiers de votre famille, des conséquences que votre choix pourra avoir sur elle et de vos principes de vie.) Ensuite, vous décidez. Peut-être donnez-​vous votre consentement à l’une des thérapeutiques et refusez-​vous l’autre, cela en pleine connaissance de cause.

      Il en sera de même si c’est votre enfant qui est atteint d’une amygdalite chronique. Vous serez informé des avantages et inconvénients des thérapeutiques envisageables, vous, qui aimez votre enfant, vous, qui êtes le plus directement touché par ce qui arrive et qui aurez à assumer les conséquences à long terme du choix effectué. Après avoir tout examiné, vous pouvez prendre, en connaissance de cause, une décision qui concerne la santé, voire la vie, de votre enfant. Peut-être choisissez-​vous l’opération, avec les risques qu’elle comporte. D’autres parents opteraient peut-être pour les antibiotiques, qui ne sont pas non plus sans dangers. En effet, de même que les conseils des médecins diffèrent, de même les malades ou les parents ont des opinions différentes sur ce qui semble être la meilleure thérapeutique. Voilà ce que signifie faire un choix en connaissance de cause, c’est-à-dire en étant informé des avantages et des inconvénients qu’il présente.

      En ce qui concerne le sang, toute personne qui examine objectivement les faits est obligée de reconnaître que les transfusions comportent de grands risques. Le docteur Charles Huggins, directeur du service de transfusion d’un grand établissement hospitalier du Massachusetts, a clairement dit: “Jamais le sang n’a été d’aussi bonne qualité. Pourtant, il doit être considéré comme présentant des risques inéluctables. C’est la substance la plus dangereuse que nous utilisions en médecine.” — The Boston Globe Magazine, 4 février 1990.

      Les praticiens ont, à juste titre, reçu ce conseil: “Il est nécessaire de réévaluer également la part des risques dans le rapport risques-​bénéfices de la transfusion sanguine et de chercher des solutions de remplacement.” (C’est nous qui soulignons). — Perioperative Red Cell Transfusion, conférence des National Institutes of Health, 27-29 juin 1988.

      Il se peut que les médecins ne soient pas d’accord sur les avantages et les inconvénients que présente l’utilisation du sang. Tel qui administre beaucoup de transfusions est peut-être convaincu que le risque encouru en vaut la peine. Tel autre pense que ce risque est inutile, car il obtient de bons résultats par des traitements non sanguins. En dernière analyse, cependant, c’est vous, le malade, le père ou la mère, qui devez décider. Pourquoi cela? Parce que dans cette affaire, ce sont votre organisme, votre vie, vos principes, ou ceux de votre enfant, et, beaucoup plus important, vos relations avec Dieu, ou les siennes, qui sont en jeu.

      VOTRE DROIT EST RECONNU

      Dans nombre de pays, le malade a aujourd’hui un droit inaliénable: celui de décider du traitement dont il va bénéficier. “La loi relative au consentement éclairé se fonde sur deux prémisses: premièrement, le malade a le droit d’être suffisamment informé sur le traitement recommandé, afin de pouvoir faire un choix en connaissance de cause; deuxièmement, le malade peut décider d’accepter ou de refuser la thérapeutique recommandée par le médecin. (...) Si on ne considère pas que le malade a le droit d’être d’accord ou non, et même d’être d’accord à certaines conditions, le principe du consentement éclairé perd une grande partie de sa valeur.” — Informed Consent — Legal Theory and Clinical Practice, 1987a.

      Il arrive que certains malades aient du mal à faire valoir leurs droits. La résistance qu’ils rencontrent pouvant venir d’un ami farouchement opposé, dans le cas que nous avons évoqué, à l’amygdalectomie ou aux antibiotiques; ou bien d’un médecin convaincu de la justesse de son conseil; ou bien encore d’un hôpital en désaccord avec le malade pour des raisons juridiques ou financières.

      “Quantité d’orthopédistes décident de ne pas opérer [les Témoins], déclare le docteur Carl Nelson. Nous croyons que le malade a le droit de refuser n’importe quelle thérapeutique. S’il est techniquement possible d’effectuer une intervention en toute sécurité sans avoir recours à un traitement particulier, comme la transfusion, on devrait pouvoir trouver une solution.” — The Journal of Bone and Joint Surgery, mars 1986.

      Le malade doit faire preuve de respect et ne pas insister auprès du médecin pour qu’il utilise une thérapeutique qu’il maîtrise mal. Cependant, comme le fait remarquer le docteur Nelson, nombre de médecins consciencieux ont la possibilité de traiter le malade en tenant compte de ses croyances. En Allemagne, une autorité en la matière a donné ce conseil: “Le médecin ne peut pas refuser son aide (...) en considérant qu’avec un Témoin de Jéhovah il n’a pas tous les moyens médicaux à sa disposition. Même si son champ d’action est réduit, il n’en a pas moins le devoir de prêter assistance au malade.” (Der Frauenarzt, mai-​juin 1983). Pareillement, la raison d’être des hôpitaux n’est pas de rapporter de l’argent, mais d’accomplir un service pour tous sans discrimination. Le théologien catholique Richard Devine a dit: “Il est vrai que l’hôpital doit faire tout ce qui est médicalement en son pouvoir pour préserver la vie et la santé du malade; néanmoins, il doit aussi veiller à ce que les soins donnés ne violent pas [sa] conscience. En outre, il doit éviter toute forme de coercition, depuis la persuasion jusqu’à la décision judiciaire ordonnant qu’une transfusion sanguine soit administrée de force.” — Health Progress, juin 1989.

      MIEUX QUE LES TRIBUNAUX

      De l’avis de beaucoup, un tribunal n’est pas le lieu pour débattre de questions médicales tout à fait personnelles. Que diriez-​vous si vous choisissiez un traitement antibiotique et que quelqu’un fasse appel à la justice pour vous obliger à subir une ablation des amygdales? Il se peut que le médecin veuille vous faire bénéficier de ce qu’il considère comme les meilleurs soins possible, mais son rôle n’est pas de rechercher des moyens légaux pour vous priver de vos droits fondamentaux. En outre, puisque la Bible accorde à l’interdit relatif au sang la même importance morale qu’à celui qui s’applique à la fornication, forcer un chrétien à absorber du sang revient en quelque sorte à le violer. — Actes 15:28, 29.

      Toutefois, on peut lire dans Informed Consent for Blood Transfusion (1989) que certains juges sont tellement désemparés lorsqu’un malade est prêt à accepter un certain risque en vertu de ses droits religieux “qu’ils trouvent des exceptions juridiques — ou, si vous préférez, des inventions juridiques — pour autoriser une transfusion”. Ils tentent peut-être de justifier leur décision en invoquant une grossesse ou des enfants à élever. “Il s’agit là d’inventions juridiques, poursuit le livre. Les adultes juridiquement capables sont habilités à refuser un traitement.”

      Certains de ceux qui veulent absolument recourir à la transfusion sanguine ignorent que les Témoins ne refusent pas toutes les thérapeutiques. À vrai dire, ils n’en refusent qu’une, laquelle, même de l’avis des spécialistes, est loin d’être sans danger. Habituellement, un cas médical peut être traité de différentes manières. L’une présente tel risque, une autre tel autre risque. Un tribunal ou un médecin aux accents paternalistes peut-​il savoir quel risque préserve au mieux “votre intérêt”? C’est à vous qu’il appartient d’en juger. Les Témoins de Jéhovah sont fermes sur ce point: ils ne veulent pas que quelqu’un décide à leur place. Ils ont personnellement, devant Dieu, la responsabilité de faire ce choix.

      Quelles conséquences pourrait avoir sur votre conscience et, facteur très important, sur votre désir de vivre, une décision de justice statuant que l’on doit vous administrer de force un traitement dont vous ne voulez absolument pas? Selon le docteur Konrad Drebinger, “cela serait une forme d’ambition médicale tout à fait mal placée, qui conduirait à forcer un malade à accepter une thérapeutique donnée, en faisant fi de sa conscience, ce qui aurait pour effet de soigner le corps, mais de porter au psychisme un coup mortel”. — Der Praktische Arzt, juillet 1978.

      ILS AIMENT LEURS ENFANTS ET PRENNENT SOIN D’EUX

      Lorsque la justice intervient pour imposer une transfusion sanguine, c’est le plus souvent parce qu’un enfant est concerné. Les chrétiens, qui sont de bons parents, demandent avec respect qu’on n’administre pas de sang à leurs enfants; pourtant, il arrive que des médecins recherchent l’appui de la justice pour pouvoir procéder à une transfusion. Naturellement, les chrétiens reconnaissent le bien-fondé des lois et des actions en justice destinées à protéger un enfant contre tous sévices ou toute négligence. Peut-être, vous-​même, avez-​vous entendu parler de parents qui brutalisent leur enfant ou lui refusent tout soin médical. Cela est horrible. Dans ce cas, il est certain que les autorités se doivent d’intervenir pour protéger l’enfant. Toutefois, il est clair que cela n’a rien à voir avec un autre genre de situation: quand des parents attentionnés demandent que soit utilisée une thérapeutique hautement perfectionnée, mais qui ne fasse pas appel au sang.

      D’habitude, lorsqu’un tribunal est saisi, c’est pour statuer sur le cas d’un enfant déjà hospitalisé. Comment est-​il arrivé en ce lieu, et pourquoi? Presque toujours, ce sont ses parents qui, soucieux de sa santé, l’y ont fait entrer pour qu’il y reçoive un traitement de qualité. De même que Jésus s’intéressait aux enfants, de même les parents chrétiens prennent soin de leurs enfants. La Bible ne dit-​elle pas qu’“une mère entoure de soins les enfants qu’elle nourrit”? C’est ce profond amour que les Témoins de Jéhovah éprouvent pour leurs enfants. — 1 Thessaloniciens 2:7; Matthieu 7:11; 19:13-15.

      Bien sûr, tous les parents prennent des décisions qui ont des conséquences sur la sécurité ou la vie de leurs enfants: la famille doit-​elle se chauffer au gaz ou au mazout? Doit-​on entreprendre un long voyage avec l’enfant? Peut-​il aller se baigner? Ces choix comportent des risques, dont certains peuvent être mortels. Néanmoins, dans ces domaines, la société reconnaît aux parents le droit de prendre presque toutes les décisions regardant leurs enfants.

      En 1979, la Cour suprême des États-Unis a déclaré sans ambiguïté: “La conception que la loi se fait de la famille repose sur ce postulat: les parents possèdent ce qui manque à l’enfant en matière de maturité, d’expérience et de capacité de jugement, qualités nécessaires pour prendre les décisions difficiles de la vie. (...) Le fait que la décision du père ou de la mère [sur une question médicale] comporte des risques ne transfère pas automatiquement le pouvoir de décision des parents à quelque organisme ou agent de l’État.” — Parham v. J. R.

      Cette même année, la cour d’appel de New York a rendu l’avis suivant: “Le facteur le plus important permettant de déterminer si un enfant est privé de soins médicaux convenables (...) est celui-ci: en tenant compte de toutes les circonstances, peut-​on dire que les parents ont fait suivre à l’enfant un traitement médical acceptable? Cette question ne peut être posée en termes de ‘bonne’ ou de ‘mauvaise’ décision des parents, car l’état actuel de la pratique médicale, malgré ses progrès considérables, permet très rarement de tirer des conclusions aussi définitives. De la même manière, aucun tribunal ne peut se substituer aux parents.” — In re Hofbauer.

      Rappelez-​vous l’exemple de parents qui doivent choisir entre une opération et un traitement antibiotique. Chaque thérapeutique comporte des risques. Des parents aimants ont la responsabilité de déterminer les avantages, inconvénients et autres facteurs en jeu, puis de prendre une décision. À cet égard, le docteur Jon Samuels (Anesthesiology News, octobre 1989) a proposé de réviser l’ouvrage Guides to the Judge in Medical Orders Affecting Children dans ce sens:

      “La connaissance médicale n’est pas assez grande pour permettre à un médecin de prédire avec suffisamment de certitude si son malade va vivre ou mourir (...). Si l’on doit choisir une thérapeutique — si, par exemple, le médecin recommande une thérapeutique qui a 80 % de chances de réussir, mais à laquelle les parents sont opposés, et que les parents ne soient pas défavorables à une thérapeutique qui n’a que 40 % de chances d’aboutir — le médecin doit opter, même si c’est la plus risquée, pour la solution qui a l’assentiment des parents.”

      Étant donné que l’on a découvert de nombreux risques mortels liés à l’utilisation médicale du sang et que des thérapeutiques de remplacement efficaces ont été mises au point, la solution qui écarte la transfusion n’est-​elle pas en définitive la moins dangereuse?

      Naturellement, si leur enfant a besoin d’une opération, les chrétiens pèsent les nombreuses données du problème. Toute intervention chirurgicale, avec ou sans transfusion, présente des risques. Quel chirurgien donne des garanties? Les parents savent peut-être que des praticiens compétents obtiennent d’excellents résultats sur des enfants de Témoins, et cela sans utiliser de sang. Par conséquent, si un médecin ou un hôpital a une optique différente, plutôt que de provoquer une bataille juridique éprouvante et qui demandera du temps, n’est-​il pas plus raisonnable de collaborer avec des parents aimants? Les parents peuvent aussi faire transférer leur enfant dans un autre hôpital, dont le personnel a l’expérience de tels cas, et qui est disposé à prendre l’enfant en charge. Au demeurant, le traitement sans transfusion a davantage de chances d’être de qualité, car, comme nous l’avons vu plus haut, il peut aider la famille à atteindre des “buts médicaux et non médicaux légitimes”.

      [Note]

      a Voir l’article “L’usage du sang: qui doit en décider? Quelle conscience respecter?” reproduit dans l’appendice, pages 30 et 31.

      [Encadré, page 18]

      DES GARANTIES LÉGALES

      Pourquoi médecins et hôpitaux sont-​ils parfois si prompts à intenter une action en justice afin de pouvoir administrer du sang? Bien souvent, dans certains endroits, la raison en est qu’ils ont peur d’être tenus pour responsables.

      Il n’y a pas lieu de s’inquiéter parce qu’un Témoin de Jéhovah choisit un traitement qui ne fait pas appel au sang. Un médecin qui exerce à la faculté de médecine Albert Einstein, aux États-Unis, écrit: “La plupart [des Témoins] signent volontiers le texte proposé par l’Association des médecins américains qui dégage le praticien et l’hôpital de toute responsabilité, et beaucoup portent sur eux une carte à l’attention des médecins. Un texte dûment daté et signé indiquant le ‘refus de tout produit sanguin’ est un accord contractuel juridiquement valide.” — Anesthesiology News, octobre 1989.

      Ainsi, dans un esprit de coopération, les Témoins de Jéhovah offrent au praticien ou à l’hôpital la garantie légale qu’ils ne seront pas poursuivis pour avoir pratiqué une thérapeutique non sanguine à la demande du malade. Comme le recommandent certaines autorités médicales, tous les Témoins portent sur eux un document médical renouvelé annuellement, et signé par la personne et par des témoins, souvent ses plus proches parents.

      En mars 1990, la Cour suprême de l’Ontario, au Canada, a soutenu une décision qui exprimait ainsi son approbation vis-à-vis de ce document: “Cette carte est une déclaration écrite indiquant une position tout à fait acceptable que le porteur de la carte peut légitimement prendre en imposant une restriction écrite au contrat qu’il passe avec le médecin.” Voici ce que dit le professeur Daniel Andersen dans Medicinsk Etik (1985): “S’il existe un document écrit dans lequel le malade déclare sans ambiguïté qu’il est Témoin de Jéhovah et ne veut en aucun cas qu’on lui administre de sang, le respect de l’autonomie du malade exige que ce désir soit respecté, comme il le serait s’il avait été exprimé oralement.”

      Les Témoins signent également des décharges à l’intention des hôpitaux. L’un de ces textes, utilisé à l’hôpital de Fribourg, en Allemagne, comporte un espace vide où le médecin peut indiquer quels renseignements il a donnés au malade à propos du traitement. En outre, au-dessus des signatures du médecin et du malade, on trouve cette déclaration: “Appartenant à l’organisation religieuse des Témoins de Jéhovah, je refuse catégoriquement que l’on m’administre du sang ou des composants sanguins étrangers pendant l’opération. Je suis conscient que les risques liés à la thérapeutique qui a été prévue et qui est nécessaire s’en trouvent augmentés en raison de complications hémorragiques. Après avoir reçu des explications complètes, en particulier sur ce point, je demande que l’opération en question soit pratiquée sans administration de sang ou de composants sanguins étrangers.” — Herz Kreislauf, août 1987.

      À vrai dire, il se peut que l’on prenne moins de risques en n’utilisant pas de sang. Toutefois, si les Témoins signent volontiers ces décharges, c’est dans le but de dégager le praticien et son personnel de tout souci inutile, afin qu’ils puissent se consacrer à la tâche qui est la leur: soigner les malades. Cette coopération profite à chacun, comme le montre le docteur Angelos Kambouris dans “Chirurgie lourde de l’abdomen sur des Témoins de Jéhovah”:

      “Le chirurgien doit se sentir lié par l’accord qu’il a passé avant l’opération, et il doit s’y tenir en dépit de ce qui peut arriver pendant ou après celle-ci. [Cette façon de procéder] dispose favorablement le malade envers le traitement et dégage le chirurgien de toute préoccupation juridique ou philosophique, lui permettant de porter son attention sur l’aspect chirurgical et technique de l’acte: il peut ainsi opérer dans les meilleures conditions et servir au mieux les intérêts de son malade.” — The American Surgeon, juin 1987.

      [Encadré, page 19]

      “Le recours abusif à la technologie médicale est pour beaucoup dans l’augmentation des dépenses de santé que l’on constate aujourd’hui. (...) En raison de son coût et du risque considérable qu’elle comporte, la transfusion sanguine figure en bonne place dans ce tableau. Voilà pourquoi l’American Joint Commission on Accreditation of Hospitals [Commission américaine de tutelle des centres hospitaliers] l’a classée dans la rubrique ‘usage excessif, risque important et source d’erreurs’.” — Transfusion, juillet-​août 1989.

      [Encadré, page 20]

      États-Unis: “S’il est nécessaire d’agir avec le consentement du malade, c’est en vertu du concept d’autonomie de l’individu, selon lequel c’est l’intéressé qui doit décider de son sort. Cette exigence du consentement a un fondement juridique, à savoir qu’un acte médical accompli sans le consentement du malade constitue une voie de fait.” — Informed Consent for Blood Transfusion, 1989.

      Espagne: “Au sens où cela constitue une violation des droits fondamentaux de la personne, il est probablement illégal d’administrer du sang ou des dérivés sanguins à un Témoin de Jéhovah adulte et en possession de toutes ses facultés mentales, cela contre sa volonté librement exprimée. Agir ainsi est, à notre avis, contraire à tout principe.” — Revista Española de Cardiología, septembre-​octobre 1981.

      France: “Nous devons respecter les convictions personnelles du patient, nous ne pouvons imposer une décision, par exemple une interruption de grossesse, qui nous semblerait ‘bonne’ pour la famille et pour la santé publique.” — La Croix, 17 mars 1988.

      [Encadré, page 21]

      “Je trouve que les familles [de Témoins de Jéhovah] sont étroitement unies et qu’il y règne l’amour, écrit le docteur Lawrence Frankel. Les enfants sont bien élevés, attentionnés et respectueux. (...) Il semble même qu’ils se conforment mieux que les autres malades aux décisions du médecin, ce qui pourrait être de leur part un effort pour montrer qu’ils acceptent les interventions de la médecine dans la mesure où le leur permettent leurs croyances.” — Service de pédiatrie, M. D. Anderson Hospital and Tumor Institute, Houston, États-Unis, 1985.

      [Encadré, page 22]

      “L’acharnement thérapeutique est un abus de pouvoir, et l’enfant ne doit pas être un objet entre les mains d’un médecin qui, au nom de convictions personnelles, se permettrait de commettre des gestes non souhaités par la famille.” — docteur Alexandre Minkowski, La Croix, 17 mars 1988.

  • Le sang qui sauve vraiment des vies
    Comment le sang peut-il vous sauver la vie ?
    • Le sang qui sauve vraiment des vies

      De ce que nous venons d’examiner nous pouvons tirer quelques conclusions. Bien que beaucoup de gens pensent qu’elles sauvent des vies, les transfusions sanguines présentent de nombreux risques. Chaque année, en effet, des milliers de malades meurent des suites d’une transfusion et une foule considérable d’autres personnes contractent de graves maladies qui peuvent laisser des séquelles. Par conséquent, même d’un point de vue purement humain, il est sage de suivre le conseil biblique et de ‘s’abstenir de sang’. — Actes 15:28, 29.

      En demandant un traitement qui ne fasse pas appel au sang, on se garde de nombreux dangers. De plus, comme l’attestent quantité de comptes rendus médicaux, les chirurgiens

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