Riches bénédictions spirituelles au Ghana
SI VOUS vous étiez trouvé à Accra, capitale du Ghana, au début de l’année 1970, vous auriez rencontré bien des citadins stupéfaits. L’événement qui provoquait cette surprise était une assemblée de six jours, organisée par les témoins de Jéhovah, et le plus vaste des rassemblements ayant jamais eu lieu dans ce pays.
Lors de la principale session, 32 023 personnes remplissaient les terrains de la foire internationale du commerce. Au moins un habitant de la ville sur vingt était présent. Ce fait était assez remarquable. Qui étaient tous ces gens ? Le Ghana compte seulement quelque 13 000 témoins. Mais il y avait parmi l’assistance d’autres personnes que le ministère assidu des témoins avait profondément intéressées et qui étaient désireuses, elles aussi, de recevoir de riches bénédictions
Ils venaient de nombreuses tribus
Considérons certains des témoins présents à cette assemblée. On les reconnaît à leur insigne, indiquant à laquelle des 281 congrégations de témoins de Jéhovah du Ghana ils appartiennent. Voici Atonkontaba, de Bogatanga au nord du pays, le visage orné du délicat tatouage particulier à sa tribu ; c’est que ses parents ne connaissaient pas Jéhovah, le Dieu de paix. Voici maintenant Bukari, de la tribu Gruma ; visiblement heureux, il rit en montrant des dents éclatantes, pointues et effilées. Ces dents-là vous apprennent qu’il n’y a pas longtemps qu’il étudie la voie du vrai Dieu.
Cela fait du bien de rencontrer des gens humbles et reconnaissants comme Amma Bempong, des collines Kwahu. Elle a laissé sa petite ferme, où elle cultive le manioc, et sa maison au toit de chaume pour venir à l’assemblée et jouir de riches bénédictions spirituelles en compagnie d’autres adorateurs de Jéhovah. Fortement musclés, des pêcheurs Fanti, de la côte, font un singulier contraste avec les minces et lestes fermiers Ashanti, de la région de Kumasi. D’autre part, un petit groupe de chrétiens sont venus de la Côte d’Ivoire, où ils avaient eu leur propre assemblée à Abidjan, en décembre 1969.
Cette assemblée d’Accra a non seulement impressionné les spectateurs, mais encore elle a incité nombre d’entre eux à se renseigner aussitôt au sujet des témoins de Jéhovah. Un représentant de la foire commerciale a déclaré : “J’admire sincèrement la discipline des témoins de Jéhovah. Vous êtes un peuple propre.” Un directeur d’école de Senya Beraku, présent avec les sept membres de sa famille, a été si profondément ému par le programme que depuis il a fait légaliser son mariage et a commencé à participer à l’œuvre de prédication effectuée par les témoins.
Ils favorisent la connaissance de la Bible
Alors que les enseignants des autres religions se désintéressent de la Bible ou la dénigrent, les témoins la défendent et la présentent comme le seul guide sûr pour l’homme et l’unique et véritable source de bénédictions spirituelles. Les gens commencent à reconnaître ce fait. Les témoins ont contribué au développement de la connaissance et de l’intelligence au sein de leurs congrégations. Il y a dix ans, seulement 39 pour cent d’entre eux savaient lire et écrire ; or, la proportion est actuellement de 70 pour cent. Des cours de lecture et d’écriture continuent d’offrir aux personnes s’intéressant à la Parole de Dieu la possibilité d’apprendre à lire et à comprendre la Bible par elles-mêmes.
Quels bienfaits ont résulté de cette disposition pour nombre de personnes ! Par exemple, une ménagère illettrée d’Agona Duakwa adhérait à l’Église méthodiste depuis bien des années ; puis elle a commencé à fréquenter les témoins de Jéhovah. À un moment donné, elle a voulu partager avec ses semblables les riches bienfaits spirituels qu’elle recevait, en allant de maison en maison avec la Bible. Un jour, un chef religieux lui a lancé un défi, mettant en doute sa capacité d’enseigner. Cette femme lui a rétorqué qu’elle n’avait jamais appris à lire et à écrire au temps où elle était membre de son Église. Ensuite, elle s’est mise à lui parler de la vraie foi, source de grands bienfaits, citant la Bible à l’appui de ses déclarations. Il a pu constater sans peine les progrès qu’elle avait faits dans la connaissance de la Parole de Dieu depuis qu’elle avait quitté son Église ; il regretta certainement de lui avoir lancé ce défi.
Le livre de la Société Watch Tower, intitulé La vérité qui conduit à la vie éternelle, est très demandé au Ghana, où il fut présenté pour la première fois lors de la dernière assemblée. En moins de deux mois, la filiale de la Société à Accra en a expédié près de 80 000 exemplaires. Jusqu’alors le nombre le plus élevé de guides bibliques expédiés en un an par cette filiale avait été de 54 206 exemplaires. Un ministre à plein temps a remis ce nouveau manuel biblique à tous les instituteurs de sa ville. La plupart de ces derniers assistent maintenant régulièrement aux réunions des témoins à la Salle du Royaume de la localité et font d’excellents progrès dans leur étude de la Bible.
Les demandes d’étude biblique à domicile sont si nombreuses qu’il est souvent nécessaire d’établir une liste de ceux qui souhaiteraient en avoir une. Un témoin a raconté qu’un jour, alors qu’il se rendait dans son territoire, un homme l’a interpellé et a insisté pour qu’il s’arrête chez lui. Cet homme avait, semble-t-il, assisté à l’assemblée, et maintenant il désirait avoir une étude biblique à domicile. “Je veux restreindre mon personnel”, a-t-il dit. Qu’entendait-il par là ? Il avait trois femmes, et comme il voulait être en paix avec Dieu, il comprenait qu’il lui fallait désormais se contenter d’une seule. — I Tim. 3:2, 12.
Le nombre de ces études a augmenté d’une manière considérable dans tout le pays. En fait, 12 465 en moyenne sont actuellement dirigées chaque mois.
Un autre facteur expliquant les bénédictions spirituelles dont jouit le Ghana est la ferme conviction qui incite un grand nombre de ces gens humbles à participer de plus en plus à la diffusion de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. En avril 1969, 20 pour cent de tous les témoins du pays ont passé 75 heures et plus dans le ministère. À la fin de l’année de service 1970, quelque 600 témoins consacraient un minimum de cent heures par mois à la proclamation du message de paix et d’espoir contenu dans la Bible.
Accroissement rapide, mais encore du travail
Au Ghana, on a fait beaucoup pour aider les gens à connaître les vérités divines. Par exemple, il y a dix ans, Accra comptait 1 260 témoins, soit un pour 308 habitants. L’extension de l’œuvre a été si rapide qu’aujourd’hui il y a dans la capitale vingt-sept congrégations organisées, réunissant 2 500 témoins, soit un pour 186 habitants.
De plus, les témoins de Jéhovah prêchent régulièrement de maison en maison dans 2 510 des 5 200 agglomérations de 200 habitants ou plus que compte le Ghana. D’autre part, il leur est possible de visiter environ 500 autres localités au moins une fois par an. Toutefois, il reste encore un grand travail à accomplir dans ce pays.
La cérémonie du baptême organisée à l’occasion de cette assemblée a laissé entrevoir un accroissement futur et de nouvelles bénédictions. Quelle joie de voir, rangée après rangée, des candidats se lever pour répondre “oui” aux questions posées par les orateurs ! Le bord de la mer n’était pas très éloigné du lieu de l’assemblée. Juchée au sommet d’une falaise de six mètres de haut, une foule de spectateurs a pris plaisir à contempler 1 657 personnes qui se soumettaient au baptême dans le fracas des vagues. Ce nombre dépassait celui de tous les baptisés du Ghana au cours de l’année de service précédente.
Chaque candidat avait étudié soigneusement la Bible ; il était en mesure de répondre intelligemment à quatre-vingts questions relatives aux doctrines et aux principes bibliques. Avant de faire l’offrande de leur personne à Dieu, nombre d’entre eux avaient dû régulariser leur situation en faisant enregistrer leur mariage par les autorités gouvernementales de leur localité. Ils étaient heureux de réorganiser leur vie afin d’être entièrement agréables à leur Créateur. Bientôt, ils seront à leur tour d’efficaces participants à l’œuvre qui consiste à étendre l’enseignement de la Bible.
Le plus étonnant de tout, c’est le pouvoir unificateur du message biblique sur les cœurs honnêtes. Quelle que soit leur langue : tchi, gan, éhoué, frafra, kasem et anglais, tous se sont rassemblés comme de véritables frères, des frères spirituels. Ils peuvent avec confiance s’attendre à de nouvelles bénédictions spirituelles de la part de Jéhovah, parce qu’ils le servent de tout cœur.
[Illustration, page 443]
Un groupe de personnes devant la filiale de la Société Watch Tower au Ghana.