Coup d’œil sur le monde
“Les chiffres de la honte”
Sous ce titre, Pierre Drouin a écrit dans Le Monde : “Chaque année, lors de la réunion de la Banque mondiale, M. McNamara, son président, frappe avec plus de vigueur sur le clou de la ‘pauvreté absolue’ dans les pays en voie de développement. (...) Il est obligé de constater à la fois l’aggravation du phénomène et la diminution de l’intérêt actif que lui portent les pays riches. La situation de près d’un milliard d’hommes, les plus pauvres de la planète, n’a pratiquement pas changé depuis dix ans et leur chiffre s’accroît. Ils ont une existence ‘que l’on ose à peine qualifier d’humaine’, écrit M. McNamara. L’alimentation est si pauvre en protéines dans ces régions que le cerveau des enfants en est endommagé (...). Notons aussi que l’espérance de vie ne dépasse pas cinquante ans et que l’analphabétisme touche 62 pour cent des adultes (...). La négligence : le mot paraît faible pour caractériser ce mélange d’égoïsme et d’aveuglement, mais il décrit bien tout de même l’attitude de presque tous les responsables des pays riches comme des pays pauvres, ainsi que des organisations internationales. (...) Ils rangent dans le tiroir ‘fatalité’ le fléau de la pauvreté.”
Les capitales les plus chères d’Europe
L’Office statistique des Communautés européennes a publié les résultats d’une enquête sur les prix de 660 biens et services dans les neuf capitales des pays de la Communauté économique européenne. Ce rapport révèle qu’en comparaison des prix pratiqués à Bonn, l’alimentation est relativement bon marché à Paris, tandis que les vêtements, les chaussures et les spectacles sont moins chers dans la capitale de la République fédérale allemande qu’à Paris ou à Rome. Il ressort également de cette enquête que sur l’ensemble des 660 biens et services étudiés, c’est à Bonn, à Copenhague et à Paris que le niveau des prix est le plus élevé. Les capitales européennes les moins chères sont Dublin, Londres et Rome, tandis que Bruxelles, Amsterdam et Luxembourg pratiquent des prix moyens.
Théologiens rappelés à l’ordre
L’organe du Vatican L’Osservatore Romano écrivait dernièrement : “Une certaine théologie est en train aujourd’hui de s’agenouiller et de se prostituer face au monde, au lieu de s’agenouiller seulement devant son unique Seigneur, le Christ. (...) Cette théologie a fini par perdre son identité spécifique. (...) Elle a fini par se réduire à une simple fonction de soutien à des idéologies et à des projets humains, dans lesquels elle est finalement dissoute.” De leur côté, les évêques de France ont adressé l’avertissement suivant aux théologiens : “Le peuple doit être stimulé, mais non découragé par le doute systématique, ni déconcerté par des hypothèses risquées en matière de doctrine et de morale.”
“L’armée soviétique est sur le pied de guerre”
À l’occasion du cinquante-neuvième anniversaire de la révolution d’Octobre et de la parade militaire traditionnelle sur la place Rouge, M. Oustinov, ministre soviétique de la défense, a déclaré : “Certains milieux impérialistes agressifs qui cherchent à entraver le processus révolutionnaire mondial, accroissent les budgets militaires et poursuivent leur dangereuse provocation dans diverses régions du monde. (...) Fidèles aux principes sacrés de l’internationalisme prolétarien et protégeant les intérêts du socialisme, l’œuvre de la liberté et de l’indépendance des peuples [sic], les Soviétiques suivent avec vigilance les menées des ennemis de la paix.” M. Oustinov a précisé : “L’armée soviétique est sur le pied de guerre, prête à remplir aux côtés des combattants des pays de la communauté socialiste son devoir patriotique et internationaliste.”
“Comité du danger actuel”
Depuis l’élection de M. Carter à la présidence des États-Unis, un nouvel organisme a été créé à Washington, réunissant des généraux, des membres des gouvernements américains précédents et d’anciens hauts fonctionnaires qui ont participé à l’élaboration de la politique extérieure américaine dans les années 1960-1968. Cet organisme, baptisé “Comité du danger actuel”, a essentiellement pour but d’alerter l’opinion américaine contre “les dangers de l’expansionnisme soviétique”. La presse soviétique a aussitôt condamné la création de ce comité. Par exemple, la Pravda écrivait : “‘Les anciens [hauts fonctionnaires américains] lancent feu et flammes tant contre la détente internationale que contre la poursuite des négociations entre les États-Unis et l’URSS et d’autres pays socialistes. Les anciens ne font que confirmer leur réputation d’agents du complexe militaro-industriel.” L’Union soviétique s’est également opposée aux activités de la commission du Congrès américain chargée de contrôler la mise en application de l’acte final d’Helsinki, concernant les droits civiques. Cette commission n’a pu pénétrer ni en URSS ni dans aucun autre pays communiste, à l’exception de la Yougoslavie. L’Union soviétique a ainsi signifié au président Carter qu’elle n’acceptera aucune négociation sur les problèmes du droit de l’homme au sein du bloc soviétique.
Bienfaits et méfaits de l’automobile
Peu de personnes contestent les services rendus dans la société actuelle par l’automobile, sans parler des centaines de milliers d’emplois créés par cette industrie dans tous les pays industrialisés. Mais il y a également le revers de la médaille. C’est ce qu’a souligné récemment un congrès organisé au palais de l’UNESCO à Paris par le Programme des Nations unies pour l’environnement (le PNUE). Quelque 250 spécialistes (fabricants d’automobiles et fonctionnaires chargés des questions d’environnement) y ont étudié les questions de bruit, de pollution atmosphérique et de sécurité en rapport avec l’automobile. M. Vincent Ansquer, ministre français de la qualité de la vie, a rappelé aux congressistes que trois cents millions de véhicules à moteur circulent actuellement dans le monde. Il a également révélé que la construction des automobiles consomme 20 pour cent de l’acier, 50 pour cent du plomb, 70 pour cent du caoutchouc produits dans le monde et absorbe environ 20 pour cent du pétrole. Ce ministre a également évoqué le bruit, la pollution de l’air et l’encombrement des villes provoqués par les véhicules à moteur. De son côté, M. Gustav Ekberg, expert suédois de l’Agence pour l’environnement, a déclaré : “Il est impossible qu’un véhicule non polluant (électrique, par exemple) soit d’usage courant avant l’an 2000. C’est pourquoi il est nécessaire d’améliorer les automobiles traditionnelles, de réduire le poids des véhicules pour diminuer leur consommation de carburant, d’améliorer la sécurité des utilisateurs et d’organiser une récupération efficace des véhicules qui partent à la casse, soit 850 millions de véhicules jusqu’à la fin du siècle, selon certaines estimations.”
“Charte de la fourrure française”
Les responsables de la Fédération française de la fourrure, qui représentent 80 pour cent des fourreurs, et les représentants d’une dizaine d’associations de protection de la faune, y compris la Société protectrice des animaux, la Fédération des jeunes pour la nature et le Rassemblement des opposants à la chasse, ont signé dernièrement une “Charte de la fourrure française”. Ce document condamne l’utilisation des pièges à mâchoires et autres formes de capture cruelle. Les fourreurs s’engagent à ne pas utiliser les peaux obtenues par ces méthodes. Ils promettent de renoncer à participer aux foires à la sauvagine et affirment leur opposition au massacre des bébés phoques. Les membres de cette profession s’engagent à diffuser et à recommander les termes de cette charte auprès des membres de leurs syndicats. En retour, les associations de protection envisagent la création d’un label qui sera attribué aux fourreurs souscrivant à cette charte. Reste à voir si celle-ci sera respectée...
Lettre des évêques aux catholiques de France
Lors de la récente assemblée plénière de l’épiscopat français, réunie à Lourdes, les évêques de France ont envoyé à leurs “fidèles” une lettre, dont voici quelques extraits : “Nous devons accueillir comme un don le Symbole de foi : la Trinité, l’Incarnation, la Rédemption, la Résurrection, la Présence réelle [du Christ dans l’Eucharistie], la Virginité de Marie Mère de Dieu, (...) bref, le Credo de l’Église puisé à la source divine de l’Écriture et de la Tradition. (...) L’effort liturgique ne doit pas seulement porter sur la célébration eucharistique : — l’assemblée du dimanche est une nécessité (...). — La pratique constante et fondée de l’Église demande aux familles chrétiennes de faire baptiser leurs petits enfants. — Le sacrement de la réconciliation doit retrouver sa place (...) dans la confession individuelle. Le chrétien se reconnaît pécheur, pécheur pardonné par l’amour miséricordieux du Père. Encore faut-il que le pardon demandé lui soit donné par l’absolution du prêtre. (...) Notre assurance comme votre confiance sont fondées sur notre communion entre évêques et avec le pasteur universel qui est à Rome, le pape Paul VI. Dès qu’il s’agit de sauvegarder et de propager la foi, l’unité de l’Église, garantie par sa communion avec le pape, passe avant tout le reste. Refuser cette communion, c’est s’exclure. (...)” Comme la plupart de ces exigences ne sont nullement fondées sur les Saintes Écritures, on voit mal comment cette lettre pourra aider les catholiques français, dont bon nombre n’hésiteront plus à “s’exclure” d’une Église qui s’obstine à ne pas suivre la Bible.