Coup d’œil sur le monde
L’annuaire 1977 du SIPRI
Selon la revue Science et Vie, les éditions Almquist et Wiksell viennent de publier l’Annuaire 1977 du SIPRI, l’Institut International pour la Paix, de Stockholm. Selon cet institut les dépenses mondiales en armement se sont élevées à 400 milliards de dollars pour la seule année 1976, dont 70 pour cent se sont réparties entre l’OTAN et les membres du Pacte de Varsovie. Toujours en 1976, 95 pays ont acheté des armes lourdes et 105 pays ont acheté des équipements militaires de tous ordres. De plus en plus de pays du Tiers monde produisent eux-mêmes leurs armes (avions, missiles, blindés), trente de ces pays possèdent des industries navales et seize fabriquent des armements légers. Dans le domaine nucléaire les États-Unis disposent de 2 124 systèmes porteurs nucléaires stratégiques, dont 1 055 missiles balistiques intercontinentaux et 656 missiles balistiques répartis sur 41 sous-marins stratégiques, ainsi que 8 500 têtes nucléaires portées et guidées par 414 bombardiers stratégiques. De son côté l’URSS aligne 2 404 systèmes porteurs nucléaires, dont 1 452 missiles balistiques intercontinentaux, 812 missiles embarqués sur 60 sous-marins et 4 000 têtes nucléaires portées par 140 bombardiers. Sur une trajectoire de 13 000 kilomètres la précision des missiles américains est de 350 mètres. En outre, le public ignore qu’il y a chaque année de nombreux accidents (armes détruites, perdues ou endommagées), qui sont responsables d’une pollution radioactive de l’environnement. Enfin, dans le domaine spatial, 60 pour cent des lancements américains et soviétiques portent sur des satellites militaires. La revue Science et Vie conclut que “ce n’est plus un annuaire que la publication du SIPRI, mais une sorte de Livre noir (...) [d’autant plus que] les progrès des technologies militaires sont beaucoup plus rapides que ceux de la détente”.
Chirurgie cardiaque sans transfusion
“On peut réussir des opérations de chirurgie cardiovasculaire en toute sécurité sans recourir aux transfusions de sang”, déclare le numéro du 19 septembre 1977 du journal de l’Association des médecins américains dans une communication portant sur 542 opérations du cœur réalisées sans transfusion de sang sur des Témoins de Jéhovah. La communication, signée des docteurs David Ott et Denton Cooley de l’hôpital de Houston (Texas), déclarait qu’ils avaient opéré sans transfusion parce qu’ils “croient qu’un patient doit avoir le droit de choisir le traitement qu’il veut et que le médecin a la responsabilité morale de respecter le vœu émis par son patient”. Ces médecins ajoutaient: “Le chirurgien qui accepte de traiter un Témoin de Jéhovah doit respecter ses croyances religieuses ou sinon l’adresser à un confrère.” “Nous avons toujours respecté l’engagement que nous avions pris avant l’opération de ne pas administrer de sang quelles que soient les circonstances”, déclarent ces médecins. Ils ont également été frappés de l’intérêt qu’il y a à réduire considérablement la quantité de sang que l’on donne aux autres cardiaques. “Devant les résultats obtenus avec cette technique de soins particulière, explique le docteur Ott, nous avons été conduits à utiliser moins de sang chez nos patients qui ne sont pas Témoins de Jéhovah.”
Les pesticides sont-ils toxiques?
Selon le journal Le Figaro, “le centre d’études et d’informations sur les produits chimiques phytosanitaires vient de publier les résultats de plus de deux mille analyses effectuées en 1976 et 1977 sur des fruits, légumes et céréales, qui tendent à démontrer que le consommateur n’a pas de souci à se faire. Il n’a aucun risque d’être empoisonné par les traces de produits qui ont pu être décelés en laboratoire. (...) Il n’est pas question de minimiser la toxicité de ces produits fongicides, herbicides et insecticides, seuls moyens efficaces de protéger les récoltes, et qui restent dangereux pour les agriculteurs qui les utilisent sans précaution; mais de multiples expériences en laboratoire ont montré que la grande peur des pesticides en tant que facteurs de pollution alimentaire n’a pas de raison d’être”. L’article conclut sagement que “le bon usage agricole (...) n’est pas l’emploi des produits chimiques à la dose maximum”.
Des bébés sauvés
Selon le docteur Marshall Klaus, professeur de pédiatrie à l’hôpital universitaire de Cleveland, États-Unis, jusqu’en 1972 près de la moitié des bébés argentins atteints de diarrhée infantile mouraient. Quelle solution a-t-on apportée à ce problème? Le docteur Klaus déclara récemment à un congrès international que les petits que l’on nourrit au sein au lieu de leur donner le biberon survivent à cette maladie.
L’alcool et le cœur
L’usage raisonnable des boissons alcooliques aurait-il une action positive sur la prévention des maladies cardiaques? Fait surprenant, une équipe de chercheurs britanniques a signalé à la revue médicale Lancet qu’ils avaient découvert qu’un usage modéré de boissons alcooliques peut jouer un rôle préventif vis-à-vis des maladies cardiaques, en dégradant le cholestérol sanguin en composés moins dangereux. “Ce fut une surprise énorme pour nous”, expliqua l’un des responsables. “Mais, ajouta-t-il, nos recherches n’ont fait que commencer à éclaircir” la question des rapports de l’alcool et du cœur. De l’avis des chercheurs, il vaux mieux être prudent et attendre de plus amples informations avant de conseiller l’alcool comme médication préventive des affections cardiaques.
Les “grosses têtes” sont-ils les meilleurs?
Pas forcément, comme cela ressort d’une étude de quinze ans faite sur 68 élèves d’un lycée de Philadelphie, en Pennsylvanie. Douglas Heath, professeur de psychologie, a suivi des étudiants à partir de leur première année d’université depuis le début des années 1960. Que sont-ils devenus à présent? Il s’est aperçu que les étudiants les plus brillants en faculté n’avaient aujourd’hui ni la maturité ni l’efficacité de leurs camarades moins brillants. Il a trouvé que les élèves qui étaient sortis de la faculté avec les plus hautes distinctions étaient la plupart du temps “psychologiquement en dehors des problèmes pratiques et réalistes actuels”. Ils avaient moins les pieds sur terre et étaient plus tristes que leurs camarades. En conclusion, ce psychologue recommande aux universités de consacrer autant d’attention au développement social et moral des étudiants qu’à leur développement intellectuel.
Un “tokamak” à Lausanne
Prononcer “tokomak”. C’est le nom donné par les hommes de science russes à un appareil de laboratoire destiné à l’étude de la domestication de l’énergie thermonucléaire. Sous l’influence d’un fort courant électrique, d’une température très élevée et sous une basse pression, l’hydrogène lourd et le tritium sont amenés à former un “plasma”, c’est-à-dire un gaz complètement ionisé. Les études du centre de recherches de Lausanne ont amené les savants à établir les plans d’un appareil dont la mise en service contribuerait à fournir de précieuses indications sur le plan théorique aux chercheurs européens. La réussite du projet mettrait à la disposition de l’humanité une source d’énergie inépuisable, car l’hydrogène lourd est tiré de l’eau de mer et l’obtention du tritium en laboratoire ne pose aucun problème. La réaction prévue ne causerait pas de pollution. En dehors d’un rayonnement neutronique contrôlable, elle produirait de l’hélium non radioactif.
“Les Témoins de Jéhovah prospèrent”
Tel était le gros titre du New York Times du 6 septembre 1977. L’article disait: “Une armée tranquille occupe un coin de Brooklyn et se prépare à la fin du monde actuel. Par suite de leur expansion rapide au cours des dix dernières années, les Témoins de Jéhovah ont à présent 1 800 représentants à plein-temps qui habitent et travaillent dans quinze immeubles de leur centre international, à Brooklyn. (...) Leur présence se reconnaît à des imprimeries d’une propreté étincelante et à des hôtels rénovés près du pont de Brooklyn. (...) ‘Ils sont corrects, ils sont propres et ils travaillent dur’, déclare Jerry Rizzuti, agent immobilier. (...) ‘Ils ont retapé des immeubles autrefois remplis de proxénètes et de drogués, dit M. Rizzuti, et ils maintiennent tout ce qu’ils ont en parfait état. Il y a des imbéciles qui s’en plaignent, mais je souhaiterais que plus de gens suivent un aussi bon exemple.’ Comme les Témoins de Jéhovah cèdent leurs petits livres reliés de très bonne qualité pour trois fois rien, il est manifeste qu’ils n’en tirent aucun bénéfice.”
L’article faisait également remarquer ce qui suit: “Selon des chiffres publiés dernièrement par le Conseil national des Églises, les Témoins de Jéhovah ont eu un accroissement de 4 pour cent au cours de l’année passée, à une époque où les Églises traditionnelles s’effondrent.”
Les catholiques et le divorce
Au concile Vatican II, un délégué avait posé la question suivante: “Au conjoint injustement abandonné, l’Église peut-elle dire: Je n’ai pas de solution pour ton cas?” Dorénavant les divorcés remariés ne seront plus excommuniés de l’Église catholique aux États-Unis. Cette disposition, approuvée par le Vatican, met fin à une sanction prise en 1884 par les évêques américains. Aujourd’hui près de la moitié des mariages civils ou religieux aux États-Unis s’achèvent par un divorce. Selon L’Express, “déjà, dans les faits, des religieux paulistes animent des groupes d’entraide entre divorcés, réfléchissent avec eux sur le caractère plus ou moins adulte du premier mariage et admettent aux sacrements ‘ceux dont le second mariage serait le vrai’. En France, les divorcés ne sont pas excommuniés. Ils sont invités à faire baptiser et élever chrétiennement leurs enfants et à assister à la messe, mais sans communier, sauf ‘s’ils vivent comme frère et sœur’, ce qui est héroïque”. Rappelons que, dans la Bible, Jésus autorisait le divorce lorsqu’un des conjoints avait commis l’adultère. — Mat. 19:9.
Une ivresse due à la drogue?
L’ivresse est-elle toujours due à l’alcool? Il semble que non, comme le montrent de plus en plus de cas où l’on évoque l’action de la marijuana. Certains représentants de la loi soupçonnent de nombreux automobilistes arrêtés pour conduite en état d’ivresse et ayant passé avec succès le contrôle d’alcoolisme de s’être trouvés en fait sous l’influence de la marijuana ou encore sous l’influence combinée de la marijuana et de l’alcool. Une enquête qui vient de s’achever en Californie a révélé que sur 291 conducteurs arrêtés pour conduite en état d’ivresse, 22 pour cent, soit plus de un sur cinq, avaient de la marijuana dans le sang.