Extrait de l’Annuaire 1950 des témoins de Jéhovah
(Suite du numéro précédent)
SUISSE
Ces mots prononcés aux jours de Néhémie s’appliquent également, en ces derniers jours, au peuple de Dieu : “ La joie de Jéhovah sera votre force. ” Le grand plaisir éprouvé par les témoins de Jéhovah lorsqu’ils servent le Dieu Très-Haut de l’univers est, sans conteste, leur force, et les proclamateurs du Royaume en Suisse l’ont démontré. Ils subirent de nombreuses épreuves et difficultés au cours de l’année, mais ils luttèrent vaillamment pour la liberté de parole et pour la liberté d’adoration du Très-Haut. En plus de la surveillance du service dans le champ, le bureau de Berne dirige une imprimerie de la Société, la seconde en grandeur. En 1949 l’imprimerie de Berne produisit 2 714 428 livres, brochures et périodiques, soit 270 696 publications de plus que l’année précédente. En outre, 3 062 563 articles de publicité et fournitures diverses sortirent des presses. Tous ces imprimés ont contribué à étendre la prédication de l’évangile en Suisse et dans les pays voisins. Le rapport du service dans le champ, envoyé par le serviteur de la filiale, est très intéressant et tous les lecteurs le liront avec plaisir.
Expansion ! Tel fut le thème des vrais adorateurs de Jéhovah dans ce pays ; ils étaient résolus de “ louer de plus en plus ”. Nos remerciements sincères vont à Jéhovah et à son Roi régnant. Au moyen de son esprit travaillant par son organisation, les proclamateurs ont reçu l’instruction et l’encouragement si nécessaires à notre bien-être éternel. Nous devons exprimer notre appréciation pour le don merveilleux des “ Conseils aux témoins de Jéhovah sur l’Organisation Théocratique ”, conseils qui s’avèrent une aide très pratique dans le service journalier. Cette brochure sortit en allemand en avril et nous l’aurons bientôt en français. Les résultats de cette aide efficace furent encourageants dans le service dans le champ et pour l’organisation intérieure de l’œuvre.
Les pionniers éprouvent beaucoup de joie dans le service du Royaume, comme en témoigne cette lettre qui nous est parvenue d’un couple marié : “ Aucune vie n’a plus de signification que celle d’un pionnier ; personne n’est plus riche que celui qui peut dispenser les vérités divines ; et aucune œuvre ne satisfait plus que le ministère. Notre grand souhait est que tous ceux qui sont consacrés au Seigneur puissent prendre sa Parole au mot et goûter sa bonté. Quel véritable bonheur pour tous ! ”
L’activité accrue des proclamateurs a provoqué une opposition croissante et le département juridique a été fort occupé. Nous débutâmes l’année avec les cas en suspens de 14 frères et sœurs accusés de colportage, de collecte ou de perturbation du repos dominical. Au cours de l’année, d’autres cas nous furent soumis, ceux de 81 frères et sœurs accusés de délits semblables, de propagande communiste, d’attaques contre la religion catholique et de provocation d’attroupement. Beaucoup de cas concernaient le témoignage de l’évangile rendu dans les rues. Pendant l’année 74 frères et sœurs furent acquittés soit par décisions des tribunaux, soit par suite des entrevues que nous avons pu avoir avec les fonctionnaires publics ou avec la police.
Les deux questions les plus sérieuses furent celle du témoignage rendu dans les rues et celle du colportage sans patente. Il y eut trois cas de justice impliquant quatre frères et sœurs, dont deux accusés de commerce ambulant illégal, et deux à cause du travail avec les périodiques dans les rues. Le premier cas fut celui d’un pionnier condamné à payer une amende pour colportage. Dans ce pays, lorsqu’un agent fait un procès à un proclamateur, ses supérieurs peuvent imposer sommairement une amende. Le cas fut entendu par le tribunal du canton de St. Gall, le 23 mars 1949, et le juge acquitta le frère, lui accordant fr. 100 à titre de réparation, disant : “ ... De toute façon, l’intention d’obtenir un bénéfice, intention caractérisant le commerce ambulant, manque. ... Passant en revue tous les faits, il est clair que l’accusé, sans intention de réaliser un profit, et, ce qui plus est, en faisant un sacrifice pécuniaire personnel, s’est efforcé de proclamer l’évangile, et que le placement de livres et de brochures n’est qu’un auxiliaire à ce but idéaliste. ” Cette décision constitua un précédent utile.
La principale opposition de la police à l’œuvre eut lieu dans le canton de Vaud, en Suisse romande, où l’année dernière le tribunal cantonal confirma la condamnation d’un pionnier pour colportage sans patente. En septembre 1948 des ordres furent envoyés du secrétariat de police du canton à toutes les autorités policières, se référant à cette décision contre les témoins de Jéhovah.
Le dernier jour de l’année de service, le 31 août 1949, le tribunal dut décider de la question : Aurait-il le courage de ne pas suivre le précédent du tribunal cantonal qui, l’année dernière, imposa une condamnation pour la même accusation et en application de la même loi ? L’avocat de la Société, spécialement engagé pour ce cas, fit une plaidoirie puissante et hardie pour la défense, exhortant le tribunal à ne tenir aucun compte de la précédente décision adverse, et de prononcer un jugement défendant la liberté d’adoration et les droits constitutionnels. Prononçant l’acquittement, le président du tribunal déclara en termes courageux : “ ... L’activité de l’accusé ne semble pas tomber sous les articles de la loi (sur le colportage). La loi sur l’activité commerciale vise, en effet, comme son nom l’indique, les activités ayant une forme commerciale, c’est-à-dire, dont le but est de rapporter un gain commercial à leur auteur. Le but réel de l’accusé ne fut pas d’acquérir de l’argent, mais uniquement de répandre ses convictions religieuses au moyen de publications appropriées. Pour ces raisons il n’est pas possible de comparer son activité avec le commerce ambulant sans enfreindre la liberté de croyance et de culte. L’accusé doit être libéré des poursuites pénales. ”
FRANCE
L’exercice 1949 vit les témoins de Jéhovah accomplir leur deuxième année de reconnaissance légale par le gouvernement, et progressant dans la grande œuvre d’expansion. Un progrès excellent a été réalisé. Il y a maintenant 127 groupes organisés. Pour la première fois des assemblées de circuit furent tenues en France : au cours de l’année 13 furent organisées. Lors du Mémorial, des 6 114 personnes présentes, 3 571 prirent part au service pendant le mois de mai, atteignant ainsi un nouveau maximum de proclamateurs. Nous nous réjouissons avec les frères et sœurs en France de l’augmentation de 23 pour cent en proclamateurs sur l’année précédente. Comme beaucoup d’autres frères et sœurs, leur appel est : “ Nous avons besoin de plus de proclamateurs dans certaines parties de notre territoire. ” Répondant à leur propre appel, ils firent plus de visites complémentaires et conduisirent plus d’études bibliques, sur une échelle plus grande que jamais auparavant. Ils savent que s’ils trouvent davantage de personnes prenant part au service dans le champ, il y aura davantage de pionniers pour aller dans les secteurs où le témoignage doit encore être rendu. Le rapport du serviteur de la filiale est très intéressant, il nous montre ce qui a été accompli à cet égard.
Une persévérance tenace de la part de chaque proclamateur est la seule chose qui favorise l’expansion, comme l’expérience suivante, racontée joyeusement par un proclamateur zélé, le prouve indiscutablement : “ Un homme qui avait pris des publications déménagea dans une autre partie de la ville sans me faire connaître sa nouvelle adresse. Par hasard je le rencontrai dans la rue et pris des dispositions pour faire une visite complémentaire chez lui, mais je dus me rendre dix fois à son domicile avant de le revoir, car son travail l’oblige à s’absenter à des heures différentes. Lors de la première visite complémentaire il invita des voisins, et lors de la première étude quatre personnes assistaient. À la deuxième étude il y avait neuf personnes, car il avait également invité des parents, et à la quatrième étude ils étaient quinze. Déjà cet homme parlait joyeusement de la vérité partout où il allait, et il débuta rapidement dans le service de maison en maison. ” Le proclamateur n’aurait pas eu cette magnifique expérience s’il s’était laisser décourager après la neuvième tentative pour retrouver l’intéressé !
Une telle persévérance se manifeste également dans la campagne de conférences publiques. La grande augmentation du nombre de conférences publiques fut possible uniquement parce que les frères prirent part avec enthousiasme à l’école du ministère théocratique, et cela en dépit du fait qu’ils n’ont pas le livre “ Aide Théocratique ”. Beaucoup de groupes dactylographient les leçons pour les proclamateurs. Néanmoins, grâce aux efforts diligents, de nombreux orateurs capables ont été formés, et des conférences furent données dans des salles, en plein air, au bord de la mer, partout où les gens pouvaient se rassembler.
La situation en France est unique en ce que la majorité des proclamateurs se trouvent dans le Nord, et que la vaste région au sud de Paris est dépourvue de proclamateurs. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, des villages de 2 000 habitants ont un groupe de 100 proclamateurs, et une ville d’une population de 12 000 personnes a deux unités d’environ 100 proclamateurs chacune. Par contre, le Midi de la France et ses vastes villes n’ont pour ainsi dire jamais entendu parler des témoins de Jéhovah. La seule solution au problème est que des proclamateurs du nord du pays deviennent pionniers et aillent travailler dans le Midi.
C’est avec une joie toute particulière que je parle de nos pionniers fidèles et zélés, qui ont affronté le coût élevé de la vie, la pénurie de logement des villes surpeuplées, et la difficulté de trouver un emploi séculier pour une partie de leur temps. À cause de la maladie et pour d’autres raisons certains pionniers ont quitté le service à temps complet. D’autre part, il en est qui ont fait face à ces difficultés avec joie, et les ont surmontées dans la force de Jéhovah. Ils persévérèrent, et avec détermination allèrent de l’avant dans toutes les branches du service. Le Seigneur bénit richement leurs efforts. Des personnes de bonne volonté furent trouvées, nourries de vérité, encouragées à devenir proclamateurs, et bientôt de nouveaux groupes furent organisés dans des villes telles que Marseille, Toulouse, Bordeaux, Orléans etc., où auparavant la vérité avait à peine été proclamée. La joie des pionniers fut grande. Deux parmi eux nous écrivent : “ En vous envoyant notre rapport, nous profitons de vous exprimer notre reconnaissance envers le grand Théocrate, son Roi régnant et l’Organisation Théocratique. En vérité, il n’est pas possible de trouver une occupation plus noble ou plus précieuse. En dehors de ce service divin tout est vide et vain. Nous sommes exhortés en ces termes : “ Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse. ” Quelle satisfaction ne trouvons-nous pas dans une vie passée à louer Jéhovah de plus en plus ! ” C’est ainsi qu’en France, malgré toutes les difficultés, les pionniers forment un groupe de serviteurs joyeux, consacrant leur vie entière à l’avancement des intérêts du Royaume.
Dans un grand village de Lorraine se trouve un monastère. Lorsque les témoins de Jéhovah commencèrent à prêcher la Parole de vérité de Dieu aux gens de ce village, l’abbé du monastère perdant toute maîtrise de soi, cria si fort dans son accès de colère, que tous les habitants sortirent pour voir de quoi il s’agissait. Entre autres choses il hurla : “ Au nom de Jésus, quittez ce village ; vous n’avez aucun droit de prêcher cet évangile. ” Finalement il rassembla une trentaine d’hommes pour chasser les sept fidèles témoins du village, se montrant à la hauteur de l’Action catholique. Non découragée, cette petite troupe de proclamateurs secoua de ses pieds la poussière de ce village et alla dans un village voisin continuer la prédication du message réjouissant. Un nouveau proclamateur, auparavant catholique, participant la première fois au service, n’eut plus besoin de preuves supplémentaires pour être convaincu quant à la position de l’église catholique concernant la vérité.
Quelques bonnes occasions se sont présentées pour rendre un témoignage efficace à la police, surtout dans les cas où le clergé provoqua des difficultés avec les autorités. Une de ces occasions s’offrit dans une grande ville où travaillaient deux pionniers. Le maire de cette ville est un prêtre catholique, et une nuit les membres de l’Action catholique collèrent des affiches partout dans la ville disant que les habitants de la ville étaient ennuyés par ces deux témoins et demandant à la police de débarrasser la ville de cette peste. Les deux frères furent convoqués à la préfecture pour être interrogés, après quoi le fonctionnaire en chef leur donna l’occasion de se défendre. Calmement et clairement ils expliquèrent leur position comme serviteurs consacrés de Dieu, prédicateurs de l’évangile, attirèrent l’attention sur leur droit légal et leur autorité pour accomplir cette œuvre. Finalement le fonctionnaire dit : “ Continuez votre activité, vous faites une bonne œuvre. ” Aujourd’hui, un petit groupe de proclamateurs travaillent dans cette ville.
SARRE
Ce pays, faisant auparavant partie de l’Allemagne, est maintenant un État autonome possédant son propre gouvernement. Il y a cependant un haut commissaire français pour surveiller la politique du gouvernement. La Hiérarchie a une grande influence sur les affaires du pays et a déployé tous ses efforts pour entraver l’œuvre des témoins de Jéhovah. Elle réussit finalement à mettre fin à nos radiodiffusions, et exerça ensuite une pression sur la police pour nous créer des difficultés. Cependant, l’organisation des témoins de Jéhovah est maintenant reconnue par le gouvernement de la Sarre et jouit d’une plus grande liberté. Le serviteur de la filiale en France nous envoie un rapport intéressant.
L’événement le plus joyeux de l’année fut indiscutablement l’assemblée de district de Sarrebruck. La conférence publique donnée était intitulée : “ Il est plus tard que vous ne pensez ! ”, et, à la grande surprise de beaucoup de personnes, le jour avant la causerie la radio annonça : “ À l’occasion d’une assemblée de trois jours les témoins de Jéhovah, qui, comme dans tous les pays civilisés du monde, sont une association légalement constituée en Sarre, organisent une importante conférence publique ayant comme titre “ Il est plus tard que vous ne pensez ! ” Toute personne aimant la vérité et la justice est invitée à y assister. ” Imaginez notre joie lorsque 800 personnes se réunirent pour écouter ce discours stimulant. C’était plus de deux fois le nombre total des proclamateurs de la Sarre. Cette assemblée de district s’avéra être le plus grand témoignage reçu par la Sarre jusqu’à maintenant.
Dans ce petit pays enténébré et dominé par les catholiques les proclamateurs du message du Royaume vont de l’avant avec courage et zèle. Il y eut une augmentation de 29 pour cent du nombre moyen de proclamateurs cette année, avec en août, un maximum de 376. Il y a actuellement sept pionniers allant de l’avant dans le service, en dépit de l’opposition continuelle des prêtres religieux. Dans un village, un prêtre sonna le tocsin lorsque deux pionniers commencèrent à travailler de maison en maison. Tout le village se rassembla et fut témoin de cette scène amusante ; leur “ pasteur spirituel ” s’emportant comme un fou sur la place du village. Un après l’autre les villageois retournèrent chez eux, laissant le prêtre rugir tout seul, tandis que les pionniers allaient tranquillement de maison en maison, travaillant le village entier et rendant un bon témoignage dans chaque foyer.
Dans certains endroits les prêtres, dirigeant leurs sermons contre les témoins de Jéhovah, provoquèrent des attaques de la foule. Ils s’efforcent également d’inciter la police contre nous. Un commissaire de police, montrant un plus grand respect pour la justice que pour la prêtraille, rassembla ses hommes et leur dit qu’ils devaient agir loyalement envers les témoins de Jéhovah. Il nous assura qu’au moins dans son arrondissement, nous n’aurions aucune difficulté avec la police.
Dans la Sarre, les proclamateurs sont donc décidés, en harmonie avec leurs frères et sœurs du monde entier, à louer Jéhovah “ de plus en plus ”.
BELGIQUE
Actuellement on observe en Belgique une chose très intéressante. Les Wallons, les Flamands et les étrangers s’unissent. Depuis des siècles la Belgique connaît la jalousie entre ses habitants d’expression française et ceux d’expression flamande. Chaque partie de population a toujours observé son propre genre de vie. La Parole du Seigneur déclare que des gens viendront de toute nation et de toute langue pour chanter les louanges du Seigneur : c’est ce qui se produit en Belgique. À travers ce pays on trouve les chanteurs de la vérité dans les rues, allant de porte en porte, organisant des conférences publiques. De petits groupes de témoins de Jéhovah sont actifs dans toutes les parties du pays. On entend parler de leurs assemblées de circuit ; on voit leurs pancartes, leurs périodiques. Toute cette activité engendre un grand volume de louanges à Jéhovah et aucune jalousie ne sépare les témoins de Jéhovah wallons des flamands. Il y a un an, les témoins de Jéhovah en Belgique, à l’unisson de tous les autres proclamateurs du monde, dirent “ Nous louerons Jéhovah de plus en plus ”, et ils l’ont fait avec d’excellents résultats. Le nombre actuel des proclamateurs en Belgique dépasse de 37 pour cent celui de l’année dernière. Au cours de l’année 429 personnes ont symbolisé leur consécration et ont rallié l’œuvre, proclamant que le Royaume des cieux est proche. Une grande œuvre de proclamation s’effectue en Belgique et la population le sait. Le rapport du serviteur de la filiale décrit clairement cette activité. Vous pouvez vous faire une idée de la joie de nos frères et sœurs en Belgique en lisant des extraits du rapport du serviteur de la filiale.
L’activité des conférences publiques a joué un grand rôle dans l’accroissement des louanges. Au cours de l’année il y eut 49 pour cent d’augmentation du nombre de conférences publiques. Ces conférences furent prononcées dans des salles, des cafés, des maisons particulières, des jardins, des parcs, des places publiques, des squares et des marchés. Certaines villes fournirent même le courant électrique pour le système d’amplification dont se servirent les frères. Un groupe accusa une augmentation de 15 pour cent en proclamateurs après deux mois d’activité de conférences publiques en plein air. Ces conférences ont permis d’organiser des études bibliques où l’on prit soin des personnes intéressées. C’est ainsi que le nombre d’études bibliques continue à s’accroître, ce qui signifie que de nombreux nouveaux ministres sont préparés pour se joindre aux rangs de la foule grossissante.
Parmi les nouveaux ministres on en rencontre qui ont passé de nombreuses années dans la fausse religion ; maintenant ils ont trouvé la vérité et leur joie déborde. Ainsi en témoigne l’expérience d’un gradué de Galaad : “ Je remis un livre à un homme âgé (69 ans) et une semaine plus tard je le revisitai. Il avait lu le livre deux fois, et il me demanda si je pouvais lui montrer une Bible. Je lui répondis qu’il pouvait déjà voir la mienne, et que s’il en désirait une, elle coûte 50 francs. Le lendemain je lui portai une Bible et un autre livre relié. Deux semaines plus tard je fis une nouvelle visite complémentaire ; il avait lu les livres et quasi toute la Bible. Il me dit : “ Il y a vingt ans j’ai abandonné la religion catholique, mais j’ai toujours cru en l’existence de Dieu ; je n’avais pas idée qu’une organisation telle que la vôtre existe ! ” Il s’abonna aux deux périodiques et demanda trois livres pour remettre à des amis. Il me dit : “ Je regrette de n’avoir pas connu la vérité étant plus jeune, car j’aurais pu faire beaucoup plus. ” Maintenant il est proclamateur, six semaines après avoir vu la Bible pour la première fois de sa vie. C’est une grande joie de lui rendre visite et de le voir continuer à parler de la vérité, bien que la plupart de ses amis rejettent et ridiculisent le message. ”
Des expériences nous montrent journellement que de nombreuses personnes prennent connaissance de la voie qui mène à la vie et au bonheur sans fin. Il y a quelques mois, la filiale introduisit une demande au ministère des finances pour obtenir une réduction des taxes sur la propriété de la Société. Quelques semaines plus tard nous reçûmes une lettre du ministère convoquant un représentant de la Société avec les plans des bâtiments de la Société. Lorsque le frère se présenta au bureau, l’employé prit les plans et dit : “ Je vous prie de m’excuser si je vous ai dérangé, en réalité ce n’est pas pour ces plans que je vous ai fait venir, vous auriez pu les envoyer par la poste, mais je désire avoir quelques renseignements. ” Ce disant, il chercha dans le tiroir de son bureau et en sortit un exemplaire de La Tour de Garde traitant le sujet “ Êtes-vous sauvé ? ” et il commença à poser des questions très intéressantes au sujet de notre œuvre. “ Je suis protestant, darbiste, ” dit-il “ mais les pasteurs et les membres de notre église ont cultivé l’austérité, qu’ils considèrent indispensable aux ministres de Dieu, à un tel point qu’ils sont devenus lugubres. Je n’ai rien appris au temple où je me rends depuis deux ans, mais ce périodique m’a ouvert un horizon glorieux. Ce qui m’attire vers vous, c’est de voir vos jeunes hommes, vos jeunes filles et vos autres membres accomplir si courageusement leur travail dans les rues. Ils ont toujours le sourire en dépit des difficultés. Leur joie rayonnante prouve, plus que toute l’austérité des darbistes, qu’ils sont ministres de Dieu. ”
Les témoins de Jéhovah continuent à jouir de beaucoup de liberté en Belgique. Le peuple belge est jaloux de ses libertés, et il croit que les témoins de Jéhovah ont le droit de poursuivre leur œuvre si importante. Naturellement il y a certains religionistes qui ne sont pas de cette opinion, et qui essayent de faire arrêter les témoins. Au cours de l’année le bureau a eu connaissance de onze cas de proclamateurs arrêtés et accusés à tort de colporter sans patente. Dans chaque cas nous avons écrit une lettre au procureur du roi montrant que les proclamateurs avaient été arrêtés à tort et demandant que la poursuite soit éteinte. Quatre cas furent ainsi abandonnés avant de passer en jugement. Deux frères furent immédiatement acquittés devant le tribunal. Aux cinq autres une amende de police fut imposée, mais ils en appellent aux tribunaux.
La bonne conduite des frères et sœurs a fait une impression très favorable sur ceux avec qui ils sont en contact. Cela doit être ainsi, car les témoins de Jéhovah doivent montrer par leur façon d’agir qu’ils vivent réellement pour un Monde Nouveau de justice. Leur façon de vivre constitue en elle-même un grand témoignage, parce qu’en vérité notre prédication serait vaine si nous manquions de la mettre en pratique nous-mêmes.
Au cours de l’année écoulée, douze missionnaires de Galaad sont arrivés en Belgique, ce qui porte à seize le nombre de gradués de Galaad dans ce pays. Trois homes missionnaires ont été établis respectivement à Anvers, à Liège et à Bruxelles. Tous ces missionnaires travaillent ferme pour apprendre les langues parlées en Belgique et font de réels progrès. Nous attendons donc que leur travail ait de bons résultats pendant le nouvel exercice. Notre Dieu fut très bon envers nous et il a exaucé notre prière, nous conduisant dans la voie du bonheur et du succès. C’est pourquoi, comme le psalmiste, nous chantons : “ Tu couronnes l’année de tes biens, et tes pas versent l’abondance. ” — Ps. 65:12. (À suivre)