Coup d’œil sur le monde
L’existence du Christ attestée par un manuscrit arabe
Parmi les écrivains profanes de l’Antiquité qui parlent du Christ, Flavius Josèphe, historien juif du premier siècle, est celui qui en dit à la fois le plus et le moins : Le plus, parce qu’il atteste non seulement son existence, mais encore sa mort et sa résurrection ; le moins, parce que le passage de ses Antiquités judaïques qui en parle est depuis longtemps considéré par les exégètes comme sujet à caution. En effet, ils estiment que venant de la plume d’un historien juif proromain, le passage sur Jésus est étrangement prochrétien. Or, un savant israélien a publié le texte d’un manuscrit, rédigé en arabe au Xe siècle par l’historien Agabius, qui reproduit une version inconnue du célèbre passage des écrits de Josèphe. Traduit, ce texte arabe se lit comme suit : “À cette époque, il y avait un homme sage qu’on appelait Jésus. Toute sa conduite était sans reproche et il était connu pour sa vertu. Beaucoup de gens parmi les Juifs et ceux d’autres nations devinrent ses disciples. Pilate le condamna à la crucifixion et à la mort. Et ceux qui avaient été ses disciples n’abandonnèrent pas son enseignement. Ils ont raconté qu’il leur était apparu trois jours après sa crucifixion et qu’il était alors vivant ; donc, c’était peut-être le Messie dont les prophètes ont raconté les actes miraculeux.” Selon le professeur Shlomo Pinès, qui le découvrit, ce manuscrit du Xe siècle reproduit vraisemblablement le texte authentique tel que Flavius Josèphe le rédigea au 1er siècle (cf. les Antiquités judaïques, livre XVIII, chapitre III, paragraphe 3 [chap. IV dans la traduction d’Arnauld d’Andilly]). Bien entendu, l’historicité du Christ ne dépend pas d’un seul historien non chrétien. Tacite, Suétone et Pline le Jeune parlent tous des premiers chrétiens. Plus près de nous, Ernest Renan, qu’on ne peut soupçonner de complaisance à l’égard du christianisme, a écrit : “La foi, l’enthousiasme, la constance de la première génération chrétienne ne s’expliquent qu’en supposant, à l’origine de tout le mouvement, un homme de proportions colossales.”
Le prêtre, d’après Hans Küng
Le célèbre théologien catholique suisse Hans Küng vient de publier un livre intitulé Prêtre, pour quoi faire ? dans lequel il expose sa conception du sacerdoce chrétien. Commentant ce “livre explosif”, Le Monde a écrit : “Au classique ‘ministère’ ecclésial — qui a un relent de domination — il [Küng] préfère le terme de service ; à sacerdoce il préfère présidence et presbytre à prêtre. (...) Pour Hans Küng, les évêques ne sont ni ‘directement’ ni ‘exclusivement’ les successeurs des apôtres. Le divorce entre clergé et laïcs n’existait d’ailleurs pas dans l’Église primitive. La sacralisation et la ritualisation remontent aux cinquième et sixième siècles. (...) Voici les principales conclusions de ce livre-choc : 1) Il n’est pas nécessaire (quoique souvent très utile) d’être prêtre à plein temps (...) ; 2) La formation intellectuelle des prêtres ne doit pas être forcément universitaire ; 3) Le célibat doit devenir facultatif dans l’Église latine (Pierre et d’autres apôtres étaient mariés) (...).” — Le Monde, 3 mars 1972.
Un gratte-ciel-cimetière
La ville de Rio de Janeiro, au Brésil, qui compte quatre millions et demi d’habitants entassés sur une étroite bande de terre située entre les montagnes et la mer, doit non seulement résoudre le problème du logement, mais il lui faut aussi trouver la place nécessaire pour les morts. Afin de résoudre ce problème, les autorités ont décidé de construire un gratte-ciel de 38 étages capable de recevoir 147 000 corps. Il y aura cinq ossuaires. La location d’un emplacement reviendra à quelque 400 francs français pour cinq ans, et une concession perpétuelle coûtera 9 000 francs.
Les jeunes délinquants sont durement traités
La ville de Churchill, dans la province de Manitoba, au Canada, a dû prendre des dispositions pour résoudre le problème de la délinquance juvénile, qui devenait très inquiétant. Les délinquants erraient dans les rues, s’introduisaient dans les maisons, saccageant tout sur leur passage, et allaient même jusqu’à piller les poubelles. Les autorités gouvernementales de la province ont suggéré d’abattre les éléments les plus nuisibles, mais on leur a fait remarquer qu’une telle sévérité nuirait à la réputation de la ville. On a donc fait monter ces délinquants dans des avions qui les ont transportés dans une région désertique et froide, située à environ 300 kilomètres de là, où ils ont dû se débrouiller seuls. À première vue, ce traitement semble cruel ; c’est pourquoi les autorités se sont empressées de préciser que les délinquants n’étaient autres que de jeunes ours polaires. Chaque année et par douzaines, de jeunes ours quittent leurs tanières et descendent à Churchill, où ils attendent, pour aller à la chasse au phoque, que la baie d’Hudson soit prise par les glaces.
Attachez vos ceintures
Les ceintures de sécurité se sont avérées efficaces en cas d’accident d’automobile, réduisant le nombre de blessés et de tués. Elles ont également montré à quel point il est difficile de changer les habitudes humaines. Des sondages révèlent que 4 personnes sur 5 n’utilisent pas leur ceinture abdominale et que 19 sur 20 négligent l’emploi du baudrier. Rien qu’aux États-Unis, chaque année les accidents d’automobile tuent 55 000 personnes et en blessent plusieurs millions. Ces chiffres seraient nettement moins élevés si les automobilistes utilisaient la double ceinture de sécurité.
Une population de centenaires
Une étude effectuée par un professeur d’une université américaine a révélé qu’en Abkhazie, république autonome de l’Union soviétique, un grand nombre d’habitants mènent encore une vie active à l’âge de 90 ou 100 ans. Un autre spécialiste a constaté que parmi un groupe d’Abkhasiens âgés de plus de 90 ans, 40 pour cent des hommes et 30 pour cent des femmes étaient capables de lire ou d’enfiler une aiguille sans lunettes, et plus de 40 pour cent entendaient relativement bien. Aucun cas de maladie mentale ou de cancer n’a été relevé au cours d’une étude qui a duré 9 ans, et qui portait sur 123 sujets âgés de plus de 100 ans. Tous travaillaient quatre heures par jour comme cultivateurs. On pense que leur longue vie active est non seulement due à des facteurs héréditaires, mais aussi à leur mode de vie. Citons entre autres choses la vie au grand air, le travail de la terre, la discipline, le respect des personnes âgées que les jeunes viennent consulter, et le travail utile qu’ils accomplissent en dépit de leur âge avancé. Dans la société abkhasienne, le prestige grandit avec l’âge.
Amélioration de la qualité du travail
Une firme spécialisée dans l’électronique a remis en question la technique de la production à la chaîne. Chaque ouvrier travaillant sur une chaîne d’assemblage pose continuellement la même pièce ; ce geste répété n’est certainement pas fait pour encourager l’ouvrier à respecter son travail et à en améliorer la qualité. L’expérience consistait à former certains ouvriers pour qu’ils soient capables de monter entièrement un petit poste à transistors, de vérifier son bon fonctionnement et de l’emballer, prêt à être expédié. Cette expérience a prouvé que ces ouvriers s’intéressaient davantage au produit fini, améliorant ainsi la qualité de leur travail, qu’ils prenaient plaisir à accomplir leur tâche et qu’ils étaient fiers de leur habileté. Bien que cette méthode soit moins rentable que la chaîne d’assemblage, les responsables sont d’avis que la baisse de rendement est largement compensée par l’assiduité des ouvriers au travail, par l’amélioration du moral et par la vérification plus sérieuse du produit fini.
Les villes les plus chères du monde
La revue Financial Times de Londres a publié une liste des grandes villes les plus chères du monde, en se basant sur les constatations faites par les touristes. La ville de New York vient en tête ; elle est suivie de Caracas, de Mexico, de Paris et de Bruxelles. La ville de Moscou est la moins chère.
‘Une société cruelle et non civilisée’
Un médecin de la ville de Toronto, au Canada, a déclaré que le pays qui tolère l’avortement ne peut se prétendre civilisé, car il agit avec une cruauté sans bornes. Le Dr Heather Morris, de l’hôpital pour femmes Collège, a déclaré : “Une société qui attache si peu d’importante à la vie humaine (...) n’est pas civilisée. Le degré de civilisation d’une société se mesure d’après la façon dont elle s’occupe de ceux qui sont incapables de se défendre.”
Augmentation du nombre des avortements chez les écolières
Le Conservateur des actes d’état civil de Grande-Bretagne signale une augmentation alarmante du nombre des avortements dans ce pays. Des statistiques récentes révèlent que l’on met légalement un terme à une grossesse sur six. En fait, la proportion est bien plus élevée, car on ne connaît pas le nombre des avortements illégaux. Chez les jeunes filles âgées de 15 ans et au-dessous, le nombre des avortements est de 60 pour cent supérieur à ce qu’il était l’année dernière.
Invasion d’abeilles agressives
À São Paulo, au Brésil, on a importé d’Afrique, en 1956, un petit groupe d’abeilles agressives. On espérait qu’elles se croiseraient avec la variété locale, qui est inoffensive, pour produire plus de miel. Mais en 1957, vingt-six des reines africaines s’échappèrent et commencèrent à se croiser avec des abeilles locales. Au bout d’un certain temps, l’espèce agressive d’Afrique a supplanté en nombre les abeilles indigènes. Aujourd’hui, on rapporte qu’au Brésil l’espèce vigoureuse d’Afrique a presque complètement remplacé les abeilles indigènes. Elle s’est également répandue en Argentine, en Uruguay, au Paraguay, en Bolivie et dans certaines régions du Pérou. Chaque année elle progresse d’environ 300 kilomètres vers le nord. On rend ces abeilles responsables de la mort de milliers d’animaux et même de quelques personnes.