Extension d’après-guerre de l’organisation théocratique
1. Qu’est-ce qui réduisit au silence les moqueries du clergé au sujet des prédictions concernant 1914 ?
EN 1880, les colonnes de La Tour de Garde ont attiré l’attention sur la chronologie biblique, désignant l’année 1914 comme celle qui devait terminer la période de 2 520 ans, appelée par Jésus, dans sa prophétie sur la fin du monde, le “ temps des Gentils ”. (Luc 21:24) En harmonie avec cette prophétie, on espérait qu’en 1914 le royaume de Dieu par Christ Jésus serait complètement établi dans les cieux, tandis que ce monde vivrait une “ époque de détresse ” sans précédent. Les conducteurs religieux et les systèmes de la chrétienté étaient tous prêts à se moquer de Frère Russell et de ses compagnons, témoins de Jéhovah, si ses prédictions relatives à 1914 ne se réalisaient pas. Mais il n’y avait plus rien de risible quand, à la fin de juillet, éclata la Première Guerre mondiale et quand elle prit, en octobre, des proportions mondiales. Les voix des religions de la chrétienté se turent devant cette tournure effrayante des événements, mais non Frère Russell. Le 1er octobre 1914, en prenant place à table pour le petit déjeuner, dans la salle à manger du Béthel de Brooklyn, il annonça avec conviction et d’une voix forte : “ Les temps des Gentils ont pris fin ! ”
2. Quels événements célestes marquèrent l’année 1914 ?
2 Sachant que le monde avait alors atteint le temps de sa destruction, il refusa de répondre à l’appel du Président des E. U. Wilson, invitant tous les prêtres et prédicateurs à s’unir dans une prière de toute la nation pour la paix. À ce moment-là on ne croyait pas qu’il y avait en même temps une guerre dans le ciel, entre le Roi de Jéhovah nouvellement intronisé, Jésus-Christ, et l’armée du Diable, guerre dont le résultat fut l’expulsion du Diable du ciel et sa précipitation sur cette terre, pour un peu de temps avant sa destruction. Mais les prophéties bibliques s’accomplissaient. La lumière éclairant la Parole de Dieu, particulièrement le chapitre 12 de l’Apocalypse, allait croissant. Elle révéla que le Royaume de Jéhovah par Christ est né en 1914 et a été parfaitement établi dans les cieux pour gouverner au milieu de ses ennemis, dans les cieux et sur la terre. Son premier acte fut l’expulsion de Satan du ciel. — Voir La Tour de Garde, édition anglaise du 1er mars 1925.
3. Comment le président de la Société fut-il accusé en 1918 puis disculpé ?
3 Le Frère Russell mourut le dernier jour d’octobre 1916. Par un vote qui eut lieu à Pittsburg, le 6 janvier 1917, lors de la réunion annuelle où se traitaient les diverses affaires, J. F. Rutherford, avocat légal de la Société et un de ses représentants itinérants, fut élu président de la Société de Pennsylvanie, et succéda au Frère Russell. Plus tard, il fut élu président des assemblées new-yorkaise et britannique. Par un vote régulier des membres et des directeurs des différentes sociétés, il resta à la présidence jusqu’à sa mort, le 8 janvier 1942. Peu de temps après son élection, les États-Unis entrèrent dans la Première Guerre mondiale le 6 avril 1917. La publication du septième volume des Études des Écritures, le 17 juillet 1917, s’avéra être fatale, et la période de troubles que traversait la Société aux États-Unis tourna au désastre. Cette aide pour l’étude biblique, Le Mystère Dévoilé, mettait en lumière les systèmes religieux de la chrétienté. Aussi l’ennemi s’en empara-t-il comme d’une partie de la preuve que le président de la Société et les autres membres de l’organisation, qui lui étaient étroitement unis, étaient coupables de sédition contre le gouvernement, et le Frère Rutherford et sept autres frères furent emmenés en chemin de fer, au printemps de 1918, dans une prison fédérale, condamné à 80 ans de prison sans pouvoir demander leur mise en liberté sous caution jusqu’à ce qu’il soit fait appel à une plus haute cour. Après neuf mois de prison, on leur accorda leur mise en liberté sous caution le 21 mars 1919, et ils furent relâchés. Plus tard, la Cour d’appel révoqua le jugement porté contre eux et, en 1920, cessa toute poursuite contre eux. Ainsi ils furent complètement disculpés des méchantes accusations de l’ennemi.
4. Comment le Béthel de Brooklyn fut-il abandonné puis réoccupé ?
4 Pendant ce temps, les circonstances semblèrent dicter l’abandon de propriétés de Brooklyn et le retour des bureaux de la Société à Pittsburg, en octobre 1918. Le Brooklyn Tabernacle fut vendu et le Béthel fut mis en vente. Aucun acheteur ne se présenta ! Était-ce accidentel ? Non, mais providentiel ! C’était la main du Dieu Tout-Puissant, qui connaît ses desseins. Il réservait cet emplacement de Columbia Heights pour l’œuvre plus grande de ses témoins fidèles, dans les années de l’après-guerre. Étant donné la libération des membres du bureau de la Société de leur prison fédérale ainsi que d’autres avantages, il fut décidé de retourner au 124 Columbia Heights et d’y réinstaller les bureaux principaux et le bureau exécutif. Cette opération fut achevée aux environs du 1er octobre 1919. Le Béthel fut de nouveau ouvert sous la présidence du Frère Rutherford. Même pendant sa détention, la fidélité des frères envers lui et leur conviction de son innocence poussèrent les frères des diverses sociétés à le réélire président au cours de leur assemblée annuelle traitant des affaires.
5. Quels événements stimulèrent le travail de l’après-guerre ?
5 Durant l’été qui suivit leur libération d’un emprisonnement injuste, eut lieu le premier congrès international du peuple de Jéhovah à Cedar Point, Ohio, du 1er au 8 septembre 1919. Juste avant, La Tour de Garde publia deux articles sur le sujet “ Bénis ceux qui sont sans crainte ”, montrant par les prophéties bibliques qu’un travail hardi, le plus grand de sa carrière, devait être accompli par le peuple consacré à Dieu, parmi toutes les nations et avant la bataille d’Armaguédon. On parla de ce travail, on l’accentua au cours de cette assemblée de Cedar Point et on annonça des projets visant l’extension du travail, y compris la publication de l’Âge d’Or.
6. Quel grand travail restait alors à faire ? Qu’est-ce qu’il exigeait ?
6 La Première Guerre mondiale avait interrompu le travail dans le monde entier. Les relations entre la Société et ses filiales furent gênées et en certains cas rompues. Les choses étaient désorganisées. Le moment était venu de reprendre contact pour ramener les fidèles de Dieu de partout, à l’unité dans un arrangement théocratique que le grand Théocrate, Jéhovah, dirigea des cieux par son organisation. C’était le moment de réorganiser et d’instruire son peuple en vue d’un service renouvelé. Un travail, le plus difficile, restait à faire ! Il fallait du courage. Cela demandait l’extension de l’organisation jusqu’aux extrémités de la terre. En 1918, 3 868 personnes avaient été actives dans le champ. Les derniers membres du fidèle reste de Dieu, des héritiers du Royaume engendrés de l’esprit, devaient être réunis à l’organisation. Cependant, au début de 1918, le Seigneur Dieu avait révélé qu’un grand troupeau terrestre dont le nombre devait atteindre des millions, survivrait à Armaguédon, entrerait dans le Monde Nouveau et qu’il devait entendre le témoignage et être réuni au troupeau du Bon Berger. L’ordre de prêcher “ cet évangile du royaume ” dans le monde entier, comme témoignage à toutes les nations, s’appliquait désormais à toute la période de l’après-guerre, jusqu’à ce que Armaguédon ait nettoyé la terre pour le Monde Nouveau. Il n’y avait pas de temps à perdre pour organiser ce travail. Tous les obstacles devaient disparaître du milieu des serviteurs consacrés de Dieu. Le travail devait être fait pour la justification du nom de Jéhovah, pour le salut des témoins eux-mêmes et pour le salut de ceux qui accepteraient leur témoignage. L’organisation visible de Dieu pour le travail devait être édifiée, instruite, affermie et convenablement équipée pour accomplir ce travail colossal. Christ Jésus, dans le temple spirituel de Dieu, comprit la situation et veilla à ce qu’il soit pourvu à tous les besoins.
7. À quel matériel de publication fut-il pourvu et quel slogan fut lancé ?
7 Un plus grand travail nécessitait plus d’instruments. Jéhovah Dieu, dont c’était l’œuvre, pourvut à l’équipement nécessaire. Aux États-Unis, on commença à s’organiser pour imprimer nous-mêmes toutes nos publications. Une petite imprimerie fut installée au 35 de la Myrtle Avenue, à Brooklyn, et le nombre des membres de la famille du Béthel fut augmenté. Cette imprimerie devenant trop petite à mesure que le travail des témoins de Jéhovah augmentait, une imprimerie plus grande fut installée au 18 de la Concord Street, à Brooklyn, en mars 1922. Puis eut lieu le deuxième congrès de Cedar Point, du 5 au 13 septembre 1922. C’est là que fut annoncée la présence du Roi de Jéhovah, venu dans son temple pour le jugement, et que Frère Rutherford lança à cette assemblée internationale de plusieurs milliers, cet appel vibrant les invitant au travail de témoignage : “ Annoncez le Roi et son Royaume ! ” La réponse fut instantanée. L’organisation du service sur toute la terre fut mise en action et on se mit au travail comme jamais auparavant.
8. Quels écrits devaient maintenant être publiés et imprimés par qui ? Pourquoi ?
8 Le fardeau de responsabilité reposant sur la Société de Brooklyn devint plus grand. Elle dut étendre son contrôle de l’œuvre et pourvoir aux besoins des proclamateurs du Royaume dans un champ plus vaste, à mesure que leur nombre allait croissant. (Rom 12:13) Les publications faisant connaître les vérités du Royaume étaient nécessaires en plus grand nombre, dans un nombre de langues toujours plus grand. Les publications de La Tour de Garde, de L’Âge d’Or (maintenant Réveillez-vous !), les livres contenant les vérités nouvellement révélées (et plus les anciennes Études des Écritures), les brochures, les tracts, les Bibles, les feuilles d’invitation, etc., tout cela devrait être produit de manière à satisfaire aux demandes croissantes et à un prix qui soit accessible ou qui en permette la distribution gratuite. L’impression des publications ne pouvait pas être laissée plus longtemps entre les mains profanes des imprimeries commerciales de ce monde. Par la grâce de Dieu qui a pourvu au matériel nécessaire, nous devions imprimer et publier à Brooklyn, avec des ouvriers composant son peuple consacré. Les bureaux des filiales des autres pays devaient prendre part à ce travail.
9. Comment, en 1927, fut-il pourvu à une nouvelle imprimerie et à un nouveau Béthel ?
9 La place nous manque ici pour détailler comment le Grand Pourvoyeur accorda les moyens de production à ses serviteurs de bonne volonté. Devant la perspective d’avoir à quitter l’imprimerie de la Concord Street (sur l’emplacement de laquelle la ville de New-York a depuis aménagé un jardin public), la Société bâtit sa propre imprimerie en béton armé au 117 Adams Street, à Brooklyn, à quelque huit cents mètres du Béthel. En février 1927, nous avons déménagé et occupé ses sept étages. Une plus grande imprimerie et un personnel plus important nécessitèrent un home plus grand pour les loger. Jéhovah y pourvut. La même année les bâtiments de l’ancien Béthel et de l’annexe dont la façade était en pierres brunes (le 126 Columbia Heights, acheté en 1926) furent abattus. Un nouvel édifice de six étages en briques et en béton, avec une façade de près de 23 mètres, fut construit dans la Columbia Heights Street. Ce nouvel édifice fut réuni à l’ancienne annexe située derrière et donnant sur la Furman Street et dans laquelle restèrent la salle à manger et la cuisine.
Répandant la bonne nouvelle par la radio
10. Comment la Société installa-t-elle la WBBR et comment perfectionna-t-elle ses studios ?
10 Mais allons-nous oublier le poste émetteur de radio ? Non ! Ce dernier permit également à l’organisation visible de Jéhovah d’introduire le message du Monde Nouveau dans un très grand nombre de foyers. En 1923, la Société commença la construction de sa propre station de radio, sur les hauteurs sud de Staten Island. Complètement terminée et reconnue par le gouvernement, la station WBBR commença officiellement ses émissions le soir du dimanche 24 février 1924, avec une puissance de 500 watts, Frère Rutherford parlant sur le sujet : “ La Radio et la prophétie divine ”. Ce soir-là, le studio se trouvait au dernier étage du bâtiment administratif mais, peu de temps après, il fut transféré dans un beau local de la station émettrice voisine. On trouva cependant que le fait d’avoir un studio si loin sur Staten Island, à environ 29 kilomètres des bureaux principaux de Brooklyn, était gênant. Aussi, en 1929, deux studios, un grand avec un excellent orgue et un petit, furent bâtis derrière le bâtiment du nouveau Béthel et s’étendirent jusqu’à la Furman Street. Notre programme radiodiffusé fut transmis de ces nouveaux studios, pour la première fois, le dimanche matin 13 novembre 1929, Frère Rutherford parlant sur une chaîne de stations utilisant la WBBR comme station-clé. Le programme était transmis par câble au poste émetteur de Staten Island.
11. Au fur et à mesure de notre développement, quels événements menaçants nous conduisirent jusqu’en 1939 ?
11 Pendant de nombreuses années tout ce matériel fut employé au maximum. Mais le développement constant de l’œuvre et de l’organisation dans le monde entier firent naître, dans les bureaux principaux, des conditions de travail de plus en plus difficiles. En 1938 fut construite une annexe de trois étages à l’imprimerie de l’Adams Street. C’est à cette époque que le fascisme et le nazisme ont dressé leur tête hideuse, pris l’offensive dans l’hémisphère nord, et que les témoins de Jéhovah en Allemagne furent proscrits, 10 000 d’entre eux jetés en prison et dans des camps de concentration. Le communisme sensible à cette situation, échafaudait sa puissance. De sombres nuages s’amoncelaient, annonçant une tempête mondiale. Aux États-Unis, l’esprit de la populace se soulevait contre les témoins de Jéhovah. L’action catholique augmentait sa puissance et essayait ses forces. On se moquait de l’organisation mondiale pour la paix, la Société des Nations, comme d’une chose impuissante. Elle n’avait pas prouvé qu’elle était “ l’expression politique du Royaume de Dieu ”, comme l’avait appelée le Conseil des Églises Protestantes, et était presque au bord de “ l’abîme ”. (Apoc. 17:8) Arrive septembre 1939 et crac ! Les hordes nazies écrasent la Pologne dans une blitzkrieig. La Deuxième Guerre mondiale était commencée et la bombe atomique allait en marquer le point culminant.
12. Quelles questions se posèrent ? Comment furent-elles résolues et pourquoi ?
12 Étions-nous arrivés à la fin de ce monde ? La guerre mondiale allait-elle se fondre avec la catastrophe mondiale d’Armaguédon ? Était-ce la fin de l’œuvre de témoignage du Royaume et l’apogée de l’extension de l’organisation visible de Jéhovah avant Armaguédon ? L’organisation allait-elle succomber maintenant, comme en 1918, sous les conditions de la guerre et les persécutions, allait-elle faiblir et sombrer dans la désorganisation ? Pas encore cette fois, alors qu’une double mesure de l’esprit de Jéhovah avait été répandue sur son reste oint et jusque sur leurs dévoués compagnons de bonne volonté, comptant tous ensemble 47 143 personnes dans le monde entier. Ils étaient si bien organisés et si bien instruits qu’ils savaient ce qu’ils avaient à faire dans ce monde bouleversé. Ils recevaient leurs instructions par la Parole de Jéhovah et par son organisation théocratique. Les communications avec les pays d’outre-mer pouvaient être rompues ou rendues difficiles ! Le grand Officier de Liaison de Jéhovah, Christ Jésus, opérait invisiblement pour garder l’organisation visible en unité d’esprit, de but, d’effort et d’activité. Aussi allèrent-ils de l’avant, prêchant la Parole de Dieu, en toute occasion, favorable ou non, mais plus souvent dans des circonstances défavorables. C’était visible que Dieu approuvait la conduite de ses témoins, car il les a bénis en leur donnant de l’accroissement. Le grand congrès international des témoins de Jéhovah qui eut lieu à St Louis, dans le Missouri, du 6 au 10 août 1941, le plus grand jusqu’alors, montra qu’un grand travail restait encore à faire. De nombreux milliers d’ “ autres brebis ” de Dieu devaient encore être rassemblées à lui.
Galaad, l’école biblique de la Watchtower
13. Quand et comment commencèrent les préparatifs pour la période de l’après-guerre ?
13 Le dimanche 7 décembre 1941 les bureaux principaux de Brooklyn se trouvaient finalement dans une nation en guerre ! Trente-deux jours plus tard, le 8 janvier 1942, le président de la Société J. F. Rutherford, mourut, à San Diego, en Californie. Au cours d’une réunion des comités directeurs des sociétés de Pennsylvanie et de New-York, qui eut lieu au Béthel de Brooklyn, le vice-président N. H. Knorr, fut élu, à l’unanimité des voix, pour lui succéder. L’œuvre de Jéhovah continua sans interruption, avec des efforts déterminés en vue d’un accroissement constant. Un “ Cours pour le Ministère Théocratique ” fut introduit au Béthel de Brooklyn en février 1942 et l’année suivante, il devait être offert aux groupes de témoins de Jéhovah de l’extérieur. En dépit des difficultés dues à la guerre, un congrès théocratique pour le Monde Nouveau eut lieu l’été suivant à Cleveland, Ohio, du 18 au 20 septembre, avec 26 000 assistants à la conférence publique où Frère Knorr développa le sujet : “ La Paix — sera-t-elle de longue durée ? ” qui fut transmise par des lignes téléphoniques directes à plus de 50 autres assemblées simultanées, ayant lieu en d’autres villes. Dans plus de 80 villes, sur quatre continents, se tenaient des congrès simultanés. Appuyé par les prophéties divines, ce discours public montrait qu’une période de paix suivrait la Deuxième Guerre mondiale, et que l’organisme international pour la paix, la bête qui était descendue dans l’abîme après la secousse causée par la Deuxième Guerre mondiale, remonterait de nouveau. Les Nations Unies en sont aujourd’hui la preuve ! La paix prochaine signifiait qu’un plus grand travail, le travail final des témoins de Jéhovah, était encore à faire. Alors, pendant les douleurs de la guerre mondiale, c’était le moment de se préparer pour la paix, afin d’aborder, bien équipés et bien organisés, la période de l’après-guerre et son grand travail. À ce congrès de Cleveland et aux congrès concomitants, fut lancée, outre le livre Le Monde Nouveau, la première édition de la Bible, Version du Roi Jacques, imprimée sur les presses de la Société à Brooklyn. C’était là une partie importante de l’équipement.
14, 15. Comment naquit l’école de Galaad, et quel est son historique jusqu’à ce jour ?
14 Si la liberté de l’activité était limitée en Europe parce que cette dernière était le théâtre principal des opérations, l’œuvre de témoignage pouvait s’étendre vers le sud, dans les pays de langue latine, c’est-à-dire, en Amérique centrale et du Sud et dans les îles de la mer des Antilles. Mais les ouvriers qui y seraient envoyés, devaient être entraînés. Dans l’esprit de Frère Knorr se forma le projet de créer une école d’entraînement de missionnaires. Un grand bâtiment en briques de 2 étages, avait été construit, en 1940, à la Kingdom Farm de South Lansing, New-York, par mesure de précaution. Pourquoi le laisser inoccupé ? Pourquoi ne pas y apporter les modifications nécessaires pour le transformer en centre d’entraînement missionnaire ? C’est vrai ! Le comité directeur de la Watch Tower fut favorable et enthousiasmé par ce projet, ainsi, on organisa ce qui fut d’abord appelé Galaad, collège biblique de la Watchtower. Par lettre confidentielle datée du 14 décembre 1942, des invitations furent envoyées à un certain nombre de serviteurs de Jéhovah à temps complet, pour leur demande d’admission à ce collège (maintenant appelé école) pour le cours gratuit d’une durée de cinq mois. Parmi les postulants, 100 furent choisis pour former la première classe des étudiants de Galaad. Le 1er février 1943, Frère Knorr présida les cérémonies d’ouverture qui se déroulèrent dans la belle salle de l’école, en présence des étudiants, des instructeurs et des membres de la famille de la Kingdom Farm. Comme on pensait à l’Amérique latine, l’espagnol fut la langue étrangère enseignée. Depuis lors, le portugais, le français, l’italien, le japonais ont aussi été enseignés aux différentes classes ou groupes d’étudiants. Pendant les sept ans et demi qui se sont écoulés depuis lors, cette École de Galaad a reçu des étudiants de plus de trente pays différents de tous les continents.
15 Clôturant deux classes chaque année, Galaad a envoyé dans les champs de mission étrangers, plus de mille proclamateurs à temps complet spécialement entraînés. Chaque clôture est un grand événement. La clôture de la quinzième classe, composée de 120 étudiants venus de 32 pays, se déroulera dans un cadre des plus particuliers, dans le Yankee Stadium de la ville de New-York. Pourquoi spécialement là ? Afin de caractériser le jour d’ouverture de l’Assemblée Internationale des témoins de Jéhovah, le dimanche 30 juillet.
Autres constructions
16. Quelle œuvre d’entr’aide fut entreprise après la guerre ? Dans quel dessein ?
16 À la fin de la Deuxième Guerre mondiale à l’occident et à l’orient en 1945, l’organisation visible de Jéhovah aborda avec confiance cette période d’après-guerre de l’âge atomique, mais avec plus de témoins que jamais, avec de nouvelles filiales à l’étranger et des homes de missionnaires. L’organisation entière était pénétrée de l’esprit d’extension. À l’assemblée régionale de Cleveland, Ohio, les 29 et 30 septembre 1945, Frère Knorr annonça qu’une œuvre d’entr’aide serait entreprise par les groupes de témoins de Jéhovah de certaines régions qui apporteraient des secours surtout vestimentaires. Rapidement le travail d’entr’aide fut organisé et dirigé des bureaux principaux de Brooklyn, pour aider au rééquipement de nos frères et sœurs pour le service actif de Jéhovah, dans les pays particulièrement touchés par la guerre mondiale.
17. Comment une nouvelle construction aux bureaux principaux s’avéra-t-elle nécessaire ?
17 Alors se répandit la nouvelle que la ville de New-York projetait une nouvelle grand’route supérieure reliant Brooklyn à Manhattan ; elle devait suivre la Furman Street et ainsi empiéterait sur le terrain occupé par la partie arrière de la propriété du Béthel, jusqu’à une profondeur de quinze mètres. Réquisitionnée par la ville pour la route projetée, la plus grande partie des bâtiments du Béthel devait disparaître. Cela supprime beaucoup de pièces, la cuisine, une grande partie de la salle à manger et du grand studio avec son orgue. Seul un nouveau Béthel résoudrait la question. Vint le jeudi 8 août 1946, qui fut la “ journée de l’Équipement des Proclamateurs ” à l’Assemblée Théocratique des Nations Joyeuses des témoins de Jéhovah, au Stade de Cleveland, avec environ 58 000 assistants de 33 nations. L’après-midi fut lancé le nouveau livre, pour l’École du Ministère Théocratique, intitulé “ Équipé pour Toute Bonne Œuvre ”. Il fait nuit maintenant. Le président, Frère Knorr, parle sur le sujet : “ Les Problèmes de la Reconstruction et de l’Extension. ” Il annonce quelque chose de nouveau, la division de tout le territoire de travail en circuits, chaque circuit étant composé d’environ vingt groupes ou unités, la visite de chaque groupe du circuit par un serviteur de circuit et les assemblées de circuit qui auront lieu tous les six mois dans chaque circuit. Mais il dit encore quelque chose : Pour arriver à satisfaire tous les besoins de publications du Royaume, l’imprimerie de Brooklyn doit être agrandie. Pour loger un personnel plus important qui est nécessaire, un nouveau Béthel doit être construit. Le poste émetteur de la Watchtower, la WBBR, doit augmenter sa puissance et améliorer ses installations. Où prendre l’argent pour tout cela ? Non, rien ne doit être emprunté dans les banques commerciales. L’organisation visible de Jéhovah, son peuple consacré, aurait le privilège d’avancer le capital nécessaire en prenant des billets à 2 pour cent que la Watchtower Society émettrait dans peu de temps. Les transports de joie qui suivirent furent les précurseurs d’une souscription extraordinaire à l’emprunt par des cœurs généreux.
18. Quelles dispositions furent prises au Béthel à cet effet ?
18 Pour permettre d’entreprendre rapidement les travaux de démolition, les bureaux et le studio de la radiodiffusion furent transférés du Béthel à la WBBR sur Staten Island, le 12 octobre suivant. La salle à manger fut installée au rez-de-chaussée, dans le salon et dans la bibliothèque. C’est là que la famille du Béthel prenait ses repas en deux services rapides à cause du manque de place. Le service matinal du Béthel d’autrefois, à la table du petit déjeuner, qui n’avait pas été interrompu depuis la première Maison de la Bible d’Alleghany (au nord de Pittsburg), Pennsylvanie, dut cesser. Les bâtiments du nouveau Béthel devaient s’étendre vers le sud, le long de la Columbia Heights, depuis le Béthel déjà existant jusqu’à l’extrémité du bloc sur la Pineapple Street. L’achat de la propriété bâtie sur ce terrain demanda un temps considérable et des dépenses formidables. Ensuite, le déménagement des occupants de ces lieux posa un autre problème, qui éloigna encore beaucoup la date où il serait possible d’entreprendre les nouvelles constructions. Pendant ce temps, les prix dans le bâtiment augmentaient rapidement. Pour les membres de la famille du Béthel qui avaient été obligés de quitter leurs locaux, à cause de la démolition des quinze mètres de l’arrière du Béthel, des maisons furent achetées au 111, au 113 et au 151 de la Columbia Heights, outre l’emploi du 34 de la rue Orange. De cette manière la famille était dispersée le moins possible. Pour l’étude de La Tour de Garde du lundi soir et la réunion de l’École du Ministère Théocratique, la famille dut se transporter dans la Salle du Royaume des témoins de Jéhovah de l’unité Brooklyn-Centre, dans la Fulton Street.
19. Comment la WBBR fut-elle améliorée et le nouvel équipement mis en service ?
19 De nombreuses difficultés, provoquant un retard gênant, durent être surmontées au cours de l’acquisition des propriétés et des terrains voisins de l’imprimerie. Finalement, la voie était libre pour la construction d’une annexe à l’imprimerie, suivant le projet et les plans qui avaient été tirés. Mais avant cela, la WBBR avait pris de l’extention. Un nouveau poste émetteur fut installé et trois nouvelles tours d’acier, hautes de presque 125,30 mètres au-dessus du niveau du sol, furent élevées à la WBBR, sur Staten Island. Dans la soirée du mardi 25 mai 1948, à 19 heures, l’ancien poste termina sa dernière émission et aussitôt, le nouveau poste dont la puissance était passée de 1 000 à 5 000 watts, commença sa première émission pour retransmettre le programme, dans un rayon orienté et par les trois tours d’acier, à une région très peuplée et jusqu’ici impénétrable du Grand New-York. Du vieux studio du poste émetteur, Frère Knorr inaugura officiellement la WBBR avec son nouveau matériel et sa nouvelle puissance par une allocution radiodiffusée, parlant de l’extension de l’organisation visible de Dieu. À ce moment-là, 233 578 proclamateurs du Royaume du monde entier rapportaient chaque mois leur activité. Galaad, l’école biblique de la Watchtower avait déjà achevé l’instruction d’un millier d’étudiants, et 534 d’entre eux furent placés dans 68 pays et dans 85 homes missionnaires. Les perspectives d’une extension future étaient brillantes.
20. Quelle construction surmonte maintenant le bâtiment des bureaux principaux ?
20 L’hiver exceptionnellement doux de 1948-1949 nous apporta le temps le plus favorable pour commencer la construction du nouveau Béthel. Les travaux de construction de la nouvelle imprimerie commencèrent en janvier 1949. Finalement vint le moment d’occuper les nouveaux bâtiments. Voyez ce nouveau Béthel, bâtiment des plus imposants, de neuf étages, sur la Columbia Heights et surmonté d’une tour de garde prismatique. Au-dessus de la promenade et de l’encorbellement de la nouvelle grand’route à deux étages pour véhicules motorisés, le Béthel se dresse d’une manière imposante, occupant maintenant le bloc complet allant de Pineapple à Orange Street et pouvant abriter plus de 450 personnes, à raison de deux par chambre. À environ huit cents mètres plus loin se trouve l’imprimerie et sa nouvelle annexe, un bâtiment de béton de huit étages, le tout s’étendant maintenant de l’Adams à la Pearl Street, sur une superficie presque double. L’espace nous manque ici pour décrire ces belles constructions, dont Jéhovah Dieu a pourvu son organisation visible afin qu’elle soit plus riche que jamais en bonnes œuvres. Que les photographies ci-contre vous en donnent une idée. w 15/7/50.